Directeur de publication :
Denis CARRETIER Président de la Chambre Régionale d'Agriculture d'Occitanie
BP 22107 31321 CASTANET TOLOSAN Cx Tel 05.61.75.26.00
Dépôt légal : à parution ISSN en cours
Comité de validation : Arterris, Arvalis Institut du Végétal, Chambres d'agriculture de Hte-Garonne et du Tarn, Chambre régionale d'agriculture d'Occitanie, DRAAF Occitanie, FREDON, Qualisol, RAGT, Terres Inovia, Val de Gascogne, Vivadour,
COLZA
Charançon du bourgeon terminal : Risque très fort sur l'ensemble du réseau hors façade atlantique et à l'exception des parcelles déjà protégées. Cf. Carte.
Larve de grosse altise : Risque faible à ce jour.
CEREALES A Pucerons d'automne : risque important de multiplication. Les parcelles semées avant début novembre non protégées à ce jour sont à surveiller très PAILLES attentivement.
Cicadelles des céréales : risque faible, ponctuellement modéré.
Limaces : risque fort. Les parcelles en précédent paille et colza sont à surveiller attentivement.
Le réseau d'observations colza de la Surveillance Biologique du Territoire (SBT) est actuellement constitué de 56 parcelles. L'élaboration de l'analyse de risque 2018-2019 sera assurée sur les territoires Aquitaine et Ouest-Occitanie grâce à des parcelles fixes qui feront l'objet d'observations hebdomadaires. Au cours des sept derniers jours, 36 parcelles ont fait l'objet d'une observation.
La semaine qui vient de s'écouler a été marquée par un vent fort sur l'Est du territoire. Globalement, depuis le début de la semaine, les températures matinales sont plus fraîches et des gelées ont pu être observées. Ces conditions sont moins propices à la croissance de la culture, mais habituelles pour la saison. Les parcelles les plus avancées ont désormais dépassé le stade B10 (BBCH19) et celles plus tardives sont au stade B4 (BBCH14).
Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Agence Française pour la Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au finance- BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL Grandes Cultures Édition Ouest Occitanie N°10 DU 22 NOVEMBRE 2018 Page 1/7 ment du plan Ecophyto.
Rappel: un stade est atteint dans une parcelle lorsque 50% des plantes l'ont atteint.
Les charançons du bourgeon terminal sont toujours détectés dans plus de deux tiers des parcelles du réseau (idem vis-à-vis de la semaine dernière). Le vol, a présenté son premier pic la semaine dernière. Les piégeages significatifs (> à 5 individus) sont observés dans 3 parcelles (voir carte, points rouges). Ils sont en baisse cette semaine.
La prise en compte du BSV (vision territoriale) et la surveillance de la cuvette en végétation sont primordiaux pour évaluer le risque.
Période de risque : du développement des premières larves jusqu'au décollement du bourgeon terminal (BBCH31). Mais la lutte contre les larves étant impossible, c'est l'arrivée des adultes qui signale le début de la période de risque (quel que soit le stade du colza).
Seuil indicatif de risque : Il n'y a pas de seuil pour le charançon du bourgeon terminal. Étant donné la nuisibilité potentielle de cet insecte, il est considéré que sa seule présence sur les parcelles constitue un risque. Par contre, les femelles son rarement aptes à pondre dès leur arrivée sur les parcelles. La durée de maturation est variable mais on retient souvent un délai de 8 à 10 jours après les 1ères captures significatives.
Évaluation du risque : Risque très fort sur l'ensemble du réseau hors façade atlantique, à l'exception des parcelles déjà protégées.
Le vol a présenté son premier pic la semaine dernière (11, 12, 13/11). Généralement les femelles sont aptes à pondre au bout de 8 à 10 jours après les 1ères captures significatives, le risque est donc élevé à ce jour. Les observations des parcelles du réseau BSV pourront être confortées par l'observation de vos cuvettes en végétation.
Les premières larves de grosse altise sont observées sur le réseau, dans 3 parcelles et avec une faible proportion de plantes touchées. Une parcelle seulement dépasse le seuil indicatif de risque dans la Haute-Garonne. Depuis la semaine dernière, des larves ont été observées en Dordogne, Haute-Garonne, Gers, Lot-et-Garonne et Tarn-et-Garonne. L'arrivée des grosses altises adultes a été tardive. De plus, les conditions sèches jusqu'à la mi octobre n'ont pas été propices à la ponte (phénomène de rétention des femelles adultes) et à l'éclosion des œufs
(dessication).
Période de risque : du stade rosette jusqu'au décollement du bourgeon terminal
Seuil indicatif de risque : 70 % des plantes avec au moins une larve au stade rosette .
Évaluation du risque : Risque faible à ce jour.
L'évaluation du risque doit se faire à la parcelle, en observant, par prélèvement, la présence de galerie. Cette année, une minorité de parcelles présente de belles biomasses. Les gros colzas sont moins exposés à une migration rapide des larves dans le cœur des plantes, et donc moins à risque. Un certain nombre de colzas sont encore chétifs et donc plus concernés par le ravageur.
Simulation du cycle de développement des larves de grosse altise A partir des données météorologiques de l'année et de prévisions basées sur des moyennes pluriannuelles, il est possible de définir le cycle d'évolution de l'insecte pour une date théorique de début de vol. Les larves âgées
(stade larvaire L3) sont celles qui présentent le risque le plus élevé, car ce sont les meilleures candidates à la migration vers le cœur de la plante et à la destruction du bourgeon terminal. Réalisée à partir des données météo de la station d'Auch, la simulation du cycle de développement des larves montre que cette année, l'activité des grosses altises adultes a démarré dès la fin du mois de septembre. Les larves L3 devraient être observées depuis le début du mois de novembre, or, nous avons peu d'observation de larves à ce jour. Les conditions météorologiques, sèches sur une grande partie du mois d'octobre, n'ont pas été propices à l'éclosion des œufs. Néanmoins, il est fortement recommandé d'évaluer la présence de larves à la parcelle, et d'effectuer des contrôles toutes les 2 semaines.
La présence de puceron cendré semblent s'affaiblir cette semaine. Aucune observation ne signale sa présence. Les semaines passées, les départements concernés étaient : Dordogne, Gers et le Tarn-et-Garonne. Attention, les pucerons cendrés se concentrent souvent par foyers dans la parcelle. Une observation méticuleuse des plantes doit être réalisée. A noter qu'il n'existe pas de seuil indicatif de risque pour les pucerons cendrés à l'automne.
Aucune parcelle ne déclare la présence de tenthrède cette semaine. Un peu plus de 15 % des parcelles du réseau sont encore dans la période de risque.
Seuil indicatif de risque : 25 % de la surface foliaire détruite par les larves de tenthrèdes.
Évaluation du risque : Risque très faible.
Cette semaine, onze parcelles présentent des symptômes de phoma. L'intensité de ces symptômes est faible, légèrement supérieure à 20 % de plantes avec macules (idem par rapport à la semaine dernière). Les départements touchés depuis le début de l'automne sont l'Aude, la Dordogne, la Haute-Garonne, le Gers, les Landes, le Lot-et-Garonne, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. Il n'y a pas de corrélation entre la présence de cette maladie sur feuilles à l'automne et sa présence au collet au printemps. Le risque peut être considéré comme nul à ce jour. Le seul levier contre le phoma est le choix variétal.
Évaluation du risque : Risque nul.
Dans l'Ouest de la région Occitanie, quasiment toutes les parcelles ont pu être implantées à ce jour. Dans notre réseau, toutes les dates tardives des isorisques sont maintenant semées. Le réseau est complet : 10 sites et 2 dates de semis par site. Le tableau suivant résume les stades observés dans notre réseau.
Date semis | Blé tendreBlé dur Orge d'hiver |
Mi-octobre (12 au 19/10) | 3 feuilles à début tallageDébut tallage |
Fin octobre (21 au 26/11) | 2 à 3 feuilles |
Début novembre (1 au 5/11) | 1 feuille |
Mi-novembre (9 au 14/11) | En cours de levée |
Le modèle des vols de pucerons en fonction des données météorologiques montre que le risque de colonisation des parcelles par les pucerons ailés a diminué cette semaine. Il passe de fort à modéré. La multiplication est toujours en cours avec un risque fort.
Les observations effectuées sur tous les sites montrent que les pucerons Rhopalosiphum padi sont présents sur 9 des 10 isorisques. Il y a une stabilité de la présence d'insectes depuis la semaine dernière voire une diminution. Sur blés, de 1 à 20% de plantes sont porteuses de pucerons ailés et aptères. Sur orges, il y a jusqu'à 30% de plantes colonisées. Les pucerons présents, peuvent se multiplier tant que les températures moyennes sont au-dessus de 5°C.
Sur trois sites (situés dans le 31 et 32), le seuil de nuisibilité est atteint avec plus de 10% de plantes porteuses de pucerons. Deux de ces sites (semées fin octobre) sont nouvellement au seuil.
Sur le secteur Lauragais nous observons une présence plus modérée de pucerons que sur les autres secteurs en raison d'un vent fort et fréquent limitant les colonisations.
Seuil de nuisibilité : plus de 10% des plantes porteuses d'au moins un puceron
(Rhopalosiphum padi) et/ou présence de pucerons aptères en limite de seuil de nuisibilité plus de 10 jours consécutifs.
Évaluation du risque : le risque de colonisation a diminué depuis le début de semaine en raison des températures moyennes inférieures à 10°C. Les pucerons présents peuvent toujours se multiplier car les températures moyennes sont supérieures à 5°C. Tant que les conditions météorologiques restent douces, la multiplication aura lieu. Une remontée des températures moyennes à 10°C favorisera la reprise de colonisation. Toutes les parcelles levées sont à surveiller. Celles ayant dépassé le stade 1 feuille et non protégées à ce jour doivent être surveillées avec beaucoup d'attention. L'observation des parcelles déjà protégées doit être maintenue.
Les observations effectuées cette semaine montre la présence des cicadelles sur la moitié des pièges posés. Le nombre d'individus est toujours faible :de 2 à 19, pour 7 jours de piégeage. Il y a une légère augmentation par rapport à la semaine dernière, sans toutefois atteindre un nombre préoccupant d'insectes.
Le graphe ci-dessous représente l'évolution de captures de cicadelles dans le réseau isorisque.
Des signalements de parcelles atteignant le seuil de nuisibilité sur les secteur Est Gersois et Nord Toulousain ont été réalisés.
Période de risque : du stade levée jusqu'à début tallage. Le stade coléoptile et chaque sortie de nouvelle feuille est une période critique.
Seuil de nuisibilité : Il n'existe pas de seuil précis établi mais l'expérience des régions régulièrement touchées montre qu'au delà de 30 cicadelles hebdomadaire par piège, les dégâts ne sont pas négligeables.
Évaluation du risque : Le risque est faible, ponctuellement modéré, tant que les températures moyennes sont inférieures à 15°C. Les températures ne devraient pas dépasser ce niveau. Une observation régulière des parcelles les plus à risque (levée ou sortie de feuilles) situées en exposition Sud est indispensable.
Les conditions météorologiques actuelles sont favorables à leur activité.
Dans notre réseau, la moitié des isorisques ont subit des d'attaques (de 3 à 90%, avec 5% en moyenne). Ces sites sont situés dans toute la région (31, 32, 81). Deux sites (31, 32) sont au seuil de nuisibilité.
Il y a toujours des signalements de parcelles touchées dans l'Aude, le Tarn et la Haute-Garonne.
Une surveillance régulière des parcelles doit être maintenue jusqu'au stade plein tallage.
Évaluation du risque : Le risque est élevé. Les parcelles à surveiller sont celles en période à risque (levée à fin tallage) en précédents paille et colza.
REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISÉE SEULEMENT DANS SON INTÉGRALITÉ ( REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE )