Bulletin disponible sur bsv.na.chambagri.fr et sur le site de la DRAAF draaf.nouvelle-aquitaine.agriculture.gouv.fr/Bulletin-de-sante-du-vegetal
Animateur filière
mh.martigne@gironde.chambagri.fr
francois.ballouhey@dordogne.chambagri.fr
Directeur de publication
Dominique GRACIET Président de la Chambre Régionale Nouvelle-Aquitaine Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES Cedex 2 accueil@na.chambagri.fr
Supervision
DRAAF Service Régional de l'Alimentation Nouvelle-Aquitaine 22 Rue des Pénitents Blancs 87000 LIMOGES
Supervision site de Bordeaux
Reproduction intégrale de ce bulletin autorisée. Reproduction partielle autorisée avec la mention " extrait du bulletin de santé du végétal Nouvelle-Aquitaine Vigne / Edition Nord Aquitaine N°4 du 16/04/19 "
Le bulletin de cette semaine est réalisé à partir des données d'observations du réseau de parcelles, complétées par des données " tour de plaine ". Venez nous rejoindre !
La qualité des données du BSV dépend, en grande partie, de la qualité et de la taille du réseau d'observations du vignoble Aquitain. Participez, vous aussi, tout au long de la saison à l'amélioration du réseau d'observations du BSV en multipliant vos signalements (maladies, ravageurs, évènements climatiques ) sur le site Web Alerte Vigne ou sur l'application smartphone Web Alerte Vigne.
La fraîcheur matinale a été encore de mise sur la semaine passée avec des gelées dans la nuit de vendredi à samedi (jusqu'à -2 voire -3°C). La température moyenne observée en Nord Aquitaine a gagné 1°C par rapport à la semaine précédente, soit 10,5°C (entre 9,3°C à Seyches (47) et 11,6°C à St Trojan
(33)). Les températures moyennes minimales les plus basses ont été enregistrées à Cestas (33), 1,9°C
(4,4°C en moyenne sur le Nord Aquitaine), et les températures moyennes maximales les plus élevées ont été enregistrées à Cestas (33), 17,8°C (16,9°C en moyenne sur le Nord Aquitaine).
Jusqu'au 14/04, le cumul moyen de pluies est de 2 mm. Sur nos stations, le plus fort cumul a été enregistré à Montagne (33) avec 7,5 mm. A ce jour, le cumul enregistré cette nuit varie de 5 à 17 mm.
Le stade moyen observé, en Nord-Aquitaine évolue lentement depuis la semaine dernière et la pousse est peu active. Il se situe entre " E07-1 ère feuille étalée " et " E09-2 à 3 Feuilles étalées ".
De plus, nous observons toujours, sur des parcelles isolées et abritées, et sur secteurs plus précoces un stade plus avancé " E11- 3 à 4 Feuilles étalées " voire " F12-5 à 6 Feuilles, grappes visibles " en bout de latte.
Parcelles tardives (ou taillées tardivement), secteurs tardifs
Majorité des parcelles
Parcelles isolées, secteurs très précoces
Un épisode de gel a été enregistré dans la nuit de vendredi à samedi (voire vendredi matin sur certains secteurs). Des dégâts ont été observés sur l'ensemble des vignobles Girondin et Bergeracois (nous n'avons pas eu peu de retour pour le secteur du Lot-et-Garonne), mais de manières localisés, principalement sur les secteurs gélifs, froids et sur des parcelles situées dans les bas-fonds. Parfois, une zone de plusieurs hectares peut être touchée. Le niveau de dégâts varie de 1% à 100%. Mais ce dernier est difficile à estimer pour le moment car certains bourgeons semblent partiellement impactés et d'autres bourgeons " en bourre " sont parfois touchés. Il faut attendre de regarder leur évolution d'ici les 15 prochains jours pour estimer le réel impact de cette gelée.
Les conditions nécessaires pour les contaminations de mildiou sont les suivantes :
Œufs de Mildiou mûrs,
Vigne réceptive (au moins 1 feuille étalée),
Températures moyennes supérieures à 11 °C,
Pluviométrie suffisante (autour de 5 mm).
Ces données sont indicatives des conditions de maturation locales des œufs de mildiou des 4 sites d'échantillonnage et ne peuvent pas être extrapolées in extenso à l'ensemble de l'Aquitaine. Les conditions climatiques particulières des parcelles sur la région peuvent entraîner un comportement différent des œufs de mildiou.
Les simulations sont établies à partir d'hypothèses météorologiques avec des hauteurs moyennes de pluie suivantes :
H1 : 4 mm et 1 mm soit 5 mm.
H2 (la plus probable) : 16 mm, 3 mm et 1 mm soit 20 mm.
