BILAN
Les faits marquants de la campagne 2011
L'hiver 2010-2011 est caractérisé Température moyenne mensuelle 2 0 1 0 -2 0 1 1 Moyenne 1995-2009 par des épisodes de froid marqués
-Station de Lisle/Tarn-24 qui ont été un facteur favorable au 22 20 bon démarrage du cycle végétatif, 18 16 d'autant qu'aucun problème de gel 14 12 n'a été à déplorer. 10 8 Le printemps est chaud et sec (plus 6 4 chaud que la moyenne des 15 2 0 dernières années). Le débourrement est précoce et le développement de la végétation rapide. La floraison se déroule alors dans des conditions optimales qui réduisent considérablement les problèmes de coulure. La rareté des épisodes pluvieux sur la période printanière est un facteur défavorable au développement des maladies cryptogamiques mais installe un déficit hydrique tôt en saison. Les effets du stress hydrique se font sentir dès le début du mois de juillet lorsque les baies peinent à se remplir. Localement des phénomènes de flétrissement de baies et de ralentissement de la croissance végétative sont observés. Ce sont les pluies de la mi-juillet qui vont permettre d'inverser la tendance. Le mois de juillet est marqué par une baisse significative des températures et des épisodes pluvieux répétés qui favorisent l'installation de foyers de botrytis sur les cépages sensibles. En août, les températures redeviennent estivales et les pluies s'espacent, compensant en partie les méfaits des conditions climatiques du mois de juillet.
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Janvier
Février
Mars
Avril
Juin
Juillet
Août
Pluviométrie(mm)
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Janvier
Février
Mars
Avril
Juin
Juillet
Août
Directeur de publication : Jean-Louis CAZAUBON Président de la Chambre Régionale d'Agriculture de Midi-Pyrénées
Les épisodes caniculaires enregistrés dans le courant de l'été, ont provoqué localement des brûlures importantes sur feuilles et baies.
La campagne 2011 est marquée par un démarrage très précoce de la végétation et une avance de 15 à 20 jours par rapport à 2010 (voire presque 3 semaines par rapport à une année moyenne). Cette avance se maintient jusqu'à la fermeture de la grappe. A partir de cette période, le manque d'eau puis la baisse des températures provoquent un net ralentissement de la croissance de la plante et perturbe le déclenchement de la véraison. Au moment de la récolte, la situation est très contrastée en fonction des secteurs et des cépages. La précocité du millésime s'atténue et la maturité ne présente qu'une avance de quelques jours par rapport à la moyenne des 10 dernières années. La maturité est parfois même plus tardive que celle observée pour le millésime 2010. Autre fait atypique, l'ordre habituel de récolte des différents cépages a parfois été perturbé.
5 | 9 | 17 | 19 | 25 | 33 | 35 | |
Pointe verte | Feuilles étalées | Boutons floraux séparés | Début floraison | Fin floraison | Fermeture de grappe | Début véraison | |
2011 | 5 avril | 10 avril | 5 - 10 mai | 15 - 20 mai | 25 -30 mai | 20 - 25 juin | 20 juillet |
2010 | 10 - 15 avril | 20 avril | 20 - 25 mai | 1 - 5 juin | 15 juin | 5 - 10 juillet | 5 - 10 août |
Le millésime est marqué par une très faible pression mildiou. Les conditions climatiques n'ont pas été favorables au déclenchement de l'épidémie. Le niveau de risque indiqué par le modèle n'est devenu fort qu'à partir du mois de juillet. Les premières sorties significatives de taches ont été observées fin mai sur le secteur de Couffouleux
(pluies contaminantes du 13-14 mai). Puis, début juin, de nouvelles taches apparaissent, sur feuilles et grappes, de manière éparse sur quelques secteurs dont Couffouleux, Giroussens, Lisle, Lagrave. Sur ce dernier secteur, des contaminations importantes sur grappes et feuilles ont été constatées. En dehors de ces quelques situations, le vignoble est resté globalement sain. En témoignent, les fréquences d'attaque notées sur les témoins non traités qui sont restées inférieures à 10 % des feuilles (et aucune contamination sur grappes).
On note une présence assez généralisée de mildiou mosaïque mais très hétérogène selon les situations et sans lien évident avec les stratégies de protection mises en œuvre. Les attaques observées n'ont eu que peu de conséquences qualitatives sur la récolte.
Quelques parcelles font toutefois exception : le cumul des grillures suite aux épisodes de fortes chaleur et des dégâts de mildiou mosaïque a entraîné une défoliation précoce des ceps et une perturbation sévère de la maturité des baies.
