Bulletin disponible sur bsv.na.chambagri.fr et sur le site de la DRAAF draaf.nouvelle-aquitaine.agriculture.gouv.fr/Bulletin-de-sante-du-vegetal
Animateur filière
Marie-Hélène MARTIGNE Chambre d'agriculture de Gironde
mh.martigne@gironde.chambagri.fr
Suppléance : Jean-Jacques CARRERE Chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques
jj.carrere@pa.chambagri.fr
Directeur de publication
Dominique GRACIET Président de la Chambre Régionale Nouvelle-Aquitaine Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES Cedex 2 accueil@na.chambagri.fr
Supervision
DRAAF Service Régional de l'Alimentation Nouvelle-Aquitaine 22 Rue des Pénitents Blancs 87000 LIMOGES
Supervision site de Bordeaux
Reproduction intégrale de ce bulletin autorisée. Reproduction partielle autorisée avec la mention " extrait du bulletin de santé du végétal Nouvelle-Aquitaine Vigne / Edition Sud Aquitaine N°2 du 02/04/19 "
1 ères captures dernière.
Le bulletin de cette semaine est réalisé à partir des données d'observations du réseau de parcelles, complétées par des données " tour de plaine ".
La qualité des données du BSV dépend, en grande partie, de la qualité et de la taille du réseau d'observations du vignoble Aquitain. Participez, vous aussi, tout au long de la saison à l'amélioration du réseau d'observations du BSV en multipliant vos signalements (maladies, ravageurs, évènements climatiques ) sur le site Web Alerte Vigne ou sur l'application smartphone Web Alerte Vigne.
La fraîcheur matinale s'est poursuivie sur la semaine passée. La température moyenne observée en sud Aquitaine a gagné est de 11,2°C (entre 10,8°C à Bellocq (64) et 12,6°C à Monein (64)). En revanche, les écarts de températures dans la journée ont été à nouveau importants. Les températures moyenne minimales les plus basses ont été enregistrées à Bellocq (64), 2,5°C (4,5°C en moyenne sur le sud Aquitaine), et les températures moyenne maximales les plus élevées ont été aussi enregistrées à Bellocq
(64), 19,9°C (18,8°C en moyenne sur le sud Aquitaine).
Le temps est resté sec sur l'ensemble du vignoble. Toutefois, de faibles pluies ont été enregistrées sur le secteur de Baigorry (64), inférieures à 1 mm.
Le stade moyen observé, en sud Aquitaine, varie de " C05-Pointe verte " à " E07-1 ère feuille étalée ". Les stades phénologiques sont hétérogènes parfois au sein d'une même parcelle, d'un même secteur, et d'un secteur à l'autre. En effet, cette variabilité est due à plusieurs facteurs : la date de taille, le type de sol et le cépage.
De plus, nous observons toujours, sur des parcelles isolées et abritées, et sur secteurs plus précoces un stade plus avancé " E09- 2 à 3 Feuilles étalées " avec en bout de latte des bourgeons au stade " E10-3 à 4 Feuilles ".
B03-Bourgeon dans le coton
C05-Pointe verte
D06-Eclatement du bourgeon
E07-1 feuille étalée
E09-2/3 feuilles étalées
Parcelles tardives
Majorité des parcelles
Parcelles isolées, secteurs très précoces
La période de plus forte sensibilité de la vigne est très courte et s'étale du stade D06- Sortie des feuilles au stade E09-2/3 Feuilles étalées. Mais des contaminations peuvent encore avoir lieu jusqu'au stade F (7-8 feuilles étalées), si les conditions climatiques sont favorables (fortes humectations). Les bourgeons les plus proches du vieux bois sont plus particulièrement exposés aux contaminations.
Attention : les contaminations ne peuvent avoir lieu qu'en conditions de pluies et/ou de fortes humectations.
Stades de forte sensibilité à observer sur les 2 premiers bourgeons de la base :
Maîtriser la vigueur de la vigne pour en diminuer sa sensibilité : choix du matériel végétal, gestion de la fertilisation et du régime hydrique, Eliminer les bois porteurs de symptômes en conservant les bois les plus sains lors de la taille d'hiver.
