15 décembre 2021
BILAN VIGNE 2021 |
R P F BCliquez sur le sommaire pour accéder directement au paragraphe éseau 2021 : 52 parcelles et 15 partenaires ression biotique : Bilan par rapport à 2020 acteurs de risque phytosanitaire : Conditions climatiques complexes ilan par bioagresseur : - Vers de la grappe - Mildiou - Oïdium - Botrytis et piqûre acétique |
Le réseau 2021 compte 52 parcelles observées.
Le réseau 2021 est constitué de 52 parcelles fixes d'observations hebdomadaires auxquelles s'ajoutent chaque semaine différentes parcelles aléatoires qui permettent de compléter les données. La carte ci-contre précise les communes où il y a au moins une parcelle fixe du réseau. Le réseau d'épidémiosurveillance de la vigne alsacienne est constitué de 15 partenaires, il s'agit de :
La FREDON Grand Est et la Chambre d'agriculture d'Alsace sont les coanimateurs du BSV.
Les observations portent sur les bioagresseurs principaux : les vers de la grappe, le mildiou, l'oïdium et le botrytis. En parallèle, un réseau réduit de piégeage de drosophiles est suivi par la FREDON et la CAA. Deux bilans sont réalisés par les co-animateurs sur des parcelles hors réseau au moment de la fermeture de la grappe et en pré-vendanges. 100 parcelles réparties aléatoirement sur le vignoble font l'objet d'un bilan sanitaire.
Le tableau ci-dessous synthétise la pression annuelle des principaux bioagresseurs avec la comparaison au millésime 2020. Les classes sont les suivantes : 0 : nul / 1 : faible / 2 : moyen / 3 : fort
Vers de la grappe G1 Vers de la grappe G2 Mildiou Oïdium Botrytis
Bioagresseur
Fréquence
Intensité
1 2 3 2 2
1 2 3 3 2
Le tableau ci-dessous reprend les dates moyennes des stades clés de la saison 2021 avec un commentaire sur les faits climatiques marquants.
Source : stades clés issus du site du CIVA, poste Bergheim Riesling
Avril
Mai
Juin
Données climatiques
Impact sur la vigne
Stade phéno moyen
Moyenne sur 30 ans
La saison a été marquée par des précipitations importantes et régulières sur toute la période clé de mai à juillet avec des records de cumuls sur l'ensemble des stations. En moyenne, pour ces 3 mois, 370 mm ont été enregistrés, avec des maximum pour Uffholtz : 449 mm et Obernai : 456 mm. Ces volumes correspondent à 50-60% de la pluviométrie annuelle. Ci-contre les volumes des différentes stations sur cette période (données source : CIVA).
Juillet
Août
Septembre
Un exemple de diagramme ombrothermique (station du Lycée agricole de Rouffach) dans le chapitre mildiou permet de visualiser les différents évènements climatiques de la saison. Le graphique ci-contre illustre la contrainte hydrique calculée avec le modèle WaLIS IFV/INRA
(site CIVA) avec la comparaison des millésimes 2020 et 2016.
Ce bulletin dresse un bilan des bioagresseurs suivis par les partenaires du réseau, à savoir, les vers de la grappe, le mildiou, l'oïdium et le botrytis.
Les premières prises de papillons de vers de la grappe ont été enregistrées dès le début du mois de mai, à un stade moyen de 1-2 feuilles étalées. Il ne s'agit presque exclusivement que d'eudémis. Les conditions météorologiques du mois de mai, avec pluie et fraicheur, sont peu favorables à l'activité de ponte. La toute première est notée au 18 mai. La notation du 1er juin indique que la situation évolue peu, avec 1 seule ponte pour la semaine mais aucune au sein du réseau. Les premiers glomérules sont notés au stade préfloraison mais en faible fréquence (3 parcelles sur 52 au 15 juin). Cette première génération se caractérise par son étalement lié aux conditions climatiques, par la quasi-absence de cochylis et enfin par sa faible pression.
La seconde génération débute par des captures isolées fin juin au stade nouaison. L'amorce de vol puis de ponte est très lente et perturbée par la météo, comme en première génération. Ces conditions engendrent un décalage entre le stade phrénologique et les pontes. Habituellement, les premières pontes sont déposées au stade grains de plomb. Cette année, les 2 premières sont observées au sein du réseau au stade préfermeture dans une période encore très perturbée. La majorité des pontes est déposée au stade fermeture de la grappe.
Lors du bilan phytosanitaire sur 100 parcelles (FREDON/CAA) fermeture de la grappe, le nombre de grappes attaquées était faible avec de rares perforations. En moyenne, 1,2% des grappes présentent une ponte et 0,2% présentaient une perforation. Historiquement, à la fermeture de la grappe, des perforations dominent par rapport au pourcentage de pontes. Cette année des pontes ont eu lieu tardivement et au-delà de la date du bilan.
pourcentage
Lors du bilan de prévendanges (FREDON/CAA), en moyenne 8,6% des grappes présentaient des perforations, soit un peu plus que la moyenne 1998-2021 de 7,7%. Ces foyers ne sont pas associés systématiquement à de la pourriture. C'est au final une pression moyenne avec une différence notable entre les 2 départements. Pour la Bas-Rhin, 14% des grappes présentent des perforations, contre 3% pour le Haut-Rhin.
Les premières pluies du mois de mai associées à des températures voisines des 10-11°C n'ont probablement pas été contaminantes. Le 3 juin sont signalés hors réseau, l'apparition des premières taches isolées et sporulantes (stade 6-7 f). Ces sorties sont associées aux contaminations des pluies de la seconde partie de mai (à partir du 15 mai). Les sorties ont été tardives en raison des températures très fraiches de mai (incubation longue).
A stade pré-floraison atteint autour du 13-15 juin, des sorties massives sur feuilles s'observent sur l'ensemble du vignoble mais avec une fréquence plus importante côté haut-rhinois. Au stade mi-floraison, atteint autour du 21 juin, soit une semaine après les taches, c'est une sortie très importante sur grappes sous forme de crosses ou de rot-gris pour les stades un peu plus avancés qui s'observe. Ces attaques ont causé énormément de pertes.
La succession des pluies orageuses pendant la seconde quinzaine de juin a causé beaucoup de dégâts : au stade nouaison atteint le 28 juin, de nouvelles sorties explosives sur feuilles et sur grappes sont observées. A partir de la mi-juillet, les premières attaques de rot-brun sont observées, qui se poursuivront en continu jusqu'à la fin de la saison. Il n'y aura eu qu'une toute petite période sans précipitations en juin, mais associée à un développement rapide du volume foliaire. Entre la mi-juin et la mi-juillet, il a pratiquement plu tous les jours. Pendant cette période charnière, il a fallu gérer l'accès aux parcelles pour les travaux d'entretien des sols avec un couvert dense et humide ; les travaux de palissage et autres travaux en verts ; et enfin les traitements.
Le bilan 100 parcelles à la fermeture de la grappe fait état en moyenne de 40% de grappes attaquées (fréquence) avec une intensité moyenne de 13,5%. La différence 67-68 se confirme avec une fréquence d'attaque de 50% dans le Haut-Rhin et de 30% dans le Bas-Rhin, en date du bilan ci-dessous. Dans ce résultat n'apparaissent plus les grappes / inflorescences détruites en totalité qui se sont totalement nécrosées avant la notation.
pourcentage
Au moment du bilan de prévendange, 39% des grappes présentent encore des symptômes de mildiou sous la forme rot brun ou partie de grappe nécrosée. C'est la première fois qu'une notation sur grappe est possible en prévendange. En 2016, la forme rot brun était rare. Les attaques avaient eu lieu en mai et juin.
Pourcentage
% grappes attaquées 39,20 Des attaques sur rameaux, apex et vrilles
% de surface attaquée / 8,79 ont eu lieu tout au long de l'été, avec grappe ensuite des défoliations précoces dans les parcelles les plus touchées. Au final, 100% des parcelles auront eu des attaques sur feuilles et grappes à des degrés très variés. Les pertes de récolte liées au mildiou ont été très sévères avec localement 100% de grappes détruites.
