Directeur de publication :
Denis CARRETIER Président de la Chambre Régionale d'Agriculture d'Occitanie BP 22107 31321 CASTANET TOLOSAN Cx Tel 05.61.75.26.00
Dépôt légal : à parution ISSN en cours
Comité de validation : Chambre d'agriculture du Tarn, Chambre régionale d'Agrculture d'Occitanie, DRAAF Occitanie, Vinovalie Cave de Rabastens
Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le ministère chargé de l'écologie, avec l'appui financier de l'Agence Française pour la Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.
EXCORIOSE
BLACK-ROT
MILDIOU
VERS DE LA GRAPPE
Le réseau de surveillance biologique du territoire pour la filière viticulture est en place depuis 2010. Il repose sur un réseau d'observations stable permettant la collecte hebdomadaire d'un socle d'informations afin d'établir une évaluation du risque sanitaire pour les principaux parasites de la vigne. Pour le vignoble de Gaillac, le réseau compte une vingtaine de parcelles de référence (traitées et non traitées) ainsi qu'une vingtaine de pièges à phéromone pour le suivi des vols d'Eudémis et Eulia. Les données d'observations sont collectées par de nombreuses structures partenaires (dont vous retrouvez la liste en fin de bulletin) et par des viticulteurs observateurs. Il est important de rappeler que l'analyse de risque éditée dans les bulletins s'appuie également sur les données issues de modèles épidémiologiques.
L'organisation du comité de validation est la suivante :
Animatrice filière régionale : V Viguès, CA 81 Animation du réseau régional, rédaction et publication des BSV | Référents vignoble / Représentants Coop et Négoce : T Massol et ML Muratet (CA 81) / JA Pérez et F Dias (Vinovalie) Animation du réseau vignoble, collecte de données et validation des BSV |
IFV Sud-Ouest : A Petit Modélisation Suivis biologiques en laboratoire | CRAO : B Cichosz SRAL : L Lagarrigue Validation et publication Contrôle de second niveau |
Mer 10 | Jeu 11 | Ven 12 | Sam 13 | Dim 14 | Lun 15 | |
Températures | 6-15 | 8-14 | 6-17 | 4-14 | 2-12 | 4-16 |
Tendances |
Un épisode de grêle a eu lieu dimanche 7 avril. Il a impacté des parcelles situées sur les secteurs de Bernac, Castanet
Cépages | Stade moyen |
Gamay | 6 à 9 |
Fer Servadou | 3 à 6 |
Chardonnay | 6 à 9 (12) |
Mauzac | 5 |
Muscadelle | 1 à 3 |
Duras | 6 à 9 |
Loin de l’œil | 6 à 9 |
Syrah | 5 |
Stades (Echelle Eichhorn et Lorenz) :
1 : bourgeon d'hiver
3 : bourgeon dans le coton
5 : pointe verte
6 : sortie des feuilles
9 : 2-3 feuilles étalées
12 : grappes visibles
Les stades sont très hétérogènes d'une parcelle à l'autre, notamment en relation avec la date de taille. En moyenne, le stade " sortie des feuilles " est observé. Mais dans des situations précoces, il est possible d'observer les ébauches d'inflorescences.
La période de sensibilité de la vigne s'étend du stade 6 " éclatement des bourgeons/sortie des feuilles " au stade 9 " premières feuilles étalées ".
La problématique ayant été bien gérée les années précédentes, les symptômes d'excoriose sur bois d'un an sont rares sur le vignoble. Les stades de sensibilité sont imminents voire atteints dans la majeure partie des situations.
Le champignon responsable de l'excoriose se conserve durant l'hiver sur les écorces sous forme de pycnides et dans les bourgeons sous forme de mycélium. Au printemps, il produit des pycnides de couleur noire sur les bois excoriés. Lorsque les conditions climatiques deviennent favorables à la germination de ces pycnides
(précipitations prolongées), celles-ci sécrètent un " gel " de couleur jaune contenant les spores. La pluie, en diluant ce gel, va permettre la libération des spores et leur dissémination sur des organes réceptifs. Cette dissémination se fait sur de courtes distances et la maladie reste très localisée. Les attaques apparaissent sur jeunes rameaux au printemps, quelques semaines après le débourrement, sous forme de taches brun-noir parfois d'aspect liégeux à la hauteur des premiers entre-nœuds.
Techniques alternatives : L'utilisation de moyens de bio-contrôle est possible et efficace.