Il est important d'évaluer sur votre vignoble le niveau d'attaque sur les bois laissés à la taille. L'opération consiste à compter les bois laissés à la taille (astes et cots) présentant des symptômes (Cf. photo des symptômes). Les symptômes sont situés à la base des rameaux (en général sur les 3 premiers entre-nœuds) sous forme de nécroses brunâtres peu profondes, en forme de fuseau et de lésions étendues d'aspect ligneux ou de blanchiment des rameaux avec des ponctuations noires (pycnides).
Les symptômes d'excoriose peuvent être plus discrets sur les mérithalles (entre-nœuds) mais leur présence à la base des rameaux crée un étranglement des bois qui les rend extrêmement fragiles au pliage. Réaliser un comptage sur 50 ceps.
Pour vous aider à l'observation : Fiche excoriose guide observateurs (http://www.nouvelle-
aquitaine.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user upload/Nouvelle-Aquitaine/094 Inst-Nouvelle-Aquitaine/Documents/BSV 2017/Guides de l observateurs/Guide observateur VIGNE/GUIDE VIGNE 5 Excoriose.pdf )
Le seuil indicatif de risque est de 20% des rameaux, laissés à la taille, contaminés par l'excoriose. Au-delà de ce seuil, la maladie peut avoir des conséquences sur le vignoble. Mais ce seuil est à moduler en fonction de l'historique parcellaire, de la sensibilité des parcelles et des conditions climatiques au cours de la période de sensibilité.
Evaluation du risque : Le réseau d'observation dans le cadre du dispositif du BSV se met progressivement en place sur l'Aquitaine. Pour rappel, les symptômes étaient peu fréquents en 2018, ce qui constitue un inoculum très faible pour 2019. Le stade de forte sensibilité (D06-Eclatement du Bourgeons) est atteint sur une partie des parcelles du réseau.
Le mildiou de la vigne se conserve sous forme d'oospores (œufs d'hiver) présentes sur les feuilles attaquées à l'automne et tombées au sol. Après leur maturation, ces œufs germent dans l'eau à partir d'une température moyenne de 11°C, et libèrent des zoospores qui peuvent provoquer les contaminations. Après une incubation de 10 à 20 jours suivant les températures, apparaissent les conidiophores (fructifications contenant les conidies) sur la face inférieure des feuilles. Les conidies assurent les contaminations secondaires ou repiquages en présence de pluies. La phase d'incubation (période entre contamination et apparition des symptômes) est directement liée à la température et peut se limiter à 5 jours en été. Les contaminations ne se réalisent qu'en cas de pluies mais les repiquages sur une vigne contaminée peuvent se réaliser à la faveur de rosées matinales ou de brouillards épais. L'optimum thermique de P. viticola est de l'ordre de 25°C, et sa plage d'activité se situe entre 11 et 30°C.
Les conditions nécessaires pour les contaminations de mildiou sont les suivantes :
germination des œufs d'hiver en moins de 24 heures,
vigne réceptive (au moins 1 feuille étalée),
températures moyennes supérieures à 11 °C,
pluviométrie suffisante (5 mm minimum).
L'objectif est de pouvoir anticiper les contaminations primaires, en déterminant la date de maturité des œufs d'hiver du mildiou et donc la période à laquelle les premières contaminations peuvent avoir lieu. Ce suivi est réalisé par la Fredon à partir de fragments de feuilles de vigne préalablement sélectionnées
(porteuses d'œufs d'hiver) et mis en terre en début d'hiver 4 sites différents (Gironde) : Entre-deux-Mers
(Pompignac), Libournais (Montagne), Médoc (Parempuyre), Graves (Villenave d'Ornon).
Ils subissent alors les conditions climatiques propres à chaque secteur. Au début du printemps, chaque semaine, des fragments sont récupérés et mis en conditions optimales (étuve à 21°C). Ces fragments sont observés tous les jours afin de suivre l'évolution de la germination des œufs d'hiver de chaque lot.
Dès que les premières germinations sont observées en moins de 24h, cela marque que les œufs d'hiver sont mûrs.