Les indicateurs de la modélisation étaient en alerte depuis le début de la campagne et indiquaient une forte pression du parasite. Les premiers dégâts sur grappes ont été observés début juin pour les plus précoces (secteurs de Rabastens, Castanet, Gaillac). Ce fut également le cas pour le témoin non traité de Lisle (Duras), pour lequel l'attaque s'est rapidement étendue aux grappes pour atteindre 70 % des grappes début juillet. Dès le 20 juin, des symptômes pouvaient être observés sur l'ensemble du vignoble, mais les fréquences d'attaques restaient faibles (à l'exception de quelques cas très localisés où la pression était forte et les dégâts significatifs suite à un défaut de protection). La suspicion de résistance aux IBS a été avérée par des prélèvements dans des parcelles ayant subi des échecs de protection.
Le vignoble est resté globalement sain, mais quelques parcelles sensibles ont subi des attaques tardives sur feuilles avec l'apparition de symptômes fin août (parcelles vigoureuses et cépages sensibles). On note très peu de dégâts sur grappes. La prise en compte précoce du risque a permis de limiter notablement le niveau des dégâts qui est resté globalement faible.
Les premiers symptômes de botrytis ont fait leur apparition vers le 20 juillet, sous forme de quelques grains " pourris " sur les cépages à grappes pignées et dans les situations soumises à des dégâts de vers de grappes. La situation semblait s'être assainie courant août à la faveur des conditions sèches et chaudes qui avaient stabilisé l'évolution du champignon.
Des foyers de botrytis étaient présents en tous secteurs. Leur développement a été favorisé par les pluies enregistrées début septembre. Sur les parcelles les plus touchées (souvent les plus vigoureuses), on observait une perte significative de récolte.
A l'instar de la vigne, Eudémis a eu un démarrage précoce. Les premières captures ont été enregistrées dès les premiers jours d'avril et le vol s'est intensifié dès le 10 avril. Le rythme des captures s'est maintenu jusqu'au 15-20 avril puis a décru jusqu'au 15-20 mai. Les premiers glomérules ont été observés début mai sur les secteurs les plus précoces. Et les observations se sont généralisées autour du 20 mai. La fréquence d'attaques est resté globalement faible (à l'exception de quelques parcelles où le seuil de nuisibilité était atteint).
Le deuxième vol a démarré tout début juin et les captures se sont intensifiées jusqu'au 20 juin.
Quelques dégâts ont été observés sur les secteurs habituels de pression : Couffouleux, Rabastens, Lisle, Saurs, Giroussens. Ces attaques se sont étendues à de nouveaux secteurs comme Gaillac où quelques parcelles ont subi des dégâts importants en G2. Un troisième vol a démarré autour du 25 juillet et s'est prolongé courant septembre avec des captures faibles et très hétérogènes (dans le temps et selon les secteurs).
Nous ne disposons à ce jour que de peu d'éléments sur le piégeage de la G3. Les suivis de fin de campagne ont révélé des dégâts localement importants sur des parcelles protégées des secteurs de St Victor, Lisle et de la plaine de Rabastens.
On observe une nette recrudescence des symptômes de Flavescence. La plus grande vigilance est requise dans la prospection et l'élimination des souches atteintes.
L'année 2011 a été marquée par une expression très importante des symptômes de maladies du bois. La pression se maintient et le taux de mortalité également.
La pression a été faible sur la zone Gaillac en 2011. Les populations de cicadelles vertes étaient présentes mais sont restées faibles. Les premiers dégâts de grillure sont apparus fin juillet. De nouveaux dégâts ont été observés en fin de campagne.
On note une recrudescence des attaques d'Erinose. Ces attaques prennent de l'ampleur depuis 2 ou 3 ans. Les symptômes apparaissent très précocement et peuvent être localement très importants. On a observé également une réapparition des symptômes en saison sur les parcelles déjà attaquées au printemps.
REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISÉ SEULEMENT DANS SON INTÉGRALITÉ ( REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE )
Ce bulletin de santé du végétal a été préparé par l'animateur filière viticulture de la Chambre Régionale d'Agriculture Midi-Pyrénées et élaboré sur la base des observations réalisées par la Chambre d'Agriculture du Tarn, la Cave de Labastide, la Maison des Vins de Gaillac, Vinovalie et les agriculteurs observateurs. Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle. La CRA Midi-Pyrénées dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées et en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques.