Bulletin disponible sur bsv.na.chambagri.fr et sur le site de la DRAAF draaf.nouvelle-aquitaine.agriculture.gouv.fr/BSV-Nouvelle-Aquitaine-2018
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Animateur filière
Directeur de publication
Dominique GRACIET Président de la Chambre Régionale Nouvelle-Aquitaine Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES Cedex 2 accueil@na.chambagri.fr
Supervision
DRAAF Service Régional de l'Alimentation Nouvelle-Aquitaine 22 Rue des Pénitents Blancs 87000 LIMOGES
Reproduction intégrale de ce bulletin autorisée. Reproduction partielle autorisée avec la mention
" extrait du bulletin de santé du végétal Nouvelle-Aquitaine Vigne / Edition Charentes N°2 du 09/04/2019 "
Le bulletin de cette semaine est réalisé à partir des données d'observations du réseau de parcelles, complétées par des données " tour de plaine ".
La qualité des données du BSV dépend, en grande partie, de la qualité et de la taille du réseau d'observations du vignoble Charentais. Participez, vous aussi, tout au long de la saison à l'amélioration du réseau d'observations du BSV en multipliant vos signalements (maladies, ravageurs, évènements climatiques ) sur le site Web Alerte Vigne.
La baisse des températures a nettement ralenti l'évolution des bourgeons. L'Ugni blanc est au stade moyen 03 (bourgeon dans le coton), ce qui ne représente plus que 3 jours d'avance par rapport à la moyenne sur 20 ans. Les bourgeons les plus avancés atteignent le stade 07 (première feuille étalée). Les stades sont hétérogènes d'une parcelle à l'autre.
Certains bourgeons des cépages précoces atteignent le stade 12 (5/6 feuilles étalées).
Les températures de la semaine écoulée ont été en nette baisse, avec 8.7°C en moyenne.
Sur la semaine passée, le réseau de stations météo a enregistré 18.2 mm de pluies en moyenne, de 10.8 mm pour Guimps à 33.5 mm pour Arces.
Les prévisions météo annoncent une belle semaine avec des températures fraîches.
Très localement, quelques dégâts de gel et de grêle sont signalés, suite aux épisodes du 4 avril.
Pour apprécier le développement des principales maladies fongiques (mildiou, oïdium et black-rot) sur la vigne, le BSV utilise le modèle Potentiel Système. Cet outil indique si l'environnement est favorable ou non au développement de chacun de ces pathogènes et signale chaque évènement climatique qu'il estime être contaminant. Pour parvenir à ce résultat, le modèle est alimenté de relevés météorologiques (pluie et température, fournies par Météo France) et de prévisions adaptées aux particularités des secteurs géographiques auxquels elles sont attribuées. Le modèle confronte ces données au référentiel météorologique historique le plus proche. Les écarts à la normale définissent le comportement des pathogènes : le modèle les retranscrit sous la forme d'une évolution des indicateurs au cours du temps.
Deux types d'indicateurs sont accessibles :
Le premier caractérise l'état du pathogène : sa phénologie, son agressivité, sa capacité à germer La retranscription globale du potentiel infectieux du pathogène est faite sous la forme de cartographique indiquant le risque potentiel. Plus il est favorable au pathogène, plus les conditions sont favorables à son développement : cela se traduit notamment par des contaminations plus sévères en cas de pluie. Inversement si le risque potentiel est très faible, les conditions de développement sont alors très défavorables pour le pathogène : une
des manifestations de cette situation est la quantité plus faible voire même l'absence de contaminations en cas de pluies.
Le second indique les périodes de contaminations et les quantifie. Deux sortes de contaminations sont définies :
-pré-épidémiques, qui correspondent à une minorité de la population du pathogène capable de se développer en début de saison. Ces contaminations se traduisent sur le terrain par de très rares symptômes non préoccupants.
épidémiques, qui se traduisent par des sorties significatives de symptômes et appellent à la vigilance.
Les niveaux de risque indiqués dans les différents bulletins que vous pouvez consulter (BSV, Chambres d'Agriculture, distribution, ) sont généralement issus des calculs des modèles mathématiques. Selon les différents modèles employés, la façon de les utiliser et d'interpréter les données, les résultats ne seront forcément pas identiques. Les différentes hypothèses météo choisies sont également source de divergences. Les modèles restent des Outils d'Aide à la Décision (OAD), à prendre en compte parmi d'autres indicateurs.
Le mildiou de la vigne se conserve sous forme d'oospores (œufs d'hiver) présentes sur les feuilles attaquées à l'automne et tombées au sol. Après leur maturation, ces œufs germent dans l'eau à partir d'une température moyenne de 11°C, et libèrent des zoospores qui peuvent provoquer les contaminations. Après une incubation de 10 à 20 jours suivant les températures, apparaissent les conidiophores (fructifications contenant les conidies) sur la face inférieure des feuilles. Les conidies assurent les contaminations secondaires ou repiquages en présence de pluies. La phase d'incubation (période entre contamination et apparition des symptômes) est directement liée à la température et peut se limiter à 5 jours en été. Les contaminations ne se réalisent qu'en cas de pluies mais les repiquages sur une vigne contaminée peuvent se réaliser à la faveur de rosées matinales ou de brouillards épais. L'optimum thermique de P. viticola est de l'ordre de 25°C, et sa plage d'activité se situe entre 11 et 30°C.
Les conditions nécessaires pour les contaminations de mildiou sont les suivantes :
germination des œufs d'hiver en moins de 24 heures,
vigne réceptive (au moins 1 feuille étalée),
températures moyennes supérieures à 11 °C,
pluviométrie suffisante (3-5 mm minimum).
Au laboratoire, les œufs de mildiou sont ne sont toujours pas arrivés à maturité.
Sur la semaine passée Le risque potentiel est resté faible sur la majorité du vignoble. Seules quelques zones délimitées dans le sud du vignoble affichaient un risque potentiel fort. Nous sommes encore dans la phase de maturation des œufs.
Aucune contamination pré-épidémique n'a été à ce jour détectée par le modèle sur l'ensemble des points de calcul.
Dans les trois jours à venir La prévision météorologique la plus probable annonce 5 à 10 mm sur le continent et 2 mm sur les îles. Pour l'hypothèse la plus humide, elle annonce 15 à 20 mm sur le continent et 8 mm sur les îles. L'hypothèse la plus sèche annonce un cumul de pluie inférieur à 1 mm. Les températures seront de 3-7°C pour les minimales et 14-16°C pour les maximales.
Aucune évolution notable du risque potentiel n'est relevée dans les trois jours à venir. Aucune contamination pré-épidémique n'est envisagée pour ces prochains jours.
Evaluation du risque : Les œufs d'hiver de mildiou ne sont pas mûrs, le niveau de risque est globalement faible, le risque de contaminations pré-épidémiques est nul.
Le Black-rot se conserve l'hiver sur les baies momifiées (grappillons non récoltés, restés accrochés au palissage, ou tombés sur le sol), les vrilles, les feuilles infectées tombées au sol et sur les chancres présents sur les sarments, sous forme de conceptacles indifférenciés qui évoluent en périthèces durant l'hiver et au printemps. Au printemps l'augmentation de la température, associée à une humidité importante, induit la production d'ascospores qui sont projetées durant plusieurs mois des périthèces matures ; celles-ci contaminent la vigne, notamment les feuilles et les jeunes baies, et sont responsables des contaminations primaires en présence d'une humidité relative suffisante. Les ascospores peuvent être éjectées après une rosée ou une pluie même faible. Cette contamination peut durer jusqu'à 8h après l'arrêt des pluies. Les contaminations primaires peuvent se faire sur de longues distances grâce au vent. Par la suite, des ponctuations brunes à noires apparaissent sur les tissus altérés, ce sont les pycnides qui contiennent des conidies qui assureront des contaminations secondaires surtout sur les jeunes baies situées en dessous. Les contaminations secondaires se font sur de courtes distances grâce aux pluies et aux éclaboussures qui projettent les conidies. Le Black-rot a besoin de pluies fréquentes et durables et de températures comprises entre 9°C et au maximum 32°C, son optimum se situant autour de 26°C.
Le feuillage de la vigne est réceptif de la sortie des premières feuilles à quelques jours après la floraison, les grappes jusqu'à la véraison.
Facteurs favorisants :
Présence de baies contaminées momifiées (grappillons non récoltés, restés accrochés au palissage, ou tombés sur le sol) sur la parcelle. Proximité d'une parcelle abandonnée et contaminée.
Humidité stagnante sur les parcelles.
Contamination primaire : les ascospores ont une capacité de germination différente en fonction de l'humidité relative et de la température :
10°C : 24h d'humectation nécessaires
13°C 24°C : 7 12h d'humectation
27°C : 6h d'humectation
32°C et plus : pas de contamination
Sur la semaine passée Le risque potentiel s'est situé à un niveau fort sur la presque totalité du territoire, cependant, probablement à cause des températures basses, le modèle n'a enregistré aucune contamination durant la semaine écoulée.
Dans les trois jours à venir Aucune évolution notable du risque potentiel n'est relevée dans les trois jours à venir. Avec les conditions climatiques sèches, aucune contamination n'est relevée pour ces trois prochains jours.
Evaluation du risque : Malgré un risque potentiel fort, la probabilité de contaminations est actuellement nulle.
Quelques symptômes d'excoriose ont été observés sur jeunes feuilles dans des parcelles de cépages sensibles historiquement atteintes (Montils, Colombard ).
Le seuil indicatif de risque est de 20% des rameaux laissés à la taille contaminés par l'excoriose. Au-delà de ce seuil, la maladie peut avoir des conséquences sur le vignoble. Il faudra raisonner en fonction de l'historique parcellaire, de la sensibilité des cépages et des conditions climatiques au cours de la période de sensibilité.
Evaluation du risque : Au vu des conditions sèches, pas de risque pour le moment, même pour les bourgeons ayant atteint le stade de sensibilité (éclatement).
Les adultes issus des chrysalides hivernantes sortent en avril. Les mâles sortent avant les femelles au début du 1er vol. Il y a un décalage d'environ une semaine. La période de vol dure environ un mois. Les papillons sont nocturnes ou crépusculaires. Les œufs sont déposés sur les boutons floraux et sur les feuilles. Ils sont pondus isolément. Une femelle peut pondre une cinquantaine d'œufs au cours de sa vie qui dure une dizaine de jours. L'incubation des œufs dure entre huit et quinze jours.
La chenille présente un stade baladeur puis elle perfore les boutons floraux qu'elle agglomère par un fil soyeux : le glomérule. La nymphose dure une quinzaine de jours. Les adultes de 2ème génération sortent vers fin juin. Le vol peut s'étaler jusqu'à fin juillet. La ponte se fait isolément sur les baies. Après éclosion, la chenille perfore les baies et se développe à l'intérieur. Elle peut s'attaquer aux baies voisines. Les perforations des tordeuses sont très souvent à l'origine des premiers foyers de Botrytis cinerea. Pour l'Eudémis une 3ème génération est présente à l'approche des vendanges.
Aucune capture à ce jour.
Les mises en place des diffuseurs de phéromones utilisés pour la confusion sexuelle doivent être effectuées avant le démarrage du 1er vol.
De nouveaux bourgeons évidés ont été signalés dans quelques parcelles. L'intensité des dégâts reste faible. Le seuil de nuisibilité est de 15% des ceps présentant des symptômes.
A la faveur d'une météo nettement plus humide, les escargots ont repris leur activité et sont localement très présents dans les ceps. Il s'agit principalement de gros escargots des espèces Cornu aspersum et Helix lucorum.
Estimer le stade phénologique des parcelles suivies
Compter les ceps attaqués par les mange-bourgeons
Poser les pièges sexuels tordeuses
Enregistrer les premières observations
Suivi des pièges sexuels
Suivi des pièges alimentaires
Suivi des témoins non traités et parcelles de référence
Vous retrouverez tous les protocoles et tutoriels des suivis BSV en cliquant ici
N'hésitez pas à nous demander le Guide de l'Observateur, également disponible en ligne
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'Agriculture Nouvelle-Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l'Ecologie, avec l'appui financier de l'Agence Française de Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".