Ces données sont indicatives des conditions de maturation locales des œufs de mildiou des 4 sites d'échantillonnage et ne peuvent pas être extrapolées in extenso à l'ensemble de l'Aquitaine. Les conditions climatiques particulières des parcelles sur la région peuvent entraîner un comportement différent des œufs de mildiou.
Pour le lot 2, les germinations ont été observées à J+2 pour Montagne, J+3 pour Parempuyre et Villenave d'Ornon et J+4 pour Pompignac
A. Kerebel (Fredon Aquitaine) ; L. Delbac (INRA)
La prévision météorologique la plus probable à 3 jours annonce quelques pluies journalières faibles et inférieures à 2 mm. Ces mêmes séquences de pluies sont prévues pour les deux autres hypothèses météorologiques, où seules les hauteurs quotidiennes de pluie sont modifiées. Elles restent inférieures à 1mm, pour l'hypothèse H1 la plus sèche et ne dépassent pas 8 mm en H3. Des régimes de pluies plus importants allant jusqu'à 60 mm cumulée en moyenne de pluie ont également été évaluées.
Un rafraichissement des températures et l'amplitude thermique élevé que nous connaissions jusqu'à maintenant entre les températures minimales et maximales vont se réduire. Les minimales se situeront en moyenne entre 2 et 7 °C, les maximales entre 20 et 12°C
Les deux hypothèses météorologiques H1 et H3 n'ont que 10 % de chance d'être dépassées et constituent une limite à la zone d'incertitude due à la prévision météorologique.
Situation de J-7 à J | Simulation de J à J+3 |
ALes conditions météorologiques de cette fin d’hiver n’ont pas été favorables au mildiou L’EPI a diminué depuis la deuxième décade de mars Le risque potentiel qui indique la qualité de l’environnement pour le développement du champignon, a baissé d’un niveau fort à faible ctuellement, le risque potentiel est globalement faible Le modèle n’a pas indiqué ni de contaminations pré épidémiques, ni une maturation des œufs en conditions naturelles permettant un démarrage épidémique au cours de ces derniers jours | QCette tendance se maintient pour ces prochains jours Seules des simulations avec des régimes beaucoup plus pluvieux atteignant des cumuls moyens hebdomadaires de pluie de 60 mm inverseraient cette tendance uelle que soit l’hypothèse météorologique H1, H2, H3 utilisée, le modèle ne prévoit pas de contaminations |
Depuis 15 jours, la maturation (=germination) des œufs d'hiver de mildiou a été ralentie voire bloquer par un temps sec et doux. De plus, les sols secs ont besoin d'être ré-humidifiés sous plusieurs jours de pluie pour la réactiver. La réceptivité de la vigne est atteinte sur certaines parcelles. A ce jour, des pluies plus ou moins orageuses sont annoncées à partir de ce soir et le temps reste incertain sur les jours suivants associés à des températures plutôt fraiches.
Le Black-rot se conserve l'hiver sur les baies momifiées (grappillons non récoltés, restés accrochés au palissage, ou tombés sur le sol), les vrilles, les feuilles infectées tombées au sol et sur les chancres présents sur les sarments, sous forme de conceptacles indifférenciés qui évoluent en périthèces durant l'hiver et au printemps. Au printemps l'augmentation de la température, associée à une humidité importante, induit la production d'ascospores qui sont projetées durant plusieurs mois des périthèces matures ; celles-ci contaminent la vigne, notamment les feuilles et les jeunes baies, et sont responsables des contaminations primaires en présence d'une humidité relative suffisante pendant au minimum 6 heures. Les contaminations primaires peuvent se faire sur de longues distances grâce au vent qui transporte les ascospores. Par la suite, des ponctuations brunes à noires apparaissent sur les tissus altérés, ce sont les pycnides qui contiennent des conidies qui assureront des contaminations secondaires surtout sur les jeunes baies situées en dessous. Les contaminations secondaires se font sur de courtes distances grâce aux pluies et aux éclaboussures qui projettent les conidies.
Le Black-rot a besoin de pluies fréquentes et durables et de températures comprises entre 9°C et au maximum 32°C, son optimum se situant autour de 26°C. Le feuillage de la vigne est réceptif de la sortie des premières feuilles à quelques jours après la floraison.
Facteurs favorisants :
Présence de baies contaminées momifiées (grappillons non récoltés, restés accrochés au palissage, ou tombés sur le sol) sur la parcelle. Proximité d'une parcelle abandonnée et contaminée.
Humidité stagnante sur les parcelles.
Fiche pratique en ligne : INRA
Eliminez les baies momifiées (grappillons non récoltés, restés accrochés au palissage) lors de la taille ou du pliage. Réduire l'humidité des parcelles (enherbement maîtrisé, drainage, combler les mouillères ).
Situation de J-7 à J | Simulation de J à J+3 |
L Le modèle indique un risque potentiel fort pour l’ensemble des vignobles sud Aquitaine Ce résultat est la traduction d’un profil climatique favorable au développement du black-rot e modèle n’a enregistré aucune première contamination | ACe niveau de risque reste inchangé pour ces 3 prochains jours ucune contamination n’est annoncée |
Le stade réceptif est atteint sur certaines parcelles.
En façade atlantique, le champignon se conserve, l'hiver, sous forme d'œufs appelés cléistothèces qui, une fois matures, libèrent des ascospores (organes de contamination primaire). Les contaminations suivantes sont réalisées par des conidies qui sont disséminées par voie aérienne, essentiellement par le vent. Ce champignon ne nécessite pas d'eau liquide pour germer et se développer, cependant il requiert une hygrométrie élevée et une faible luminosité. Les pluies fines sont favorables à l'oïdium tandis que les pluies fortes les lessivent. Les spores germent en conditions naturelles à des températures comprises entre 4°C et 35-40°C, avec un optimum de l'ordre de 25 à 30°C avec une humidité relative comprise entre 40% et 100%.
Facteurs favorisants :
Vigne vigoureuse, entassement de végétation et forte épaisseur de rognage.
Situation de J-7 à J | Simulation de J à J+3 |
ALe modèle estime actuellement que les conditions climatiques à la sortie de cet hiver sont favorables au développement de l’oïdium Le risque potentiel a atteint un niveau fort sur la très grande majorité du vignoble ucune contamination n’a été enregistrée jusqu’à maintenant | LD’après le modèle, il n’y a aucun changement de la situation : le risque potentiel se maintient et reste fort sur la totalité du territoire e modèle n’annonce pas les premières contaminations |
Certaines parcelles ont atteint le stade réceptif.
Les réseaux de piégeage sexuel sont mis en place sur le Sud Aquitaine. Les relevés de pièges permettent de suivre la dynamique du vol des tordeuses. Ceci nous indiquera les périodes pour aller réaliser les observations sur le terrain (pontes, dégâts) qui permettront d'estimer le niveau pression de ce ravageur.
Eudémis : Fiche pratique INRA INRA
Eulia : Fiche pratique en ligne
Attention : le papillon d'Eulia, comme la chenille d'ailleurs, ressemble au papillon d'Eudémis mais il est plus massif. Eulia est une tordeuse jusque-là plutôt rare dans notre région mais qui est apparue de façon beaucoup plus notable en 2016.
Vous avez déjà un ou plusieurs pièges sur votre propriété ? Vous pouvez participer au réseau de piégeage du BSV en communiquant vos données de piégeage. Vous voulez en installer ? Pour toute question concernant la pose, veuillez contacter : Anthony KEREBEL FREDON Aquitaine- a.kerebel@fredon-aquitaine.org
Aucun risque à ce jour. Ce n'est qu'à l'approche de la floraison que l'évaluation des risques, basée sur des observations de dégâts sur les inflorescences peut être effective.
Les mises en place des diffuseurs de phéromones utilisés pour la confusion sexuelle doivent être effectuées avant le démarrage du 1er vol.
Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de santé du végétal Nouvelle-Aquitaine - Vigne / Edition Sud Aquitaine sont les suivantes : Altema Madiran, Cave de Crouseille, Cave du Tursan, CDA40, CDA64, Fredon Aquitaine, FDSEA64, Syndicat des vins d'Irouleguy, Viticulteurs.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'Agriculture Nouvelle-Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l'Ecologie, avec l'appui financier de l'Agence Française de Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".