Directeur de publication : Jean-Louis CAZAUBON Président de la Chambre Régionale d'Agriculture de Midi-Pyrénées
La parcelle témoin non traitée de Lisle ne montre aucune évolution. Elle reste indemne de tache. En dehors du réseau de surveillance, deux cas d'attaque sur feuilles ont été détectés sur deux parcelles du secteur de Couffouleux, sur cépages Cabernet sauvignon et Gamay (plusieurs ceps touchés et plusieurs taches par feuille). Ces cas peuvent cependant être relativisés car il s'agit de parcelles vigoureuses. Dans les deux cas, les taches observées n'étaient pas sporulées. Ailleurs, la situation est globalement saine. Seules quelques taches ponctuelles et isolées sont observées.
Données de la modélisation (Potentiel Système IFV ; Milvit - SRAL)
Malgré les pluies de lundi, la pression épidémique est toujours faible en tous secteurs (3 mm :
Castanet, Frausseilles et Senouillac ; 5,5 mm à Lisle ; 8,5 mm : Couffouleux, Les Fédies ; 16 mm à Cunac). Des contaminations élites ont été détectées sur le poste de Cunac. La pression devrait rester faible cette semaine mais elle est susceptible d'augmenter si les épisodes pluvieux se maintiennent pendant plusieurs jours consécutifs. Un épisode pluvieux de 5 mm engendrerait des contaminations élites à Cunac et Senouillac ainsi que des contaminations de sauvegarde sur les secteurs de Cadalen et Castanet. Ailleurs, il faudrait entre 10 et 15 mm pour avoir des contaminations élites mais aucune contamination de sauvegarde n'est prévue. Aucune contamination de masse n'est modélisée avec les prévisions simulées. Si on considère une hypothèse météo plus pessimiste, il faut un cumul d'environ 35-40 mm (à partir de mardi 31 matin) pour engendrer des contaminations de masse sur l'ensemble des secteurs. 40 mm en un seul évènement pluvieux peuvent aussi engendrer des contaminations de masse.
Rappel : Les contaminations de sauvegarde sont des phénomènes ponctuels, se produisant lorsque le champignon est confronté de manière prolongée à une situation climatique défavorable à son développement. Pour assurer sa survie, une partie des spores deviendraient alors aptes à germer et à contaminer le végétal. L'impact de ce phénomène reste donc limité et n'est susceptible d'occasionner des dégâts que dans un nombre restreint de situations (parcelles à risque). Les contaminations élites sont des épisodes de contaminations de faible ampleur. A la différence des contaminations de masse qui sont caractéristiques du démarrage de l'épidémie, les élites sont généralement sans gravité.
Évaluation du risque : Le schéma des semaines précédentes se renouvelle cette semaine encore. Malgré les pluies de lundi, la pression reste à un niveau faible et seules des précipitations très importantes (40 mm en un seul épisode ou 35-40 mm cumulés) sont susceptibles d'engendrer des contaminations de masse. Compte tenu du caractère très local de épisodes pluvieux observés jusqu'à maintenant, le niveau de risque doit donc lui aussi être apprécié à l'échelle locale. Soyez vigilants.
La situation sanitaire reste saine sur les parcelles du réseau de surveillance. Même les parcelles témoin non traitées ne montrent aucune évolution. En dehors du réseau, un cas d'attaque sur grappes a été détecté sur le secteur de Gaillac (sur Chardonnay). Plusieurs grappes seraient affectées.
Évaluation du risque : La période de sensibilité s'étend jusqu'à la fermeture de la grappe. Maintenez votre vigilance en toutes situations.
Reconnaissance des symptômes : En cas de doutes, un test de sporulation permet de confirmer l'origine d'une tache observée sur feuilles. Pour cela, cueillez la feuille " tachée " et placez la dans un sac plastique avec un coton imbibé d'eau. Après quelques heures (Ex : une nuit à 20 °C), l'apparition d'un feutrage blanc à la face inférieure de la feuille confirme qu'il s'agit d'un symptôme de mildiou. Alors qu'un aspect poussiéreux gris et peu net désigne l'oïdium. A la différence du mildiou, le feutrage de l'oïdium peut aussi apparaître à la face supérieure de la feuille.
La situation est saine. Aucune nouvelle sortie de tache n'a été signalée.
Évaluation du risque : Restez vigilant, notamment sur les parcelles à historique sur lesquelles la détection précoce des symptômes foliaires permettrait de prévenir une atteinte significative des grappes. Dans les situations sensibles, un risque de contamination subsiste dès quelques millimètres de pluie.
Éléments de biologie Les grappes peuvent être contaminées par le champignon dès la floraison. Celui-ci peut pénétrer à l'intérieur des jeunes grappes à la faveur des blessures faites par la chute des capuchons floraux. A ce moment là, le champignon peut rester latent jusqu'à la véraison, stade auquel les baies deviennent réceptives. Le développement de la maladie va être influencé par les conditions météo mais aussi par la situation de la parcelle : sensibilité variétale, le type de sol, les pratiques culturales (ébourgeonnage, effeuillage ).
Évaluation du risque : Une surveillance spécifique du botrytis ne se justifie que pour les situations exposées à un risque moyen à fort : cépages sensibles, présence régulière de symptômes de botrytis.
La Note Nationale Botrytis 2011 est consultable et téléchargeable à l'adresse suivante : www.vignevin-sudouest.com
Seuls quelques postes ont continué à enregistrer des captures anecdotiques d'eudémis (1 à 2 papillons). Mais globalement, à, ce jour, on ne note pas de signe de démarrage de vol de G2 d'Eudémis sur les pièges du réseau de surveillance (à l'exception de 2 pièges qui enregistrent de nouvelles captures depuis aujourd'hui).
Données de la modélisation (Modèle Eudémis LOB version 2.0 - SRAL)
Les données de la modélisation confirment les tendances annoncées la semaine dernière. Le 2e vol devrait démarrer vers le 2 juin. Et les premières pontes de G2 sont prévues dans les jours suivants : entre le 5 et le 7 juin.
Évaluation du risque : La période de risque de la première génération est terminée. La surveillance de la G2 doit être guidée par l'évaluation de la pression en fin de G1 (comptage des glomérules) et par l'intensification des captures dans les pièges du réseau. Soyez notamment vigilants sur toutes les parcelles ayant présenté un taux important de glomérules en fin de G1 (> à 50 glomérules sur 100 grappes).
Pensez à changer les capsules de vos pièges
Dans les communes non soumises aux interventions obligatoires contre la cicadelle de la Flavescence dorée, les populations larvaires sont toujours présentes dans la quasi-totalité des parcelles et en tous secteurs. Les effectifs observés varient de 20 à 90 larves pour 100 feuilles. Mais, à ce jour, aucune atteinte du feuillage n'a été observée.
Évaluation du risque : Le seuil de nuisibilité n'est que rarement atteint en première génération. Et la présence des insectes est souvent sans incidence significative. La surveillance doit se porter sur les populations de la deuxième génération qui seront observables dans le courant du mois de juin.
Des mélighètes sont toujours observées en nombre parfois très important sur les grappes.
Évaluation du risque : Les méligèthes sont sans danger pour la vigne. Ces insectes sont présents momentanément sur les inflorescences pour se nourrir du pollen des fleurs.
Les Notes Nationales Mildiou, Oïdium et Botrytis 2011 sont consultables et téléchargeables à l'adresse suivante : www.vignevin-sudouest.com
Le prochain BSV Vigne Gaillac paraîtra le mardi 7 juin.
REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISÉ SEULEMENT DANS SON INTÉGRALITÉ ( REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE )
Ce bulletin de santé du végétal a été préparé par l'animateur filière viticulture de la Chambre Régionale d'Agriculture Midi-Pyrénées et élaboré sur la base des observations réalisées par la Chambre d'Agriculture du Tarn, la Cave de Labastide, la Maison des Vins de Gaillac, Vinovalie et les agriculteurs observateurs. Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle. La CRA Midi-Pyrénées dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées et en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques.