BSV n°06 3 avril 2019
Céréales ............................................................................................................. p2
Stade : 64 % des parcelles de céréales d'hiver sont au stade épi 1 cm.
Piétin verse : Risque faible à modéré en fonction des situations. L'observation est indispensable avant toute action et utilisation de la grille de risque.
Colza .................................................................................................................. p9
Stade : Les colzas sont aux stades D2-E.
Charançons de la tige du colza : Fin de la période de risque.
Méligèthes : Risque fort pour les colzas handicapés par les dégâts antérieurs de ravageurs, risque modéré sur les parcelles qui vont bientôt entrer en floraison. Surveiller les infestations sur plante.
Le réseau Blé tendre d'hiver compte 59 parcelles observées cette semaine (Lorraine et Barrois) Le réseau Orge d'hiver compte 37 parcelles observées cette semaine (Lorraine et Barrois) Le réseau Orge de printemps compte 19 parcelles observées cette semaine (Lorraine et Barrois) Le réseau Colza compte 70 parcelles observées cette semaine (Lorraine et Barrois)
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Cette semaine, presque 2/3 des parcelles ont atteint le stade épi 1 cm grâce aux températures plus élevées de la semaine passée. Sur le réseau les blés ont une hauteur d'épi moyenne de 19 mm avec un maximum à 80 et un minimum à 4 mm.
Le stade 1er nœud est atteint lorsque l'épi du brin principal est entre 3 cm (pour les variétés résistantes à la verse) et 5 cm (pour les variétés sensibles) du plateau de tallage.
h= moyenne des hauteurs entre le sommet de l'épi et la base du plateau de tallage
BSV n°06 P.2
La grille de risque et les indices climatiques TOP donnés par le modèle ci-dessous permettent d'estimer un risque sur sa parcelle. Les observations sont indispensables en cas de situation à risque.
Des symptômes de piétin verse sont signalés sur deux parcelles : 5% de tiges atteintes à Longéville-en-Barrois-55000 et Courcelles-Chaussy-57530 sur variétés sensibles.
Le tableau ci-dessous indique le risque climatique sur la variété BERGAMO (variété sensible) pour quelques cas-types (localisation/conditions climatiques, date de semis) :
Actuellement, le risque climatique est modéré dans toutes les situations.
BSV n°06 P.3
Grille de risque agronomique du piétin verse permettant d'évaluer le niveau de risque de contamination d'une parcelle :
A partir d'épi 1 cm, jusqu'au stade 1 nœud :
Risque faible : si moins de 10% des tiges atteintes
Risque moyen : Entre 10 et 35% de tiges atteintes
Risque élevé : Si plus de 35% de tiges atteintes
L'observation se fait à partir du stade épi 1 cm sur minimum 20 (idéalement 50) tiges principales issues de différents points de prélèvements en parcourant la parcelle en diagonale. Des symptômes visibles sur la gaine extérieure doivent être validés en " épluchant " la tige afin de vérifier la présence du stroma en dessous. Une tache de piétin verse est comptée lorsqu'elle a traversé au moins une gaine.
Le risque climatique est faible à modéré selon les dates de semis, la localisation géographique, le précédent et la sensibilité variétale. Dans les parcelles à risque agronomique élevé, le meilleur levier reste la résistance variétale (voir BSV n°5). Si le risque est élevé, il est indispensable d'aller observer les parcelles avant toute action.
BSV n°06 P.4
Etat sanitaire des blés d'hiver vis-à-vis de la septoriose tous stades confondus au 02/04/19 : note de présence sur feuille en % et en nombre de parcelles
Note :
0 : aucune feuille atteinte
5 : 50% de feuilles atteintes
10 : 100% de feuilles atteintes
Des symptômes de septoriose sont signalés dans une majorité de parcelles. Cependant, les taches de septoriose sont pour le moment cantonnées aux étages foliaires bas : ce sont les conditions climatiques rencontrées à partir du stade 2 nœuds qui sont déterminantes sur la nuisibilité finale.
Des symptômes d'oïdium sont signalés dans 3 parcelles du réseau sur les F3 actuelles avec de faibles fréquences sur les variétés Fructidor, Diderot et Koreli.
Variétés sensibles : plus de 20% de l'une des 3 dernières feuilles couvertes à plus de 5% de la surface des feuilles par un feutrage blanc.
Autres variétés : plus de 50% de l'une des 3 dernières feuilles couvertes à plus de 5% de la surface des feuilles par un feutrage blanc.
Le risque est faible, il y a peu d'évolution de l'oïdium par rapport à la semaine passée.
Il y a un signalement de rouille brune sur la F3 actuelle à Dompierre-aux-Bois-55 sur la variété LG Absalon. Il n'y a aucun signalement de rouille jaune.
BSV n°06 P.5
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Cette semaine, 2/3 des parcelles d'orge d'hiver sont au stade épi 1 cm. Sur le réseau les orges d'hiver ont une hauteur d'épi moyenne de 32 mm avec un maximum à 60 (Etincel semé le 28/09/18 à Langres-54) et un minimum à 14 mm.
Etat sanitaire des orges d'hiver vis-à-vis de la rhynchosporiose tous stades confondus au 02/04/19 : note de présence sur feuille en % et en nombre de parcelles
Note :
0 : aucune feuille atteinte
5 : 50% de feuilles atteintes
10 : 100% de feuilles atteintes
Des symptômes de rhynchosporiose sont signalés sur les F3 dans 16 parcelles et sur les F2 dans 6 parcelles du réseau.
BSV n°06 P.6
Les seuils de risque de la rhynchosporiose s'appliquent du stade 1er nœud jusqu'à la sortie des barbes. Les seuils prennent en compte la sensibilité variétale :
Seuil variétés sensibles : si plus de 10% de feuilles atteintes et plus de 5 jours avec des pluies > 1 mm depuis le stade 1er nœud (Z31).
Seuil variétés moyennement à peu sensibles : si plus de 10% de feuilles atteintes et plus de 7 jours avec des pluies > 1mm depuis le stade 1er nœud (Z31).
Elle se caractérise par des taches irrégulières, à centre clair et à périphérique brun foncé, sans points noirs (pycnides) sur feuille et ligule.
Pour les parcelles au stade 1er nœud, surveiller l'évolution de la rhynchosporiose.
Il y a 3 parcelles qui signalent des symptômes de rouille naine sur F3 à de faibles intensités et 1 parcelle signale des symptômes d'oïdium sur la F3 actuelle à de faibles intensités. Cette semaine 2 parcelles signalent des symptômes d'helminthosporiose sur la F3 actuelle à de faibles intensités.
BSV n°06 P.7
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Le stade 2 feuilles est le stade majoritaire des orges de printemps cette semaine. Une parcelle est au stade début tallage : RGT Planet semé le 28/02 à Dompierre-aux-Bois 55160. Les dates de semis des parcelles d'orge de printemps suivies cette semaine ont été semées entre le 7 février et le 1er mars. La pluviométrie du mois de mars a pu provoquer dans certains sols une croûte de battance ne permettant pas une levée homogène des orges de printemps :
Cette semaine, 2 parcelles signalent des dégâts de limaces : 14% de plantes attaquées à Longeville-en-Barrois-55000 et 8% de plantes attaquées à Demange-aux-Eaux-55130.
BSV n°06 P.8
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La majorité des colzas est aux stades D2 E. Les parcelles les plus précoces entrent en floraison. Durant toute la période de floraison, il est important de respecter la " réglementation abeilles " (voir encadré page suivante).
Localisation des parcelles observées du 29/03/2019 au 02/04/2019
Reconnaître les stades :
Stade D1 : Boutons accolés cachés
Stade D2 : Inflorescence dégagée
Stade E : Boutons séparés, les pédoncules floraux s'allongent
BSV n°06 P.9
Stade F1 : Premières fleurs ouvertes
Durant toute la période de floraison, il est important de respecter la " réglementation abeilles "
LES ABEILLES BUTINENT, PROTEGEONS LES !
L'arrêté Abeilles de 2003 qui règlemente les conditions d'application des insecticides et acaricides est susceptible d'être modifié. Tenez-vous informés de l'évolution de la règlementation avant d'effectuer vos traitements.
1. Dans les situations proches de la floraison, sur colza, en pleine floraison ou en période de production d'exsudats, utiliser un insecticide ou acaricide portant la mention " abeille ", autorisé " pendant la floraison mais toujours en dehors de la présence d'abeilles " et intervenir le soir par température <13°C (et jamais le matin) lorsque les ouvrières sont dans la ruche ou lorsque les conditions climatiques ne sont pas favorables à l'activité des abeilles, ceci afin de les préserver ainsi que les autres auxiliaires des cultures potentiellement exposés.
2. Attention, la mention " abeille " sur un insecticide ou acaricidene signifie pas que le produit est inoffensif pour les abeilles. Cette mention " abeille " rappelle que, appliqué dans certaines conditions, le produit a une toxicité moindre pour les abeilles mais reste potentiellement dangereux.
3. Il est formellement interdit de mélanger pyréthrinoïdes et triazoles ou imidazoles. Si elles sont utilisées, ces familles de matières actives doivent être appliquées à 24 heures d'intervalle en appliquant l'insecticide pyréthrinoïde en premier.
4. N'intervenir sur les cultures que si nécessaire et veiller à respecter scrupuleusement les conditions d'emploi associées à l'usage du produit, qui sont mentionnées sur la brochure technique (ou l'étiquette) livrée avec l'emballage du produit.
5. Afin d'assurer la pollinisation, de nombreuses ruches sont en place dans les parcelles de multiplication de semences. Les traitements fongicides et insecticides qui sont appliqués sur ces parcelles, mais aussi dans les parcelles voisines, peuvent avoir un effet toxique pour les abeilles. Limiter la dérive lors des traitements. Veiller à informer le voisinage de la présence de ruches.
Pour en savoir plus : téléchargez la plaquette " Les abeilles butinent " sur le site http://itsap.asso.fr et la note nationale BSV " Les abeilles, des alliées pour nos cultures : protégeons-les ! "
Cet encadré a été rédigé en 2012 par un groupe de travail DGAL, APCA, ITSAP-Institut de l'abeille, et soumise à la relecture du CNE.
BSV n°06 P.10
Pour la description biologique du ravageur et de sa nuisibilité, se référer au BSV n°2 du 06/03/2019.
Ce printemps aura été particulièrement propice au vol franc et massif des charançons de la tige. Après avoir enregistré 2 pics de vol, les captures sont en net recul cette semaine : 51% des pièges sont actifs avec en moyenne 4 insectes par piège. Les dissections de charançons de la tige du colza montrent que 80% des femelles ont déjà pondu. La maturation ovariennne est en cours pour les 20% restants.
Des déformations et des éclatements de tige sont observés dans 12 parcelles sur 33 qui ont fait l'objet d'une observation spécifique. Les taux d'attaque varient de 2% à 90% avec en moyenne 18% de pieds touchés. Deux parcelles en Meurthe-et-Moselle sont particulièrement impactées : Halloville (90% de pieds touchés) et Sexey-les Bois (70% de pieds touchés).
Il n'existe pas de seuil de nuisibilité en Lorraine. On considère qu'il y a un risque dès lors que sa présence est relevée sur la parcelle et après un délai de 8 à 10 jours (nécessaire à la maturation des femelles) du stade C2 à E (boutons séparés) inclus.
Le vol se termine ainsi que la ponte. Les colzas sortent de la période de sensibilité. Le risque a déjà dû être maitrisé si nécessaire.
BSV n°06 P.11
La présence de méligèthes est signalée dans la majorité des pièges en végétation et sur plantes. Les conditions climatiques en fin de semaine dernière ont été favorables à l'activité du ravageur. La pression augmente. On dénombre en moyenne 5.1 méligèthes par plante cette semaine, contre 1.2 la semaine dernière. Cette moyenne cache de grandes disparités. L'observation à la parcelle reste indispensable.
Ce ravageur est à observer sur les plantes : Compter le nombre de méligèthes sur 5 x 5 plantes consécutives, puis calculer le nombre moyen de méligèthe par plante et le pourcentage de plantes infestées. Le comptage ne doit pas prendre en compte les insectes présents sur les plantes pièges (variété à floraison précoce) car cela conduirait à surestimer le risque.
Le colza est sensible aux attaques de méligèthes de l'apparition des boutons floraux (D1) jusqu'à l'entrée en floraison. Dans le cas général, le risque devient faible dès l'apparition des premières fleurs sauf si la culture peine à rentrer en pleine floraison. Les seuils de nuisibilité sont modulés en fonction de l'état du colza et du niveau d'infestation (tableau ci-dessous).
État de la culture
Colza handicapé, peu vigoureux ; conditions peu favorables aux compensations Colza sain et vigoureux bien implanté, sol profond et en absence de stress printanier significatif
Stade boutons accolés
(D1-BBCH50)
1 méligèthe/plante ou 50% plantes infestées
En général pas d'intervention. Attendre stade E avant d'intervenir, si le seuil est dépassé.
Stade boutons séparés
(E-BBCH57)
2-3 méligèthes/plante ou 65 à 75% plantes infestées
6-9 méligèthes/plante
Seuils de nuisibilité en nombre de méligèthes par plantes ou en % de plantes infestées
Sur le réseau, la pression méligèthe augmente nettement cette semaine. Le seuil de nuisibilité est dépassé dans environ un quart des parcelles du réseau. Le risque est fort dans les parcelles handicapées par des dégâts antérieurs de ravageurs (grosse altise, charançon du bourgeon terminal, charançon de la tige du colza) et dans les parcelles peu avancées en stade (D2). Le risque est modéré dans les parcelles où la floraison pourrait s'engager dans les prochains jours.
Rappelons que l'analyse de risque à l'égard des méligèthes se réalise à l'échelle de la parcelle en prenant en compte, le stade, la vigueur du colza ainsi que le niveau d'infestation du ravageur.
BSV n°06 P.12
Retrouvez gratuitement le BSV toutes les semaines sur les sites Internet de la Chambre Régionale d'Agriculture Grand Est et de la DRAAF :
http://www.grandest.chambre-agriculture.fr/productions-agricoles/ecophyto/bulletins-de-sante-du-vegetal/
http://draaf.grand-est.agriculture.gouv.fr/Surveillance-des-organismes
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ÉDITÉ SOUS LA RESPONSABILITÉ DE LA CHAMBRE RÉGIONALE D'AGRICULTURE GRAND EST SUR LA
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Arvalis Institut du végétal, Avenir Agro, l'ALPA, Alter Agro, Terres Inovia, la Chambre d'Agriculture de Meurthe-et-Moselle, la Chambre d'Agriculture de la Meuse, la Chambre d'Agriculture de Moselle, la Chambre d'Agriculture des Vosges, la Coopérative Agricole Lorraine, EMC2, EstAgri, la FREDON Lorraine, GPB Dieuze-Morhange, Hexagrain, Lorca, Sodipa Agri, Soufflet Agriculture, le SRAL Grand Est (DRAAF), Vivescia.
Rédaction : Arvalis Institut du Végétal, Terres Inovia, et la FREDON Lorraine Relecture assurée par les Partenaires du Réseau, la Chambre Régionale d'Agriculture Grand Est ainsi que la DRAAF
(SRAL).
Crédits photos : Arvalis - Institut du Végétal, DRAAF (SRAL) FREDON Lorraine, Terres Inovia, Partenaires.
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BSV n°06 P.13