Retrouvez gratuitement le BSV toutes les semaines sur les sites Internet de la Chambre Régionale d'Agriculture Grand Est et de la DRAAF
BSV n°05 25 mars 2020
Cliquez sur le sommaire pour accéder directement à la culture
BLE TENDRE D'HIVER
Stade : épi 1 cm
Piétin verse :
Pas d'évolution depuis la semaine dernière du risque climatique
Pression moyenne à faible suivant le risque parcellaire
Autres maladies :
Septoriose : présence de l'inoculum
Rouille jaune : vigilance à maintenir
ORGE D'HIVER
Stade : épi 1 cm
Rynchosporiose : présence de l'inoculum
COLZA
Stade : la majorité des colzas est au stade E
Charançon de la tige du colza : colonisation des parcelles généralisée, le risque a dû être maitrisé dans les situations concernées
Méligèthe : colonisation des parcelles, à surveiller à la parcelle jusqu'à l'entrée en floraison
La Note Abeille, ici
Le réseau blé tendre d'hiver compte 27 parcelles observées cette semaine (Barrois-Lorraine) Le réseau orge d'hiver compte 19 parcelles observées cette semaine (Barrois-Lorraine) Le réseau colza compte 32 parcelles observées cette semaine.
Sommaire
1
Cette semaine, sur les 27 parcelles de blé tendre d'hiver observées sur le réseau Lorraine-Barrois, 78% sont au stade épi 1 cm. La hauteur moyenne de l'épi se situe à environ 14 mm.
Le stade épi 1 cm marque la fin de l'émission de talles et le début d'une croissance active des tiges et épis. C'est à ce stade également que la plante devient plus sensible au gel. Néanmoins, pas d'inquiétude, les températures minimales de ce début de semaine sont au-dessus de -4°C, seuil en deçà duquel des dégâts peuvent être observés.
L'observation du stade de montaison se fait par dissection d'une dizaine de maîtres brins : prélever les plantes, pour chaque plante prendre la tige la plus développée, couper les racines à la base de la tige, fendre la tige avec un cutter à partir de la base dans le sens de la longueur, mesurer la distance entre la base du plateau de tallage et le sommet de l'épi, faire la moyenne des hauteurs mesurées. Le stade épi 1cm est atteint lorsque l'épi est à 1cm du plateau de tallage.
BSV 05 P.2
Cette maladie fongique est la première à se manifester au cours de la montaison du blé. La pression de la maladie est fortement liée à l'historique et l'itinéraire technique de la parcelle.
Plus d'information sur l'estimation de la pression parcellaire en piétin verse dans le BSV n°4.
Eviter les confusions ! Ne pas confondre le piétin verse avec le rhizoctone et la fusariose du pied
Cette semaine, sur les 21 parcelles observées, seulement 2 parcelles présentent des symptômes, mais avec une très faible pression.
À partir d'épi 1 cm, jusqu'au stade 1 nœud :
Risque faible : si moins de 10% des tiges atteintes
Risque moyen : Entre 10 et 35% de tiges atteintes
Risque élevé : Si plus de 35% de tiges atteintes
Depuis la semaine précédente, peu de précipitations ont eu lieu, ce qui a permis de stabiliser le risque climatique. On retrouve les mêmes scores climat du modèle TOP qui sont à utiliser dans la grille piétin verse (voir BSV n°4) Station météo Saint-Hilaire-en- Metz-Augny (57) Nancy (54) Dogneville (88) Woëvre (55) Date de semis 20-sept 15-oct 20-sept 15-oct 20-sept 15-oct 20-sept 15-oct Indice TOP 61,4 37.8 65.5 48.6 41.9 41.9 58.7 41.8 Score climat (à utiliser 2 1 2 2 1 1 2 1 dans la grille)
Le risque climatique reste élevé, mais sans évolution depuis la semaine précédente
Très peu d'observations de symptômes sur le terrain
Risque moyen à faible suivant les parcelles (se référer à la grille piétin verse)
BSV 05 P.3
3
Les faibles précipitations limitent en partie le développement des inoculums depuis la semaine dernière.
Tout comme la semaine précédente, l'inoculum de septoriose est présent dans les parcelles. 8 parcelles du réseau BSV Lorraine- Barrois présentent des symptômes de septoriose sur les vieilles feuilles. Toutefois, il faut attendre le stade 2 nœuds avant d'estimer une pression réelle de la maladie. L'absence de précipitations depuis 1 semaine limite également son développement.
Malgré le risque climatique élevé depuis ce début d'année, aucun symptôme n'a été observé sur le réseau BSV cette semaine.
La vigilance reste toutefois à maintenir
Sommaire
1
Cette semaine, 63 % des 19 parcelles observées sont à épi 1 cm. Passé le stade épi 1 cm, la croissance est rapide pour l'orge, 120°C/j sont nécessaires pour passer au stade 1 nœud (contre 150°C pour le blé).
BSV 05 P.4
2
La rhynchosporiose est la première maladie fongique de l'orge à se développer après le stade épi 1 cm (à l'instar du piétin verse pour le blé). Ses symptômes foliaires sont facilement reconnaissables.
Sur le réseau BSV Lorraine, 12 parcelles présentent des taches de rhynchosporiose sur les vieilles feuilles.
Il faut néanmoins attendre le stade 1 nœud pour connaitre sa pression sur la culture. De plus, la maladie a besoin d'un temps frais et de pluies répétées pour se développer sur les étages foliaires supérieurs, encore peu développés pour le moment.
3
Taches nécrotiques typiques de la rhynchosporiose (centre blanc entouré d'une bordure brune)
Pour le moment, malgré la présence faible de l'helminthosporiose sur 2 parcelles, l'inoculum est peu présent.
Cette semaine, sur le réseau, une parcelle (57) de la variété KWS TONIC présente des symptômes de rouille naine généralisés sur les F3 du moment. Ces symptômes ressemblent à ceux de la rouille brune de l'orge. La sensibilité variétale est un facteur à prendre en compte pour évaluer le risque maladie. La période de contrôle dans vos parcelles commence à partir du stade 1 nœud.
En Lorraine, des symptômes de JNO ont été relevés (jaunissement par taches dispersées dans la parcelle : aspect moutonné). Pour cette maladie virale transmise à l'automne par des pucerons, il n'existe pas de solutions en lutte curative.
BSV 05 P.5
Sommaire
1
La grande majorité des colzas est au stade boutons séparés (E). Les colzas sont marqués par les gelées matinales et le vent soutenu de ce début de semaine. Les premières fleurs ayant été observées sur le réseau (plantes pièges), durant toute la période de floraison, il est important de respecter la
" réglementation abeilles ". Voir le BSV précédent pour la description des stades.
Localisation des parcelles observées du 20 au 24/03/2020
2
Pour la description biologique du ravageur et de sa nuisibilité, se référer au BSV n°2.
Le vol de charançon de la tige du colza s'est poursuivi et intensifié au cours de la semaine passée. Des insectes sont capturés dans 85% des pièges relevés avec en moyenne 19 individus par piège actif. Aucune dissection n'a pu être réalisée cette semaine. Toutefois l'observation des premiers dégâts indiquent qu'au moins une partie des femelles est déjà apte à pondre.
BSV 05 P.6
% pièges avec captures (pièges actifs)
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
21 19 17 15 13 11 9 7 5 3 1
Du 19/02 au 25/02
Du 26/02 au 03/03
Du 04/03 au 10/03
Du 11/03 au 17/03
Du 18/03 au 24/03
Du 25/03 au 31/03
Nombre moyen d'insectes par piège actif
Le charançon de la tige du chou est égalément présent dans 96% des parcelles du réseau avec en moyenne 40 individus par piège.
Il n'existe pas de seuil de risque en Lorraine. On considère qu'il y a un risque dès lors que sa présence est relevée sur la parcelle et après un délai de 8 à 10 jours (nécessaire à la maturation des femelles) du stade C2 à E (boutons séparés) inclus.
Le vol est généralisé sur la région. Les parcelles encore au stade boutons accolés (D1-D2) ou handicapées
(hydromorphie, attaques antérieures de ravageurs) sont à risque fort. Pour les parcelles au stade E, le risque est moyen. Dans les parcelles où des captures sont enregistrées depuis plus de 10 jours, le risque a déjà dû être maitrisé lorsque la situation le nécessitait. La nuisibilité réelle de l'attaque dépend également du nombre de piqures et de l'alimentation hydrique au cours du printemps.
3
La colonisation des plantes par les méligèthes s'est fortement accélérée au cours de la semaine passée. Toutefois, les conditions froides et venteuses de ce début de semaine limitent l'observation et l'activité du ravageur. L'insecte est observé dans quasiment toutes les parcelles avec en moyenne 2.7 méligèthes par plante. Cette moyenne cache une grande disparité de situations avec des infestations allant de 0.05 à 10.5 méligèthes / plante. Les infestations les plus importantes s'observent sur les parcelles les plus avancées en stade. 10% des parcelles dépassent le seuil indicatif de 6 méligèthes/plante (colza vigoureux).
BSV 05 P.7
Le risque se raisonne en fonction du stade de la culture, de sa capacité à compenser d'éventuelles pertes de boutons et de l'infestation du ravageur. Le tableau précise le seuil indicatif de risque pour chaque cas.
