Directeur de la publication Jean-Louis Cazaubon Président de la Chambre régionale d'agriculture de Midi-Pyrénées
Arboriculture -
MIDI-PYRENEES n°24 30 août 2011
POMMIER-POIRIER
Maladies de conservation : Risques de contamination dans les 30 à 45 jours avant maturité.
Tordeuse orientale : Poursuite du risque sur parcelles sensibles.
Capua : À surveiller.
Carpocapse : Fin des éclosions de G2.
En période estivale, une fois les projections primaires terminées, le risque tavelure à la parcelle dépend de sa situation sanitaire :
en absence de taches (<1% de pousses tavelées pour les variétés sensibles, <5% pour les variétés peu sensibles) : le risque est théoriquement nul. En effet, l'absence de conidies évite les risques de contaminations secondaires.
en présence de taches (>1% de pousses tavelées sur variétés sensibles, >5% pour les variétés peu sensibles) : le risque se poursuit tout l'été. Il pourra y avoir des repiquages, à partir des taches primaires, chaque fois que les conditions d'humectation seront favorables. Dans les vergers du réseau de surveillance, la situation est globalement très saine.
Évaluation du risque : Risque faible en l'absence de taches; risque important en présence de taches.
Seuil de nuisibilité : 1% de pousses avec tavelure sur variétés sensibles, 5% sur variétés peu sensibles.
Évaluation du risque : Risque important sur parcelles contaminées. Risque de contamination du porte-greffe en vergers jeunes.
Nous sommes actuellement sur la fin de la période d' éclosions de la 2ème génération. Selon les modèles, nous serions entre 95 et 100% des éclosions de G2. Une troisième génération (G3) démarre. Elle devrait rester très faible et ne concerner en pratique que les parcelles avec présence de dégâts. La situation en verger est saine dans la plupart des parcelles.
Évaluation du risque : fin de la période de risque.
Directeur de publication : Jean-Louis CAZAUBON Président de la Chambre Régionale d'Agriculture de Midi-Pyrénées
On observe toujours des larves et des nymphes . On observe également des dégâts sur fruits sur quelques parcelles.
Évaluation du risque : A surveiller.
Seuil de nuisibilité : 5% de pousses atteintes.
Illustration 1 : Dégâts de capua sur fruits
Sur notre réseau de parcelles, les piégeages sont actuellement encore importants. On observe de nouveaux dégâts sur quelques parcelles suite sans doute à la période de chaud de mi-août.
Évaluation du risque : poursuite des risques d'éclosions si températures chaudes; à surveiller notamment en parcelles sensibles (variétés de pommes à pédoncules courts type Canada, Chantecler et parcelles avec dégâts en 2010...).
On observe sur quelques parcelles, suite aux fortes chaleurs de mi-août, la présence de foyers d'acariens jaunes parfois très virulents (chutes de feuilles).
Évaluation du risque : A surveiller à la parcelle.
Seuil de nuisibilité : 50% des feuilles de rosette occupées par au moins une forme mobile.
Illustration 2 : Acariens jaunes
Le Pseudococcus est une cochenille différente des autres cochenilles rencontrées dans les vergers. Elle est mobile et ne possède pas de bouclier. Elle passe l'hiver à différents stades, principalement au stade femelle, dans les broussins. Par son aspect blanchâtre, on peut la confondre avec le puceron lanigère. A partir de début juin, les larves migrent vers les fruits. Elles vont se réfugier dans la cuvette pédonculaire ou oculaire du fruit et poursuivre leur développement (adultes, pontes, larves...). C'est généralement la présence de ces différents stades sur les fruits à la récolte qui alerte sur la présence de cette cochenille.
Évaluation du risque : A observer.
Le pou de San José est une cochenille difficile à observer sur rameaux, en raison de la couleur grise de ses boucliers. Sa pullulation provoque généralement le dépérissement des branches, voire des arbres entiers. Les dégâts sur fruits, auréolés de rouge, sont très caractéristiques. Ce sont souvent ces dégâts sur fruits qui alertent de la présence du parasite. On observe, en verger contaminé, la présence de larves sur fruits.
Évaluation du risque : un troisième essaimage peut se produire fin septembre.
Ces deux maladies sont souvent associées et peuvent occasionnellement provoquer des dégâts. La maladie de la suie provoque des plages noires qui, à la différence de la fumagine, ne partent pas en frottant. La maladie des crottes de mouche provoque de petites taches rondes, souvent regroupées en " coup de fusil ", qui sont bien incrustées dans l'épiderme. La biologie de ces deux maladies reste relativement mal connue. Pour les " crottes de mouche ", la contamination se ferait dans les jours qui
Illustration 3 : Maladie des suivent la chute des pétales mais les symptômes ne s'extérioriseraient
" crottes de mouche " que bien plus tard, en fonction d'un cumul d'heures d'humectation. On observe actuellement très peu de symptômes de ces maladies.
Évaluation du risque : Risque présent pour les parcelles conduites en agriculture biologique et les parcelles de pommiers résistants à la tavelure.
Le terme de maladies de conservation regroupe un certain nombre de maladies qui, pour la plupart, se développent pendant le stockage. Les Gloesporioses sont les pourritures les plus communes. Elles se traduisent par des nécroses circulaires, à contour net, avec parfois une partie centrale plus claire. La contamination a lieu au verger dans le mois qui précède la récolte. Les spores pénètrent dans les lenticelles, se fixent dans l'épiderme puis entrent en phase de latence pour reprendre leur activité pendant la conservation.
Illustration 4 : Phytophtora Le Phytophtora est une pourriture ferme, de couleur brune. Elle affecte sur fuits
Illustration 4 : généralement des fruits souillés par la terre lors des pluies (fruits proches Phytophtora sur fuits du sol) ou de la récolte.
Évaluation du risque : Le risque dépend de la variété (Gala est peu sensible), de la maturité des fruits (plus les fruits sont mûrs, plus ils sont sensibles), du calibre des fruits (plus les fruits sont gros, plus ils sont sensibles) et des conditions climatiques avant la récolte (les périodes humides augmentent les risques). Les contaminations peuvent se faire dans les 30 à 45 jours avant maturité.
Le Black Rot provoque des taches noires sur fruits sur de nombreuses variétés mais principalement sur Chanteclerc, Gala, Fuji et Ariane. Les contaminations primaires semblent se produire après la floraison, pendant une période qui irait de la chute des pétales à la fin du mois de mai. Les contaminations secondaires se produiraient ensuite dans le courant de l'été, à la faveur de conditions humides et chaudes. On observe quelques sorties de Black Rot depuis les pluies de fin juillet sur certaines parcelles. On note assez peu d'évolution depuis.
Évaluation du risque : Risques de repiquage en vergers contaminés en cas de période humide prolongée.
Les monilioses sont les principales maladies affectant la conservation des fruits à noyaux. Elles sont provoquées par 3 espèces de champignons : Monilia fructigena (sur fruits), Monilia laxa et Monilia fructicola (sur fleurs et sur fruits). Les fruits sont sensibles aux monilioses à l'approche de la maturité. Les dégâts sont actuellement plus fréquents en parcelle suite aux conditions climatiques perturbées du mois de juillet.
Évaluation du risque : Période de risque en cours. Les conditions humides des dernières semaines ont été favorables aux contaminations.
Sur les parcelles contaminées, on observe des amas cotonneux blanc relativement importants. Il s'agit des folicules mâles et non de l'essaimage. L'essaimage est terminé (absence de larves mobiles).
Évaluation du risque : La période de risque est terminée.
Diptère de la famille des Drosophiles, ce ravageur s'attaque particulièrement aux cerisiers, abricotiers, pêchers, petits fruits rouges et fraisiers. Les larves de cette mouche peuvent se développer aussi bien dans des fruits déjà abîmés que dans des fruits sains en train de mûrir et encore sur l'arbre. Ce parasite a été détecté pour la première fois en 2010 dans le Tarn-et-Garonne et des piégeages importants ont été relevés ces dernières semaines en Tarn et Garonne.
Évaluation du risque : A surveiller, surtout dans les parcelles à forts dégâts inexpliqués (monilia sur fruits immatures...).
Cette bactériose fait de très gros dégâts en vergers de kiwi en Italie et en Nouvelle Zélande. Elle se développe très rapidement sur kiwi jaunes, un peu moins rapidement sur Hayward, entraînant des mortalités de branches, d'arbres voire de parcelles entières. Cette bactérie est présente en France
(identifiée en 2010) et on a observé, ce printemps, des parcelles touchées dans la région.
Mesures prophylactiques :
Surveillez visuellement vos parcelles (notamment celles avec des jeunes plants et/ou provenant de zones contaminées, Actinidia chinensis en priorité ),
En cas de symptômes douteux, prévenez les techniciens de votre organisation professionnelle ou le Service Régional de l'Alimentation de votre Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DRAAF/SRAL) en vue de prélèvements avec les précautions qui s'imposent (outils à désinfecter après le prélèvement, échantillons déposés dans des sachets bien fermés),
Après prélèvement, coupez et détruisez sur place toute plante présentant isolément des symptômes évidents de la maladie, dont nécroses et exsudats,
Limitez la taille (effectuée en hiver ou en été) et les éclaircissages qui contribuent à ouvrir des voies d'entrée nouvelles,
Désinfectez les outils avec une solution contenant 10% d'hypochlorite de sodium ou une solution contenant 70% d'alcool.
Vous pouvez consulter le site de la DRAAF pour des informations complémentaires : http://draaf.midi-pyrenees.agriculture.gouv.fr
REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISÉ SEULEMENT DANS SON INTÉGRALITÉ ( REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE )
Ce bulletin de santé du végétal a été préparé par l'animateur filière arboriculture de la Chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne et élaboré sur la base des observations réalisées par le CEFEL, la FREDEC, la Chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne et QUALISOL.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle. La CRA Midi-Pyrénées dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées et en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques.