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Animateur filière
sandra.chatufaud@fredon-limousin.fr
Directeur de publication
Dominique GRACIET Président de la Chambre Régionale Nouvelle-Aquitaine Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES Cedex 2 accueil@na.chambagri.fr
Supervision
DRAAF Service Régional de l'Alimentation Nouvelle-Aquitaine 22 Rue des Pénitents Blancs 87000 LIMOGES
Reproduction intégrale de ce bulletin autorisée. Reproduction partielle autorisée avec la mention " extrait du bulletin de santé du végétal Nouvelle-Aquitaine Pommier/Poirier Edition Zone Limousin N°01 du 24/01/2020 "
Stade A (BBCH 00) dominant pour toutes les variétés en tous secteurs.
Psylle du poirier : début de la période de risque de pontes.
Stade A (BBCH 00) dominant pour toutes les variétés en tous secteurs.
Tavelure : penser à la réduction de l'inoculum par broyage des feuilles.
Acariens : période propice à la prognose.
Xylébores : supprimer les branches et arbres morts ou depérissants qui peuvent abriter des xylébores.
Taille et prophylaxie : elles permettront de réduire l'inoculum
pour la campagne à venir.
Le stade " repos hivernal " est dominant en toutes variétés (Conférence, William's, Beurré Hardy, Doyenné du Comice, Harrow sweet...) sur les secteurs de Allassac, Objat, Pompadour, Saint-Cyr-La-Roche, Saint-Pardoux-Corbier, Troche, Vignols, Voutezac.
Code BBCH | Stade | Description | Photo |
0 = Repos hivernal | |||
00 | A | BOURGEON D’HIVER (dormance) Les bourgeons sont fermés et recouverts de leurs écailles protectrices |
Le psylle est l'un des ravageurs les plus redoutables du verger de poiriers. Ses piqûres de nutrition perturbent la croissance du végétal et le miellat sécrété par les larves provoque la formation de fumagine rendant les fruits impropres à la commercialisation. Il peut également être un vecteur du phytoplasme responsable de la maladie du Pear Decline (voir page suivante).
Les adultes issus de la génération d'automne passent l'hiver sur les arbres et reprennent leur activité dès les premiers beaux jours de janvier. Deux jours consécutifs avec des températures maximales supérieures à 10°C sont suffisants pour permettre la ponte à partir du moment où les femelles sont matures. Les œufs sont déposés principalement sur les lambourdes et à la base des bourgeons.
Les suivis biologiques concernant le psylle sont réalisés sur les parcelles situées à Beyssenac, St-Cyr-La-Roche et Voutezac.
Les premières observations réalisées les 17 et 20 janvier sur 50 lambourdes ou dards par parcelles de référence, montrent (photo 1) le début des pontes (2 à 26 % d'organes occupés par 1 à 5 œufs) sur l'ensemble des secteurs.
La période actuelle correspond au dépôt des œufs. Les températures annoncées (T°C max > 10 °C) pour les prochains jours devraient être favorables à l'activité des femelles et donc des pontes.
Le développement de ce ravageur est favorisé par une forte croissance végétative. Il est donc indispensable de réaliser une taille adaptée et une fertilisation raisonnée pour éviter les excès de végétation. La faune auxiliaire du verger (punaises prédatrices) nécessaire à la réduction des populations de psylle doit être préservée notamment en conservant un environnement favorable.
Sur les parcelles à problème, il est possible d'utiliser de l'argile blanche comme barrière physique. En effet, cette argile blanche naturelle très fine et exempte de fer n'est pas létale mais irritante et répulsive pour les psylles adultes. Elle perturbe ainsi le dépôt d'œufs et peut permettre de ralentir la prolifération des psylles.
Le Pear decline est une maladie à phytoplasme qui provoque un dépérissement plus ou moins brutal des arbres contaminés (production plus faible, fruits de petit calibre). Un des vecteurs de cette maladie est le psylle du poirier.