Le dénombrement des méligèthes sur plante est essentiel dans le raisonnement de la lutte : compter le nombre de méligèthes sur 5 x 5 plantes consécutives, puis calculer le nombre moyen de méligèthe par plante et le pourcentage de plantes infestées. Attention, n'intégrez pas les plantes pièges (variétés précoces associées en mélange) dans votre comptage car vous risquez de surestimer la population présente. Attention également, dès lors que des plantes sont en fleurs, la réglementation " abeille " s'applique.
A l'échelle de la région, le risque est moyen. Toutefois, le risque ne peut réellement s'appréhender qu'à l'échelle de la parcelle. Dans un contexte météorologique peu favorable à l'observation du ravageur et à l'avancée des stades du colza, l'observation de l'accumulation des dégâts sur boutons est un indicateur complémentaire pour analyser le risque. Les méligèthes abrités dans les colzas peuvent être peu actifs ou au contraire grignoter discrètement les boutons. Le retour de conditions plus clémentes la semaine prochaine devraient théoriquement être favorables à l'avancée des stades du colza et ainsi réduire le risque. Surveiller les parcelles régulièrement jusqu'à l'entrée franche en floraison.
BSV 05 P.8
LES ABEILLES BUTINENT, PROTEGEONS LES !
L'arrêté " Abeilles " de 2003 qui règlemente les conditions d'application des insecticides et acaricides est susceptible d'être modifié. Tenez-vous informés de l'évolution de la règlementation avant d'effectuer vos traitements.
1. N'intervenir sur les cultures que si nécessaire et veiller à respecter scrupuleusement les conditions d'emploi associées à l'usage du produit, qui sont mentionnées sur la brochure technique (ou l'étiquette) livrée avec l'emballage du produit.
2. Dans les situations proches de la floraison, sur colza, en pleine floraison ou en période de production d'exsudats, utiliser un insecticide ou acaricide portant la mention " abeille ", autorisé
" pendant la floraison mais toujours en dehors de la présence d'abeilles " et intervenir le soir par température <13°C (et jamais le matin) lorsque les ouvrières sont dans la ruche ou lorsque les conditions climatiques ne sont pas favorables à l'activité des abeilles, ceci afin de les préserver ainsi que les autres auxiliaires des cultures potentiellement exposés.
3. Attention, la mention " abeille " sur un insecticide ou acaricide ne signifie pas que le produit est inoffensif pour les abeilles. Cette mention " abeille " rappelle que, appliqué dans certaines conditions, le produit a une toxicité moindre pour les abeilles mais reste potentiellement dangereux.
4. Il est formellement interdit de mélanger pyréthrinoïdes et triazoles ou imidazoles. Si elles sont utilisées, ces familles de matières actives doivent être appliquées à 24 heures d'intervalle en appliquant l'insecticide pyréthrinoïde en premier.
5. Afin d'assurer la pollinisation, de nombreuses ruches sont en place dans les parcelles de multiplication de semences. Les traitements fongicides et insecticides qui sont appliqués sur ces parcelles, mais aussi dans les parcelles voisines, peuvent avoir un effet toxique pour les abeilles. Limiter la dérive lors des traitements. Veiller à informer le voisinage de la présence de ruches.
Pour en savoir plus : téléchargez la plaquette " Les abeilles butinent " sur le site de l'ITSAP et la note nationale BSV " Les abeilles, des alliées pour nos cultures : protégeons-les ! "
Cet encadré a été rédigé en 2012 par un groupe de travail DGAL, APCA, ITSAP-Institut de l'abeille, et soumise à la relecture du CNE.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles.
Observations : Arvalis Institut du végétal, Avenir Agro, l'ALPA, Alter Agro, Terres Inovia, la Chambre d'Agriculture de
Meurthe-et-Moselle, la Chambre d'Agriculture de la Meuse, la Chambre d'Agriculture de Moselle, la Chambre d'Agriculture des Vosges, la Coopérative Agricole Lorraine, EI Marjollet, EMC2, EstAgri, EPL Agro, la FREDON Lorraine, GPB Dieuze-Morhange, Hexagrain, Lorca, Sodipa Agri, Soufflet Agriculture, le SRAL Grand Est (DRAAF), Vivescia.
Rédaction : Arvalis Institut du Végétal, FREDON Grand Est et Terres Inovia.
Bulletin édité sous la responsabilité de la Chambre Régionale d'Agriculture Grand Est. Dans une démarche d'amélioration continue de qualité de la surveillance biologique du territoire, la DRAAF assure un contrôle de second niveau sur l'ensemble du processus d'élaboration des BSV
Coordination et renseignements : Claire COLLOT claire.collot@grandest.chambagri.fr Mathilde MULLER mathilde.muller@grandest.chambagri.fr
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l'Ecologie, avec l'appui financier de l'Office Français de la Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto BSV 05 ". P.9