A retenir
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BSV n°19-19. 9 mai 2019
Stades : Les parcelles de blé du réseau sont majoritairement entre les stades Dernière feuille pointante et Etalée. Pour les orges, l'épiaison est en cours pour la majorité des parcelles suivies.
Ravageurs :
Des dégâts de léma (criocère) sont observés sur 12 parcelles du réseau.
Maladies :
Des symptômes d'oïdium sont observés sur 4 parcelles du réseau. Le seuil de nuisibilité est atteint sur certaines de ces parcelles.
La rouille jaune est présente dans 3 parcelles de blé du réseau. Pour ces parcelles, le seuil de nuisibilité est atteint.
La pression septoriose reste forte, avec 23 des 39 parcelles observées touchées, dans tous les départements. En fonction des situations, le seuil de nuisibilité peut être atteint.
La rouille naine est également présente dans 2 parcelles d'orge de l'Eure. Le seuil de nuisibilité est parfois atteint.
Sur orge, la pression rhynchosporiose est forte, avec des symptômes signalés dans 12 des 16 parcelles observées. Pour ces parcelles, le seuil de nuisibilité est atteint.
Des symptômes d'helminthosporiose sont également détectés sur 5 parcelles d'orge et une parcelle de blé, avec quelques attaques importantes. Le seuil de nuisibilité est atteint dans certains cas.
Observations réalisées en début de semaine sur :
51 parcelles de blé tendre d'hiver
20 parcelles d'orge d'hiver
Répartition des parcelles observées : en vert les parcelles de blé tendre d'hiver, en orange les parcelles d'orge d'hiver.
Dans le BSV 18-18 du 2 Mai dernier, il est indiqué par erreur dans la rubrique " à retenir " que 47% des parcelles de blé ont atteint le stade Dernière Feuille Etalée. Il aurait fallu indiquer que 47% des parcelles de blé avaient atteint le stade Dernière Feuille Pointante. Nous vous présentons nos excuses pour cette erreur.
Les parcelles observées cette semaine sont majoritairement à des stades entre Dernière feuille pointante et Etalée. En fonction des variétés, quelques parcelles sont encore au stade 2 Nœuds, et certaines déjà au stade Gonflement.
Les parcelles d'orge suivies dans le réseau avancent, et pour la majorité d'entre elles, l'épiaison est en cours. 10% des parcelles ont entamé la floraison, 20 % sont encore au stade dernière feuille dégagée et gonflement.
La notation des stades durant la montaison et le début de l'épiaison est importante pour les notations maladies. Au début de la montaison, l'observation des stades se fait par la dissection de la tige la plus développée pour repérer la hauteur de l'épi. Ensuite, les stades s'observent par le nombre de feuilles. L'observation des maladies se fait sur la 3ème feuille à partir du haut.
Blé au stade Gonflement en vallée de Seine le 27 avril 2019. Source : Arvalis Institut du Végétal
Sur les 44 parcelles observées, 1 parcelle d'orge et 3 parcelles de blé présentent des symptômes d'oïdium sur feuilles, avec entre 10 et 70% des 3èmes feuilles touchées. Elles sont situées dans le Calvados, l'Orne et la Seine-Maritime. Pour certaines, le seuil de nuisibilité est atteint. La parcelle la plus touchée est une parcelle de CHEVIGNON dans le Calvados.
Seuil de nuisibilité :
Si l'oïdium est présent uniquement à la base des tiges : le risque de nuisibilité est faible.
Si l'oïdium est présent sur les feuilles, c'est la fréquence de feuilles atteintes à partir du stade épi 1 cm qui est le critère déterminant :
Quelle que soit la sensibilité de la variété, si présence de 1 à 2 feutrages blancs sur moins de 1% de la surface, le risque de nuisibilité est faible. Surveiller l'évolution de l'oïdium.
× Sur variétés sensibles, si plus de 20 % des 3èmes, 2èmes ou 1ères feuilles déployées du moment (4 feuilles sur 20) ont des feutrages blancs sur 5 % de la surface, le seuil de nuisibilité est atteint.
× Sur variétés tolérantes, si plus de 50 % des 3èmes, 2èmes ou 1ères feuilles déployées ont des feutrages blancs sur plus de 5 % de la surface, le seuil de nuisibilité est atteint.
Symptômes d'oïdium sur feuille de jeune pied de blé tendre
Source : Arvalis-Institut du végétal
| Analyse du risque : |
| Le développement de la maladie est favorisé par une longue alternance de périodes avec et sans pluie Les fortes pluies annoncées pour ce week-end pourraient lessiver les spores, et permettre d’assainir la situation dans les parcelles touchées |
Duvet blanc d'oïdium sur feuille de blé tendre
Source : Arvalis-Institut du végétal
Situations à risque Les apports azotés élevés augmentent la sévérité de la maladie. Le fractionnement peut en limiter les conséquences. Les densités de semis élevées favorisent le pathogène et les repousses peuvent constituer des réservoirs d'inoculum primaire de la maladie pendant l'été.
Sensibilité des variétés de blé à l'oidium :
Sensibilité des variétés d'orge à l'oidium :
Des variétés tolérantes existent et constituent le moyen de lutte le plus efficace. Il est également conseillé d'éviter de semer à des densités élevées et de détruire les repousses pendant l'été.
3 parcelles de blé, sur les 32 observées, présentent des foyers de rouille jaune, avec jusqu'à 60% des feuilles touchées. Elles sont situées dans les départements de la Manche, de l'Orne et de la Seine-Maritime. Pour ces parcelles, le seuil de nuisibilité est atteint.
Seuil de nuisibilité :
Des seuils de nuisibilité adaptés à la tolérance variétale :
- Pour les variétés sensibles et moyennement sensibles (note 6) : A partir du stade Epi 1 cm, le seuil de nuisibilité est atteint en présence de foyers actifs de rouille jaune
(pustules pulvérulentes) A partir de 1 nœud, le seuil de nuisibilité est atteint dès les premières pustules.
- Pour les variétés résistantes (note > 6) : Le seuil de nuisibilité n'est pas atteint avant le stade 2 nœuds. Après le stade 2 nœuds, le seuil de nuisibilité est atteint dès les premières pustules.
Foyer de rouille jaune observé le 18/04/2019 sur une parcelle de blé ALLEZ Y à Londinières (76)
(source : François D'HUBERT, Chambre d'Agriculture 76)
| nalyse du risque : |
| ASi le beau temps arrive effectivement après les pluies de ce week-end, les rayons du soleil pourraient assainir la situation dans les parcelles touchées Là où les nuages vont se maintenir, les parcelles devront être surveillées |
Si le beau temps arrive effectivement après les pluies de ce week-end, les rayons du soleil pourraient assainir la
Méthodes de lutte alternatives en préventif: situation dans les parcelles touchées. Là où les nuages Les semis tardifs sont moins touchés par la maladie car vont se maintenir, les parcelles devront être surveillées. ils limitent le nombre de cycles accomplis par le pathogène au cours de l'hiver. Le choix variétal reste la Situations à risque valeur la plus sûre pour lutter efficacement contre la Les semis précoces exposent les cultures à un nombre maladie. De nombreux gènes de résistance sont de cycles accomplis par le pathogène plus important. disponibles. Les mélanges variétaux ont démontré une Les densités de semis élevées seraient plus favorables à certaine efficacité sur des pathogènes comme les la maladie. Un printemps frais et pluvieux favorise rouilles. également le développement de la maladie.
Sur les 39 parcelles observées, 23 présentent des symptômes sur la 3e feuille, avec jusqu'à 100% des feuilles touchées. Nombre d'entre elles présentent également des symptômes sur la 2e feuille, avec jusqu'à 100% des feuilles touchées. Dans l'Eure, 1 parcelle présente une forte attaque, avec des symptômes sur la dernière feuille à hauteur de 30% des feuilles touchées. La maladie est présente dans tous les départements normands. En fonction de la pression et de la sensibilité variétale, le seuil de nuisibilité peut être atteint.
Pour les variétés sensibles : si plus de 20% des feuilles observées présentent des symptômes, Pour les variétés peu sensibles, le seuil est de 50% des feuilles atteintes.
| Analyse du risque : |
| Le champignon responsable de la septoriose se propage du bas vers le haut de la plante via les éclaboussures de pluies Les fortes pluies annoncées pourraient favoriser le développement de la maladie |
Situations à risque Les blés sur blés, combinés à une absence de labour, favorisent la maladie. D'une manière générale, la présence de résidus pourrait participer à l'initiation de l'épidémie. Du côté des densités, plus elles sont élevées, plus la pression maladie est forte. S'agissant de la date de semis, on constate généralement moins de septoriose sur les semis tardifs.
Sensibilité des variétés de blé à la septoriose :
Taches de septoriose sur feuille de céréales
Source : Arvalis-Institut du végétal
Des solutions de tolérance variétales existent, y compris parmi les variétés les plus cultivées. L'intérêt des mélanges variétaux continue à être évalué.
Septoriose de l'orge : la septoriose de l'orge n'est pas une maladie courante et préjudiciable des cultures d'orges en France. Cependant suite à une détection de Parastagonospora avenae f.sp.triticea signalée en janvier 2016 par les autorités chinoises, espèce de quarantaine en Chine, des actions sont entreprises pour mieux caractériser les espèces en présence et augmenter les mesures de prévention. Ainsi, la surveillance des symptômes de septoriose de l'orge a été renforcée dans les réseaux d'épidémiosurveillance et les expérimentations.
Merci d'en tenir compte dans les observations et de faire remonter l'information, si nécessaire, au responsable filière céréales à paille régional.
Taches de septoriose sur feuille d'orge
Source : Arvalis-Institut du végétal
6 des 36 parcelles observées présentent des symptômes sur la 3e feuille, avec entre 10 et 70% de feuilles touchées, dont 5 parcelles d'orge, et 1 de blé. Dans le Calvados, 1 parcelle d'orge présente également des symptômes sur la 2ème feuille à hauteur de 20% des feuilles touchées. Pour les variétés sensibles concernées, le seuil de nuisibilité peut être atteint. Les départements concernés sont le Calvados, la Manche, l'Orne et la Seine-Maritime.
Seuil de nuisibilité : A partir du stade 1 Nœud, le critère déterminant est la fréquence de feuilles atteintes : Exemple de symptômes sur feuille d'orge
- Pour les variétés sensibles :
Source : Arvalis-Institut du végétal Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque 10% des 3èmes, 2èmes et 1ères feuilles déployées du moment sont touchées.
- Pour les variétés moyennement et peu
Méthodes de lutte alternatives en préventif: sensibles : Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque 25% des 3èmes, Le choix variétal est le levier agronomique le plus 2èmes et 1ères feuilles déployées du moment sont efficace. Une rotation culturale de plus de 2 ans sans plante hôte permet également de limiter le touchées. développement de la maladie. Décaler la date de semis évite par ailleurs que les périodes à risque climatique favorable au champignon coïncident avec celles pendant lesquelles la plante est sensible
| Analyse du risque : |
| Des températures comprises entre 12 et 16°C et une hygrométrie élevée permettent la contamination de la plante par cette maladie Le champignon progresse du bas vers le haut et est disséminé par le vent Les pluies annoncées ce week-end sont favorables au développement de la maladie |
Sensibilité des variétés d'orge à l'helminthosporiose :
Situations à risque Une succession culturale de moins de 2 ans avec des plantes hôtes du champignon et des variétés sensibles favorise l'apparition de la maladie. Les semis précoces exposent plus tôt également les plantes au champignon.
12 des 16 parcelles d'orge suivies présentent des symptômes sur la 3e feuille, avec de 10 à 80% des feuilles touchées (départements du Calvados, de l'Eure, de l'Orne et de la Seine-Maritime). Sur plusieurs d'entre elles, les symptômes concernent aussi les 2ème et 1ère feuilles (départements du Calvados, de l'Eure et de la Seine-Maritime). Pour ces parcelles, le seuil de nuisibilité est atteint.
Seuil de nuisibilité : A partir du stade Epi 1 cm, le critère déterminant est la fréquence de feuilles atteintes :
- Pour les variétés sensibles : Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque 10% des 3èmes, 2èmes et 1ères feuilles déployées du moment sont touchées et que le cumul journalier de pluies au cours des 5 jours après le stade 1 Nœud est supérieur à 1 mm.
- Pour les variétés moyennement et peu sensibles : Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque 10% des 3èmes, 2èmes et 1ères feuilles déployées du moment sont touchées et que le cumul journalier de pluies au cours des 7 jours après le stade 1 Nœud est supérieur à 1 mm.
Tache blanche à bordure foncée, absence de pycnides
Source : Arvalis-Institut du végétal
Situations à risque Une succession culturale de moins de 2 ans avec des plantes hôtes du champignon et des variétés sensibles favorise l'apparition de la maladie. Les semis précoces exposent plus tôt également les plantes au champignon.
| Analyse du risque : |
| Les conditions humides et les températures plus fraiches annoncées pour la semaine à venir pourraient favoriser la progression de la maladie vers les étages supérieurs La surveillance des parcelles est de mise |
Le choix variétal est le levier agronomique le plus efficace. Une rotation culturale de plus de 2 ans sans plante hôte permet également de limiter le développement de la maladie. Décaler la date de semis évite par ailleurs que les périodes à risque climatique favorable au champignon coïncident avec celles pendant lesquelles la plante est sensible.
2 des 14 parcelles suivies présentent des symptômes sur la 3e feuille et 2ème feuille, avec entre 20 et 90% des feuilles touchées. Celles-ci sont situées dans l'Eure. Pour l'une d'entre elles, le seuil de nuisibilité est atteint.
Seuil de nuisibilité : A partir du stade 1 Nœud, le critère déterminant est la fréquence de feuilles atteintes :
- Pour les variétés sensibles : Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque 10% des 3èmes, 2èmes et 1ères feuilles déployées du moment sont touchées.
- Pour les variétés moyennement et peu sensibles : Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque 50% des 3èmes, 2èmes et 1ères feuilles déployées du moment sont touchées.
| Analyse du risque : |
| Des températures moyennes et une bonne hygrométrie permettent l’implantation et le développement de cette maladie Le temps couvert annoncé pour les prochains jours est favorable à la propagation de la maladie |
Situations à risque L'implantation d'une variété sensible favorise le développement de la maladie.
Exemple de symptômes sur feuille d'orge
Source : Arvalis-Institut du végétal
Le choix variétal est le levier agronomique le plus efficace.
Criocère sur feuille (à gauche) et dégâts de léma (à droite)
Source : Fr. D'HUBERT, Chambre d'Agriculture 76
12 des 31 parcelles observées présentent des dégâts de léma (larve du criocère) sur feuille, avec jusqu'à 20% des feuilles touchées. La Seine-Maritime et le Calvados sont particulièrement concernés.
Aucune perte de rendement n'a été mise en évidence sur blé tendre pour des dégâts n'excédant pas 20% de la surface de la dernière feuille.
Seuil d'intervention : 2.5 larves / tige à épiaison
Maladies :
5 des 30 parcelles de blé observées présentent des symptômes de piétin verse, avec jusqu'à 100% des pieds touchés. Le Calvados est le département le plus touché.
1 seule parcelle de blé du réseau sur les 26 observées, située dans l'Orne, fait état de dégâts de rhizoctone, avec jusqu'à 10% des pieds touchés.
Pour vous aider lors de vos observations, retrouver les fiches diagnostic accidents d'Arvalis Institut du végétal