Directeur de publication : Luc SERVANT Président de la Chambre régionale d'Agriculture de Poitou-Charentes
Animateur référent : Hélène HANTZBERG Fredon Poitou-Charentes
helene.hantzberg@fredonpc.fr
Animateur suppléant : Corinne BORDEAU Fredon Poitou-Charentes
corinne.bordeau@fredonpc.fr
Persistance du risque lors des prochaines pluies annoncées (1 er et 2 juin).
Observation de jeunes taches issues de contaminations secondaires.
Présence ponctuelle en vergers de production.
Puceron vert non migrant (Aphis pomi) à surveiller sur jeunes plantations.
Situation globalement calme pour le moment.
Piégeage en légère hausse et risque de pontes cette semaine.
Vol signalé de tordeuses de la pelure (Archips et Pandemis) et de la petite tordeuse des fruits (Cydia lobarzewskii). Galeries de zeuzère en activité.
Dégâts observés sur fruits en parcelles " Témoin " et biologiques.
Larves de punaises et piqûres sur fruits.
Nouveaux dégâts sur jeunes arbres, à surveiller.
Présence des adultes et des perforations sur fruits en parcelles biologiques.
AUTRES RAVAGEURS Cécidomyie, acarien rouge, mineuse marbrée et sinueuse, charançon phyllophage (Polydrusus impressifons), cicadelle verte, cèphe du poirier.
Protégeons les abeilles (version actualisée).
Mardi 9 juin. A compter d'aujourd'hui, la parution du BSV devient bimensuelle
La semaine dernière et conformément aux prévisions météorologiques, les températures ont chuté puis sont remontées à partir du samedi 23 mai
(T°C moyenne 12,8 à 13,7°C). Des petites pluies éparses ont été enregistrées mardi 19, vendredi 22 et samedi 23 mai (cumul de 1,4 à 2 mm selon les secteurs).
Cette semaine, les températures seront douces et stables selon Météo-France
(T°C mini : 10°C - T°C maxi : 20°C). Le temps devrait être sec jusqu'au dimanche 31 mai. Des précipitations sont annoncées le lundi 1er et le mardi 2 juin.
Stade J pour la majorité des variétés.
Rappel sur la biologie du champignon : voir le BSV n°64.
Ce suivi biologique est effectué sur deux lots de feuilles prélevés en vergers non traités : un lot à Secondigny
(lot 1) et un lot à Lusignan (lot 2).
Résultats des projections de spores observées sur lames
Nombre de spores | Pluie cumulée | |
Dates | Lot 1 Lot 2 | (mm) |
Mardi 19 et vendredi 22 mai | 0 2 | 1,6 |
Résultats de la modélisation Tavelure DGAL Inoki - Stations météorologiques de Thurageau et Secondigny
Période d’humectation | Stock | Stock | ||||||
Station | Date début | Date fin | Pluie (mm) | Projection (%) | Contamination*(gravité) | projeté à ce jour (%) | projetable à la prochaine pluie (%) | |
79 | Secondigny | 18 mai | 19 mai | 1,6 | 0,7 | Nulle | 96,8 | 2,5 |
86 | Thurageau | 19 mai | 20 mai | 1,5 | 1,3 | Nulle | 99,1 | 0,9 |
Date J0 = 1 ères projections de spores = 1er mars.
: les contaminations sont indiquées selon une gravité croissante : Nulle
Récapitulatif des sorties de taches selon le modèle depuis le début de la saison (station de Secondigny)
Périodes d’humectation | Contaminations (gravité) | Prévisions de sorties des taches |
16 mai | Légère | Sous réserve (selon prévisions météorologiques) A partir du 30 mai |
13 au 14 mai | Légère | Sous réserve (selon prévisions météorologiques) A partir du 28 mai |
11 au 12 mai | Légère | A partir du 24 mai |
7 au 8 mai | Légère | A partir du 20 mai |
30 avril au 3 mai | Grave | A partir du 13 mai |
16 au 18 avril | Grave | A partir du 30 avril |
2 au 4 avril | Grave | A partir du 17 avril |
27 au 31 mars | Grave | A partir du 15 avril |
25 au 27 mars | Très Légère | A partir du 13 avril |
20 au 21 mars | Très Légère | A partir du 11 avril |
Sur les parcelles de référence, les symptômes de tavelure sont en nette progression pour les vergers en agriculture biologique et non traités. Les jeunes fruits sont également touchés. En parcelles conventionnelles, la situation est globalement saine et la maladie évolue peu (voir le graphique ci-dessous).
% de pousses touchées
Nous observons en majorité des taches anciennes, probablement issues des contaminations de fin mars à début mai, et quelques jeunes taches.
Aucune contamination n'a été calculée depuis le 17 mai.
Selon le modèle, la fin des projections primaires est imminente (97% à 99% de spores projetées depuis le début de la saison). Depuis le 30 avril, le suivi biologique sur lames indique un nombre de spores de plus en plus faible. En outre, les feuilles au sol se décomposent progressivement et se raréfient. Cependant, la fin des projections primaires pouvant être très étalée, il est nécessaire de poursuivre le suivi biologique ces prochaines semaines.
Tant que le stock d'ascospores n'est pas totalement épuisé, un risque de projections et de contaminations primaires reste possible lors des prochaines pluies annoncées (lundi 1er et mardi 2 juin). Pour les vergers tavelés, un risque de " repiquage " existe également (contaminations secondaires).
De nouvelles taches devraient être visibles cette semaine, suite aux contaminations " Légère " du mois de mai (11-12, 13-14 et 16 mai).
La maladie est favorisée par une forte hygrométrie et des températures comprises entre 10 et 20°C. En revanche, les précipitations importantes sont néfastes pour la germination des conidies. Les feuilles sont sensibles à l'oïdium lorsqu'elles sont jeunes. Elles sont réceptives jusqu'à 6 jours après leur apparition.
De jeunes taches issues de contaminations secondaires ont été observées en vergers
" Témoin " et protégés.
Cette semaine, le climat sec ne va pas être propice à la maladie.
Il est conseillé d'éliminer les pousses oïdiées observées.
En vergers non traités, ce puceron est mobile et colonise de nouvelles pousses. Sur une parcelle fortement contaminée, nous observons également la présence de miellat et de dégâts sur pommes (fruits déformés et rachitiques). En parcelles couvertes, la présence de ce ravageur est plus ponctuelle.
La proportion des adultes ailés au sein des colonies augmente. Ils amorcent ainsi leur migration vers leur hôte secondaire, le plantain. En septembre, les pucerons ailés se réinstalleront sur le pommier et les femelles y déposeront les œufs d'hiver.
Les auxiliaires sont bien présents et diversifiés (syrphes, coccinelles, punaises prédatrices, forficules, hyménoptères parasitoïdes, cécidomyies), mais leur efficacité est hétérogène au sein de la parcelle.
Il est important d'observer attentivement vos parcelles afin de déceler les colonies de pucerons. En vergers contaminés, des dégâts sur pousses et sur fruits sont possibles. La simple présence de ce puceron constitue le seuil de nuisibilité.
Rappel sur la biologie du ravageur : voir le BSV n°67.
Ce puceron est ponctuellement observé sur les jeunes pousses des pommiers vigoureux. Sur une parcelle biologique, la présence de miellat et de fumagine a été notée.
Ce puceron est rarement dangereux, mais il est à surveiller sur les jeunes arbres car les attaques peuvent perturber la croissance des pousses et la formation de la couronne. Pour les jeunes plantations, le seuil de nuisibilité est de 15% de pousses occupées par le puceron vert.
Rappel sur la biologie du ravageur : voir le BSV n°68.
La migration des pucerons se poursuit sur les jeunes pousses. Sur nos vergers de référence, une parcelle de la variété sensible Reine des Reinettes, historiquement très contaminée, présente des dégâts (nombreux jeunes pucerons sur pousses et production de miellat).
Pour le moment, l'auxiliaire Aphelinus mali est faiblement présent car le premier vol est terminé. Il faudra attendre les adultes de deuxième génération pour voir une réelle efficacité du parasitisme.
Le seuil est de 10% de rameaux touchés (notation sur 100 rameaux dans la partie basse de l'arbre). En présence d'Aphelinus mali, ce seuil peut être relevé. Cet hyménoptère peut réduire efficacement les infestations du ravageur et sa protection est primordiale.
Quelques éléments de biologie du carpocapse
Les conditions climatiques favorables à l'accouplement et à la ponte sont les suivantes :
T°C crépusculaire > 15°C. Optimum : 23 à 25°C.
60% Humidité crépusculaire < 90%. Optimum : 70 à 75%. Temps calme et non pluvieux (feuillage sec).
La ponte se fait en majorité pendant les 5 premiers jours après l'accouplement mais peut durer 12 jours.
La durée entre la ponte et l'éclosion est de 90 degrés-jours en base 10°C.
Le vol est en légère hausse sur le réseau de piégeage.
L'intensification du vol des adultes et les conditions climatiques douces et sèches annoncées induisent un risque élevé de pontes cette semaine.
Le vol des tordeuses de la pelure (Archips podana et Pandemis heparana) et de la petite tordeuse des fruits
(Cydia lobarzewskii) est en cours actuellement.
En vergers non traités, les " nids " d'hyponomeutes sont très présents cette année. Les chenilles rongent l'épiderme des feuilles et agrandissent progressivement leur nid.
Il est conseillé de faire un contrôle visuel sur 500 bouquets fruitiers (10 bouquets x 50 arbres). Le seuil de nuisibilité est de 5% d'organes atteints.
Rappel sur la biologie du ravageur : voir le BSV n°70
Seules les parcelles " Témoin " et biologiques sont concernées par ce ravageur. Les comptages oscillent entre 4 et 15% de fruits touchés. Les larves présentes à l'intérieur des fruits se laisseront tomber au sol fin mai à mi-juin. Elles entreront en diapause jusqu'au printemps prochain.
Il est possible de supprimer les jeunes fruits touchés avant que le ravageur n'attaque d'autres pommes.
Les œufs observés la semaine dernière ont donné naissance à de jeunes larves. Celles-ci vont passer par plusieurs stades larvaires avant de devenir adulte en automne et d'hiverner en hiver.
Très ponctuellement, on observe les premières piqûres sur jeunes fruits en vergers protégés.
En parcelles sensibles (dégâts les années précédentes, présence de bois à proximité, vergers vigoureux), il est possible de faire des frappages sur 100 branches afin de déceler la présence de punaises.
Rappel sur la biologie du ravageur : voir le BSV n°64.
Nous avons observé de nouveaux dégâts sur jeunes arbres (rameaux voire arbre entier en dépérissement). Actuellement, les femelles émergentes forent de nouvelles galeries dans les pommiers et peuvent pondre jusqu'à 40 œufs.
Pour estimer le risque, il est important de détecter les nouvelles attaques. Celles-ci se repèrent par les écoulements de sève ou les petits trous de pénétration d'environ 2 mm de diamètre, souvent accompagnés de sciure fraîche, sur les branches et les troncs.
Les mesures primordiales dans la lutte contre le xylébore consistent à éliminer les branches atteintes. De plus, il faut veiller à équilibrer la fumure pour activer la croissance des arbres et augmenter leur résistance.
Actuellement, on observe des adultes de rhynchites frugivores rouges et violets en vergers " Témoin " et biologiques. On note également des piqûres de nutrition et de pontes sur les fruits. Après la ponte, le pédoncule est incisé partiellement, ce qui entraîne la chute des fruits (voir la photo ci-contre). Les larves se développent dans le fruit et l'hivernation s'effectue en terre ou dans divers abris.
Le seuil de nuisibilité dans les parcelles ayant eu des dégâts de rhynchites les années précédentes est fixé à 6 individus pour 100 frappages.
1. Les traitements insecticides et/ou acaricides sont interdits, sur toutes les cultures visitées par les abeilles et autres insectes pollinisateurs, pendant les périodes de floraison et de production d'exsudats.
2. Par dérogation, certains insecticides et acaricides peuvent être utilisés, en dehors de la présence des abeilles, s'ils ont fait l'objet d'une évaluation adaptée ayant conclu à un risque acceptable. Leur autorisation comporte alors une mention spécifique "emploi autorisé durant la floraison et/ou au cours des périodes de production d'exsudats, en dehors de la présence des abeilles".
3. Il ne faut appliquer un traitement sur les cultures que si nécessaire et veiller à respecter scrupuleusement les conditions d'emploi associées à l'usage du produit, mentionnées sur la brochure technique (ou l'étiquette) livrée avec l'emballage de la spécialité commerciale autorisée.
4. Afin d'assurer la pollinisation des cultures, de nombreuses ruches sont en place dans ou à proximité des parcelles en fleurs. Il faut veiller à informer le voisinage de la présence de ruches. Les traitements fongicides et insecticides qui sont appliqués sur ces parcelles, mais aussi dans les parcelles voisines, peuvent avoir un effet toxique pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Il faut éviter toute dérive lors des traitements phytosanitaires.
Source : DGAL-SDQPV avril 2015.
Bulletin rédigé par la FREDON Poitou-Charentes et élaboré à partir des données fournies par les observateurs du réseau nord Poitou-Charentes : Arboriculteurs, Association des Croqueurs de Pommes des Deux-Sèvres, Chambre d'agriculture de la Charente-Maritime, FREDON Poitou-Charentes, Jardin Botanique de l'Université de Poitiers, Pom'2 Sèvres, Tech'Pom.