Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de santé du végétal d'Aquitaine Arboriculture fruitière sont les suivantes :
Aquifruit, BIP, Cadralbret, CDA17, CDA 24, CDA 47, CETA de Guyenne, EPLEFPA de Ste Livrade-sur-Lot, FDGDON 47, FDGDON 64, FREDON Aquitaine, GARLANPY, Granlot, INVENIO, LDA 33, Les 3 domaines, Novagri, Rouquette, SCAAP Kiwifruits de France, SICA Castang, SYPRUSI, SYNPPA, UCA France Prune, UPF, UPI, Valprim
e.marchesanfredonaqui@laposte.net
Directeur de publication :
Dans les parcelles avec présence de taches, la gestion de ces dernières est à coupler avec les problématiques maladies de l'épiderme et de conservation dans les semaines qui précèdent la récolte.
Les maladies de l'épiderme (maladie de la suie et des crottes de mouche) sont des maladies occasionnelles qui se manifestent généralement en fin de saison. Des périodes pluvieuses durant la période estivale favoriseraient l'expression de ces maladies. Dans les parcelles sensibles, présentant régulièrement des dégâts, une anticipation des périodes pluvieuses peut être nécessaire pour contrôler ces maladies.
En pré-récolte, la gestion des parcelles vis-à-vis des maladies de conservation telles que Gloesporium, Phytophthora... (Cf. BSV n°17 du 18 juillet 2013) doit être raisonnée en tenant compte des champignons les plus présents dans le verger, de la sensibilité des variétés, des conditions climatiques durant la période de maturation des fruits et de la durée de stockage prévue. Le mois qui précède la récolte constitue une période à risque.
Des symptômes sont toujours observés sur certaines parcelles. Les contrôles visuels réguliers sont à maintenir pour déceler rapidement toute manifestation de la maladie et supprimer, le cas échéant, les symptômes le plus tôt possible après leur apparition afin d'éviter de nouvelles contaminations. Le feu bactérien est un organisme de lutte obligatoire en tous lieux et de façon permanente (arrêté du 31/07/2000 modifié). La présence de tout symptôme doit être signalée au SRAL et la maladie impérativement éradiquée.
Sur notre réseau de piégeage, les captures sont en hausse. Le second vol est en cours.
captures moyennes
2-avr 8-avr 14-avr 20-avr 26-avr 2-mai 8-mai 14-mai 20-mai 26-mai 1-juin 7-juin 13-juin 19-juin 25-juin 1-juil 7-juil 13-juil 19-juil 25-juil 31-juil 6-août 12-août 18-août 24-août 30-août 5-sept 11-sept 17-sept 23-sept
En parcelle de référence, le pourcentage de nouveaux dégâts observés en début de semaine est en augmentation.
Données de modélisation Selon les données du modèle de simulation, à ce jour, près de 60% du potentiel de pontes et 20 à 30% du potentiel d'éclosions de la seconde génération auraient été réalisés. Avec une hypothèse de températures conformes aux normales saisonnières pour les jours à venir, les pontes devraient rester soutenues jusqu'aux 10-12 août et les éclosions jusqu'aux 19-21 août . Pour les secteurs plus tardifs (Dordogne, Charentes), ces dates sont à retarder de 2 à 3 jours.
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La période à risque élevé de pontes et d'éclosions de la seconde génération est en cours. La gestion des parcelles vis-à-vis de la seconde génération est fonction du niveau d'attaque observé en fin de première génération (Cf. encadré page 3 du BSV n°17 du 18 juillet 2013).
Lorsque le stade cible est l'œuf, pour les parcelles à forte population (plus de 3 pour mille de fruits attaqués en fin de première génération), la période à risque durera jusqu'à la fin de la période des pontes (2-4 septembre). Pour les parcelles à population moyenne à faible, la période à risque durera jusqu'à la fin de la période des pontes massives (10-12 août en zones précoces). Lorsque le stade cible est la larve, la période à risque durera jusqu'à la fin de la période des éclosions
(10-12 septembre) pour les parcelles avec une population importante et jusqu'à la fin de la période des éclosions massives (19-21 août en zones précoces) pour les parcelles à population moyenne à faible. Pour les secteurs plus tardifs (Charentes), les dates données ci-dessus peuvent être retardées de 2 à 3 jours.
Les populations de pucerons lanigères sont globalement bien régulées. On note régulièrement la présence de l'auxiliaire Aphelinus mali avec cependant des niveaux de parasitisme très variables selon les vergers. Le seuil de nuisibilité de ce puceron est de 10% de rameaux colonisés. En présence d'Aphelinus mali, ce seuil peut être relevé. Sur les parcelles à problème, la gestion du puceron lanigère peut être améliorée par la taille en vert qui permet de limiter son développement.
La présence de pucerons verts est régulièrement observée à l'extrémité des pousses mais ils sont généralement régulées par les populations d'auxiliaires (larves de cécidomyies prédatrices, coccinelles, chrysopes...) très actives depuis plusieurs semaines. Ces pucerons ont peu d'incidence sauf dans le cas de pullulation pouvant entraîner une production importante de miellat et le développement de fumagine sur fruits. Une meilleure gestion de la fertilisation et/ou de l'irrigation peut permettre de réguler les populations de pucerons verts.
Sur notre réseau de piégeage, les prises sont faibles.
captures moyennes
15-mars 21-mars 27-mars 2-avr 8-avr 14-avr 20-avr 26-avr 2-mai 8-mai 14-mai 20-mai 26-mai 1-juin 7-juin 13-juin 19-juin 25-juin 1-juil 7-juil 13-juil 19-juil 25-juil 31-juil 6-août 12-août 18-août 24-août 30-août 5-sept 11-sept 17-sept 23-sept 29-sept 5-oct
Sur les parcelles du réseau d'observation, peu de dégâts ont jusqu'à présent été observés.
Données de modélisation Selon les données du modèle de simulation, les éclosions de la seconde génération s'achèvent, le troisième vol a démarré et la période à risque de pontes débute. Avec une hypothèse de températures conformes aux normales saisonnières pour les jours à venir, les pontes devraient s'intensifier à partir des 6-8 août et rester soutenues jusqu'aux 3-5 septembre. Les éclosions pourraient débuter à partir des 4-6 août et s'intensifier à partir des 18-20 août. Pour les secteurs plus tardifs (Charentes et Dordogne), les dates données ci-dessus peuvent être retardées de 4 à 5 jours.
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La période à risque de pontes débute.
Sur notre réseau de piégeage, le second vol est en cours mais les prises sont faibles.
captures moyennes
15-avr
20-avr
25-avr
30-avr
5-mai
10-mai
15-mai
20-mai
25-mai
30-mai
4-juin
9-juin
14-juin
19-juin
24-juin
29-juin
4-juil
9-juil
14-juil
19-juil
24-juil
29-juil
3-août
8-août
13-août
18-août
23-août
28-août
2-sept
7-sept
12-sept
17-sept
22-sept
27-sept
2-oct
Les seuils de nuisibilité, à partir du piégeage, sont :
Pour Capua : 40 captures en 3 relevés consécutifs sur 7 jours.
Pour Pandemis : 50 captures et plus dans les 18 jours suivant la capture du premier papillon. En l'absence de piégeage, un contrôle visuel régulier des parcelles peut être réalisé, particulièrement dans les
" paquets " de fruits. La gestion des parcelles vis-à-vis des tordeuses de la pelure est à réaliser en association avec le carpocapse des pommes.
Quelques dégâts sont toujours observés en vergers de pommiers et de poiriers. Ce ravageur a peu d'incidence en verger adulte. Des mesures prophylactiques sont envisageables en coupant et brûlant les feuilles enroulées contenant ce ravageur.
En parcelle de référence, on observe actuellement des individus à tous les stades. On note également la présence de miellat et de fumagine. Des mesures prophylactiques sont envisageables en réalisant l'irrigation par aspersion (à éviter cependant dans les situations à risque feu bactérien) et la suppression des gourmands en situation " poussante " afin de diminuer l'attractivité vis-à-vis du psylle.
On observe une intensification du folletage (dessèchement du feuillage) dans certaines parcelles de poiriers notamment sur la variété Conférence qui est particulièrement sensible. Ce phénomène lié aux fortes températures peut être accentué par la présence d'acariens et/ou de phytoptes libres.
Sur notre réseau de piégeage, les captures sont modérées.
captures moyennes
15-mars 21-mars 27-mars 2-avr 8-avr 14-avr 20-avr 26-avr 2-mai 8-mai 14-mai 20-mai 26-mai 1-juin 7-juin 13-juin 19-juin 25-juin 1-juil 7-juil 13-juil 19-juil 25-juil 31-juil 6-août 12-août 18-août 24-août 30-août 5-sept 11-sept 17-sept
En parcelles de référence non traitées, les pontes ont été importantes au cours de ces trois dernières semaines et le taux de perforations a doublé entre le 15 et le 23 juillet. Cette semaine, le pourcentage de fruits avec présence de nouvelles pontes est en diminution. Sur les parcelles du réseau d'observation on note également une progression des dégâts.
Données de modélisation Selon les données du modèle de simulation, à ce jour, 97 à 99% du potentiel de pontes et 92 à 98% du potentiel d'éclosions de la seconde génération auraient été réalisés. Le troisième vol est en cours, 45 à 65% du potentiel de pontes et 15 à 30% du potentiel d'éclosions de la troisième génération auraient été réalisés. A vec une hypothèse de températures conformes aux normales saisonnières, les pontes pourraient rester soutenues jusqu'aux 6-8 août et les éclosions jusqu'aux 14-16 août.
Données de modélisation Carpocapse des prunes
Risque global de pontes de la 2nde génération
Risque global d'éclosions de la 2nde génération
Risque global de pontes de la 3ème génération
Risque global d'éclosions de la 3ème génération
17/7
21/7
25/7
29/7
10/8
14/8
18/8
22/8
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La gestion des parcelles vis-à-vis de la troisième génération est à réaliser en fonction du pourcentage de dégâts observés en fin de seconde génération. Si les populations ont été bien maîtrisées en première et seconde générations, le risque est faible vis-à-vis de cette troisième génération.
Les quelques foyers observés sont maintenant régulés, on note cependant des éclatements de fruits au niveau de ces derniers.
Quelques symptômes de monilia sont observés sur fruits blessés (dégâts de carpocapse). Des conditions pluvieuses et des températures élevées, à l'approche de la maturité, favorisent le développement du monilia. La gestion des parcelles doit être réalisée en fonction de l'inoculum présent dans le verger, des blessures éventuelles, des conditions climatiques et de la date prévisionnelle de récolte. Les conditions climatiques actuelles (temps chaud et sec) sont peu propices au développement des monilioses.
En parcelle de référence, le pourcentage de fruits présentant des taches de tavelure reste stable. Sur les parcelles du réseau d'observation des symptômes sont fréquemment notés. En parcelles non traitées, le pourcentage de feuilles touchées par la rouille est en nette augmentation depuis la semaine dernière. A cette période de l'année, il n'y a pas de gestion spécifique des parcelles vis-à-vis de ces maladies.
Au cours du stockage, les fruits secs peuvent être parasités par différents ravageurs des denrées stockées. Les plus préjudiciables et les plus couramment rencontrés sont : la teigne des fruits secs, les carpophiles et l'acarien du pruneau.
La teigne des fruits secs (Plodia interpunctella), est un petit papillon de 15 à 18 mm d'envergure. La chenille est de couleur blanc-jaunâtre, elle peut atteindre 12 à 15 mm de longueur au dernier stade. C'est elle qui est responsable des dégâts. Les larves rongent et tissent une toile sur la denrée parasitée. La nymphose a lieu dans un cocon blanc à l'abri de la lumière
(dans les cartons d'emballage, entre les planches des pallox ). Il y a plusieurs générations par an. La durée du cycle (œuf-papillon) dépend de la Plodia température : d'un mois à 25°C à cinq mois à 15°C.
(E.Marchesan FDGDON 47) La surveillance de Plodia peut s'effectuer au moyen de pièges à phéromone. Ce type de piège présente une bonne efficacité dans les locaux fermés. Il couvre une surface de 200 à 300 m², la capsule de phéromone est à remplacer toutes les 6 à 8 semaines et le relevé du piège doit être effectué de façon hebdomadaire.
Les carpophiles (Carpophilus hemipterus et Carpophilus ligneus) sont de petits coléoptères de 3 à 4 mm de long. La larve est de couleur blanche et peut atteindre 1 cm de long au dernier stade. Les larves se développent sous l'épiderme des fruits dont elles mangent la pulpe de l'intérieur. En conditions favorables, le cycle biologique de l'insecte est de 5 à 6 semaines. La surveillance s'effectue au moyen de pièges lumineux dont l'observation est à effectuer de façon hebdomadaire.
L'acarien du pruneau (Carpoglyphus lactis) est un minuscule acarien blanc qui mesure environ 0.4 mm. La femelle peut pondre jusqu'à 400 œufs qui peuvent éclore en 10-15 jours selon la température et l'hygrométrie
(11 jours à 25°C et 85% HR), son développement s'arrête à 10°C. Il se nourrit à partir de jus sucrés en fermentation et entraîne une dégradation de la peau du pruneau. Il se développe sur des pruneaux insuffisamment séchés. La surveillance s'effectue par une observation visuelle des fruits.
Afin de prévenir les pertes dues aux ravageurs des denrées stockées, il est important de réaliser un nettoyage sérieux et complet des stations et des locaux de stockage des fruits. Les appareils à haute pression présentent un intérêt majeur pour nettoyer les murs, le sol et le matériel.
Sur notre réseau de piégeage, les prises sont faibles (Cf. graphique dans la partie pommier-poirier). La période à risque de pontes débute (Cf. données de modélisation dans la partie pommier-poirier).
A l'approche de la maturité, des conditions pluvieuses et des températures élevées favorisent le développement du monilia. Les trois semaines précédant la récolte constituent une période à risque. La gestion des parcelles doit être réalisée en fonction de la précocité des variétés et des conditions climatiques.
La surveillance des parcelles doit être maintenue. En cas de dégâts suspects, se rapprocher de son technicien ou du SRAL. Afin de limiter la dispersion de la bactérie, les opérations qui contribuent à ouvrir des voies d'entrées pour la bactérie sont à réaliser par temps sec (si possible lorsque la température est supérieure à 25°C) avec des outils régulièrement désinfectés. La circulation entre les parcelles doit être limitée et en veillant à ne pas transporter de débris végétaux d'une parcelle à l'autre.
Les populations d'acariens observées actuellement sont globalement faibles. La présence de phytoséïdes est fréquemment notée. Quelques foyers de tétranyques tisserands (reconnaissables aux fines toiles qu'ils tissent sur les feuilles) et de bryobes (adulte de couleur rouge sombre) sont observés sur certaines parcelles mais sont généralement régulés par les auxiliaires. Les conditions climatiques actuelles (temps chaud et sec) sont favorables aux remontées des populations d'acariens, surveillez vos parcelles. A cette période de l'année, le seuil de nuisibilité est de 60% de feuilles occupées par une forme mobile d'acarien rouge sur pommier et prunier, ce seuil est porté à 40% sur poirier. En présence de phytoséïdes (au minimum 30% de feuilles occupées), ce seuil peut être porté jusqu'à 80%.
Cochenille blanche du mûrier : des pontes sont observées sous certains boucliers et les toutes premières larves mobiles sont visibles. La période de migration débute.
Pseudococcus viburni : des individus sont actuellement observés au niveau de l'œil de la cavité pédonculaire des fruits.
La gestion des parcelles vis-à-vis de ces cochenilles s'effectue au moment de la migration des jeunes larves.
En parcelles de référence, on observe assez régulièrement la présence de Metcalfa principalement aux stades
" larve âgée " et " adulte ". Des niveaux de populations importants sont notés sur certains vergers (présence de manchons blancs cotonneux sur rameaux et sur pédoncules des fruits avec dans certains cas développement de fumagine). Depuis la semaine dernière, les premiers individus parasités par l'hyménoptère Neodryinus typhlocybae (présence d'un kyste sous l'ébauche alaire de la larve de Metcalfa) sont observés. Les premiers cocons sont maintenant visibles.
Privilégiez les mesures prophylactiques : débroussaillage des environs très propices (bords des cours d'eau avec ronces et orties ) et broyage des adventices afin de limiter son extension.
Les conditions climatiques (températures élevées, temps orageux) que nous connaissons depuis plusieurs semaines sont propices au développement et à l'explosion des populations. On note une augmentation des prises sur les différentes espèces suivies (cerisier, prunier et kiwi). Des attaques importantes sont actuellement notées en culture de fraise mais jusqu'à présent aucun dégât sur prune ou kiwi n'a été observé ou signalé. 2013 s'annonce une année de forte pression. Surveillez vos parcelles afin de repérer les foyers éventuels et privilégiez les mesures prophylactiques telles que la destruction des fruits atteints afin de limiter le développement de ce ravageur.
Les orages de fin de semaine dernière ont localement été accompagnés de grêle. Les blessures occasionnées par cette dernière peuvent constituer des portes d'entrée pour certains champignons et bactéries. Les parcelles concernées sont à surveiller avec une attention particulière.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut-être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées sur leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".