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Animateur filière
Hélène HANTZBERG FREDON PC
helene.hantzberg@fredonpc.fr
virginie.roulon@fredonpc.fr
Suppléance : Virginie ROULON FREDON PC
Directeur de publication
Dominique GRACIET Président de la Chambre Régionale Nouvelle-Aquitaine Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES Cedex 2 accueil@na.chambagri.fr
Supervision
DRAAF Service Régional de l'Alimentation Nouvelle-Aquitaine 22 Rue des Pénitents Blancs 87000 LIMOGES
Reproduction intégrale de ce bulletin autorisée. Reproduction partielle autorisée avec la mention
" extrait du bulletin de santé du végétal Nouvelle Aquitaine Pommier - Edition Nord Nouvelle-Aquitaine N°18 du 19/07/2017 "
Données climatiques : températures en baisse cette semaine et précipitations prévues le mercredi 19 et le samedi 22 juillet.
Carpocapse des pommes : deuxième vol en cours. Risque élevé de pontes de deuxième génération à partir du 28 juillet selon le modèle.
Tordeuses : captures et dégâts faibles actuellement.
Puceron lanigère : bonne régulation du ravageur par l'auxiliaire Aphelinus mali.
Puceron vert migrant : présence sans fumagine.
Acariens rouge et jaune : bonne régulation par les auxiliaires.
Phytopte : en progression, à surveiller attentivement.
Punaises phytophages : peu de nouvelles piqûres détectées cette semaine, à surveiller en vergers touchés les années précédentes.
Tavelure
: situation globalement saine. Risque de contaminations secondaires pour les vergers tavelés lors des prochaines pluies annoncées.
Maladies de conservation : infections possibles un mois avant la récolte.
Autres maladies et ravageurs : moniliose sur fruits, dégâts de rhynchites frugivores sur pommes, cicadelles blanches et vertes, mineuses marbrée, sinueuse et cerclée, dégâts du cercope sanguin sur les feuilles, cécidomyies, détection de la zeuzère dans les pousses du pommier, cochenilles à bouclier présentes sur les rameaux et les fruits.
Auxiliaires : faune diversifiée.
La semaine dernière, les températures ont été légèrement au-dessus des normales saisonnières (T°C moyenne de 19,9°C). Un épisode de forte chaleur a été relevé en ce début de semaine, avec un pic pour la journée du mardi 18 juillet (température maximale de 33 à 37°C selon les départements). Des pluies faibles à intenses selon les secteurs ont pu intervenir du lundi 10 au mercredi 12 juillet (cumul de 1,8 à 15 mm).
A partir du mercredi 19 juillet, Météo-France annonce des températures en baisse, inférieures aux normales de saison (T°C moyenne de 18,3°C). Un vent modéré, accompagné de fortes rafales devrait souffler toute la semaine, jusqu'au dimanche 23 juillet. Des précipitations sont attendues le mercredi 19 et le samedi 22 juillet. En Deux-Sèvres, des pluies éparses pourraient également se produire le dimanche 23 juillet.
Les conditions climatiques favorables à l'accouplement et à la ponte sont les suivantes :
T°C crépusculaire > 15°C.
60% < Humidité crépusculaire < 90%.
Temps calme et non pluvieux (feuillage sec).
La ponte se fait pendant les 5 premiers jours après l'accouplement mais peut durer 12 jours.
La durée entre la ponte et l'éclosion est de 90 degrés-jours en base 10°C.
Le réseau de piégeage nord Nouvelle-Aquitaine (Vienne, Deux-Sèvres, nord Charente) est constitué de 18 pièges situés en parcelles non confusées. L'ensemble de ces pièges est suivi par les arboriculteurs et les amateurs.
Les piégeages étaient en hausse la semaine dernière, ce qui annonçait le début du deuxième vol. Cette semaine, les captures sont en légère baisse (voir le graphique ci-dessous).
Nb moyen de captures hebdomadaires
Réseau nord Nouvelle-Aquitaine
12
10
8
6
4
2
0
18-avr.
25-avr.
2-mai
9-mai
16-mai
23-mai
30-mai
6-juin
13-juin
20-juin
27-juin
4-juil.
11-juil.
18-juil.
25-juil.
1-août
8-août
15-août
22-août
29-août
5-sept.
12-sept.
19-sept.
26-sept.
3-oct.
Réseau 2017
Seuil indicatif de risque : plus de 5 piégeages par semaine en parcelles non confusées.
Dans des bandes pièges situées en Deux-Sèvres, un observateur nous signale la présence de plusieurs dépouilles nymphales vides depuis le 10 juillet, annonçant de façon certaine le début du deuxième vol
(voir la photo ci-contre). Ce vol de deuxième génération a débuté deux semaines en avance par rapport à 2016.
En vergers non traités, les piqûres sur fruits sont bien présentes ; les comptages oscillent entre 14 et 19%, ce qui est comparable aux dégâts de 2016. En vergers conventionnels (confusés et non confusés), le nombre de parcelles présentant des piqûres est important, mais l'intensité des dégâts est pour le moment faible (le seuil indicatif de risque de 0,5% de fruits touchés n'est pas dépassé).
