Bulletin de Santé du Végétal

Edition Auvergne-Rhône-Alpes
territoire rhônalpin

n°24

Date de publication 19 septembre 2019

Grandes cultures

À retenir cette semaine

Colza

Les parcelles de colza poursuivent leur développement dans un contexte relativement stressant d'un point de vue hydrique. Les stades varient de cotylédons à 4 feuilles avec des régularités de levée variables selon les situations. De plus en plus de signalements de morsures de grosses altises à surveiller.

Crédit photo : Réseau des Chambres d'Agriculture


Colza

Réseau 2019-2020

Le réseau est à ce jour composé de 12 parcelles qui ont toutes fait l'objet d'une observation cette semaine :
- 6 parcelles en Isère
- 4 parcelles dans l'Ain
- 2 parcelles dans le Rhône

Stade des colzas

Parmi les 12 parcelles observées, on compte :
- 2 parcelles au stade cotylédon (stade A ou BBCH 10) ;
- 1 parcelle à 1 feuille vraie (stade B1 ou BBCH 11) ;
- 3 parcelles à 2 feuilles vraies (stade B2 ou BBCH 12) ;
- 5 parcelles à 3 feuilles vraies (stade B3 ou BBCH 13) ;
- 1 parcelle à 4 feuilles vraies (stade B4 ou BBCH 14).

Ravageurs

Altises d'hiver ou grosses altises ADULTES : piégeage et feuilles

Reconnaissance Il s'agit d'un gros coléoptère de 3 à 5 mm de long au corps noir et brillant avec des reflets bleus métalliques sur le dos. Les extrémités des pattes, des antennes et de la tête sont roux dorés. Elle est reconnaissable aussi par des
" grosses cuisses " qui lui permettent de sauter pour se déplacer dans la parcelle.

Grosse altise adulte (Crédit : L. Jung, Terres Inovia)

Piégeage : 6 pièges enterrés sur 10 ont permis de capturer en moyenne 12 individus. Les captures vont de 1 à 10 individus selon les parcelles.

Observation de dégâts sur plantes 9 parcelles sur 12 présentent des plantes avec des morsures d'altises. Le taux de plante touché sur ces parcelles est en moyenne de 14% (de 1% à 60%). Sur toutes les parcelles concernées, la surface foliaire détruite représente 8% de la surface foliaire totale (20% maximum sur la parcelle la plus touchée).

Seuil indicatif de risque : 8 pieds sur 10 avec des morsures sur 25% de la surface foliaire. En cas de levée tardive (après le 1er octobre) et/ou de faible vitesse de développement des colzas, le seuil de nuisibilité est abaissé à 3 plantes sur 10 avec morsures.


Analyse du risque

Les grosses altises semblent un peu plus présentes, avec des captures un peu supérieures à la semaine passée. Concernant les attaques, celles-ci sont à un niveau limité, avec une légère augmentation par rapport à la semaine passée avec de nouveaux signalements. Néanmoins, les colzas sont dans une phase sensible et le manque d'eau les pénalise dans leur développement et leur croissance, les rendant très sensibles aux attaques.

Levier Agronomique Il est recommandé de maintenir les repousses de colzas dans les parcelles proches des nouvelles parcelles de colza pour limiter la pression des petites altises.

Altises des crucifères ou petites altises
Reconnaissance

Il s'agit d'un petit coléoptère noir ou bicolore (noir, avec 1 ou 2 bandes longitudinales jaunes sur chaque élytre). Il mesure 2 à 2.5 mm.

Petites altises noires du colza (gauche) et bicolore (droite).

Morsures circulaires visibles (L. Jung, Terres Inovia)

Période de risque : depuis la levée jusqu'au stade 3 feuilles

Seuil indicatif de risque : 8 pieds sur 10 portants des morsures et ¼ de la surface foliaire détruite.

Piégeage : aucune parcelle sur les 5 observées cette semaine ne signale la capture de l'insecte. D'autres observations sur des parcelles hors réseau signalent tout de même la présence de l'insecte.

Observation de dégâts sur plantes : aucune parcelle ne signale des traces de morsures.

Analyse du risque : les parcelles sont pour la moitié d'entre-elles en pleine phase de risque. Les autres sont considérées hors d'atteintes sauf cas extrêmes. Bien qu'aucune petite altise ne soit repérée dans le réseau, leur présence n'est pas à exclure et il est important d'observer les plantes.

Levier agronomique : dans les zones où des repousses de colza sont présentes, la destruction de celles-ci entraine un déplacement des populations de petites altises vers les parcelles nouvellement semées. Il est donc recommandé de maintenir les repousses sur les parcelles à proximité des parcelles de colza.


Tenthrède de la rave
Reconnaissance

Tenthrède à l'état adulte (gauche) et larvaire (droite) (crédit : Terres Inovia)

La tenthrède est un hyménoptère qui à l'état adulte mesure 7 à 8 mm, présente un corps jaune orangé, à tête noire et aux ailes membraneuses. La larve mesure 20 à 50 mm. Elle est translucide, grisâtre voire verdâtre. Elle prend un aspect noirâtre en fin de développement et devient nuisible pour la culture en dévorant les feuilles.

Période de risque : de la levée jusqu'à 6 feuilles.

Seuil indicatif de risque : ¼ de la surface foliaire détruite.

Observations : Sur 3 parcelles observées, 1 signale la présence de larves sur 15% des plantes.

Analyse de risque Les signalements sont à ce jour limités mais doivent inciter à une vigilance accrue. Plusieurs signalements remontent également sur des parcelles hors réseau. Les dégâts de tenthrèdes peuvent évoluer extrêmement vite. Une observation quotidienne est obligatoire dès que l'on constate la présence de larves sur les plantes.

Autres ravageurs

Noctuelle terricole : 2 parcelles signalent la présence du ravageur, avec quelques pieds manquants. Attention car dans le cas d'attaques importantes, les dégâts peuvent conduire au resemis.


ANNEXE : Mise en place des pièges
Pièges à limace :

La pose des pièges doit être réalisée avant la levée de la culture. L'observation des limaces grises et noires se fait à l'aide de 4 pièges de 25x25 cm préalablement humidifiés par trempage, éloignés d'au moins 5m les uns des autres. Pour fixer les limaces et faciliter le comptage, il est possible d'ajouter quelques granulés anti-limaces sous le piège. Attention, il est vivement déconseillé d'arroser le sol lors de la pose du piège, afin de bien voir la situation du risque telle qu'elle est.

Cette observation nécessite une attention particulière. En effet, le relevé des pièges doit s'effectuer en début de matinée en conditions fraîches et humides et en "grattant" la terre sous les pièges car les limaces sont généralement abritées entre les mottes dans les premiers cm du sol.

Cuvette jaune :
Piège à limace. (crédit D. Simmoneau)

La plupart des insectes ravageurs du colza sont attirés par la couleur jaune. La cuvette jaune doit donc être posée juste au-dessus de la végétation.

Schéma de la disposition de la cuvette jaune végétation

L'altise d'hiver fait exception à cette règle. En effet, il s'agit d'un insecte qui se déplace par des sauts. L'objectif est donc de capturer l'insecte lorsqu'il se déplace en enterrant la cuvette dans le sol. Seule 1-2 cm de rebord doivent dépasser du sol.

Schéma de la disposition de la cuvette jaune pour capturer l'altise d'hiver.


Pour en savoir plus, EcophytoPIC, le portail de la protection intégrée : http://grandes-cultures.ecophytopic.fr/grandes-cultures

Publication hebdomadaire. Toute reproduction même partielle est soumise à autorisation

Directeur de publication : Gilbert GUIGNAND, Président de la Chambre Régionale d'Agriculture Auvergne-Rhône-Alpes
Coordonnées du référent : Cécile Bois (CRA AURA) cecile.bois@aura.chambagri.fr, 04 73 28 78 34.

À partir d'observations réalisées par : des coopératives et négoces agricoles, des instituts techniques, des Chambres d'Agriculture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, des syndicats de producteurs et avec la participation des agriculteurs.

Ce BSV est produit à partir d'observations ponctuelles. Il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transmise telle quelle à la parcelle. Pour chaque situation phytosanitaire, les producteurs de végétaux, conseillers agricoles, gestionnaires d'espaces verts ou tout autres lecteurs doivent aller observer les parcelles ou zones concernées, avant une éventuelle intervention.La Chambre régionale dégage toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs concernant la protection de leurs cultures.

Action pilotée par les ministères chargés de l'agriculture et de l'environnement, avec l'appui financier de l'Agence Française pour la Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.

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