Le stade de début de sensibilité pour les parcelles sujettes à des attaques récurrentes, soit 6-8 feuilles est atteint le 25 mai pour les premières parcelles. Dès la semaine suivante, au 1er juin, une parcelle du réseau présente des symptômes foliaires. En dehors du réseau sur des parcelles sensibles (Auxerrois, Chardonnay, Sylvaner) à fort historique, ces premières taches sont rapidement identifiées. La fréquence d'attaque sur feuilles est au maximum de 20% au stade boutons floraux séparés, avec une première inflorescence touchée. L'humidité, le temps couvert, un fort développement du volume de végétation favorisent la progression de la maladie. Fin juin, à floraison terminée, dans les situations les Fréquence et intensité d'oïdium sur plus critiques, 100% des feuilles et des grappes sont grappe touchées. L'oïdium continue sa progression en juillet avec un 14 développement sur tous les organes verts et parfois 12 en combinaison avec le mildiou. La pression est 10 8 jugée forte. La forte hétérogénéité de 6 développement des baies augmente la période de 4 sensibilité des grappes. La fermeture de la grappe 2 marque la fin de sensibilité des baies mais au vu de 0 201 201 201 201 201 201 202 202 ce développement hétérogène et de la fréquence 4 5 6 7 8 9 0 1
% gp attaq d'observation des symptômes, il est demandé de 6,08 12,65 2,93 0,50 1,50 7,90 8,05 11,9
% de surf / gp 0,74 1,27 0,78 0,01 0,03 1,01 1,15 2,22 maintenir une surveillance jusqu'au stade début véraison.
pourcentage
Près de 12% des grappes sont attaquées par l'oïdium lors du bilan fermeture sur 100 parcelles avec une intensité de 2% environ. Le Bas-Rhin présente un niveau d'attaque de 18%, avec 2/3 des parcelles touchées, contre 6% de grappes attaquées pour le Haut-Rhin et 1/3 de parcelles touchées. Il est exceptionnel d'avoir un millésime à forte pression simultanément en mildiou et oïdium.
Lors du bilan prévendange, 23% des grappes sont attaquées soit près de 3 fois plus que la moyenne 98-21 de 8%. A la vendange, dans les parcelles les plus atteintes, aucune grappe n'est récoltable.
Les précipitations régulières jusqu'à la première semaine du mois d'août, couplées aux altérations diverses des baies a permis l'installation des premiers foyers de botrytis. Ces foyers sont notés sur des baies de rot brun, des éclatements spontanés de baies, des éclatements de baies oïdiées et des perforations de vers de la grappe. La situation évolue à la fin du mois d'août toujours à la faveur des précipitations. Lors du bilan prévendange (début septembre), 17 % des grappes présentent des foyers de botrytis, soit un niveau légèrement inférieur à la moyenne 98-21 de 19%. Cela cache toujours de fortes disparités avec des foyers plus présents dans le Bas-Rhin que dans le Haut-Rhin mais aussi l'évolution au cours des semaines suivantes. Le mois de septembre a été plutôt sec avec des nuits fraiches ce qui a permis d'éviter une propagation explosive des foyers de botrytis. Ils auront touché majoritairement les Pinots noirs et gris bien compacts mais aussi des Rieslings. Quelques foyers de piqûre acétique se sont greffés sur des grappes altérées au cours du mois de septembre. Le suivi de pièges de drosophiles (FREDON/CAA) du début de la véraison à la récolte, fait état de très peu de drosophiles asiatiques par rapport aux drosophiles autochtones. Les foyers sont limités en nombre mais quelques parcelles de Pinot noir et gris ont été plus particulièrement touchés ou sur des parcelles proches de vergers.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles.
Rédaction et animation : Marie-Noëlle LAUER Chambre d'Agriculture d'Alsace 03.88.95.50.62 marie-noelle.lauer@alsace.chambagri.fr Grégory WISSELMANN FREDON Grand Est 03.88.82.18.07 gregory.wisselmann@fredon-grandest.fr
Bulletin édité sous la responsabilité de la Chambre Régionale d'Agriculture Grand Est.
Dans une démarche d'amélioration continue de qualité de la surveillance biologique du territoire, la DRAAF assure un contrôle de second niveau sur l'ensemble du processus d'élaboration des BSV
Coordination et renseignements : Joliane CARABIN
joliane.carabin@grandest.chambagri.fr
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l'Ecologie, avec l'appui financier de l'Office Français de la Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".