Les premières contaminations peuvent s'opérer dès le stade 2-3 feuilles étalées (stade 9) à partir de baies " momifiées " restées sur les souches. Lorsque le champignon rencontre des conditions favorables au printemps (présence d'inoculum et pluies), les contaminations peuvent être précoces
(Ex : dès la mi-avril pour la campagne 2015) et les symptômes peuvent alors progresser rapidement et atteindre les jeunes grappes en formation. L'expression des symptômes est relativement longue, de l'ordre de 20 à 30 jours après la contamination, en conditions printanières.
Sur les parcelles fortement atteintes en 2018, la présence de grappes momifiées constitue un inoculum pour de nouvelles contaminations.
Le champignon responsable du black-rot se conserve sur les baies momifiées (grapillons non récoltés, accrochés au palissage ou tombés au sol), les vrilles, les feuilles infectées tombées au sol ou encore sur les chancres présents sur les sarments. Les formes de conservation sont d'autant plus présentes dans les parcelles que les symptômes ont été importants l'année N-1. Le black rot est qualifié de maladie à foyers. Au printemps, l'augmentation des températures et de l'hygrométrie permet la reprise d'activité du champignon et la production de spores qui pourront être disséminées lors de fortes pluies.
Mesures prophylactiques : Elles servent à diminuer les sources d'inoculum primaire :
les rameaux porteurs de chancres ou les grappes avec des baies momifiées restées sur les souches doivent être éliminés à la taille. Sur les vignes conduites en taille rase ou non taille, les grappes momifiées représentent un facteur de risque important.
un travail du sol pour enfouir les résidus de feuilles et de grappes tombés au sol peut réduire ensuite le risque de projection au printemps.
La maturité des " œufs d'hiver " fait l'objet d'un suivi spécifique en laboratoire. Elle s'observe à partir d'échantillons de feuilles collectés sur différents sites et conservés en conditions naturelles durant tout l'hiver. Dès le printemps, chaque semaine, une fraction de ces lots est expédiée au laboratoire pour être placée en conditions contrôlées (20 °C et humidité saturante). La maturité des œufs est considérée comme acquise dès que la germination des spores contenues dans les échantillons s'effectue en moins de 24 h.
Origines 2019 des lots de feuilles : Lot, Gers, Tarn-et-Garonne (Moissac), Haute-Garonne
(Fronton), Tarn (Lisle/Tarn). Les suivis sont en place depuis début avril. Aucune germination n'a eu lieu en 24h en conditions de laboratoire, ce qui indique que la maturité des œufs n'est pas atteinte.
Données de la modélisation (Potentiel système IFV) Les premières données de modélisation indiquent Clés d'interprétation de Potentiel que la maturité des tous premiers œufs d'hiver ne
Système : sera pas effective avant le 16 avril. Les contaminations élites sont des Aucune contamination épidémique (ou contamination épisodes de contaminations de faible de masse) ne peut être modélisée dans les 10 jours ampleur. A la différence des qui viennent.
contaminations de masse qui sont caractéristiques du démarrage de l'épidémie, les élites sont généralement sans gravité. Rappelons que les contaminations de masse ne sont possibles que lorsque la masse des œufs d'hiver atteint sa maturité
(à ne pas confondre avec les premiers œufs précoces).
+ la végétation est réceptive (stade sensible dès l'éclatement du bourgeon) |
+ les œufs de mildiou ont atteint un stade de maturité suffisant x |
+ les conditions climatiques permettent de générer des projections de spores, généralement x sur la végétation au bas des souches (T° moyenne > 11°C et pluviométrie suffisante) |
Il est donc inutile d'intervenir pour l'instant.
Compte-tenu de la présence des formes de conservation du champignon directement sur le bois, les contaminations primaires de l'année suivante peuvent se produire très tôt, dès le stade
" premières feuilles étalées ". L'identification des premiers foyers est souvent trop tardive
(lorsqu'elles sont visibles, les taches sont déjà au stade sporulant ce qui signifie que la contamination s'est opérée 2 à 3 semaines plus tôt). Une phase de sensibilité maximale est ensuite identifiée autour de la floraison.
Techniques alternatives : L'utilisation de moyens de bio-contrôle est possible et efficace.
La surveillance est ciblée sur Eudémis (Lobesia botrana), seule tordeuse causant des dégâts significatifs dans les vignobles de la région. Une autre tordeuse est surveillée, non pas pour sa nuisibilité mais pour sa biologie. Il s'agit d'Eulia, dont le vol survient généralement entre 10 à 15 jours avant celui d'Eudémis et permet ainsi d'anticiper celui-ci.
Le vol d'Eulia est en cours. Des piégeages d'eudémis ont eu lieu sur les secteurs de Rabastens, Lisle/Tarn et Gaillac. Le niveau de captures est significatif, notamment sur le secteur de Rabastens.
Les vers de grappe hivernent sous forme de chrysalides, au sol ou sous les écorces. Au printemps, les adultes de la première génération (G1) émergent de ces chrysalides et entament le premier vol. Ce vol de G1 peut démarrer plus ou moins précocement selon les conditions de l'année et s'étaler sur près d'un mois. Les premiers œufs sont alors déposés sur le bois puis, sur les bractées des inflorescences dès que le développement végétatif de la plante le permet.
Techniques alternatives : Dans le cadre de la confusion sexuelle, les diffuseurs doivent être mis en place avant l'émergence de la première génération. L'efficacité du dispositif dépend du bon respect des conditions de pose (respect des densités de diffuseurs, renforcement des bordures ).
Sur les parcelles à risque (régulièrement attaquées), les dégâts peuvent apparaître très précocement, dès le stade pointe verte. Ainsi, des galles peuvent être visibles sur les premières feuilles à la base des rameaux. Lors d'attaques importantes au printemps, l'érinose peut gêner le développement des jeunes pousses et provoquer un avortement des fleurs.
En 2018, des symptômes ont été observés en tous secteurs. A ce jour, aucun symptôme n'est détecté.
L'érinose est caractérisée par l'apparition, à la face supérieure des jeunes feuilles, de galles boursouflées. A la face inférieure de la feuille, se forme également un feutrage dense blanc ou rosé. Lorsque les galles vieillissent, ce feutrage vire au brun rouge. Le parasite responsable de ces symptômes est un acarien invisible à l'œil nu. Les femelles hivernent dans les écailles des bourgeons et colonisent très tôt les jeunes feuilles pour se nourrir et pondre. Très rapidement après le débourrement démarre une phase de reproduction de l'acarien au cours de laquelle seront produites les populations d'adultes des premières générations estivales qui vont migrer vers le bourgeon terminal et les nouvelles feuilles des rameaux. Cette migration démarre fin mai et s'intensifie après la floraison.
Techniques alternatives : L'utilisation de moyens de bio-contrôle est possible et efficace.
Les attaques d'acariose au printemps se manifestent de manière très localisée. Les symptômes sont provoqués par le développement d'acariens microscopiques sur les bourgeons puis les jeunes pousses. Ce sont les femelles hivernantes qui provoquent ces attaques précoces lorsqu'elles piquent les tissus végétaux pour s'alimenter. A ce stade, les cellules végétales meurent et provoquent des malformations des feuilles ou la mauvaise croissance des rameaux. On observe donc que certains bourgeons ne démarrent pas alors que d'autres poussent faiblement et restent rabougris. Certains de ces rameaux vont se ramifier à leur base et donner un aspect buissonnant au cep. Les feuilles de la base des rameaux sont plissées et recroquevillées.
Quelques plantiers ont présenté des symptômes d'acariose l'année dernière.
Techniques alternatives : L'utilisation de moyens de bio-contrôle est possible et efficace.
Documents disponibles au téléchargement sur le site de la CRA Occitanie :
- Note technique commune " Gestion de la résistance 2019 - Maladies des la vigne " :
https://occitanie.chambre-agriculture.fr/fileadmin/user upload/Occitanie/512 Fichiers-communs/documents/BSV/Notes techniques/note technique commune vigne 2019 - Vdef.pdf
Liste des mesures alternatives et prophylactiques en viticulture :
https://occitanie.chambre-agriculture.fr/fileadmin/user upload/Occitanie/512 Fichiers-communs/documents/BSV/Notes techniques/liste alternatives prophylaxie 2018 CRAO2018.pdf
REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE ( REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE )
Ce bulletin de santé du végétal a été préparé par l'animateur filière viticulture de la Chambre d'Agriculture du Tarn et élaboré sur la base des observations réalisées par la Chambre d'Agriculture du Tarn, la Cave de Labastide, la Maison des Vins de Gaillac, Vinovalie Cave de Rabastens et les agriculteurs observateurs.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle. La CRA d'Occitanie dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées et en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques.