BSV n°17-19 le 02 octobre 2019 (Semaine 40)
Le réseau colza est composé de 80 parcelles dont 72 ont déjà fait l'objet d'au moins une observation depuis le début de la campagne. 52 parcelles ont servi à écrire ce bulletin.
Les stades observés cette semaine s'échelonnent de " levée-cotylédon " à B8 (8 feuilles). 70 % des parcelles ont atteint le stade B4 (hors de cause pour les risques altises).
Les captures de grosses altises ont diminué cette semaine. Les morsures s'observent mais il semble que les dégâts ne s'accumulent pas aussi rapidement que d'habitude. Les risques sont toutefois très variables selon les situations (état du colza et dynamique de pousse).
Le risque limace augmente mais les dégâts sont assez peu signalés.
Les pucerons verts s'observent sur quasiment une parcelle sur 2. Le risque est assez modéré compte tenu du niveau de la pression.
Pour les 52 parcelles observées, les stades sont très contrastés : de cotylédons à B8 (8 feuilles).
Dans de nombreuses parcelles semées après le 25 août notamment on observe un mélange de plantes au stade cotylédons (levées récentes consécutives aux dernières pluies) avec des plantes plus développées (de B3 à B6) issues des premières levées.
Environ 70 % des parcelles ont atteint ou dépassé le stade B4 (contre 86 % à la même date en 2018, 65 % en 2017 et 50 % en 2016).
% de parcelles au stade
Les captures de grosses altises sont signalées dans 33 parcelles sur 50 observées soit 66 % des situations (contre 81 % et 72 % les deux dernières semaines). Dans les pièges positifs, le nombre d'insectes piégés varie de 1 à 38 individus (moyenne = 9 individus contre 18 et 9 les deux dernières semaines). Les petites altises sont présentes dans 3 pièges sur 7 relevés. 1 à 6 individus capturés (moy = 3).
Les morsures d'altises concernent 30 parcelles sur 32 observées
(94 % des parcelles contre 88 et 75 % les deux semaines précédentes). Dans ces cas, les morsures sont repérées sur 5 à 100 % de plantes (moyenne = 56 % de plantes présentant des morsures contre 47 et 30 % les deux semaines d'avant).
En moyenne, 1 à 30 % de perte de surface foliaire sont constatés
(moyenne = 10 % contre 11 et 7 % les deux semaines précédentes).
De la levée jusqu'au stade 3 feuilles du colza.
8 pieds sur 10 avec des morsures et destruction du ¼ de la surface végétative.
Au-delà du pourcentage de plantes avec dégâts, il est important d'évaluer la surface végétative endommagée et l'état du colza (chétif = petites feuilles versus vigoureux = grandes feuilles).
Les captures sont moins fréquentes et moins abondantes que la semaine dernière, preuve qu'il n'y a pas eu de nouvelles migrations massives. La météo est de notre côté : vent, passages pluvieux, temps instable globalement. 30 parcelles sur 32 présentent des dégâts de morsures sur plantes. Contrairement à d'habitude à cette date, peu de parcelles ont montré une évolution forte de dégâts depuis 7-8 jours. 10 parcelles sur 32 (soit 31 % cette semaine contre 57 % la semaine dernière) présentent des dégâts de morsures ET une majorité de plantes à un stade sensible aux morsures d'altises (stade < B4). La pression est globalement plus modérée et plus longue à se mettre en place que les 4-5 dernières années. Cette semaine, seules 3 parcelles sur 10 à un stade sensible ont dépassé le seuil indicatif de risque (contre 13 sur 24 la semaine dernière).
Les parcelles dont la majorité des plantes n'ont pas atteint le stade 3 feuilles restent à surveiller de près. Cela concerne 16 % des parcelles dans notre réseau. Les dernières levées (cotylédons) sont les plus vulnérables. Pour l'instant, les cotylédons sont assez sains. Rappelons que l'activité du ravageur a lieu durant la nuit.
Attention, les vols et activités des altises peuvent être très variables selon les parcelles. Pour les parcelles dont il faut encore préserver les jeunes plantules, une observation sur plantes est recommandée (à la tombée de la nuit très régulièrement pour se rendre compte de la pression).
L'observation de l'évolution des dégâts reste essentielle avant toute décision, et ce jusqu'à 3 feuilles révolues du colza.
Le couple " altise d'hiver / pyréthrinoïdes " est exposé à un risque de résistance.
Les premiers cas de résistances d'altises d'hiver à certains produits ont été décelés en France en 2016. Pour une gestion durable du ravageur, la prise en compte à l'échelle de la parcelle de la période de risque et du seuil indicatif de risque est capitale avant toute décision.
Sur les 37 parcelles du réseau ayant fait l'objet d'une observation, 17 signalent la présence de pucerons (dans ces cas, 1 à 95 % de plantes porteuses, moy = 24 % contre 14 % la semaine dernière).
Observer minutieusement la face inférieure de l'ensemble des feuilles du colza.
Période de risque : le colza est exposé au risque de transmission de viroses jusqu'au stade B6 (6 feuilles).
Seuil indicatif de risque : 20% de pieds de colza porteurs de pucerons.
Analyse de risque : De nouveaux vols ont eu lieu en plusieurs endroits de Normandie.
Selon les situations, le risque est nul à modéré en ce moment, compte tenu des conditions climatiques. Le couple " pucerons verts / pyréthrinoïdes " et le couple " pucerons verts / pyrimicarbe " sont exposés à un risque de résistance. NB : Certaines variétés limitent les risques de virus TuYv, un des virus transmissibles par les pucerons. 5 parcelles sur 17 observées cette semaine ont signalé de légères défoliations (2 à 15 % de pertes de surface foliaire). Les dégâts restent assez faibles. Le risque est toutefois en augmentation. L'ACTA a mis au point un modèle " Limaces " en partenariat avec ARVALIS et Terres Inovia. Basé sur les données météo de l'année et sur la modélisation de la biologie des limaces, cet outil prévoit le risque limace à un instant donné et permet de situer les années les unes par rapport aux autres. Le tableau ci-dessous indique les résultats du modèle ACTA. Alençon (61) Saint Hilaire du Harcouët (50) Caen-Carpiquet(14) Vire (14) Rouen-Boos (76) Biville (76) Evreux (27) De la levée jusqu'au stade 3-4 feuilles du colza. Aucun seuil n'existe pour le raisonnement limaces. Les conditions actuelles et les prévisions météo redeviennent favorables à l'activité des limaces dans la majorité des secteurs. Les dégâts sont toutefois encore limités à ce jour. Le modèle ACTA affiche des indices de risques faibles. Surveillez les parcelles aux stades sensibles et à risque agronomique (sol creux, pierreux et/ou motteux, rotation où le colza revient très fréquemment ). Observations : Les macules de phoma sont rares à ce jour. 3 parcelles sur 45 observées signalent leur présence depuis 2 semaines. Période de risque : de la levée à 4 feuilles voire au-delà en cas de croissance lente. Analyse de risque : risque faible. Dans les situations a priori à risque (historique phoma dans le secteur, absence de gestion des résidus dans les parcelles de colza N-1 avoisinantes, peuplement excessif avec réserve d'azote importante), les risques sont aggravés si : variétés sensibles (ex RAMSES, ROCCA, ACROPOLE, ALLTRAC) variétés PS + colza chétif peu poussant + Stade du colza < 4-6 feuilles lors de l'émission des ascospores. A noter que depuis plusieurs années, l'inoculum primaire de la maladie à l'automne est limité par des conditions agroclimatiques défavorables en fin d'été / début d'automne. Le sec estival vécu cette année est un facteur défavorable au phoma. Dans le réseau BSV, 6 parcelles sur 27 observées sont en présence de dégâts de mouche du chou observés sur quelques plantes dans le Calvados (HAMARS) et dans l'Orne (AUNAY-LES-BOIS, GAPREE, MORTREE, REVEILLON, SAINT-AUBIN-DES-GROIX). Il n'existe pas de moyen de lutte. Prochain BSV le 09 octobre 2019
34 % des parcelles suivies depuis 3 semaines ont signalé au moins une fois la présence de pucerons verts (contre 53
% il y a un an à la même date). La pression est plus faible et plus tardive que les années dernières.
85 % des colzas sont à un stade sensible pour les transmissions éventuelles de viroses.
5 parcelles sur 30 à un stade sensible (
Limaces : risque en augmentation depuis le retour des pluies
Observations
Modèle
Période et seuil de risque
Analyse du risque
Phoma : risque faible à ce jour
Mouche du chou signalée en Basse-Normandie