La date de démarrage du modèle a été fixée au 24 avril. Cette semaine, seules les données de la station de Secondigny sont exploitables car celles de Thurageau sont toujours absentes.
Le modèle annonçait le début du deuxième vol le 11 juillet, ce qui est cohérent avec le réseau de piégeage et la présence des dépouilles nymphales vides observées.
Selon le modèle et à la date du 19 juillet, nous serions à 13% des émergences d'adultes G2 et à 3% des pontes G2.
Le pic de pontes (20 à 80% des pontes) est annoncé du 28 juillet au 23 août.
Le pic d'éclosions (20 à 80% des éclosions) est annoncé du 7 août au 2 septembre.
Malgré une année chaude et précoce, le modèle n'annonce pas de troisième génération pour le moment.
Les papillons de deuxième génération ont émergé depuis une semaine environ. Selon le modèle, la phase de risque élevé vis-à-vis des pontes débuterait le 28 juillet.
En fin de première génération, un contrôle visuel des dégâts occasionnés par le carpocapse permet de vérifier l'efficacité de la protection déjà mise en œuvre et d'adapter la lutte contre le ravageur sur la deuxième génération.
Les comptages sont à réaliser dès à présent (avant les dégâts du deuxième vol) sur 1 000 fruits par variété et par parcelle homogène de 1 à 2 hectares
(20 fruits x 50 arbres dont 15 arbres en bordure). Une attention particulière devra être portée en tête des arbres et au point de contact entre deux fruits car les piqûres y sont plus fréquentes.
Seuil indicatif de risque : 0,5% de fruits atteints.
Les captures et les dégâts sur fruits sont faibles actuellement, et ce même dans les parcelles historiquement impactées.
Afin d'estimer les dégâts, il est conseillé de faire un contrôle visuel dans les parcelles touchées en 2016.
Seuil indicatif de risque : 5% d'organes atteints (comptage sur 500 bouquets fruitiers : 10 bouquets x 50 arbres).
En complément du contrôle visuel des organes atteints, il est possible de suivre le piégeage d'une ou plusieurs espèces de tordeuses.
Capua : 40 captures en 3 relevés consécutifs sur 7 jours.
Archips podana : 30 captures par semaine.
Pandemis : 50 captures et plus dans les 18 jours suivant la capture du premier papillon.
Nous assistons à une très bonne régulation des populations du puceron lanigère par l'auxiliaire Aphelinus mali, et ce même dans les parcelles habituellement infestées. A noter également la présence de coccinelles (adultes et larves) au sein des colonies du ravageur.
L'évolution des deux protagonistes est à surveiller attentivement.
Seuil indicatif de risque : 10% de rameaux touchés (notation sur 100 rameaux dans la partie basse de l'arbre). En présence d'A. mali, ce seuil peut être relevé à 20%.
La présence de ce puceron est notée sur les pousses des pommiers vigoureux ou sur les jeunes greffons, sans présence de fumagine. Ce ravageur est souvent accompagné d'une faune auxiliaire diversifiée.
Ce puceron est souvent peu préoccupant, mais l'équilibre entre le ravageur et le cortège d'auxiliaires est à surveiller sur les jeunes arbres car les attaques peuvent perturber la croissance des pousses et la formation de la couronne. Ce ravageur peut être également dommageable en cas de développement de la fumagine sur les fruits.
Seuil indicatif de risque : 15% de pousses occupées pour les jeunes vergers. Pour les vergers en production, la présence de miellat constitue le seuil.
Nous observons quelques remontées d'acariens rouges et d'acariens jaunes (ou tétranyques tisserands) ; dans ces foyers, nous notons de nombreux œufs et larves. Sur les parcelles suivies, la présence des auxiliaires (typhlodrome, petite coccinelle noire Stethorus punctillum, punaise prédatrice, chrysope) était supérieure à celle des ravageurs.
Il est fortement conseillé d'évaluer tous les 15 jours les populations du ravageur et des auxiliaires dans vos vergers.
Seuil indicatif de risque : en absence de typhlodrome, le seuil est de 60% de feuilles occupées par les acariens nuisibles. En présence de typhlodromes (au minimum 30% de feuilles occupées), le seuil peut être relevé à 80%.
L'introduction ou la réintroduction d'acariens prédateurs est une mesure souvent très efficace. La préservation des populations d'insectes auxiliaires est également utile dans la lutte contre le ravageur.
La présence de dégâts de phytoptes est actuellement signalée sur un nombre croissant de parcelles, et ce même dans les parcelles habituellement saines vis-à-vis de ce ravageur.
Ces acariens sont de très petite taille (0,2 mm) et ne sont visibles qu'avec des loupes à fort grossissement (x 20 minimum). Ils provoquent le bronzage du feuillage, le brunissement de la face inférieure des feuilles (voir la photo ci-contre) et la rugosité oculaire des fruits.
La présence de cet acarien étant en augmentation actuellement, il est conseillé de réaliser un comptage sur 100 pousses dans les parcelles sensibles : dégâts les années précédentes, jeune verger, variétés telles que Reinettes du Canada, Jonagold, Jubilé, Idared, HoneyCrunch, Jazz, Granny.
Seuil indicatif de risque : 10% de pousses atteintes (notation sur 100 pousses).
Des jeunes larves de la punaise verte Palomena prasina ont été signalées récemment. Cette semaine, peu de nouvelles piqûres ont été détectées. Des œufs de punaises parasités par des hyménoptères ont de nouveau été observés.
En parcelles sensibles (dégâts les années précédentes, présence de bois à proximité, vergers vigoureux), il est possible de faire des frappages sur 100 branches afin de déceler la présence de punaises.
Un fauchage régulier de l'herbe peut diminuer la pression vis-à-vis de la punaise verte.
Grâce au climat chaud et sec enregistré dernièrement, les contaminations secondaires sont limitées et la situation sanitaire évolue peu.
Si les prévisions météorologiques se confirment, les averses prévues cette semaine pourraient provoquer des contaminations secondaires sur les vergers tavelés, à condition que l'humectation du feuillage dure au minimum 8 heures.
La maladie est favorisée par une forte hygrométrie et des températures comprises entre 10 et 20°C. Les feuilles sont sensibles à l'oïdium lorsqu'elles sont jeunes. Elles sont réceptives jusqu'à 6 jours après leur apparition.
La sortie des nouvelles feuilles étant lente actuellement voire terminée, le risque " oïdium " s'achève. En revanche, le risque peut perdurer sur les jeunes vergers ou les parcelles en surgreffage.
Il est possible de limiter l'apparition de la maladie au printemps en éliminant les bourgeons et pousses oïdiés de l'année précédente.
Les principaux champignons responsables de ces pathologies sont soit des parasites latents (champignons pénétrant dans le fruit par des portes d'entrées naturelles), soit des parasites de blessures (champignons pénétrant dans les fruits par des blessures).
Ces parasites pénètrent par lenticelle, œil, pédoncule. Ils se développent après un temps de latence plus ou moins long. La contamination se fait essentiellement en vergers à la faveur des pluies qui disséminent les spores.
Le Gloeosporium est présent sous forme de petits chancres sur les rameaux. Les spores sont disséminées à la surface des fruits sous l'action de la pluie et pénètrent dans les lenticelles. Sur fruits, ce champignon occasionne des pourritures circulaires brunes autour des lenticelles infectées.
Le chancre commun (Cylindrocarpon mali) est la forme asexuée de Nectria galligena. Les spores et conidies issues des chancres germent au niveau des plaies sur la ramure et le tronc, à la chute des pétales (forme " Cylindrocarpon de l'œil "), en été lors d'épisodes pluvieux, ou atteignent les fruits peu avant la récolte (" Cylindrocarpon en conservation ").
Le phytophthora (Phytophthora sp) est un champignon qui se conserve dans le sol. Les fruits tombés ou ceux qui sont sur les branches basses sont les premiers à être contaminés. Il provoque une pourriture ferme, brune à contour diffus. Moniliose
Ces parasites pénètrent dans les fruits par des portes d'entrées accidentelles et ont un développement rapide. La contamination peut se faire en vergers mais aussi dans les locaux de conservation.
La moniliose (Monilia fructigena) se caractérise par une pourriture ferme, brune qui se couvre rapidement de coussinets bruns disposés en cercles concentriques. Les fruits restent souvent accrochés dans l'arbre (fruits momifiés) et constituent une source de contaminations.
Le botrytis de l'œil (Botrytis cinerea) est un champignon à la fois parasite latent et de blessure. La contamination peut avoir lieu en fin de floraison et se maintenir à l'état latent dans les organes infectés. Les symptômes (petite lésion sèche brune au niveau de la cavité oculaire) s'expriment en été. La contamination est également possible sur les fruits blessés. En conservation, la pourriture est brune, molle et se couvre d'un feutrage de couleur gris.
Le pénicilium (Penicillium sp) est une pourriture molle de forme circulaire et à contour net. Les fructifications apparaissent sous la forme d'une moisissure bleu verdâtre. Ce champignon se conserve et se dissémine souvent à partir des pallox.
Des conditions climatiques humides pendant le mois précédant la récolte favorisent directement le développement des maladies de conservation. En parallèle, le risque est à moduler selon les maladies fongiques les plus présentes dans les parcelles, la sensibilité des variétés, la présence de blessures sur les fruits (grêle, piqûres d'insectes, etc.) et la durée de stockage prévue.
Eliminer les chancres sur le bois et les fruits momifiés, éviter les chocs sur les fruits, ne pas laisser de branches trop basses avec des fruits proches du sol, éviter de cueillir sous la pluie, ne pas laisser les pallox sur des sols boueux.
Nous observons les coccinelles (larves, adultes), les syrphes (adultes), les chrysopes (adultes, œufs), les typhlodromes, les punaises prédatrices Miridae, les forficules et les hyménoptères parasitoïdes.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'Agriculture Nouvelle-Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l'Ecologie, avec l'appui financier de l'Agence Française de Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".