Bulletin de Santé du Végétal

Normandie

N°1 du 06 mai 2009

Pommes de terre

Animateur référent : Mathieu TETEREL
Tél : 02. 32.82.96.11
Fax : 02.32.82.96.19

DEBUT DES RISQUES MILDIOU : Le seuil épidémique est atteint pour la Pointe de Caux Estuaire, La plaine de Caen
Situation générale : Les dernières plantations se sont déroulées dans de bonnes conditions. A ce jour, les variétés hâtives sont en cours de levée, mais pour la grande majorité des parcelles les opérations de buttage se terminent. Attention, dans bon nombre de secteurs, des tas de déchets, avec feuillage abondant
, ont été observés. Aucune tâche de mildiou n'a été détectée sur ces derniers.

La nuisibilité des adventices : un risque à ne pas négliger Les plantations sont désormais terminées et dès que les buttes seront raffermies les opérations de désherbage débutteront. Le désherbage de la pomme de terre est l'une des premières opérations culturales et sa réussite conditionne en partie le rendement.

Exemple d'adventices difficile à maîtriser

Chenopode
(Chenopodium album)

Fumetere
(Fumaria officinalis)

Gaillet gratteron
(Gallium aparine)

mathieu.teterel@fredon-hn.com

Animateur suppléant CA14 Valérie PATOUX
Tél : 02.31.53.55.09

v,patoux@calvados,chamagri.fr

Directeur de publication : Daniel GENISSEL

Président de la Chambre Régionale d'Agriculture de Normandie

Le laiteron des champs
(Sonchus arvensis)

Morelle noire
(Solanum nigrum)

Photos : ACTA & SYNGENTA

- La nuisance des adventices


Le développement des adventices est préjudiciable à la culture car elles rentrent très vite en concurrence pour l'eau et les éléments fertilisants. De plus au cours de leur croissance, l'espace pris par les racines d'adventices peut générer des déformations de tubercules, voire les perforer (cas du chiendent Agropyron repens). Enfin, la présence d'adventices permet l'installation, le maintien et le développement de maladies et ravageurs. En effet, en créant une humidité constante entre les pieds et les buttes de pommes de terre, les conditions sont alors plus favorables pour l'installation de maladies comme le mildiou (Phytophthora infestans) et les pucerons, souvent vecteurs de virus.

Les conditions agronomiques pour un désherbage réussi : Le désherbage doit se raisonner d'une part, dans le cadre complet de la rotation, certaines adventices étant plus facile à éliminer dans d'autres cultures, et d'autre part, en fonction de l'état d'infestation de la parcelle (si connu). Une bonne préparation du sol (fine et homogène) est importante, pour une parfaite répartition des herbicides sur les buttes (le film d'herbicide doit être le plus homogène possible). Optez pour une application dans des conditions climatiques optimum (buttes humides et hors périodes froides) et traiter en l'absence de vent pour une répartition homogène sur les deux flancs des buttes et éviter les dérives sur les cultures voisines.
Enfin, vérifiez votre matériel : pulvérisateur correctement étalonné, buses en parfait état de fonctionnement.

La gestion du mildiou de la pomme de terre (Phytophthora infestans) Ce champignon reste l'un des agents pathogène le plus dangereux pour la culture et, de loin, l'agent nécessitant le plus d'interventions pour le maîtriser. Cependant une protection raisonnée est tout à fait possible en se basant sur les modèles épidémiologiques.
Deux modèles sont utilisés pour évaluer le risque :
Modèle GUNTZ-DIVOUX : modèle qualitatif donnant la succession des générations de mildiou avec leur niveau de gravité,
Modèle MILSOL : modèle quantitatif donnant la quantité de spores pouvant germer.

Le modèle Guntz-Divoux indique la date à laquelle de " seuil dit épidémique " est atteint : sortie de tâches de la 4ème génération de mildiou. C'est à partir de cette date que la protection fongicide doit débuter pour une parfaite maîtrise de la maladie.

Évaluation du risque mildiou au 06/05/09, selon le réseau de stations météorologiques normand :
(Le risque devient important à partir de 30 % de pommes de terre levées)

HAUTE- NORMANDIE
Brémontier Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Bretteville RISQUE Seuil épidémique atteint : sorties de tâches 4eme génération pour le 07 mai
Etrepagny Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Gisay Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Goderville RISQUE Seuil épidémique atteint : sorties de tâches 4eme génération pour le 07 mai
Gouville Risque NUL 2ème génération en cours d'incubation
Le Neubourg Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Luneray Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Montivilliers Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Pissy-Poville Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Sainneville RISQUE Seuil épidémique atteint : sorties de tâches 4eme génération pour le 07 mai
St Georges Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
St Jouin Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Yvetot Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
BASSE-NORMANDIE
Brecy Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Préaux Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Ferrière Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Condé / Vire Risque NUL 1ere contaminations de 3ème génération en cours d'incubation
Hérouville RISQUE Seuil épidémique atteint : sorties de tâches 4eme génération pour le 08 mai

Enfin, en complément du niveau de risque donné par les modèles, la maitrise du mildiou doit également prendre en compte la sensibilité variétale de la pomme de terre et la présence de l'inoculum dans l'environnement des parcelles (sur tas de déchets, sur repousses ou dans les potagers).

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