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Animateur filières
Khalid KOUBAÏTI FREDON Poitou-Charentes
khalid.koubaiti@fredonpc.fr
Animateurs délégués
Céréales à paille et Maïs Sandrine REGALDO et Romain TSCHEILLER / ARVALIS
s.regaldo@arvalis.fr r.tscheiller@arvalis.fr
Oléagineux Elodie TOURTON / Terres Inovia
e.tourton@terresinovia.fr
Protéagineux Agathe PENANT / Terres Inovia
a.penant@terresinovia.fr
Directeur de publication
Dominique GRACIET Président de la Chambre Régionale Nouvelle-Aquitaine Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES Cedex 2 accueil@na.chambagri.fr
Supervision
DRAAF Service Régional de l'Alimentation Nouvelle-Aquitaine 22 Rue des Pénitents Blancs 87000 LIMOGES
Supervision site de Poitiers
Reproduction intégrale de ce bulletin autorisée. Reproduction partielle autorisée avec la mention
" extrait du bulletin de santé du végétal Nouvelle-Aquitaine Grandes cultures N°04 du 06/03/2019 "
Stade : D2 majoritairement (BBCH 53).
Méligèthes : présence significative.
Charançon de la tige du colza : captures en régression.
Stade : fin-tallage (BBCH 29), épi 1 cm (BBCH 30) pour les plus avancés.
Piétin verse : à observer à l'approche du stade épi 1 cm, évaluer le risque par parcelle.
Nota : le stade BBCH est entre parenthèses.
Nombre de parcelles Créées Observées
La culture a connu un fort développement la semaine passée. La majorité des colzas de Poitou-Charentes est maintenant au stade D2 (BBCH 53) et 76% des parcelles ont au moins atteint le stade D1 (BBCH 51). Etonnamment en ce début mars, des fleurs sont déjà présentes dans quelques parcelles hors réseau au sud du Poitou-Charentes. Il s'agit probablement de plantes à floraison plus précoce volontairement utilisées pour lutter contre les attaques de méligèthes.
Stade D1 (BBCH 51) : " Boutons accolés encore cachés par les feuilles terminales ".
Stade D2 (BBCH 53) : " Inflorescence principale dégagée et inflorescence secondaire visible ".
Stade E (BBCH 57) : " Boutons séparés avec des pédoncules floraux allongés et inflorescences secondaires dégagées ".
La présence de cet insecte dans les pièges ne constitue qu'une alerte ; le risque est à évaluer en fonction du nombre d'insectes par plantes.
L'outil de simulation Expert (consultable sur le site www.terresinovia.fr) indique que le vol est réalisé à un niveau variable en Poitou-Charentes : 91% pour Cognac, 76% pour Niort et 63% pour Poitiers.
Pour les 11 parcelles observées, 91% présentent des méligèthes sur les plantes. Pour la 2ème semaine consécutive, leur arrivée est significative au regard des conditions climatiques. Le nombre d'insectes par plante est illustré par le graphique ci-dessous.
Environ 30% des parcelles portent plus de 3 méligèthes par plante. L'infestation progresse et 72% des colzas sont actuellement en période sensible. L'analyse de risque doit prendre en compte la population de méligèthes par plante en corrélation avec le stade du colza et son état (par exemple un colza chétif depuis son implantation peut être affaibli par la présence de larves de grosses altises).
Stade du colza | Nombre de parcelles | Nombre MOYEN de méligèthes/plante | Nombre MINI de méligèthes/plante | Nombre MAXI de méligèthes/plante |
C2 | 1 | 0,50 | 0,50 | 0,50 |
D1 | 5 | 6,31 | 0,25 | 15,00 |
D2 | 2 | 5,25 | 0,50 | 10,00 |
E | 3 | 0,41 | 0,25 | 0,50 |
Période de risque : du stade D1 (boutons accolés) au stade E (boutons séparés).
Seuil indicatif du risque : il dépend du stade et de la vigueur du colza. Cf. tableau ci-dessous.
Etat du colza | Stade boutons accolés (D1) | Stade boutons séparés (E) |
Colza vigoureux (sol profond, bonne vigueur des plantes, peuplement optimal, pas d’autres dégâts) | 3 méligèthes par plante, mais il est aussi possible d’attendre le stade E selon le contexte de croissance de l’année pour ré-évaluer le risque plus tard | 6 à 9 méligèthes par plante |
Colza stressés ou peu développés (climat stressant, déficit hydrique, peuplement trop faible ou trop important, vigueur faible des plantes, autres dégâts) | 1 méligèthe par plante | 2 à 3 méligèthes par plante |
Le risque est globalement fort car la majorité des colzas sont en période sensible et les populations de méligèthes sont significatives.
Pour évaluer le risque, il faut observer les méligèthes sur les plantes et tenir compte du stade et de la vigueur des cultures. Même si la météo mitigée est plutôt défavorable aux vols, rester vigilant car le nombre de méligèthes pourrait rapidement augmenter.
OBSERVEZ vos colzas !
Rappel : les adultes de méligèthes perforent les boutons floraux du colza pour se nourrir du pollen et également pour pondre mais les larves n'ont aucune incidence sur le développement du bouton. Les adultes, en endommageant le pistil, provoquent l'avortement des boutons floraux.
Cependant, dès l'apparition des premières fleurs, ils ne sont plus nuisibles car le pollen est accessible et ces insectes deviennent au contraire des pollinisateurs.
Les populations de méligèthes sont régulées par de nombreux prédateurs notamment des hyménoptères
(petites abeilles) qu'il convient de préserver pour jouer leur rôle de régulateur.
La stratégie de lutte vis-à-vis des méligèthes vise à maintenir la population à un niveau tolérable (et non à l'éradiquer) pour que la floraison puisse s'engager sans retard important et que les compensations puissent s'exprimer au maximum. Le colza est une plante présentant d'importantes capacités de compensation. Lorsque la culture est vigoureuse, elle peut faire face à des attaques de méligèthes même très fortes.
Utiliser des bandes de colza ou incorporer de semences de colza à floraison précoce attirant les méligèthes en début de floraison peut permettre d'épargner les attaques en période de forte sensibilité pour le reste des colzas.
Les captures demeurent fréquentes avec 20 cuvettes positives sur 21 observées avec un niveau de piégeage moyen de 18 individus. Ce piégeage est l'accumulation des individus de la fin du vol de la semaine passée car le nombre d'insectes capturés est en régression.
Période de risque : le risque vis-à-vis du charançon de la tige est avéré quand on conjugue présence de tige tendre et présence de femelles aptes à la ponte. On peut donc considérer qu'au niveau des plantes, le début du stade de risque est atteint lorsque l'allongement des entrenœuds est engagé. Concernant l'aptitude des femelles à la ponte, celle-ci est fonction des températures. Dans des conditions climatiques normales, on considère qu'elle est acquise dans les 8 à 10 jours qui suivent les premières arrivées significatives d'insectes sur la parcelle.
Seuil de nuisibilité : il n'est pas déterminé. On considère que la seule présence du charançon de la tige du colza dans les parcelles constitue un risque. Sa nuisibilité est due au dépôt d'œufs dans les tiges en croissance engendrant de graves déformations de ces dernières voire leur éclatement.
Le risque devient faible car il a dû être pris en compte dans 95% des parcelles.
Pour les rares situations où le stade est encore à C1 et où les insectes n'ont pas été repérés, maintenir la vigilance.
La hausse des températures de la semaine dernière et la valorisation des apports azotés ont favorisé la reprise de la végétation. Les céréales du réseau sont, pour la plupart, au stade fin tallage, les plus avancées ont atteint le stade épi 1 cm (30) uniquement pour le blé tendre.
Les orges observées sont en fin tallage pour des dates de semis variant du 18 au 27 octobre.
Les premiers symptômes sont observés dans une seule parcelle du réseau (dans la Vienne). Cette parcelle est au stade épi 1 cm.
Ces symptômes n'apparaissent généralement qu'à partir du stade épi 1 cm mais, pour la majorité des parcelles, il est encore trop tôt pour déceler cette maladie dans les parcelles à risque. Néanmoins, le risque peut déjà être estimé grâce à la grille de risque et la sensibilité variétale.
Les variétés dont la note de sensibilité est supérieure ou égale à 5 ne nécessitent pas de protection même en situation à risque.
Limon battant, Limon battant hydromorphe, Terre rouge à châtaigniers, Limon argileux profond assez battant, Limon argileux caillouteux superficiel sur argile à silex | 2 |
Argilo-calcaires profonds (groie moyenne à profonde), Champagne, Aubue profonde et moyenne, Doucin argileux, Alluvions sablo argileuses caillouteuses, Limon profond sur schistes non battants Limon argileux non battant | 1 |
Argile, Argilo calcaire superficiel (groie superficielle), Sables sains, Marais, Sable limoneux/granite | 0 |
3
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ARVALIS-Institut du végétal 2017
Effet climatique : il a une valeur moyenne pluriannuelle de 1 pour la région mais doit être estimé chaque année par le modèle Top. Top est un modèle climatique calculé pour une situation agronomique avec un risque " important ". Le sol retenu est du type " limon " ou " limon argileux " autre que
" battant " ou " très battant ". Le modèle est basé sur les températures moyennes et pluviométries journalières.
L'indice de risque s'interprète au stade épi 1 cm mais le risque peut être estimé en observant les tendances par rapport aux années passées (voir graphiques ci-dessous).
Selon TOP, le risque est pour l'instant globalement faible, voire moyen dans quelques situations ayant bénéficié de plus de douceur en janvier et février, favorisant les contaminations secondaires.
Par rapport aux autres années, l'indice semble faible à moyen pour l'instant.
Département (poste météo) | Semis du 25/10 |
16 Chalais | 26 |
17 Saintes | 37 |
79 Niort Souché | 26 |
86 Poitiers-Biard | 25 |
Indice <30 : risque faible / note grille = -1
30 < Indice < 45 : risque moyen / note grille = 1
Indice > 45 : risque fort / note grille = 2
Le risque est faible pour toutes les parcelles avec des variétés tolérantes.
Pour les autres variétés, il est encore tôt pour observer et gérer le piétin verse mais le risque peut déjà être estimé dès l'approche du stade épi 1 cm (30).
Des symptômes septoriose sur blé tendre comme ceux de rhynchosporiose ou d'helmintosporiose sur orges d'hiver sont notés sur les feuilles basses de quelques parcelles.
Par ailleurs, dans la partie sud-ouest de Poitou-Charentes, nombreuses carences généralisées (Mn, Mg, S, N .) sont signalées ainsi qu'une grosses pression de rhynchosporiose sur orge de printemps en semis d'automne.
La présence à ce stade de ces maladies est sans incidence pour l'instant, mais il faut rester vigilant sur leurs évolutions dans les semaines à venir.
Des traces d'attaques de campagnols des champs sur blé sont mentionnées sur une parcelle mais seulement en bordures.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'Agriculture Nouvelle-Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l'Ecologie, avec l'appui financier de l'Agence Française de Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".