Les symptômes (voir photos ci-dessous) se manifestent à peu près deux mois après l'inoculation. Ils se caractérisent sur les feuilles par un rougissement prématuré du feuillage de la base de la pousse (juillet) avec parfois une déformation en cuillère (recourbée vers le bas), une taille réduite et un aspect clairsemé. Les feuilles chutent en commençant par l'extrémité des rameaux. Si la maladie se manifeste brutalement, le dessèchement est complet en août et les feuilles restent sur l'arbre. Les fruits sont petits, sans jus, très colorés, peu nombreux et n'arrivent pas à maturité. Les bourgeons évoluent mal, les fleurs coulent en phase grave de la maladie, les bourgeons floraux et à bois se dessèchent et tombent par manque d'alimentation.
Les risques de confusion sont nombreux car tout accident entravant l'alimentation hydrique et minérale des arbres induit des symptômes de ce type comme par exemple l'incompatibilité de greffe ou des dégâts racinaires (asphyxie).
Le Pear decline est une maladie incurable, tout arbre atteint doit être éliminé. La prévention consiste en l'utilisation de matériel végétal certifié et en la maitrise de l'agent vecteur de cette maladie, le psylle du poirier.
Le stade " repos hivernal " encore dominant en toutes variétés et sur l'ensemble du bassin de production.
Code BBCH | Stade | Description | Photo |
0 = Repos hivernal | |||
00 | A | BOURGEON D’HIVER (dormance) Les bourgeons sont fermés et recouverts de leurs écailles protectrices |
Le champignon responsable de la tavelure se conserve durant l'hiver sous forme de périthèces dans les feuilles tombées au sol.
L'élimination des feuilles en hiver, par aspiration ou par broyage, réduit l'inoculum tavelure et donc l'importance des projections l'année suivante. Le broyage est à privilégier par rapport à " l'extraction " des feuilles de la parcelle car il maintient la matière organique sur place. Il permet d'accélérer la décomposition des feuilles. L'efficacité du processus est directement dépendante de la qualité du broyage qui doit être très fin et effectué en conditions sèches. Il convient également d'éliminer, autant que possible, les feuilles " piégées " dans les filets.
L'acarien rouge passe l'hiver à l'état d'œufs, près des bourgeons, au niveau des rides et des empattements principalement sur le bois de deux ans.
Des suivis d'éclosions d'œufs d'acariens rouges seront réalisés sur des planchettes en situation de verger à Voutezac et Concèze.
Le risque est plus fort sur les parcelles fortement occupées l'an passé par des acariens rouges et/ou présentant une faible population d'auxiliaires. Sur ces parcelles, il est nécessaire d'évaluer l'inoculum.
Seuil indicatif de risque atteint si :
40 % des bourgeons sont porteurs de plus de 10 œufs viables (de couleur rouge) d'acariens rouges.
La prognose : déceler précocement l'apparition des problèmes liés aux ravageurs
En hiver, la prognose permet d'évaluer le niveau des populations d'œufs d'acariens rouges de chaque parcelle mais aussi de noter la présence des formes hivernantes des autres ravageurs (œufs de pucerons, cochenilles ), c'est un indicateur pour la gestion des parcelles lors de la campagne à venir.
Comment réaliser la prognose ?
Par parcelle, l'opération consiste à prélever au hasard sur 50 arbres, un fragment de bois de 2 ans portant deux dards ou lambourdes (voir dessin ci-dessus). Sous la loupe, il faut ensuite dénombrer, pour chacun des obstacles, ceux portant plus de 10 œufs viables (de couleur rouge-vif) d'acariens rouges.
Pour les parcelles avec moins de 40 % de bourgeons porteurs de plus de 10 œufs, le risque est faible. A partir de début mai, des observations sur feuilles pourront être réalisées afin de suivre les remontées de populations.
Pour les parcelles avec plus de 40 % des bourgeons porteurs de plus de 10 œufs , un accroissement rapide des populations sera à craindre et nécessitera une gestion des parcelles avant le début des éclosions ou en fin de période d'éclosions.
Les coléoptères mis en cause appartiennent à plusieurs espèces de xylébores (insectes xylophages = mangeurs de bois) nichés bien à l'abri sous l'écorce ou dans le bois des fruitiers.
Le xylébore disparate (Anisandrus dispar) : il s'agit de l'espèce la mieux connue sur feuillus. Xylophage strict, il est très polyphage. Sa couleur varie du noir au brun foncé brillant et sa taille de 3.2 à 3.6 mm (pour les femelles).
Le xylébore de Saxeseni (Xyleborus saxeseni) : ce xylébore est encore plus polyphage que A. dispar. Ravageur secondaire, il attaque des arbres affaiblis et occasionnellement en sève. Il est brun plus ou moins foncé. Sa taille varie de 2 à 2.4 mm pour la femelle.
Le petit scolyte noir des feuillus (Xylosandrus germanus) : ravageur secondaire, il attaque essentiellement les arbres dépérissants ou les grumes fraîches. Il mesure environ 2.4 mm pour la femelle. Il apparaît plus tardivement que A. dispar ou X. saxeseni (vers le mois de mai).
Sur les branches et les troncs, on constate des trous d'environ 1 à 2 mm de diamètre. Le forage des galeries a pour effet d'entraver la circulation de la sève et d'entraîner la mort de l'arbre ou des organes atteints.
Les insectes attaquent principalement des arbres déjà affaiblis (par des conditions météo stressantes pour le végétal, telles que gelées tardives ou apports naturels d'eau irréguliers, par des conditions agronomiques difficiles), mais ils peuvent aussi atteindre des arbres bien portants lors des situations de forte pression.
Le xylébore hiverne dans la galerie où il s'est métamorphosé. La femelle prend son essor au printemps, lorsque la température diurne dépasse 18°C.
Pour la période actuelle, au vu des conditions climatiques annoncées, on peut donc conclure à une absence de risque d'émergence.
Il est important de supprimer l'ensemble des branches atteintes en les brûlant et d'observer régulièrement les troncs et les branches principales des arbres afin de détecter les premières attaques.
Dans les situations à forte pression et menées conjointement avec une prophylaxie rigoureuse (c'est un point essentiel), il est possible de recourir à du piégeage massif.
Ce dispositif comprend la pose de huit pièges en croisillons rouges avec un flacon d'alcool éthylique à 48° dénaturé à l'éther par hectare. Il nécessite un entretien minimum :
rechargements en liquide attractif hebdomadaires (bi-hebdomadaires si on utilise un gélifiant mélangé à l'alcool),
raclage, puis réengluage des plaques après chaque vol significatif.
Si vous êtes concerné par ce ravageur, les pièges seront à installer durant la 2ème quinzaine de février.
La période actuelle de taille hivernale doit être mise à profit pour faire un état des lieux de la situation sanitaire et assainir les parcelles en éliminant :
les branches et arbres morts ou dépérissants qui peuvent abriter scolytes et xylébores,
les branches ou les rameaux porteurs de chancres ou de champignons ligneux,
les rameaux oïdiés,
les fruits momifiés ainsi que les rameaux qui les portent (des chancres ayant pu se former).
C'est une période privilégiée pour repérer la présence de cochenilles dont les encroûtements peuvent être décapés mécaniquement (eau sous pression et/ou brossage des charpentières et des troncs atteints).
La taille est à réaliser de préférence en dehors des périodes de gel et par temps sec pour favoriser une bonne cicatrisation des plaies. Les plaies importantes sont à protéger immédiatement après la coupe. Les outils de taille doivent être désinfectés régulièrement et les arbres ou parcelles malades sont à tailler en dernier.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'Agriculture Nouvelle-Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l'Ecologie, avec l'appui financier de l'Agence Française de Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".