H3 : 21 mm, 7 mm et 9 mm soit 37 mm.
Les températures sont simulées en hausse. Les minimales devraient passer de 5 à 8°C et les maximales de 21 à 24 °C.
Les deux hypothèses météorologiques H1 et H3 n'ont que 10% de chance d'être dépassées et constituent une limite à la zone d'incertitude due à la prévision météorologique.
Situation de J-7 à J | Simulation de J à J+3 |
S LLe risque potentiel est resté inchangé par rapport à la semaine dernière Les secteurs centre-nord Médoc, Libournais, sud des côtes du Marmandais et ouest de Buzet sont à un niveau de risque potentiel fort Le reste du territoire reste à un niveau faible elon le modèle, l'arrivée à maturation des œufs d'hiver, responsable de l'épidémie, n’est pas encore atteint e modèle indique qu’il n’y a toujours pas de contaminations pré épidémique enregistrées quel que soit le secteur | L EMalgré les pluies annoncées, le modèle ne prévoit aucun changement de situation du niveau de risque potentiel En cas de pluies plus abondantes, le risque potentiel s’aggraverait sur la majorité du territoire es vignobles du Sud Médoc, des Graves-Sauternais et du Lot et Garonne enregistreront les premières contaminations pré épidémiques Ailleurs, le modèle signale que l’organisation du mildiou à produire ces contaminations sera atteinte mais elles ne seront envisagées qu’en cas de fortes pluies (H3) n cas d’une évolution selon le scénario H2, aucune contamination épidémique ne sera envisagée pour ces prochains jours Seules des contaminations dues à des hauteurs anormalement élevées de pluies, pourraient se produire de manière éparse sur le vignoble |
Le Black-rot se conserve l'hiver sur les baies momifiées (grappillons non récoltés, restés accrochés au palissage, ou tombés sur le sol), les vrilles, les feuilles infectées tombées au sol et sur les chancres présents sur les sarments, sous forme de conceptacles indifférenciés qui évoluent en périthèces durant l'hiver et au printemps. Au printemps l'augmentation de la température, associée à une humidité importante, induit la production d'ascospores qui sont projetées durant plusieurs mois des périthèces matures ; celles-ci contaminent la vigne, notamment les feuilles et les jeunes baies, et sont responsables des contaminations primaires en présence d'une humidité relative suffisante pendant au minimum 6 heures. Les contaminations primaires peuvent se faire sur de longues distances grâce au vent qui transporte les ascospores. Par la suite, des ponctuations brunes à noires apparaissent sur les tissus altérés, ce sont les pycnides qui contiennent des conidies qui assureront des contaminations secondaires surtout sur les jeunes baies situées en dessous. Les contaminations secondaires se font sur de courtes distances grâce aux pluies et aux éclaboussures qui projettent les conidies.
Le Black-rot a besoin de pluies fréquentes et durables et de températures comprises entre 9°C et au maximum 32°C, son optimum se situant autour de 26°C.
Facteurs favorisants :
Présence de baies contaminées momifiées (grappillons non récoltés, restés accrochés au palissage, ou tombés sur le sol) sur la parcelle. Proximité d'une parcelle abandonnée et contaminée.
Humidité stagnante sur les parcelles.
Fiche pratique en ligne : INRA
Eliminez les baies momifiées (grappillons non récoltés, restés accrochés au palissage) lors de la taille ou du pliage. Réduire l'humidité des parcelles (enherbement maîtrisé, drainage, combler les mouillères ).
Situation de J-7 à J | Simulation de J à J+3 |
L Aa situation de risque potentiel du black rot connait la même évolution que celle pour l’oïdium : il n’y a pas de changement par rapport à la semaine dernière Les deux tiers sud connaissent un niveau plus élevé que sur le reste du vignoble ucune contamination n'est décrite par le modèle | DLe modèle indique toujours peu d’évolution du niveau de risque potentiel sauf en cas de pluies importantes Dans ce dernier cas, le risque potentiel diminuerait jusqu’à un niveau faible ès les premières pluies enregistrées, des contaminations sont prévues par le modèle |
Le stade réceptif est atteint sur l'ensemble des parcelles.
En façade Atlantique, le champignon se conserve, l'hiver, sous forme d'œufs appelés cléistothèces qui, une fois matures, libèrent des ascospores (organes de contamination primaire). Les contaminations suivantes sont réalisées par des conidies qui sont disséminées par voie aérienne, essentiellement par le vent. Ce champignon ne nécessite pas d'eau liquide pour germer et se développer, cependant il requiert une hygrométrie élevée et une faible luminosité. Les pluies fines sont favorables à l'oïdium tandis que les pluies fortes les lessivent. Les spores germent en conditions naturelles à des températures comprises entre 4°C et 35-40°C, avec un optimum de l'ordre de 25 à 30°C avec une humidité relative comprise entre 40% et 100%.
