Cultures fruitières Décembre 2014

Directeur de publication : Jean-Bernard GONTHIER, Président de la Chambre d'agriculture de La Réunion
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Animateur filière : Éric LUCAS.
Comité de rédaction : Chambre d'agriculture, Direction de l'Alimentation de l'Agriculture et de la Forêt, Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles, Agence Nationale de SEcurité Sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail Laboratoire de la Santé des Végétaux.
Membres associés au réseau d'épidémiosurveillance : Anafruit, Armeflhor, Association des Vergers de l'Ouest, CTICS, EPLEFPA de St-Paul, ERCANE, SCA Coop Ananas, SCA Fruits de La Réunion, SCA Terre Bourbon, SCA Vivéa, SICA TR, TEREOS.

A retenir

Manguier : anthracnose, risque important en saison chaude et pluvieuse.
Fraisier : drosophile asiatique, une meilleure gestion des fins de culture s'impose.
Agrumes : développement du chancre citrique sur les variétés sensibles.

Météorologie

Tableau 1 : relevés de novembre 2014 comparés aux moyennes décennales du mois de novembre.

Poste Pont Mathurin Saint-Paull'Ermitage Saint-Pierre(Pierrefonds) Petite-Île Saint-BenoîtRivière de l'Est
Températures moyennes décennales (°C) 25,6 24,9 24,6 24,8 23,5
Températures moyennes mensuelles (°C) 24,8 23,7 24,3 24,1 23
Pluviométrie décennale (mm) 23,7 25,5 8,4 40,6 223,1
Pluviométrie mensuelle (mm) 6,2 0,5 16,5 32,5 167,5

Les températures moyennes restent conformes aux moyennes saisonnières. Pour ce qui est de la pluviométrie, elle reste déficitaire sur l'ensemble des secteurs, excepté dans le Sud, à Pierrefonds. Ce qui peut expliquer une recrudescence de l'anthracnose dans les parcelles de manguiers de ce secteur.


Phénologie

Parcelle Lieu-dit Altitude Espèce Variétés Stade
P1 Petite-Île 300 m Agrumes Mandarine, Tangor, Clémentine Grossissement des fruits
P2 Petite-Île (Piton Bloc) 950 m Agrumes Mandarine, Tangor Grossissement des fruits
P3 Salazie 650 m Agrumes Tangor Grossissement des fruits
P4 Gol les Hauts 200 m Ananas Victoria Fin Récolte
P5 Bérive 600 m Ananas Victoria Fin Récolte
P6 Bassin-Plat 80 m Banane Grande Naine Récolte
P7 Mont Vert les Bas 150 m Banane Grande Naine Récolte
P8 Mont Vert les Hauts 850 m Fraisier Agathe, Camarosa Fin parcelle
P9 Grand Tampon 1050 m Fraisier Agathe, Camarosa, Charlotte Fin parcelle
P10 Grand Fond Saint-Gilles 50 m Manguier José, Américaine récolte
P11 Cambaie 200 m Manguier José, Américaine récolte
P12 Pierrefonds 50 m Manguier José Début récolte
P13 Etang Salé 30 m Papayer Solo Récolte
P14 Ermitage Saint-Gilles 30 m Papayer Gros papayer Récolte
P15 Pierrefonds 30 m Papayer Solo, Gros papayer Récolte

Etat phytosanitaire des cultures

Dans les tableaux ci-dessous, les notations sont exprimées soit en % d'organes occupés ou piqués, soit avec une échelle de notation des dégâts : 0 = absence ; 1 = faible présence ; 2 = attaque moyenne ; 3 = forte attaque.

Agrumes

Bioagresseurs Situation desparcelles Seuil de risque Évaluation des risques
Phytopte(Phyllocoptruta oleivora) P1 : 0 %P2 : 0 %P3 : 0 % > 20 % fruitsoccupés Pas de population recensée mais lesconditions météorologiques deviennentplus favorables A surveiller
Tarsonème(Polyphagotarsonemus latus) P1 : 5%P2 : 10 %P3 : 15 % > 20 % despoussesvégétatifsoccupés Présence de tarsonème sur jeunespousses, accompagnée d'une fortepopulation de pucerons mais nedépassant pas le seuil de risque pourl'instant
Tétranyque (Tetranychus urticae) P1 : 5 %P2 : 5%P3 : 5% > 15 % feuillesoccupées Population en dessous du seuil de risque
Cochenille farineuse des seychelles(Icerya seychellarum) P1 : 0 %P2 : 0 %P3 : 0 % > 30 % feuillesoccupées Pas de population recensée
Pou rouge de Californie (Aonidiella aurantii) P1 : 0 %P2 : 0 %P3 : 0% > 30 % feuillesoccupées Pas de population recensée
Mouches des fruits (Ceratitis sp ; Bactrocera sp) P1 : 0 %P2 : 0 %P3 : 0 % > 20 % fruitspiqués Plus de fruits sur les arbres Il estimportant de récolter les fruits tombés ausol pour empêcher le cycle de la mouchesur les parcelles

Le chancre citrique des agrumes

1. Situation des parcelles

Les premières grosses pluies de saison ont favorisé le développement du chancre citrique sur les variétés sensibles dans le sud de l'île.

2. Description

La maladie se caractérise par des petites croûtes brunes et râpeuses se développant sur les feuilles, les rameaux et les jeunes fruits en début de grossissement. La bactérie est disséminée par le vent et la pluie.

3. Seuil de risque

Lorsque 5 fruits sur 50 présentent des dégâts, des mesures prophylactiques doivent être prises.

4. Évaluation des risques

Les périodes chaudes et humides sont très favorables au développement de la bactérie. Les risques varient selon la sensibilité variétale. Par ordre décroissant : limettier, pomélo, combava, tangor, citronnier, orange, mandarinier et kumquat.

Chancre citrique (D. Vincenot CA)

5. Mesures prophylactiques

Les arbres bien taillés, présentant une bonne aération des charpentières et où la lumière du soleil pénètre facilement, sont moins exposés au développement du chancre citrique. En effet l'humidité sur le feuillage est un facteur important dans la reproduction des bactéries.

Ananas

Bioagresseurs Situation desparcelles Seuil de risque Évaluation des risques
Cochenille(Dysmicoccus brevipes) P4 : 3 %P5 : 0 % 30 % feuillesoccupées Risque plus élevé : présence de cochenilles sur la parcelle dusud les hausses de températures favorisent sondéveloppement
Phytophthora(Phytophthora sp) P4 : absenceP5 : présenceéparse Dès les premierssymptômes Les premières pluies d'été sont propices au développent de cechampignon

Papayer

Bioagresseurs Situation desparcelles Seuil derisque Évaluation des risques
Cochenille du papayer(Paracoccus marginatus) P13 : 0 %P14 : 0 % > 10 % fruitsoccupés Risque faible : le maintien d'un enherbement dans lesparcelles de papayers favorise l'activité des auxiliaires
Tarsonème (Polyphagotarsonemuslatus) P13 : 5%P14 : 5% > 10 % feuillesoccupées L'augmentation des températures sur l'ensemble desparcelles peut constituer des conditions favorables audéveloppement du tarsonème dès les premières pluies

Manguier

Bioagresseur Situation desparcelles Seuil de risque Évaluation des risques
Cochenille farineuse des Seychelles(Icerya seychellarum) P10 : 0P11 : 0P12 : 1 3 Risque faible Il faut maintenir laprésence d'un enherbement sous lafrondaison des arbres La coccinelleRodolia chermesina est de retour dans ungrand nombre de vergers (voir focus surl'évolution annuelle d'Icerya seychellarumdu BSV de septembre sur les manguiersces quatre dernières années)
Punaise des fleurs(Orthops palus et Taylorilygus apicalis) P10 : 0P11 : 0P12 : 0 3 Absence de floraison dans les vergers
Mouches des fruits(Ceratitis rosa, C capitata, Bactrocera zonata) P10 : 0P11 : 2 piqûresP12 : 0 > 25 mouchespar piège et si> 3 piqûrespour 20 fruitsobservés La parcelle de Grand Fond présente despiqûres sur les variétés sensibles, Lise etLéonard
Thrips (Scirtothrips aurantii) P10 : 0P11 : 0P12 : 0 > 30 La plupart des vergers de l'ouest présentedes fruits ayant un diamètre supérieur à 40mm et ne sont plus sensibles aux piqûresde thrips Cependant les floraisons tardivespeuvent subir des attaques de thrips dès lanouaison Il faut toujours favoriser laprésence d'un couvert végétal fourniautour des arbres

L' Anthracnose, Colletotrichum gloeosporioides

1. Situation des parcelles

Les premières pluies conséquentes ont favorisé le développement de l'anthracnose sur les parcelles de manguiers notamment pour la région sud de l'île.

2. Description

L'épiderme des fruits contaminés présente des taches circulaires noires sous lesquelles la pulpe brunit et pourrit à l'approche de la maturité.

3. Seuil de risque

Lorsque 10 fruits sur 50 présentent des dégâts, des mesures prophylactiques doivent être prises.

4. Évaluation des risques

Anthracnose (D. Vincenot, CA)

Les périodes chaudes et humides sont très favorables au développement du champignon. Les risques varient selon la sensibilité variétale. Par ordre décroissant : Léonard, Carotte, Lise, Grosse José, José, Cogshall, Nam Doc Mai, Heidi.

5. Mesures prophylactiques

Certaines mesures de conduite du verger peuvent être appliquées pour limiter le développement de ce champignon :
la taille qui permet d'éviter un trop grand développement de l'arbre afin de pouvoir traiter la totalité de l'appareil végétatif ;
la suppression dans le mois qui précède la floraison des tiges et branchettes nécrosées porteuses de l'inoculum primaire.


Fraisier

Bioagresseurs Situation desparcelles Seuil de risque Évaluation des risques
Tétranyque(Tetranychus urticae) P8 : 5%P9 : 0 % > 10 % feuillesoccupées parune ou plusieursformes adultes Les parcelles sont en fin de production, il y a très peude floraisons actuellement

Autres nuisibles : drosophile asiatique Drosphilia suzukii.

Situation à la fin décembre dans les parcelles de fraises.

Lieu Altitude Moyenne descaptures/piège Présence de fruitspiqués
Mont-Vert les Hauts 680 m 30 oui
Mont-Vert les Hauts 900 m 25 oui
Grand Tampon 920 m 30 oui
Bras Creux 1130 m 30 oui
Tévelave 860 m Pas données oui
Trois-Bassins 970 m Pas de piège oui
Beaumont Sainte-Marie 850 m Pas données oui

Le retour des températures chaudes, l'humidité et la présence de nombreux fruits à maturité sont des conditions favorables au développement et à une propagation exponentielle des différentes espèces de drosophiles. La prophylaxie reste la meilleure solution pour lutter contre la drosophile. Le ramassage des fruits piqués et leur confinement dans des sacs poubelles noirs ou des fûts plastiques permettent de briser le cycle de la drosophile sur la parcelle. En fin de culture, il est préférable de tailler plus tôt les parcelles de fraises dans le cas on l'on souhaite réaliser un deuxième cycle. Un arrachage précoce des parcelles de fraises permettra de casser le cycle des drosophiles car elles profitent de la présence des fruits laissés sur les pieds.

Contact animateur du réseau d'épidémiosurveillance cultures fruitières : Eric LUCAS, Chambre d'agriculture de La Réunion
Tél : 0262 96 20 50 / 0692 70 03 75 / e-mail : eric.lucas@reunion.chambagri.fr

Bulletin consultable sur www.bsv-reunion.fr

Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto

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