Cette semaine, les observations ont été réalisées dans 30 parcelles de lin de printemps. La répartition est la suivante :
Seine-Maritime : 18 Eure : 8 Calvados : 3 Orne : 1.
Les dernières parcelles semées entre le 15 et le 22 avril sont entre B9 et D1
(29%). Les lins semés autour de Pâques sont entre D2 (43%) et D3 (18%). Les parcelles du réseau les plus avancées, semées le 30 mars en bordure maritime, sont au stade D4.
La croissance des lins est favorisée par des températures plus élevées. Les défauts de structure sont souvent visibles et amplifiés par les effets marqués de certains herbicides racinaires. Beaucoup sont hétérogènes.
Le graphique ci-dessous représente l'évolution des stades dans les parcelles du réseau.
Rappel des stades
Stade B9 : 7 cm.
Stade D1 : 10 cm.
Stade D2 : 20 cm.
Stade D3 : 30 cm.
Stade D4 : 40 cm.
Contexte d'observation : des thrips ont été détectés dans 4 parcelles du réseau, en Seine-Maritime.
Période de risque : jusqu'à la floraison.
Nuisibilité : les thrips adultes et larvaires piquent les feuilles et le bourgeon terminal des lins, entraînant une décoloration puis une déformation des plantes avec de nombreuses ramifications au sommet. La croissance des lins est freinée voire interrompue.
Seuil de nuisibilité : la détection de l'insecte se fait en balayant le sommet des lins d'un mouvement rapide de la main ouverte et humide. Le seuil d'intervention correspond à la capture de 5 thrips en moyenne par balayage.
Analyse du risque : Le risque est fort cette semaine car les conditions sont sèches et venteuses et les températures remontent. Faire preuve de vigilance, plus particulièrement à proximité des zones boisées.
Contexte d'observation Quelques chenilles ont été signalées dans le réseau.
Période de risque : l'insecte est actif dès la fin de mai.
Nuisibilité : Les chenilles pénètrent dans l'épaisseur des feuilles où elles vivent en mineuses puis investissent les feuilles hautes où elles provoquent des déformations en crosses. Malgré un aspect spectaculaire des symptômes, les tordeuses sont peu nuisibles, sauf en production de semences. Il n'existe pas de seuil d intervention.
Analyse du risque : La vigilance est de mise.
Contexte d'observation :
Plusieurs observateurs confirment les symptômes observés dans des parcelles de lin la semaine dernière : des plantes se dessèchent rapidement par poquets disséminés de façon aléatoires. Leurs tiges développent le plus souvent des nécroses pouvant conduire à des rétrécissements spectaculaires. Ces observations pourraient correspondre à l'anthracnose, due à Colletotrichum lini. Ce champignon pathogène est plus souvent responsable de la fonte des semis. Les conditions froides persistantes et l'humidité ont pu favoriser une expression plus tardive de celui-ci. Des plantes sont en cours d'analyse pour confirmation du diagnostic.
Période de risque : du fendillement au stade 10-15cm (entre D1 et D2). Un climat humide et pluvieux favorise l'extension de cette maladie.
Nuisibilité : la maladie peut provoquer la disparition de nombreuses plantes.
Analyse du risque : Les faibles risques de précipitation et le décollage' des lins du à l'augmentation des températures devrait gommer les disparitions de plantes observées.
Rester attentif à l'évolution des symptômes.
Période de risque C'est à partir du stade D1 (10 cm) que commence la surveillance de la moisissure blanche provoquée par
Oïdium lini. Avant d'être visible à l'œil nu, le champignon est détectable de manière olfactive : une odeur de marée se dégage de la base des tiges. Un mycélium blanc peut ensuite apparaitre sur les feuilles puis sur les tiges, d'abord sous forme d'étoiles, ensuite sous forme d'un feutrage.
Nuisibilité : si elle s'exprime avant floraison, la moisissure blanche peut réduire la photosynthèse, accélérer la maturation des plantes et entrainer des pertes de rendement en fibre et en graine.
Analyse du risque : les conditions humides actuelles ne suffisent pas à l'expression de Oïdium lini.
A surveiller si les températures dépassent 20°C.
Les sommes de températures corrigées sont mentionnée ci-dessous pour 13 sites (en base 5, en °C, à la date du 04 juin 2013).
Pour mémoire, la floraison des variétés les plus précoces intervient à 550°C. Les dates estimées des premières floraisons sont également mentionnées dans le tableau :
| Date de Semis | 04 mars | 02 avril | 15 avril | 22 avril | ||||
| STC / Date floraison estimée | STC | Flor | STC | Flor | STC | Flor | STC | Flor |
| Damblainville (14) | 422 | 16/06 | 361 | 21/06 | ||||
| Saint-Sylvain (14) | 430 | 15/06 | 367 | 22/06 | ||||
| Caen-Carpiquet (14) | 420 | 22/06 | 361 | > | 316 | > | ||
| Bernières s/Mer (14) | 347 | > | 300 | > | ||||
| Bernay (27) | 344 | > | 300 | > | 255 | > | ||
| Bernienville (27) | 370 | 20/06 | 323 | > | 275 | > | ||
| Evreux-Huest (27) | 376 | 19/06 | 329 | > | 280 | > | ||
| Muids (27) | 417 | 15/06 | 361 | 20/06 | 307 | > | ||
| Rouen-Boos (76) | 370 | 21/06 | 322 | > | 274 | > | ||
| ND Bliquetuit (76) | 388 | 19/06 | 337 | > | 288 | > | ||
| Ectot les Baons (76) | 321 | > | 282 | > | 240 | > | ||
| Biville (76) | 309 | > | 270 | > | 229 | > | ||
| Neuv les Dieppe (76) | 316 | > | 271 | > | 231 | > |
Dans certaines parcelles, l'excès d'eau et les amplitudes thermiques ont provoqué une phytotoxicité des herbicides à base de sulfonylurées, se traduisant par une coloration vert pale à jaune du couvert.