Facteurs favorisants :
Vigne vigoureuse, entassement de végétation et forte épaisseur de rognage.
Situation de J-7 à J | Simulation de J à J+3 |
Le niveau de risque potentiel fort s’est généralisé Néanmoins, aucune contamination n’est enregistrée durant la semaine écoulée | LPour la prévision météorologique plus sèche (H1) ou probable (H2), cette situation se maintient ces prochains jours En cas de pluies plus prononcées et voisines de H3, les secteurs du Nord Médoc, Libournais, Duras, Marmandais et Lot et Garonne connaitront une baisse du risque potentiel à un niveau faible e modèle n’envisage pas de contaminations pour ces prochains jours |
Attention : les contaminations ne peuvent avoir lieu qu'en conditions de pluies et/ou de fortes humectations.
Maîtriser la vigueur de la vigne pour en diminuer sa sensibilité : choix du matériel végétal, gestion de la fertilisation et du régime hydrique, Eliminer les bois porteurs de symptômes en conservant les bois les plus sains lors de la taille d'hiver.
Le seuil indicatif de risque est de 20% des rameaux, laissés à la taille, contaminés par l'excoriose.
Evaluation du risque : Pour rappel, les symptômes étaient peu fréquents en 2018, ce qui constitue un inoculum très faible pour 2019. Au final, il y a très peu de parcelles avec présence de symptômes. Le stade de forte sensibilité (D06-Eclatement du Bourgeons) est atteint sur une partie des parcelles du réseau.
Les réseaux de piégeage sexuel sont mis en place sur le Nord Aquitaine. Les relevés de pièges permettent de suivre la dynamique du vol des tordeuses. Ceci nous indiquera les périodes pour aller réaliser les observations sur le terrain (pontes, dégâts) qui permettront d'estimer le niveau pression de ce ravageur.
- le papillon d'Eulia (cf. photo), comme la chenille d'ailleurs, ressemble au papillon d'Eudémis mais il est plus massif. Eulia est une tordeuse jusque-là plutôt rare dans notre région mais qui est apparue de façon beaucoup plus notable en 2016.
- Eudémis : Le début de vol semble confirmé en Lot-et-Garonne, où le nombre de papillons relevé est supérieur ou égal à 5 deux semaines de suite sur plusieurs pièges. Les captures augmentent de manière générale sur les vignobles de Gironde, mais restent relativement faibles. Les premières captures sont à noter dans le secteur des Graves et du Médoc
(source : Château Dillon). Le nombre de papillons observé en Dordogne a par contre diminué.
Aucune capture remontée au sein du réseau BSV. Toutefois, les toutes premières captures ont été observées hors réseau (dans le secteur de l'Entre-Deux-Mers).
Les conditions météorologiques changeantes
(pluviométrie et température) ne favorisent toutefois pas le cycle des papillons.
Les poses de piège sont toujours en cours de mise en place et tous les secteurs ne sont pas encore couverts.
Aucun risque à ce jour. Ce n'est qu'à l'approche de la floraison que l'évaluation des risques, basée sur des observations de dégâts sur les inflorescences peut être effective.
Les mises en place des diffuseurs de phéromones utilisés pour la confusion sexuelle doivent être effectuées avant le démarrage du 1er vol.
Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de santé du végétal Nouvelle-Aquitaine - Vigne / Edition Nord Aquitaine sont les suivantes : Adar de Castillon et de Ste Foy, Adar de Coutras, Adar des 2 Rives, Adar Haute Gironde, Adar de Langon, Adar du Médoc, Agrobio Gironde, Agrobio Périgord, Antenne Saint Emilion, BGD Conseils, Cave Sauveterre-Blasimon-Espiet, Cave de Buzet, Cave Louis Vallon, Cave du Marmandais, Cave de Monbazillac, Cave des Vignerons de Tutiac, Caves de Rauzan-Grangeneuve, Cave de Sigoules, CDA24, CDA33, Chrysope eurl, DAconseil, Ets Touzan, Euralis, Fredon Aquitaine, Gdon du Libournais, Grains d'Raisins, Groupe Isidore, IFV, Inovitis, Groupement d'Employeurs du Pays de l'Entre-Deux-Mers, SCA Alliance Aquitaine, Soufflet Vigne, SRA Cadillac, Terres du Sud, Urablt Grézillac, Univitis, Vitivista. Fermes du réseau DEPHY, Viticulteurs.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'Agriculture Nouvelle-Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l'Ecologie, avec l'appui financier de l'Agence Française de Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".