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13 août 2019

En bref

Conditions climatiques : Cette semaine, les prévisions météorologiques annoncent des températures aux alentours de 20-25°C en région et quelques précipitations dans certains secteurs

Bio agresseurs :
Anthracnose : rares dégâts sur fruits, conditions favorables en plein champ.
Botrytis : rares dégâts sur fruits, conditions favorables en plein champ.
Oïdium : nombre de parcelles concernées en augmentation, conditions favorables.
Acariens : populations variables, conditions favorables sous abris.
Aleurodes : populations faibles, en augmentation sous abris.
Drosophila suzukii : dégâts sur fruits observés, conditions favorables.
Pucerons : populations variables, conditions favorables.
Punaises : dégâts observés sur fruits, conditions favorables.
Thrips : populations variables, dégâts observés, conditions favorables sous abris.

FRAISE

Les stades de développement sont les suivants :

Fraises hors-sol et pleine terre sous abri: récolte.
Fraises pleine terre non couvertes : récolte.

MALADIES

Anthracnose

Situation sur le terrain

Peu de dégâts sont relevés dans les parcelles en plein champ. Ils se manifestent sous la forme de lésions circulaires brunes ou noires sur les fruits (verts, blancs ou rouges).

Evaluation du risque et mesures prophylactiques Cette maladie, véhiculée par les éclaboussures liées à la pluie, est favorisée par un temps doux et humide de la floraison jusqu'à la récolte. Le risque est donc présent en plein champ d'après les prévisions météorologiques. L'élimination des fruits atteints limitera la prolifération de cette maladie.

Anthracnose sur fruit (photo : Cécile Benoist)

Botrytis

Situation sur le terrain Quelques fruits sont atteints de botrytis, essentiellement en plein champ.

Evaluation du risque et mesures prophylactiques En cas de précipitations, le risque de développement du botrytis est présent. Dans tous les cas, l'élimination des fruits atteints limitera la prolifération de cette maladie.

Botrytis sur fruit (photo : Cécile BENOIST)

Oïdium

Situation sur le terrain Des symptômes d'oïdium ont été observés (sur feuilles, fruits, stolons, fleurs) dans environ 40% des parcelles. Il s'agit uniquement de fraisiers en hors-sol sous abri.

Evaluation du risque et mesures prophylactiques Maintenir une vigilance pour détecter les premières taches et aérer les structures sans pour autant créer de courants d'air. Les conditions optimales de développement du champignon se situent aux alentours de 19°C avec une hygrométrie supérieure à 70%.

Oïdium sur fruit (photo : Cécile Benoist)

RAVAGEURS

Acariens

Situation sur le terrain La présence d'acariens tétranyques tisserands est signalée dans environ 70% des parcelles visitées (tous systèmes de culture confondus). Les niveaux de populations sont variables d'un site à l'autre. Dans environ 15% des parcelles touchées, le seuil de nuisibilité est atteint et des toiles sont observables autour des feuilles et des hampes florales. Des auxiliaires tels que des larves de cécidomyies et des acariens prédateurs sont aussi présents dans de plusieurs parcelles.

Seuils indicatifs de risque
Pour les parcelles présentant un seuil inférieur à 5 formes mobiles par feuille, le risque est faible. Néanmoins, une surveillance régulière est conseillée, afin de suivre l'évolution des populations, d'autant plus en conditions climatiques sèches et ensoleillées persistantes.
Pour les parcelles dépassant ce seuil, le risque est sérieux et une gestion de ce bioagresseur doit être mise en place.

Toile d'acariens tétranyques sur feuilles (photo : Cécile BENOIST)

Evaluation du risque et mesures prophylactiques Sous abri, les conditions chaudes et sèches sont favorables au développement de ces ravageurs. En plein champ, les précipitations annoncées peuvent limiter leur développement. La gestion de la fraiseraie vis-à-vis de ce bioagresseur passe par la mise en place de mesures prophylactiques. Pour limiter la constitution de réservoirs, le maintien d'un environnement propre et exempt d'adventices, ainsi que l'élimination des débris végétaux dans les allées sont essentiels.

Aleurodes

Situation sur le terrain Les populations d'aleurodes sont toujours faibles dans les fraiseraies pour l'instant, même si elles ont tendance à augmenter un peu.

Evaluation du risque et mesures prophylactiques Les conditions climatiques sont favorables au développement de ce ravageur sous abris. Généralement, les populations ne posent pas de problème en pleine terre. En revanche, en hors-sol, elles sont à surveiller de près, car les aleurodes ont tendance à rester dans les structures, ce qui entraine une augmentation des populations d'année en année.


Drosophila suzukii

Situation sur le terrain Des dégâts sont observés dans les parcelles depuis un mois. Au niveau du réseau, des drosophiles adultes sont relevés dans environ 60 % des pièges.

Evaluation du risque et mesures prophylactiques Des conditions climatiques modérées (optimum aux alentours de 25°C) et humides sont favorables au développement de ce ravageur. Il est nécessaire de porter une grande attention à tout ce qui favorise l'humidité dans les serres : en évitant les points d'eau stagnante, en maîtrisant l'irrigation, en aérant les cultures, et en taillant le feuillage. Par ailleurs, il est impératif d'éliminer l'ensemble des fruits non récoltés et de les évacuer en dehors du site de production, dans un bidon fermé hermétiquement. Une récolte tous les deux jours est le meilleur moyen de limiter les dégâts.

Dégât de drosophile : fraise qui coule (photo : Cécile Benoist)

Pucerons

Situation sur le terrain Les pucerons sont observés dans environ 50 % des parcelles visitées (tous systèmes de culture confondus). Les niveaux de populations sont variables d'une parcelle à l'autre. Dans certaines serres, les infestations sont importantes et du miellat (déjection collante des pucerons) accompagné de fumagine (champignon noir qui s'implante sur le miellat) se développe sur les fraisiers.
Des auxiliaires sont aussi observés : momies de pucerons (pucerons parasités), syrphes, chrysopes, cécidomyies.

Seuils indicatifs de risque
Pour les parcelles présentant un seuil inférieur à 5 individus pour 10 feuilles, le risque est faible. Une surveillance régulière est alors conseillée, afin de suivre l'évolution des populations.
Pour les parcelles dépassant ce seuil, le risque est sérieux et une gestion de ce bioagresseur doit être mise en place.

Evaluation du risque et mesures prophylactiques La pression est forte, les conditions climatiques sont favorables au développement de ce ravageur. Dès l'apparition de quelques individus, des auxiliaires comme des hyménoptères parasitoïdes ou des larves de chrysopes peuvent être introduits sous abri.

Chrysope adulte (photo : Cécile BENOIST)

Punaises

Situation sur le terrain Des punaises (adultes et larves) et des dégâts sur fruits sont observés dans environ 20% des sites visités (tous systèmes confondus). Les populations sont en augmentation dans les parcelles concernées.

Evaluation du risque et mesures prophylactiques Les conditions climatiques sont favorables au développement de ces ravageurs.
Soyez vigilant quant à l'évolution des populations, et repérez:
-l'émergence des mues ou des jeunes larves (petites, vertes à jaunes-orangées qui se déplacent très vite) sur les fleurs et la face inférieure des feuilles.
-les premiers dégâts (déformation des fraises en "face de chat").

Dégât de punaise sur fruit (photo : Cécile Benoist)

Thrips

Situation sur le terrain Globalement, le nombre de parcelles concernées par ce ravageur est en augmentation, mais le degré d'attaque reste très hétérogène d'un site à l'autre. Certaines parcelles ont moins de 5% de fleurs sur lesquelles des thrips sont observés alors que dans d'autres, près de 90% des fleurs sont touchées et on observe jusqu'à plus d'une dizaine de thrips par fleur. Dans ces parcelles, jusqu'à 50% des fruits présentent des dégâts. Des parcelles sous abris et des parcelles en plein champ sont concernées par ce ravageur.

Seuils indicatifs de risque : Le seuil de nuisibilité pour ce ravageur est de 2 thrips par fleur.

Evaluation du risque et mesures prophylactiques Sous abri, la pression est forte, les conditions climatiques chaudes et sèches sont favorables au développement de ce ravageur. En plein champ, les précipitations annoncées devraient limiter son développement. Il est important de suivre l'évolution des populations en réalisant des observations régulières sur les fleurs et sur les fruits, particulièrement sous les sépales, et en installant des panneaux englués dans les serres.

Dégâts de thrips sur fruits (photo : Cécile Benoist)

Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture et le ministère chargé de l'écologie, avec l'appui financier de l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB), par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.
Ce BSV est produit à partir d'observations ponctuelles. Il donne une tendance de la situation dans la région Hauts-de-France : celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle.
Directeur de la publication : Olivier DAUGER - Président de la Chambre Régionale d'Agriculture Hauts-de-France.
Animateurs filières et rédacteurs : Cécile Benoist Chambre d'Agriculture du Nord Pas de Calais
Coordination et renseignements : Aurélie ALBAUT - Chambre d'Agriculture de la Somme, Samuel Bueche - Chambre d'Agriculture du Nord - Pas de Calais
Mise en page et diffusion : Chambre régionale d'Agriculture Hauts-de-France Publication gratuite, disponible sur les sites Internet de la DRAAF Hauts-de-France et des Chambres d'Agriculture Hauts-de-France

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