Bulletin disponible sur bsv.na.chambagri.fr et sur le site de la DRAAF draaf.nouvelle-aquitaine.agriculture.gouv.fr/Bulletin-de-sante-du-vegetal
Animatrice filière
Céline VACHON Chambre d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine
celine.vachon@na.chambagri.fr
Suppléance : Karine BARRIERE Chambre d'agriculture de la Corrèze
k.barriere@correze.chambagri.fr
Rédactrice : Céline VACHON Chambre d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, avec l'appui de Virginie VIGUES Chambre d'agriculture du Tarn
Directeur de publication
Dominique GRACIET Président de la Chambre Régionale Nouvelle-Aquitaine Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES Cedex 2 accueil@na.chambagri.fr
Supervision
DRAAF Service Régional de l'Alimentation Nouvelle-Aquitaine 22 Rue des Pénitents Blancs 87000 LIMOGES
Supervision site de Bordeaux
Reproduction intégrale de ce bulletin autorisée. Reproduction partielle autorisée avec la mention " extrait du bulletin de santé du végétal Nouvelle-Aquitaine Vigne / Edition Limousin N°2 du 09/04/2019 "
"Pointe verte" à "Sortie des feuilles" en moyenne.
Les cépages précoces sont à "2-3 feuilles étalées" alors que les tardifs sont au stade "Bourgeon dans le coton" voire "Bourgeon d'hiver".
Très peu de symptômes sur bois d'un an, sauf exception.
La période de réceptivité est atteinte pour une majorité de parcelles.
A surveiller en fonction climatologie à venir.
A surveiller en fonction de vos historiques.
Mer 10 | Jeu 11 | Ven 12 | Sam 13 | Dim 14 | Lun 15 | ||
Températures | 4-17 | 5-16 | 1-17 | 0-15 | -1-14 | 1-19 | |
Corrèze | Tendances | ||||||
Températures | 5-16 | 6-17 | 2-16 | 1-11 | 0-11 | 3-16 | |
Haute-Vienne | Tendances |
Attention aux risques de gelée pour ce week-end, notamment en Corrèze.
Zone Haute-Vienne | Zone Corrèze | |
Pinot noir | 3 - 5 | |
Gamay | (4) 5 (6) | |
Chardonnay | 6 - 9 (12) | |
Chenin | 6 - 9 | |
Sauv blanc | 5 (6) | |
Merlot | 6 (9) | |
Cabernet franc | 1 - 3 | |
Cabernet sauv | 1 - 3 (5) |
La période de sensibilité de la vigne s'étend du stade 6
" éclatement des bourgeons/sortie des feuilles " au stade 9
" premières feuilles étalées ".
Le champignon responsable de l'excoriose se conserve durant l'hiver sur les écorces sous forme de pycnides et dans les bourgeons sous forme de mycélium. Au printemps, il produit des pycnides de couleur noire sur les bois excoriés. Lorsque les conditions climatiques deviennent favorables à la germination de ces pycnides (précipitations prolongées), celles-ci sécrètent un " gel " de couleur jaune contenant les spores. La pluie, en diluant ce gel, va permettre la libération des spores et leur dissémination sur des organes réceptifs. Cette dissémination se fait sur de courtes distances et la maladie reste très localisée. Les attaques apparaissent sur jeunes rameaux au printemps, quelques semaines après le débourrement, sous forme de taches brun-noir parfois d'aspect liégeux à la hauteur des premiers entre-nœuds.
Les symptômes d'excoriose sur bois d'un an sont rares sur le vignoble ; on relève ponctuellement un maximum de 20 % de ceps touchés sur la parcelle de Gamay à Verneuil (87).
Le niveau de risque est à évaluer à l'échelle de la parcelle en fonction de l'observation de symptômes et du stade de sensibilité de la végétation. Seule une présence régulière de symptômes sur bois justifie une gestion spécifique.
Par ailleurs, les conditions climatiques survenant lors de la phase de sensibilité du végétal (stade 6 au stade 9) sont déterminantes.
Les stades de sensibilité sont maintenant atteints, les prochaines pluies peuvent être contaminantes en cas de présence de symptômes sur la parcelle. En l'absence de symptômes sur les parcelles, le risque est faible à nul.
Mesures prophylactiques : les bois porteurs de lésions doivent être éliminés autant que possible lors de la taille d'hiver. L'utilisation de moyens de biocontrôle est possible et efficace. Consultez la liste des produits de biocontrôle.
La maturité des " œufs d'hiver " fait l'objet d'un suivi spécifique en laboratoire. Elle s'observe à partir d'échantillons de feuilles collectés sur différents sites et conservés en conditions naturelles durant tout l'hiver. Dès le printemps, chaque semaine, une fraction de ces lots est expédiée au laboratoire pour être placée en conditions contrôlées (20°C et humidité saturante). La maturité des œufs est considérée comme acquise dès que la germination des spores contenues dans les échantillons s'effectue en moins de 24 h.
Origines 2019 des lots de feuilles : Lot, Gers, Tarn-et-Garonne (Moissac), Haute-Garonne (Fronton), Tarn
(Lisle/Tarn).
Les suivis sont en place depuis début avril. Pour le moment, aucune germination en moins de 24 h n'a été observée, ce qui amène à conclure à une non-maturité des œufs d'hiver.
Les premières données de modélisation indiquent que la maturité des tous premiers œufs d'hiver ne sera pas effective avant le 16 avril.
Aucune contamination épidémique (ou contamination de masse) ne peut être modélisée dans les 10 jours qui viennent.
Rappelons que les premières contaminations épidémiques ne peuvent se produire qu'aux conditions suivantes :
+ la végétation est réceptive (stade sensible dès l'éclatement du bourgeon)
+ les œufs de mildiou ont atteint un stade de maturité suffisant
+ les conditions climatiques permettent de générer des projections de spores, généralement sur la végétation au bas des souches (T° moyenne > 11°C et pluviométrie suffisante)
Même si plusieurs parcelles du vignoble ont atteint le stade de réceptivité, les autres conditions de contamination ne sont pas atteintes : il est donc inutile d'intervenir pour l'instant.
Un bilan régulier de l'évolution de la maturité des œufs sera fait au cours des prochains jours.
Compte-tenu de la présence des formes de conservation du champignon directement sur le bois, les contaminations primaires peuvent se produire très tôt, dès le stade " premières feuilles étalées ". L'identification des premiers foyers est souvent trop tardive (lorsqu'elles sont visibles, les taches sont déjà au stade sporulant ce qui signifie que la contamination s'est opérée 2 à 3 semaines plus tôt).
Une phase de sensibilité maximale est ensuite identifiée autour de la floraison.
Le niveau de risque est déterminé par la sensibilité du cépage et par l'historique de contamination de la parcelle.
Pour les situations à haut risque (cépages sensibles, fortes attaques les années précédentes) : la période de risque démarre au stade 2-3 feuilles étalées. La période de sensibilité est imminente ou atteinte sur Chardonnay précoces.
Pour les parcelles peu sensibles : la période de sensibilité démarre au stade boutons floraux séparés (stade 17, pré-floraison). Avant ce stade, surveillez vos parcelles pour détecter l'apparition éventuelle de symptômes sur feuilles.
Techniques alternatives : l'utilisation de moyens de biocontrôle est possible et efficace. Consultez la liste des produits de biocontrôle.
Les premières contaminations peuvent s'opérer dès le stade 2- 3 feuilles étalées (stade 9) à partir de baies " momifiées " restées sur les souches.
Lorsque le champignon rencontre des conditions favorables au printemps (présence d'inoculum et pluies), les contaminations peuvent être précoces (ex : dès la mi-avril pour la campagne 2015) et les symptômes peuvent alors progresser rapidement et atteindre les jeunes grappes en formation.
L'expression des symptômes est relativement longue, de l'ordre de 20 à 30 jours après la contamination, en conditions printanières.
La présence du champignon l'an passé a été relevée uniquement en début de campagne, de façon ponctuelle. Sur les très rares parcelles atteintes en 2018 sur notre vignoble, la présence de grappes momifiées peut constituer un inoculum pour de nouvelles contaminations ; cependant aucune grappe momifiée n'a été observée sur notre réseau.
Le champignon responsable du black-rot se conserve sur les baies momifiées
(grapillons non récoltés, accrochés au palissage ou tombés au sol), les vrilles, les feuilles infectées tombées au sol ou encore sur les chancres présents sur les sarments. Les formes de conservation sont d'autant plus présentes dans les parcelles que les symptômes ont été importants l'année N-1. Le black rot est qualifié de maladie à foyers. Au printemps, l'augmentation des températures et de l'hygrométrie permet la reprise d'activité du champignon et la production de spores qui pourront être disséminées lors de fortes pluies.
Bien que notre vignoble semble jusqu'à présent relativement épargné, la virulence du black-rot ne doit pas être sous-estimée. Il s'installe sur des parcelles dites à historique, et profite de la présence d'un inoculum significatif pour générer des contaminations précoces les années suivantes.
Dans les très rares situations ayant subi de fortes attaques les années antérieures, il serait nécessaire d'anticiper la période de risque (plus précoce que la période de risque " classique " du mildiou).
Il convient d'identifier les rares parcelles à risque et de suivre l'évolution de la végétation. Dans ces situations, il existe un risque de contaminations en période pluvieuse dès le stade 2-3 feuilles étalées.
Mesures prophylactiques : elles servent à diminuer les sources d'inoculum primaire :
les rameaux porteurs de chancres ou les grappes avec des baies momifiées restées sur les souches doivent être éliminés à la taille. Sur les vignes conduites en taille rase ou non taille, les grappes momifiées représentent un facteur de risque important.
un travail du sol pour enfouir les résidus de feuilles et de grappes tombés au sol peut réduire ensuite le risque de projection au printemps.
Sur les parcelles à risque (régulièrement attaquées), les dégâts peuvent apparaître très précocement, dès le stade pointe verte. Ainsi, des galles peuvent être visibles sur les premières feuilles à la base des rameaux. Lors d'attaques importantes au printemps, l'érinose peut gêner le développement des jeunes pousses et provoquer un avortement des fleurs. Biologie et description des symptômes :
Situation dans les parcelles L'érinose est caractérisée par l'apparition, En 2018, des symptômes ont été observés ponctuellement sur à la face supérieure des jeunes feuilles, certaines parcelles à historique. de galles boursouflées. A la face inférieure de la feuille, se forme Cette semaine, aucun symptôme n'a été relevé sur notre réseau. également un feutrage dense blanc ou Évaluation du risque rosé. Lorsque les galles vieillissent, ce La pression engendrée par l'érinose s'exprime ponctuellement feutrage vire au brun rouge. Le parasite responsable de ces symptômes est un mais peut réduire fortement la photosynthèse. acarien invisible à l'œil nu. La surveillance doit être accrue sur les parcelles ayant subi de Les femelles hivernent dans les écailles fortes attaques d'érinose lors des campagnes précédentes. Les des bourgeons et colonisent très tôt les stratégies de gestion du risque dans les parcelles les plus jeunes feuilles pour se nourrir et pondre. sensibles reposent sur une régulation précoce des populations, Très rapidement après le débourrement avant leur phase de multiplication. démarre une phase de reproduction de l'acarien au cours de laquelle seront
Techniques alternatives : l'utilisation de moyens de biocontrôle est produites les populations d'adultes des premières générations estivales qui vont possible et efficace. Consultez la liste des produits de biocontrôle. migrer vers le bourgeon terminal et les nouvelles feuilles des rameaux. Cette migration démarre fin mai et s'intensifie après la floraison.
Les attaques d'acariose au printemps se manifestent de manière très localisée. Les symptômes sont provoqués par le développement d'acariens microscopiques sur les bourgeons puis les jeunes pousses.
Ce sont les femelles hivernantes qui provoquent ces attaques précoces lorsqu'elles piquent les tissus végétaux pour s'alimenter. A ce stade, les cellules végétales meurent et provoquent des malformations des feuilles ou la mauvaise croissance des rameaux. On observe donc que certains bourgeons ne démarrent pas alors que d'autres poussent faiblement et restent rabougris. Certains de ces rameaux vont se ramifier à leur base et donner un aspect buissonnant au cep. Les feuilles de la base des rameaux sont plissées et recroquevillées.
Aucun symptôme n'a été relevé sur notre réseau.
Surveillez particulièrement les jeunes plantations et les parcelles âgées avec un débourrement lent qui se montrent plus sensibles aux attaques d'acariose. Les conditions de pousse peu active de ces derniers jours sont favorables à l'expression des dégâts.
Plusieurs espèces de cochenilles peuvent se rencontrer sur la vigne. Dans nos vignobles, les plus représentées sont les cochenilles lécanines et, dans une moindre mesure, les cochenilles floconneuses.
Ce ravageur secondaire ne nécessite généralement pas de gestion spécifique en vigne car il existe tout un cortège d'auxiliaires qui participe à la régulation naturelle des populations
(Ex : coccinelles, chrysopes, ou certains coléoptères
(Anthribidae)...).
La présence des cochenilles est observée depuis quelques années en Corrèze (Allassac) et Haute-Vienne (Verneuil sur Vienne) ; les populations ont pu être ponctuellement importantes.
Cette semaine, des cochenilles ont été signalées sur Allassac.
Les cochenilles sont des insectes piqueurs suceurs (ordre des Hémiptères). Elles sont univoltines (1 cycle annuel). Elles hivernent au stade larvaire. La ponte commence en avril et peut se poursuivre jusqu'en août. Elle dure en moyenne 3 mois. La présence de larves sur le feuillage s'étale de mai à septembre/octobre selon les espèces. Ensuite les stades hivernants rejoignent les rameaux et les troncs pour y passer l'hiver. La forme larvaire est le principal stade mobile, facteur de dispersion. Les cochenilles se nourrissent de la sève en piquant les tissus végétaux. Ces prélèvements répétés peuvent affaiblir le cep, en cas de population importante. Par ailleurs, les cochenilles sont vectrices du virus de l'enroulement.
Les cochenilles présentent pas ou peu de risque pour le développement de la vigne. Mais elles sont reconnues comme vectrices du virus de l'enroulement.
Le maintien voire l'accroissement des populations incitent à une plus grande vigilance. La présence de miellat et de fumagine sur la végétation ou d'une fourmilière au pied des souches peut indiquer la présence d'une colonie de lécanines.
Les parcelles fortement attaquées sont à surveiller pour apprécier les niveaux de présence du ravageur et de ses antagonistes. Une gestion précoce peut permettre de limiter les populations.
Techniques alternatives : l'utilisation de moyens de biocontrôle est possible et efficace. Consultez la liste des produits de biocontrôle.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'Agriculture Nouvelle-Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l'Ecologie, avec l'appui financier de l'Agence Française de Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".