BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL

Martinique

N° 39 juin 2013

Ce bulletin est basé sur des observations ponctuelles. Il donne une tendance de la situation sanitaire régionale mais

celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre d'Agriculture se dégage de toute responsabilité

quant aux décisions prises et invite les agriculteurs à réaliser leurs propres observations sur leurs parcelles.

SOMMAIRE

AGRUMES présence de la maladie du greening .................... 2

TOMATE recrudescence

du virus PYMV
et du flétrissement

bactérien .......................................................................... 2

BANANE suivi charançons et cercosporisoses .................... 2
GOYAVE attaques de vertébrés et suivi de la population de

mouche des fruits ............................................................. 2

CANNE A SUCRE suivi des adventice .................................. 2

ANANAS présence de la maladie de Wilt .............................. 2

LAITUE bilan sanitaire ....................................................... 2

PIMENT ET POIVRON FORT évolution du taux de virose, du taux
d'acariose et de la maladie de l'anthracnose ........................ 2

VOTRE AVIS NOUS INTERESSE ! suivi des adventices ........... 2

METEO

Rappel du mois de mai : pluviométrie excédentaire ; pointes de chaleur en début de mois puis stabilisation par la suite.

Pour juin : début de la saison cyclonique le 5juin loin des Antilles avec la tempête tropicale Andrea.

Malgré un passage plus fréquent des ondes tropicales dans l'île, la pluviométrie n'est que de + 11%. Il en est de même

pour les températures qui restent conformes pour les maximales en raison de la brume, de la pluie ou du vent qui les

freinent. Juin a été toutefois, avec une moyenne de 19 km/h à l'aéroport l'un des mois les plus ventés.

Source : Météo France Antilles-Guyane


Agrumes

Le réseau de surveillance est temporairement affaibli car deux parcelles de limettiers ont été arrachées. Ces parcelles seront remplacées. Au mois de juin, le site de Saint-Joseph n'a été observé qu'une seule fois.

Stades : Des fruits à divers stades de grossissement sont visibles dans les vergers. La floraison se poursuit sur limettiers alors

que les autres agrumes sont majoritaires au stade " nouaison " (observation de fleurs que sur un seul site).

Acariens sur fruits : tarsonèmes ( Polyphagotarsonemus

latus ) et phytoptes ( Phyllocoptruta oleivora )

Papillons piqueurs de fruits (Eudocima materna et Gonodonta spp.)

Sur le réseau, le pourcentage

d'arbres

portant

des

fruits

i

Ces ravageurs ne s'attaquent pas aux limettiers.

avec symptômes est stable.

Il

faut

rappeler

que
ces

symptômes correspondent à

des attaques d'acariens ayant

eu lieu lors du grossissement

du fruit.

Dégâts d'acariens des fruits sur limes C. Sylvaniélo, FREDON

La nouaison, stade auquel se trouvent majoritairement au moins

de juin les fruits des agrumes sucrés, est le stade le plus sensible

aux acariens sur fruits.

Le 05 juin, l'observation des jeunes fruits à la loupe sur le site du

Saint-Esprit (limettiers) a montré un tiers des fruits occupés par

un ou plusieurs phytoptes.

i

A titre d'information, 10% est le seuil d'intervention utilisé pour ce ravageur à l'île de la Réunion.

Aucun dégât dû aux papillons piqueurs de fruits n'a été observé sur

le réseau en juin. L'évolution du pourcentage d'arbres portant des

fruits piqués pour 2013 est similaire à celle des années précédentes : l'absence ou la faiblesse des attaques se confirme.

2


Pucerons bruns des agrumes ( Toxoptera citricida )

Rappel :

Le puceron brun des agrumes peut être parasité

par une micro-guêpe Lysiphlebus testaceipes .

60%

Celle-ci pond un œuf dans le corps du puceron.

50%

L'œuf éclos et la larve qui en sort se développe

40%

Limettier

dans le puceron.

30%

20%

Autres agrumes

Un puceron parasité est facilement repérable : il

10%

ne bouge plus et devient brun et gonflé.

0%

Il est alors appelé " momie ".

Mars

Avril

Mai

Juin

Evolution du pourcentage d'arbres portant des colonies de pucerons sans momie

Le nombre de colonies de pucerons est resté stable de janvier à mars (environ un quart des arbres portant des colonies de pucerons

sont sans puceron parasité visible). En avril, il a augmenté, probablement en lien avec l'apparition de jeunes pousses constatées en

mars-avril. Il est en diminution et atteint autour de 20% en juin.

Pourriture brune à Phytophthora (fruits)

Les symptômes de la pourriture à Phytophthora sur fruits

sont pourriture apicale, jaunissement et chute prématurée.

Au mois de juin, des fruits atteints par la pourriture brune

à Phytophthora ont été observés sur deux vergers.

Autres organismes nuisibles

Plusieurs autres organismes nuisibles ou leurs dégâts ont été

observés : cochenilles dont Fiorinia proboscidaria , greasy spot ainsi

que des dégâts de mineuses des agrumes Phyllocnistis citrella .

Généralement, ces organismes ne sont pas à l'origine de pertes de

rendement

conséquentes

et
leur

présence

ne

nécessite

pas

d'intervention.

Greasy spot R. PICARD, FREDON

3


On en parlait en mai, juin et juillet 2013, le psylle des agrumes Diaphorina citri , vecteur potentiel de l'une des plus

redoutables maladies des agrumes dans le monde : Le greening des agrumes ou Huanglongbing (HLB) qui venait d'être détecté pour la première fois en Martinique. Depuis le 29 mai 2013 la présence de la maladie a été confirmée au sein des communes de Bellefontaine et du Lorrain, dans un jardin privé et dans un verger.

Qu'est-ce que le HLB ?

Le greening des agrumes, également appelé Huanglongbing (HLB), ou maladie du dragon jaune, est une maladie

mortelle des agrumes. Elle est provoquée par la bactérie Candidatus Liberibacter spp. qui, en proliférant, perturbe le

transport de la sève. Cette bactérie figure dans l'annexe B de la liste des organismes nuisibles de lutte obligatoire de

façon permanente et sur tout le territoire, établie par l'arrêté ministériel du 31 juillet 2000.

Organe de la plante
Symptômes
Photos

Symptôme caractéristique de la maladie : jaunissement d'un seul secteur de l'arbre

Quels sont les symptômes du HLB ?

Aspect général de l'arbre

Il n'est pas aisé de reconnaître un arbre

atteint de HLB

car les symptômes

Source : University of California

peuvent être confondus avec ceux de

carences en minéraux.

Présence de marbrures jaunes asymétriques le long des nervures principales

Lorsque la maladie est avancée, les

Feuille

feuilles tombent, les branches sèchent,

l'arbre ne produit plus et finit par

mourir.

Source : CDFA Plant Pest Diagnostics Center ; University of California

Fruit

- - -

Asymétrie Généralement plus petit Graines avortées

4

Source : University of California ; Afinoa


Quelles plantes sont concernées ?

Le HLB affecte les plantes de la famille

des Rutacées et plus particulièrement

Traitements chimiques et lutte biologique :

les

Citrus,

autrement

dit,

les

citronniers,

limettiers,

mandariniers,

orangers et autres agrumes

Le

micro-hyménoptère,

radiata , déjà présent en Martinique, permet un contrôle efficace de D.citri en parasitant ses

Tamarixia

Le

buis

de

Chine,
une

Rutacée

également appelée Murraya paniculata ,

larves.

Il fait l'objet d'un suivi au Carbet et à Sainte Anne. D'après les

est un porteur sain de la maladie : la

résultats, le taux de parasitisme est d'environ 70% sur ces deux

bactérie Candidatus Liberibacter spp.

sites, ce qui permet de maintenir les populations de psylles à de

peut infecter la plante mais celle-ci ne

Buis de Chine
Source : martinique-jardin. fr

faibles niveaux.

présente aucun symptôme.

Les traitements insecticides systématiques contre le psylle ont pour

effet,

outre

les

conséquences

environnementales,

d'éliminer

Tamarixia radiata . Lorsqu'ils sont utilisés à outrance ils sont donc

Comment se transmet la maladie ?

une menace pour la population de parasitoïdes qui permet de réguler naturellement celle de psylles.

Elle est inoculée par le psylle asiatique, Diaphorina citri . L'insecte

ingère la bactérie lors d'un repas sur une plante infectée et la

retransmet par la suite à chaque prise alimentaire.

Dès qu'ils sont contaminés, les psylles peuvent transmettre le HLB

pendant toute la durée de leur vie (environ 6 mois).

Femelle Tamarixia radiata parasitant une larve de D.citri.
Source: NAPPO

Psylle, D.citri Source : CIRAD ; FREDON

Momie de larves de D.citri parasitées par Tamarixia radiata.
Source: University of California

5


Répartition spatiale de Diaphorina citri et du HLB :

Afin

de

surveiller

l'évolution

de

la

maladie

du

" Greening des agrumes " et de son vecteur, des

prospections régulières sont effectuées sur tout le

territoire martiniquais.

Les agrumes et les buis de Chine sont minutieusement

inspectés chez les particuliers et les professionnels.

Pour la détection du HLB, des prélèvements de feuilles

sont réalisés et envoyés pour analyse.

Légende : les observations positives (présence de l'organisme) sont notifiées en rouge, les négatives, en vert.

Prospections réalisées pour la détection de HLB :

Autour de chaque foyer une zone focus de 800 mètres de rayon et une zone de sécurité de 15 km de long sur 7 km de large ont été établies.

Au sein de ces zones des prospections seront menées dans toutes les pépinières et les vergers. Chez les particuliers, entre 20 et 40 jardins

présentant des agrumes seront visités dans la zone focus. Dans la zone de sécurité, plus étendue, environ 80 jardins seront prospectés.

Chaque visite dans la zone focus et dans la zone de sécurité donnera lieu à des prélèvements de feuilles sur les agrumes et les buis de Chine

pour détection du HLB.

Si vous soupçonnez la présence de HLB ou de psylles asiatiques des agrumes sur votre propriété ou votre exploitation, il est de votre devoir de le signaler afin de pouvoir l'éradiquer. Vous pouvez vous adresser au Service de l'Alimentation de la DAAF (06 96 64 89 64) ou à la FREDON (0596 73 58 88).

6


Tomate

Trois parcelles de tomate ont été observées. Elles sont situées sur les communes du Morne-Rouge (2 observations), de Sainte-Anne (3 observations) et de Ducos (1 observation). A Ducos et au Morne-Rouge, les parcelles sont sous abri.

Begomovirus

Ravageurs

Nom scientifique : Potato Yellow Mosaic Virus
Nom commun : /
Type d'organisme nuisible : virus
Vecteur : Aleurode du tabac, Bemisia tabaci

La présence du virus PYMV (acronyme de Potato yellow

mosaic virus) a été constatée sur le site à la fin du mois de

mai. Le pourcentage de plants atteints est passé de 23 % à

97% à la fin du mois de juin. Ce virus peut entraîner des

L'aleurode Bemisia tabaci est présent sur les parcelles de

Sainte Anne et de Ducos. Cet insecte piqueur-suceur est

surtout dangereux en tant que vecteur des Begomovirus sur

tomate.

Par ailleurs, des mines serpentines ont été observées sur le

site suivi au Morne Rouge. La lutte contre les mouches

Symptômes de PYMV
mineuses

serpentines

( Liriomyza

spp.)

ne

s'avère

pertes de rendement évaluées à 30 à 50%.

Flétrissement bactérien (Ralstonia solanacearum)

Sur le site du Morne-Rouge, des plants flétris ont été

observés dès mi-mai, alors que la culture n'avait pas

encore atteint le stade " floraison ". A la fin du mois de

juin, les deux tiers de la parcelle présente des symptômes

de la maladie.

i

feuilles et mosaïque.

: Enroulement des

nécessaire qu'à partir de la présence de 3 mines par feuille.

FREDON

Date d'observation

Stade

17 mai

Plants

Floraison

30 mai

06 juin Floraison Fructification

20 juin

Fructification

% de pieds atteints par le flétrissement bactérien

27 %

40 %

40 %

67 %

Evolution du nombre de pieds atteints par le flétrissement bactérien sur le site du Morne Rouge

Il n'existe aucun traitement chimique contre cette maladie. La lutte passe par la mise en œuvre d'un ensemble de techniques

culturales :

Eviter les excès d'eau

en plein champ, cultiver hors saison des pluies,

planter dans des sols bien drainés,

privilégier l'irrigation au goutte-à-goutte

Canaliser les eaux de ruissellement hors de la parcelle car elles peuvent transporter la bactérie

Eviter les blessures lors du binage ou tuteurage

Eviter les autres plantes hôtes de la bactérie :

Certaines plantes adventices (pourpier, herbe grasse, impatiens, ) : désherber et nettoyer les abords de la parcelle.

Certaines cultures (solanacées, cucurbitacées, anthurium, héliconia, ) : mettre la culture de tomate en rotation avec des

7

cultures non hôtes (Alliacées, Graminées).


Banane

La surveillance d'une parcelle par piégeage ne permet

Banane plantain

pas de suivre l'évolution de la population dans une

parcelle, mais seulement de se faire une idée de

Charançon du bananier ( Cosmopolites sordidus )

l'activité des charançons. En effet, les pièges ne

Les 5 sites du réseau ont été suivis au mois de juin.

capturent que les individus qui se déplacent à la

recherche d'une source de nourriture. Ceux qui sont sur

une souche de bananier peuvent y rester longtemps.

D'autre part, l'activité des charançons varie sous

l'influence des conditions climatiques : par exemple, peu de charançons se déplacent en saison sèche.

En pointillés rouges, le seuil empirique de 20 charançons par piège et par quinzaine

L'activité des charançons reste modérée sur le réseau.

8


Banane Export

Suivi cercosporioses

La pluviométrie record du mois de mai 2013 et le maintien de ce régime pluvieux soutenu en juin évaporations très basses sur l'ensemble de la Martinique.

ont entrainé des

Comparaison du cumul annuel de la pluviométrie de janvier à mai moyenne - 2012 - 2013

2000

2051 1982

1823

1647

1698

1698

1424

1427

1279

1101

1126

Cumul moy
mm

1060

Cumul 13

1000

876

979 889

935

929

Cumul 12

757

778

769

792

665

691 694

590

451

444

0

LAMENTIN

St JOSEPH

Ste MARIE

BASSE-POINTE

MACOUBA

MORNE ROUGE

AJOUPA

FRANCOIS

St PIERRE

i

En présence de nécroses de cercosporioses jaune et noire, la pluie libère

les spores qui recontaminent les bananiers voisins. L'humidité importante

favorise, alors, la germination des spores entrainant une recrudescence des

champignons.

Même s'il ne permet pas de solutionner totalement l'impact des cercosporioses sur le bananier, le coupe-feuille, au travers de l'élimination des nécroses, contribue à rompre le cycle de développement du champignon. Cette pratique prophylactique largement utilisée en plantation de bananes Cavendish d'exportation devrait se généraliser sur les plantations de bananes plantains et participer à un assainissement mécanique du champignon. Dans les jardins privés, la mise en place d'une telle mesure permettrait de limiter les sources d'inoculum extérieur aux exploitations.

N'hésitez pas à en parler autour de vous !

Crédit photo : CIRAD

9


Goyave

Mouche des fruits ( Anastrepha obliqua )

Des pièges attractifs pour les mouches des fruits sont posés dans cinq

vergers de goyave situés sur les communes de Ducos, du Lamentin, du

Morne-Rouge, du Robert et du Saint-Esprit. Ils sont relevés deux fois

Suivi du nombre d' Anastrepha obliqua capturées en vergers de goyave

par mois.

i

Sur chaque site, sont disposés trois pièges avec des

attractifs sexuels et un piège contenant un attractif

alimentaire liquide, l'hydrolysat de protéine. Dans les

pièges contenant l'attractif sexuel se trouve également

une bande engluée permettant la capture des insectes.

Attirée

par
la

para-phéromone

ou

l'hydrolysat

de

protéines, la mouche pénètre dans le piège. Une fois à

l'intérieur, elle reste attirée. Lorsqu'elle est épuisée, elle finit par se poser sur la bande engluée ou par se noyer.

Semaine du lundi 04 mars

Semaine du lundi 17 juin

Les captures restent peu nombreuses au mois de juin (en moyenne 0,9

individu par piège relevé). Les captures ont eu lieu sur les sites du

Lamentin, du Morne Rouge et du Robert.

Vertébrés (chauve-souris, oiseaux, rongeurs)

Une observation des dégâts dus aux vertébrés sur fruits est faite sur deux vergers de

goyaves sucrées chaque semaine. Ces vergers sont situés dans les zones de

production majeures de goyave : Saint-Esprit et Saint-Joseph / Gros-Morne.

Le nombre moyen de fruits attaqués par les vertébrés reste faible : il est de 0,4 fruit attaqué par arbre. Les dégâts

restent principalement dus aux oiseaux sur les deux sites. L'espèce d'oiseau la plus préjudiciable est

généralement le sporophile rouge-gorge ( Loxigilla noctis ), appelé " père noir " (mâle) ou " moisson " (femelle).

Il est fréquent que les sucriers et d'autres oiseaux viennent se nourrir sur les fruits déjà entamés par les

sporophiles rouges-gorges. Les rouges-gorges et leurs nids ne peuvent être détruits car ils sont protégés par

arrêté ministériel.

La récolte précoce des fruits permet de limiter les dégâts. Il est inutile d'enlever les fruits attaqués de l'arbre,

d'autant plus que les oiseaux retournent facilement sur les fruits attaqués.

Aucun dégât de chauve-souris n'a été observé.

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Canne à sucre

Cinq parcelles ont fait l'objet d'un suivi des adventices (Centre, Sud et Nord Atlantique et Nord Caraïbe).

Lamentin

Age de la plantation : 7 mois

Malgré l'âge de la canne, sa croissance reste hétérogène. Les inter-rangs ne sont pas

encore couverts. Un important développement des adventices s'en fait ressentir. Le

recouvrement des adventices atteint 83 % à la dernière observation de juin.

Les principales adventices sont Euphorbia heterophylla et Rottboellia cochinchinensis

(Herbe à riz).

Inter-rang envahi par de l'herbe à riz CTCS Martinique

Sainte-Luce

Age de la canne: 1 mois

Une semaine après la fin de récolte de la

parcelle comme plants, le recouvrement

moyen de la parcelle atteignait 15%.

A la dernière observation de juin, elle

culmine à 50% de recouvrement malgré

un paillage encore présent. Les herbes

tendent à se concentrer dans les rangs

de canne.

Rang envahi par des lianes et de l'herbe à riz, CTCS Martinique

Les adventices majoritairement présents

sont

des

dicotylédones

( Momordica

charentia , Ipomoea setifera ) et Rottboellia cochinchinensis (Herbe à riz).

Basse-Pointe

Age de la plantation : 4,5 mois

La croissance des cannes demeure

hétérogène.

Le

taux

de

recouvrement

en

herbe

de

la

parcelle commence à prendre des

proportions inquiétantes. Il passe

de 15% (dernière observation de

mai) à 50% au mois de juin.

La contamination des bordures par

le Cynodon dactylon (chiendent) se

poursuit. De plus, on assiste à une

Recrudescence de cypéracées dans les inter-rangs CTCS Martinique

recrudescence de cypéracées dans

les inter-rangs.

11


Sainte-Marie

Age de la plantation : 4 mois

Les cannes continuent à couvrir l'inter rang.

Plusieurs interventions, grâce à un matériel adapté, ont permis de

ramener le taux de recouvrement de la parcelle à 15% et de le

maintenir durant tout le mois de juin. Nous avons toutefois remarqué

quelques traces de phytotoxicité sur la canne. Pour rappel, le taux de

recouvrement était à 30% à la fin du mois de mai.

Le Cynodon dactylon (chiendent) reste problématique en bordure.

Parcelle propre, mais traces de phytotoxicité sur canne, CTCS Martinique

Saint-Pierre

Age de la plantation : 4 mois

Cette parcelle, récoltée à la fin du mois de février, atteint un taux

très inquiétant de 93%. Les adventices sont aussi présents dans

l'inter-rang mélangés à la canne.

Comme le mois dernier, on retrouve majoritairement Mucuna

pruriens (Poil à gratter), Panicum maximum (Herbe de Guinée) et Euphorbia heterophylla . On constate aussi le développement de Cynodon dactylon (chiendent) en bordure.

Parcelle envahie, CTCS Martinique

12


Ananas

La surveillance de l'ananas a repris en avril avec des observations sur 4 parcelles : deux parcelles de variété MD2 situées à Basse-Pointe et deux parcelles de Cayenne Lisse situées à Ajoupa-Bouillon et Morne-Rouge. Ces parcelles ont été de nouveau observées au mois de juin (mois pair).

Wilt ou maladie de dépérissement de l'ananas

Le Wilt est présent dans toutes les parcelles. Près d'1/5 des

plants sont atteints dans la parcelle suivie à Ajoupa

Bouillon.

L'arrachage des plants atteints par le Wilt quand ils sont

encore peu nombreux peut freiner l'extension de la

maladie.

Ces

plants

arrachés

ne

doivent
pas

être

Localisation des parcelles suivies en ananas

considérés comme une perte puisque les plants d'ananas

Parcelles observée en mois pair :

atteints par le Wilt produisent généralement des fruits non

En mois impair :

commercialisables. Ceci est d'autant plus vrai que le plant

est atteint précocement.

Date d'observation Phytophthora Wilt Cochenille Dysmicoccus brevipes

Ajoupa Bouillon Cayenne Lisse 16 juin 0 16 %

Basse Pointe MD2 16 juin 2 % 2 %

Basse Pointe MD2 16 juin 0 2 %

Morne Rouge Cayenne Lisse 21 juin 0 2 %

Des

individus

de

Dysmicocus brevipes, la
cochenille

vectrice

du

4 %

10 %

4 %

4 %

complexe

de

virus

responsable

de

la

Tableau récapitulatif des observations (en % de plants infestés)

maladie, ont également

été

observés

dans

les

parcelles,

à

une

Pourriture de cœur à Phytophthora

fréquence plus élevée que la maladie.

Les observations montrent une situation saine vis-à-vis de la pourriture

à Phytophthora , même sur les parcelles plantées en MD2, variété

Fruit d'un plant atteint par le Wilt. C. Sylvaniélo, FREDON

sensible à cette maladie.

13


Laitue

Le réseau est constitué de cinq sites : deux sites sur lesquels la laitue est plantée de façon permanente
(Morne Rouge et Bellefontaine) et trois sites avec des cultures régulières (Ducos, François et Sainte
Anne). Les observations portent habituellement sur des parcelles de 2 semaines environ : en règle générale, chaque observation a donc lieu sur une nouvelle culture. Au mois de juin, les observations ont été faites sur le site du Morne Rouge et de Sainte Anne.

SITE

Dernière

1ère quinzaine de

2ère quinzaine de

observation

juin

juin

MORNE ROUGE

17 mai

06 juin

20 juin

Cercosporiose de la laitue

0

80 %

8 %

Mineuses serpentines

32 %

0

12 %

Mineuses en plaque

64 %

0

64 %

SAINTE ANNE

07 mai (1)

11 juin

25 juin

Cercosporiose de la laitue

0

0

0

Mineuses serpentines

52 %

4 %

8 %

Mineuses en plaque

64 %

20 %

64 %

(1) Observation sur une parcelle de 3 semaines ou plus

Présence des organismes nuisibles sur laitue (en % de laitues atteintes)

Le site du Morne Rouge a connu des dégâts importants dus à la cercosporiose ( Cercospora longissima ) au début du

mois de juin.

Les mouches mineuses en plaque ( Amauromyza maculosa ) sont bien présentes sur les deux sites en fin de mois. Pour

limiter leur incidence, les mesures prophylactiques suivantes peuvent être utilisées : choisir une parcelle éloignée

d'une ancienne culture de laitue, s'assurer d'un approvisionnement en plants non infestés, détruire les résidus de culture et les déchets de nettoyage de laitues qui contiennent des larves et des œufs, effectuer un vide sanitaire.

14


Piment et poivron

Un total de 10 observations a été fait au mois de mai : 2 observations au Morne Rouge sur piment végétarien, 2 observations à Ducos sur piment fort et 6 observations à Sainte Anne sur piment fort, piment végétarien et poivron.

Virus et pucerons

Comme le moins précédant, des plants

Acariose

virosés sont présents sur tous les sites.

Sur les sites de Ducos et Sainte Anne,

Des dégâts d'acariens tarsonèmes ( Polyphago-tarsonemus latus ) ont été observés

100% des plants sont atteints.

sur le site du Morne-Rouge. Présent depuis avril, la population du ravageur est

Les pucerons, vecteurs de virus, sont

passée de 50 % le 06 juin à 27% le 20.

également présents sur tous les sites,

mais à des fréquences variables.

Sur la parcelle suivie à Ducos, le ravageur est apparu en mai. Après un pic à 87 % des

plants avec symptômes le 10 juin, sa fréquence est passée à 33%.

On constate donc une diminution des symptômes à la fin du mois de juin. Cette

espèce pullule de préférence par temps chaud et sec.

Anthracnose

Présente depuis le mois

d'avril,

la

maladie

a

régressé sur le site de

Ducos.

A

la

deuxième

observation du mois de

juin, aucun fruit atteint n'a

Symptômes d'acariose sur piment C. Sylvaniélo, FREDON

été observé.

Elle est apparue sur le site

du Morne Rouge (un tiers

des

pieds

portant

des

Remarque :

Les acariens tarsonèmes peuvent être détectés de

façon précoce (avant que les dégâts ne soient visibles)

fruits atteints le 20 juin).

par une observation des bourgeons à la loupe.

15


Votre avis nous intéresse !

Quel suivi pour les adventices?

C'est une problématique qui nous concerne tous !

Merci de prendre quelques minutes pour remplir le questionnaire à partir de ce lien :

https://docs.google.com/forms/d/16uacwPWGeAdDMVrv2fa9o5zalMpEcjj1jp4SoYHRRxA/viewform

Dans le cadre de l'amélioration du dispositif de Surveillance Biologique du Territoire (axe 5 - Ecophyto), un

groupe d'experts piloté par l'INRA travaille aux possibilités d'intégration du suivi des adventices au travers

de messages permettant une meilleure gestion de la lutte. Ces messages pourraient être intégrés dans les

Bulletin de Santé du Végétal et/ou dans des notes techniques accompagnant les Bulletins de Santé du

Végétal.

A vos claviers !

16


NOTE ABEILLES : Les abeilles butinent, protégeons les !

" La mortalité élevée des abeilles et des pollinisateurs sauvages (bourdons, papillons)

enregistrée en divers points du globe et en France mobilisent la communauté scientifique, les

professionnels et les pouvoirs publics depuis plusieurs années " ( Santé des Abeilles ,

Agriculture.gouv.fr).

A noter : il y a eu le 8 février 2013 le lancement du Plan de développement durable de

l'apiculture (PDDA) 2013-2015

Il est IMPORTANT de n'intervenir sur les cultures que si nécessaire et veiller à respecter

scrupuleusement les conditions d'emploi associées à l'usage du produit, qui sont

mentionnées sur la brochure technique (ou l'étiquette) livrée avec l'emballage du produit.

Ce bulletin est établi grâce à la collaboration de :

La SICATG, du CTCS, de la SCA Ananas Martinique, de la Chambre d'Agriculture, de la

FREDON, la DAAF Martinique, d'agriculteurs volontaires, du Conseil Général/SECI, de Caraïbes

Melonniers et de Vergers et Jardins Tropicaux.

Rédacteurs: SICA TG, FREDON, Chambre d'Agriculture, CTCS ;

FEDERATION REGIONALE de DEFENSE contre les ORGANISMES NUISIBLES de la MARTINIQUE

Relecture : Chambre d'Agriculture DAAF/SALIM FREDON CIRAD

Crédit photos : FREDON CIRAD SICA TG BANAMART

Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture avec l'appui financier de

l'Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), par les crédits issus de

la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.

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Licence Ouverte Etalab