Les organismes ont observé 40 parcelles cette semaine pour ce premier BSV colza de 2019.
Le stade C2 début de montaison concerne un tiers des parcelles du réseau. La majorité des colzas a repris le cours de sa croissance et développement.
Les dégâts consécutifs aux attaques de larves d'altises sont dans l'ensemble assez proches en fréquence et intensité - de ceux observés en 2018, à la même date (c'est-à-dire avant la vague de froid tardive de fin fév. 2018).
La météo très clémente pour la saison est poussante pour la culture, c'est un avantage pour atténuer les problèmes larvaires. L'hiver n'a pas été très pluvieux (entre 75 et 100 % de la normale des précipitations), ce qui augmentera les chances de faire face aux stress printaniers.
Le point marquant de la semaine concerne l'arrivée quasi généralisée des charançons de la tige du colza dans les parcelles munies de pièges jaunes : 77 % des cuvettes ont révélé sa présence dans les 5 derniers jours. La menace est bien là.
Le temps ensoleillé et doux de ces 7 derniers jours " réveille " la végétation. La reprise est amorcée.
17 % des parcelles n'ont pas encore redémarré.
50 % des parcelles sont au stade C1
C1 reprise de végétation Reverdissement des cœurs, apparition de jeunes feuilles
28 pièges jaunes sur 36 relevés ce début de semaine ont capturé des charançons de la tige du colza(1 à 65 individus, moy
= 9). Dans 14 pièges, le charançon de la tige du chou a également été capturé (1 à 80 individus piégés, moyenne = 18).
Charançon de la tige du colza% parcelles avec captures (réseau Normandie)100%20162017 | 2011 à 2015 |
80%2018201960%40%20%0% |
Le modèle Expert a simulé un engagement du vol depuis le 13 ou 14 février dans la région, ce qui corrobore avec les observations terrain. De nouvelles arrivées importantes sont possibles d'après le modèle. A ce jour, le gros du vol aurait déjà eu lieu, d'après les simulations.
Attention, les températures douces accélèrent a priori la capacité de pontes des femelles. Les piqûres de pontes sont prévues dans les jours qui viennent.
La période de risque conjugue la présence de femelles aptes à pondre, généralement dans les 8 jours après enregistrement des premières captures et la présence de colza aux tiges principales tendres. La période de risque principal commence au stade C2 et se prolonge jusqu'au stade E.
Les colzas dont les tiges ont commencé à décoller sont exposés au risque de piqûres. Les colzas au stade C1 à ce jour vont vite progresser et rentrer dans la période sensible.
La seule présence de l'insecte est considérée comme un risque. Ce sont les pontes des femelles qui sont par la suite préjudiciables à la culture. Les dépôts d'œufs provoquent une désorganisation des tissus qui composent la tige (jusqu'à son éclatement dans le sens de la longueur). La nuisibilité est conditionnée par l'état du colza et la dynamique de croissance des tiges.
Le risque est relativement fort cette semaine. Probablement, de nouvelles arrivées de charançons de la tige sont à attendre d'ici la fin de semaine, compte tenu des conditions météo : soleil, absence de vent, températures douces.
Le vol est déjà quasi généralisé sur une bonne partie du territoire (à l'exception du Pays de Caux et le Sud Manche dans notre réseau). C'est rare en cette période de l'année.
Attention, il n'y a pas beaucoup de cuvettes dans l'Orne et le Centre-Est de l'Eure pour appréhender les risques.
Le charançon de la tige du chou (non nuisible) accompagne ou précède souvent légèrement l'arrivée du charançon de la tige du colza (nuisible) dans les pièges.
Le réseau de pièges jaunes est l'outil le plus efficace pour appréhender le risque encours vis-à-vis de ce ravageur.
Il faut bien savoir distinguer les 2 espèces qui se font fréquemment piéger ensemble dans la même cuvette jaune.
Le charançon de la tige du chou se différencie du charançon de la tige du colza notamment par la couleur orangée des extrémités de ses pattes. Cette différence n'est le plus souvent bien visible que sur insectes secs. Une fois sec, le charançon de la tige du chou a une couleur générale plus claire et une tache blanchâtre visible sur le dos. Il est plus petit que l'autre (2 à 3,5 mm). Le charançon de la tige du colza a une apparence plus trapue, globuleuse et ovale. Sa couleur est gris cendré. C'est le plus gros des charançons (3 à 4 mm).
Après capture, il est conseillé de filtrer et isoler les charançons, les laisser sécher une dizaine de minutes sur sopalin ou mouchoir. L'identification directement en cuvette est très difficile (aspect noirâtre pour les 2 espèces, y compris les pattes).
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1
4
4
3
1. 2. 3. 4.
charançon de la tige du chou (mouillé, à peine sortie du piège) charançon de la tige du chou (sec, après 10 minutes sur sopalin) charançon de la tige du colza (mouillé, à peine sortie du piège) charançon de la tige du colza (sec, après 10 minutes sur sopalin)
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2
2
Depuis le début du suivi, sur 73 parcelles ayant fait l'objet de diagnostic au champ de la présence de larves d'altises, 61 parcelles signalent la présence du ravageur (soit 84 % des cas contre 82 % il y a un an à la même époque).
En moyenne, dans les parcelles avec présence de larves d'altises, 61 % des plantes sont porteuses d'au moins une larve
(contre 69 % il y a un an)
En sortie hiver, 47 % des parcelles ont dépassé le seuil de 70 % de plantes porteuses (contre 55% des parcelles en 2018).
Depuis début février, 15 tests Berlese réalisés à partir des parcelles du réseau BSV ont mis en évidence de 1 à 14 larves par pied (moyenne = 4,3 larves par pied, contre 3,5 larves en 2018 à la même époque). En entrée hiver, la moyenne était de 2,5 larves par plante.
La prise en compte du risque contre les larves d'altises se fait en novembre/décembre. A ce jour, il est trop tard pour intervenir. Un colza fragilisé est à surveiller de près car il sera d'autant plus sensible aux éventuelles attaques d'insectes ou accidents ultérieurs.
Les premières observations visuelles (BSV + enquêtes Terres Inovia en complément) de l'état sanitaire des pétioles indiquent que la fréquence et gravité des dégâts larvaires en sortie hiver est proche de la campagne dernière, à la même date. Sur près de 70 parcelles diagnostiques, nous constatons :
30 % de parcelles saines présentant peu de galeries et/ou présence de larves dans les pétioles 37 % de parcelles avec des dégâts assez faibles sans gravité 28 % de parcelles avec des dégâts assez élevés 5 % de parcelles aux dégâts élevés
Les régions les plus touchées sont le Pays de Caux, le Pays de Bray, les Plaines de Caen, Falaise, Argentan, voire Pays d'Ouche. Dans les zones plus continentales de l'Eure et de l'Orne, les dégâts sont modérés.
Le contexte climatique actuel est favorable (absence d'excès d'eau, temps poussant), ce qui devrait limiter l'incidence ultérieure des infestations larvaires sur le colza.