Directeur de publication :
Denis CARRETIER Président de la Chambre Régionale d'Agriculture d'Occitanie
BP 22107 31321 CASTANET TOLOSAN Cx Tel 05.61.75.26.00
Dépôt légal : à parution ISSN en cours
Comité de validation : Arterris, Arvalis Institut du Végétal, Chambres d'agriculture de Hte-Garonne et du Tarn, Chambre régionale d'agriculture d'Occitanie, DRAAF Occitanie, FREDON, Qualisol, Terres Inovia, Val de Gascogne, Vivadour,
Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Agence Française pour la Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.
Le suivi biologique du territoire pour la culture du soja ne s'appuie pas sur des parcelles fixes d'observations. L'état sanitaire de la culture en cours de campagne est réalisé grâce à :
des observations de parcelles dites " flottantes " réalisées par des techniciens de terrain, observateurs réguliers sur d'autres cultures ;
deux tournées parcellaires réalisées par Terres Inovia : la première au stade R1 (début floraison) puis la seconde aux stades R5-R6 (formation des graines puis grossissement). La deuxième tournée s'est déroulée du 06 au 07 août 2018 et le présent message s'appuie, principalement, sur ces observations.
une tournée en fin de cycle couvrant l'ensemble du bassin de production Sud-Ouest sera réalisée par Terres Inovia, afin d'établir un bilan sanitaire des parcelles.
La rédaction de ce bulletin s'appuie sur 72 parcelles de soja des bassins traditionnels de production du sud-ouest de la France. Les parcelles sont majoritairement situées en vallée (44 parcelles). Le type d'implantation majoritaire est le semoir monograine avec un écartement de 60cm.
La majorité des parcelles (35 %) est au stade R4 (Une gousse mesure 2 cm de long sur l'un des 4 nœuds les plus élevés sur la tige principale). Les parcelles les plus précoces (28 %) sont au stade R5
(Une graine mesure 3 mm dans une des gousses portées par l'un des 4 nœuds les plus élevés sur la tige principale). Enfin, 26 % des parcelles (soit R1 et R2) n'ont toujours pas émis de gousses.
Les sojas de la région présentent toujours un bon état végétatif et sanitaire général. Les pluies autour de la mi-juillet puis le sec accompagné de températures caniculaires n'ont pas, de manière générale, conduit à des gros stress hydriques. Le peuplement est considéré comme bon dans près de 90 % des parcelles, bien que nous notons toujours des manques de pieds dans les parties où des excès d'eau ont pu survenir. Ces zones de mouillères sont particulièrement fréquentes cette année.
Quelques stress hydriques ont été détectés, dans des parcelles non irriguées en coteau au Nord du Gers et dans le Tarn-et-Garonne. Assez peu de parcelles sont concernées par des états d'enherbements élevés (24 %, soit 17 parcelles sur 72). Néanmoins, nous avons observé la présence d'au moins un tournesol (sauvage ou repousse) dans 24 parcelles (soit dans 34%). Dans ces parcelles, il convient d'arracher manuellement ces plantes (et les sortir de celle-ci). A la différence de la première tournée, où quelques cas étaient suspects, nous n'avons pas constaté de jaunissement dûs à un défaut d'alimentation azotée.
Les adultes sont responsables des dégâts dûs aux piqûres alimentaires dans les feuilles qui provoquent des décolorations (jaunissement) et qui évoluent en nécrose et chute prématurée des feuilles. Ils vivent à la surface inférieure des feuilles où ils tissent des toiles soyeuses qui assurent une protection des œufs contre le vent, la pluie, les prédateurs mais aussi les traitements acaricides.
Les attaques débutent en juin à partir des bords de parcelle et ont pour origine la migration d'acariens depuis les bords des routes, les fossés, les haies ou les cultures voisines.
Les premiers foyers apparaissent à la face inférieure Zone jaunâtre à faible croissance (Photo : Terres Inovia) des feuilles basales du soja puis migrent vers les étages supérieurs. Les populations d'acariens atteignent un pic dans les 3-4 semaines qui suivent les premières colonisations.
le climat : les acariens se développent d'autant mieux que la température est élevée. La pluie limite les pullulations et donc les attaques ;
les sols légers, filtrants et caillouteux ;
l'historique d'infestation de la parcelle.
la présence de prédateurs acariphages.
Les pluies de juin et juillet ont limité l'installation des acariens. Les fortes chaleurs des dernières semaines n'ont pas aggravé le risque. Aucun dégât d'acarien n'a pour l'instant été signalé ou observé en Aquitaine et Ouest Occitanie.
Période de risque : mi-juin jusqu'à la sénescence du feuillage.
Seuil indicatif de risque : dès l'apparition des acariens sur la face inférieure des feuilles basales des plantes de soja.
Observez attentivement vos parcelles (bordures), en particulier celles conduites en sec. L'irrigation par aspersion est la meilleure parade à la propagation des acariens dans le couvert.
De nombreuses familles de punaises sont présentes dans le soja. Cependant la plus fréquente est Nezara viridula (punaise verte), qui peut occasionner de sévères dégâts. Elle attaque tous les organes de la plante mais surtout les gousses et les graines en formation (piqûres d'alimentation). La punaise verte a été observée dans 14 parcelles dans la grande majorité en faible nombre (1 parcelle avec présence moyenne). 75 % des parcelles enquêtées sont entrées dans la période de risque.
Période de risque : Début de formation des gousses jusqu'à 15 vertes (source : Terres Inovia) jours avant la récolte
Seuil indicatif de risque : 3 punaises sur la moitié des observations (observation de 6 à 8 points de quelques m² dans la parcelle et en bordure)
La majorité des parcelles sont dans la période de risque mais la fréquence d'observation et le nombre d'individus sont faibles. Attention toutefois, il convient de maintenir la vigilance. Les pullulations des punaises sont très variables d'une parcelle à l'autre : chaque parcelle est à gérer individuellement.
Le soja abrite de nombreuses chenilles défoliatrices : vanesse de l'artichaut et Héliothis armigera sont les plus courantes. Au cours de leur développement les chenilles dévorent les tissus foliaires.
Le suivi d'héliothis dans les autres cultures d'été
(maïs, sorgho) montre que le ravageur est présent.
De nombreuses parcelles présentent quelques perforations du limbe par des chenilles défoliatrices. Néanmoins, l'intensité d'attaque est anecdotique.
Le sclérotinia est la maladie la plus fréquente et répandue sur le soja dans nos régions. La pourriture blanche commence au niveau d'un nœud fleuri, gagne la tige, puis le haut de la plante se dessèche. Les pertes de rendement peuvent être importantes lors d'attaques précoces lorsque celles-ci se déroulent sous des conditions favorables au champignon (températures élevées, excès d'eau, forte hygrométrie). La présence de la maladie se décèle vers le milieu de la floraison lorsque les plantes atteintes commencent à se dessécher.
Les facteurs de risque sont :
cultures denses ou versées ;
pluviométrie abondante ou irrigation fréquente.
Aucun symptôme de sclérotinia n'a été observé ni signalé dans les parcelles de la région.
Surveillez en particulier les parcelles denses et irriguées. Pour minimiser le risque en cours de campagne : bannissez toute fertilisation azotée ; espacez les irrigations et compensez en augmentant les quantités à chaque apport.
Des symptômes de mildiou sur feuilles (< 5%) ont été observées, majoritairement dans le Tarn-et-Garonne, le Lot-et-Garonne et le Sud du Gers.
Le développement du pathogène est favorisé par les fortes humidités (conditions irriguées, fond de vallée) et les températures comprises entre 20 et 22 °C. Ce pathogène n'entraîne pas de perte de rendement importante en France.
Évaluation du risque : Absence de risque.
Méthodes prophylactiques : l'enfouissement des résidus de culture pouvant héberger les spores de mildiou, l'allongement des rotations et l'utilisation de semences saines sont souhaitables.
L'association d'une variété de colza haute et très précoce à floraison (par exemple ES Alicia et Troubadour) en mélange à 5-10 % avec la variété d'intérêt peut permettre de réduire le niveau d'infestation des méligèthes sur la variété d'intérêt. Cela permet de rester en dessous des seuils indicatifs de risque lorsque les infestations sont faibles ou de retarder la date d'intervention si les attaques sont plus fortes. Ces variétés hautes et très précoces seront plus attractives pour les méligèthes " protégeant " ainsi les plantes de la variété d'intérêt aux stades sensibles. En cas de forte pression, les plantes pièges ne seront pas suffisantes. Une observation régulière à la parcelle est toujours nécessaire. (source : projet Auximore)
Consultez la fiche du projet Auximore sur les méligèthes pour plus d'informations : http://arena-auximore.fr/wp-content/uploads/2014/12/MELIGETHES WEB.pdf
Le choix variétal est un élément clé pour la réussite de la culture, notamment pour diminuer les risques de certaines maladies. Pour vous aider dans le choix des variétés, Terres Inovia a mis en place un outil d'aide à la décision intitulé myVar. Pour l'utiliser : http://www.myvar.fr/ . Pensez à sélectionner la culture
" colza d'hiver ".
La période idéale de semis du colza dans le Sud-Ouest se situe dès le 20 août pour viser une levée à partir du 1er septembre. L'objectif est d'obtenir un colza suffisamment développé, au moins au stade 4 feuilles, début octobre lors de l'arrivée des grosses altises adultes. Les plantes sont alors en capacité de faire face aux morsures de grosse altise sans perdre de vigueur.
Pour en savoir plus : http://www.terresinovia.fr/espaces-regionaux/messages-techniques/regions-sud/2018/mypic-reussir-limplantation-du-colza/
REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISÉE SEULEMENT DANS SON INTÉGRALITÉ ( REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE )
Le bulletin de santé du végétal soja a été préparé par l'animateur filière oléoprotéagineux de Terres Inovia. Ces bulletins sont produits à partir d'observations ponctuelles. S'ils donnent une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle. La CRA d'Occitanie dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées et en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques.