Animateur référent :
Laure LEGENDRE FREDON BN
Tél : 02. 31.46.96.50
l.legendre.fredonbn@wanadoo.fr
Animateur suppléant :
Marie-Laure WINOCQ HORTI D
Tél : 02.35.12.26.22
marie-laure.winocq@astredhor.fr
Rédacteur de ce BSV :
Damien LOISEL FREDON BN
Tél : 02.31.46.96.52
d.loisel.fredonbn@orange.fr
Directeur de publication :
Daniel GENISSEL
Président de la Chambre Régionale d'Agriculture de Normandie
Prochaine parution le 13/12 Ce BSV est rédigé à partir d'observations ponctuelles réalisées chez 5 pépiniéristes et 2 jardineries.
L'essentiel de ce mois : Pour ce qui est des ravageurs, le risque s'atténue au fil des jours. Cependant, des attaques de xylébore ont été observées dans l'Orne avec des dégâts parfois importants. Au niveau fongique, un champignon de faiblesse a été analysé dans la culture de sapins de Noël en Basse-Normandie. Sinon, l'automne est une période clé dans la transmission des chancres. C'est l'occasion pour nous de faire un rappel réglementaire sur le chancre du châtaignier.
La présence de puceron lanigère (Eriosoma lanigerum) a été relevée sur un lot de pommier. Avec l'arrivée de l'hiver, les larves vont se cacher dans les anfractuosités de l'écorce, dans les plaies de taille de formation, et au niveau du collet. Le puceron lanigère est non migrant en France. Son hôte principal est le pommier. Cycle de développement
Hivernation forme de Hivernation sous sous forme larve sous aptère sous de larve de aptère l'écorce de l'arbre. l'arbre l'écores ou au niveau du collet.
BSV consultable sur les sites des DRAAF : www.draaf.haute-normandie.agriculture.gouv.fr www.draaf.basse-normandie.agriculture.gouv.fr
femelles aptères Des Des femelles aptères donnent donnent à naissance à aptères qui naissance des larves des larves aptères qui vont hiverner.
vont hivernées
Apparition ailés qui Apparition de de pucerons pucerons ailés, vont qui pouvoir contaminer de vont se déplacé vers nouveaux plants à travers de d'autre lieu de colonisation. nouvelles colonies.
10 10 à à 12 12 générations générations
Reprise d'activité des des larves Reprise d'activités larves. hivernantes. Celles-ci se Celles-ci se reproduisent sans reproduisent sans être être fécondées.
fécondées.
Les colonies augmentent Multiplication des avec la multiplication des générations. Les colonies générations. feutrage augmentent. Le Le feutrage blanc se fait de plus en en blanc se fait de plus plus visible. plus visible.
Ce bulletin est une publication gratuite réalisée en partenariat avec les Chambres d'Agriculture, la FREDON, HORTI PEPI, HORTI D, les DRAAF et les producteurs. Page 1/4
Evolution du risque : Plus l'hiver est froid, plus la mortalité des larves est importante. Les toutes premières colonies seront visibles courant avril/mai avec la formation d'amas blanc laineux sur les rameaux.
Peu de pucerons sont observés et c'est souvent sur jeunes pousses de Photinia qu'on peut notamment les trouver. Une attaque de Phyllagis fagi sur Fagus sylvatica purpurea a été signalée dans le Calvados avec des dégâts d'intensité faible à moyenne.
Evolution du risque : Le risque s'atténue au fil des jours. L'hivernation s'effectuant sous forme d'œufs disposés en amas sur les extrémités des rameaux.
CU L T U R E S O R N E M E N T A L E S
Une attaque de la Galéruque de la viorne
(Pyrrhalta viburni) sur Viburnum tinus a été constatée dans l'Orne. A cette saison, seule la présence d'adultes peut être décelée. En effet, la galéruque de la viorne ne forme qu'une génération par an. En outre, elle hiverne au stade embryonnaire. L'éclosion a lieu en mai et les larves commencent à s'alimenter sur la face inférieure des feuilles. Après quatre semaines de développement, Pyrrhalta viburni adulte sur elles se nymphosent dans le sol, à une Viburnum tinus (FREDON BN) profondeur de 30 à 50 cm. Les adultes, de couleur brune, émergent en juillet/août et les femelles pondent leurs œufs jusqu'en octobre dans des cavités qu'elles creusent à la pointe des pousses. Une seule femelle peut déposer plusieurs centaines d'œufs sur la même plante.
Des défoliations plusieurs années de suite affaiblissent les sujets et les dégâts engendrés par les larves et les adultes peuvent nuire à la vente en saison.
Evolution du risque : Fin de la ponte. Surveillez vos viornes à partir de début mai.
Une attaque du tigre du Pieris (Stephanitis takeyai) a été observée dans le Sud Manche. L'intensité de l'attaque est importante avec la présence de 3 à 5 adultes sous les feuilles des plants touchés. Les feuilles sont très marbrées à cause des succions exercées et la sève circule très mal, les feuilles de ce persistant risque de tomber.
Présence de Stephanitis takeyai sous le revers des feuilles de Pieris sp.(FREDON BN)
Evolution du risque : Fin du risque. L'insecte passe l'hiver sous forme d'œufs dans les feuilles de plantes infestées. Les plants touchés seront à surveiller au printemps.
Une attaque sur noisetier (Corylus avellana) de la tenthrède du bouleau
(Croesus septentrionalis) a été observée sur un lot en pleine terre dans le Calvados. Sur les plantes observées, il ne reste bien souvent plus que la nervure principale des feuilles : les larves ayant dévorées le limbe en suivant les nervures.
Evolution du risque : Ces dernières semaines les attaques ont été courantes, désormais le risque est quasi nul. Les larves se sont laissées tomber au sol et ont tissé un cocon soyeux afin d'hiverner en prépupe dans la litière du sol.
Deux attaques ont été observées dans l'Orne dans deux établissements différents. Une sur la totalité des plants d'Acer saccharinum et l'autre sur quelques pommiers. Les plants touchés ont été coupés et brûlés. Une analyse en laboratoire d'entomologie est venue confirmer qu'il s'agissait bien de Xyleborus dispar.
CU L T U R E S O R N E M E N T A L E S
Xyleborus dispar. est un coléoptère de la famille des scolytes. Les adultes hivernent dans les galeries des arbres où ils sont nés. Après accouplement, les femelles prennent leur essor au printemps dès que les températures atteignent 17-18°C. Elles vont coloniser d'autres arbres et y for er des galeries pour y déposer leurs oeufs. Elles transportent dans ces galeries un champignon, l'Ambrosia qui servira de nourriture aux larves. La nymphose a lieu dès le mois de juillet.
Pommier écorcé pour distinguer l'entrée des galeries
(Fredon BN)
Galerie colorée par l'Ambrosia
(Fredon BN)
Adulte de Xyleborus dispar à la loupe binoculaire (Fredon BN)
Evolution du risque : Néant. Les adultes sont en diapause dans les galeries des arbres. Par contre, le début des vols en avril est à surveiller.
Les déchets de bois stockés à proximité des cultures représentent des foyers potentiels. Profitez de cette période pour éliminer vos arbres affaiblis qui sont plus sensibles aux attaques de xylébore.
Dans deux jardineries, des attaques d'otiorhynques ont été observées notamment sur Viburnum tinus et Rhododendron sp. avec les dégâts typiques de poinçonnement du feuillage.
Evolution du risque : Le risque est important. C'est dans le sol, sous forme larvaire, que les otiorhynques passent l'hiver.
Les cultures en container sont particulièrement sensibles à ce charançon. Surveiller l'état racinaire de vos plants durant l'hiver.
Dans des productions de sapins de Noël de Basse-Normandie, des symptômes identiques sur des sujets isolés d'Abies nordmanniana et d'Abies nobilis de brunissement des aiguilles ont été observés ce qui a donné lieu à des prélèvements. Des analyses ont été effectuées. Il s'agit en fait d'un champignon de faiblesse vraisemblablement dû aux conditions humides de cet été.
Normalement, Rhizosphaera est une maladie fongique qui touche les anciennes aiguilles avant leur mort. Ici, même les jeunes aiguilles, étaient touchées et parfois une chute prématurée a même été observée.
Le Cryphonectria parasitica est un champignon qui pénètre dans l'arbre par des blessures ou par le point de greffe.
CU L T U R E S O R N E M E N T A L E S
La dissémination s'effectue par deux types de spores. En période humide et douce, ce sont les conidies par l'intermédiaire des éclaboussures de la pluie ou encore par le travail des insectes et des oiseaux qui participent à l'inoculum. L'hiver, c'est le vent qui se charge de transporter les ascospores.
Les symptômes se remarquent par un rougissement de l'écorce, suivi de boursouflures. Ensuite, des pustules orangées apparaissent. Le chancre entoure rapidement la branche ou le tronc ce qui entraîne le dessèchement des parties situées au-dessus des plaies. Par conséquent, on observe souvent en dessous du chancre des rejets virulents.
Fissuration de l'écorce avec boursouflures plus ou moins marquées suivies de pustules orangées.
Infection par le point de greffe
(Fredon BN)
Apparition de rejets en dessous du chancre suite au dessèchement de la partie supérieure
(Fredon BN)
Dans les zones nécrosées, on observe un mycélium blanchâtre à jaunâtre entre le bois et l'écorce en forme d'éventail qu'on appelle palmette mycélienne. Lors d'un écorçage pour diagnostic, on peut voir à l'œil nu ces palmettes caractéristiques de Cryphonectria parasitica même s'il est plus facile de les distinguer à la loupe binoculaire.
Palmettes mycéliennes typiques de Cryphonectria parasitica à la loupe binoculaire
(FREDON BN)
Il faut éviter toute blessure, protéger les plaies de taille immédiatement après la coupe et désinfecter tous les outils entre chaque opération.
Prochaine parution le 13 décembre.
Afin de compléter notre réseau d'observateurs, les producteurs désirant nous rejoindre pour l'année 2013 dans le cadre de la Surveillance Biologique du Territoire peuvent s'adresser directement à d.loisel.fredonbn@orange.fr
" Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018 "