Directeur de la publication Jean-Louis Cazaubon Président de la Chambre régionale d'agriculture de Midi-Pyrénées
Préalable : Ce premier numéro du BSV "Zones non agricoles" (voir la présentation en annexe) s'appuie sur un réseau encore limité de 11 observateurs. Nous vous invitons, par conséquent, à confronter les informations contenues dans ce bulletin avec les observations que vous aurez constatées dans vos parcs et jardins.
MARRONNIER PLATANE
Vol de papillons de mineuse de 2ème génération en cours. Dégâts d'anthracnose visibles. Présence d'adultes de tigre. Présence de pucerons plus ou moins importante selon la variété et le lieu. Dégâts modérés de taches noires, à surveiller. Présence d'oïdium. Présence de larves de Metcalfa pruinosa (cicadelle blanche), à surveiller.
Niveau de dégâts observés pour les semaines 21-22-23-24
Dégâts nuls à faibles
Espèces Végétales
Marronnier
Platane
Tilleul
Chêne
Pommier, prunellier
Pyrus
Peuplier
Pin
Rosier
Plantes ornementales
Directeur de publication : Jean-Louis CAZAUBON Président de la Chambre Régionale d'Agriculture de Midi-Pyrénées
BP 22107 31321 CASTANET TOLOSAN Cx Tel 05.61.75.26.00 Fax 05.61.73.16.66
Dégâts faibles à modérés
Dégâts modérés à forts
Ravageurs
Dégâts
Maladies
Dégâts
Mineuse
Black rot
Tigre
Anthracnose
Acariens
Oïdium
Pucerons
Oïdium
Chenilles défoliatrices
Zeuzère
Frelon asiatique
Présence
Cochenilles
Processionnaire
Rouille
Pucerons
Pucerons
Tâches noires
Oïdium
Cochenilles
Oïdium
Pucerons
Metcalfa
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL ZNA N° 1 DU 23 JUIN 2011 Page 1/8
Sur certains marronniers d'Inde (Aesculus hippocastrum), les dégâts dus aux larves de 1ère génération de mineuse (Cameraria orhidella) sont bien visibles sur feuilles. Les captures des papillons de 2ème génération ont débuté.
Évaluation du risque : Le risque de dépréciation esthétique est atteint dans certains endroits avec une chute prématurée des feuilles attendue pour cet été. Les arbres atteints sont affaiblis et plus sujets aux agressions extérieures (pollution, sécheresse, autres organismes nuisibles).
On note également des dégâts de black rot dus au champignon Guignardia aesculi. Les premiers symptômes s'observent dès le mois de Mai Juin sur les feuilles avec l'apparition de tâches translucides qui deviennent rapidement brun rouge, auréolées de jaune. L'extension de la tâche est stoppée par la nervure centrale. Les feuilles atteintes s'enroulent, se dessèchent et tombent.
Évaluation du risque : Le risque de dépréciation esthétique est faible à modéré selon les endroits. Il ne faut pas confondre ces symptômes avec ceux occasionnés par la sécheresse ou la mineuse du marronnier dont les larves effectuent des galeries dans le parenchyme de la feuille.
Les adultes, insectes piqueurs-suceurs, sont visibles sous les feuilles. Ils occasionnent des plages de décoloration (dues à la ponction de sève) à la surface de la feuille qui peuvent aboutir à la perforation de celle-ci. Des attaques sévères et répétées peuvent affaiblir l'arbre et le rendre plus sensible aux maladies cryptogamiques.
Évaluation du risque : faible à modéré. La présence du tigre peut occasionner une gêne (démangeaisons) pour le public.
Adultes de tigre
Plages de décoloration sur feuilles
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL ZNA N° 1 DU 23 JUIN 2011 Page 2/8
Les feuilles atteintes par la maladie présentent des nécroses brunes le long des nervures. Les rameaux et les jeunes pousses se dessèchent avec parfois l'apparition de chancre.
Évaluation du risque : risque faible au delà de températures supérieures à 16°C. Les dégâts observés sont d'intensité moyenne. La chute précoce des feuilles atteintes commence.
Les adultes du psylle (Acizzia jamatonica) sont visibles. Cet homoptère piqueur-suceur provoque la défoliation précoce des arbres. Il produit un abondant miellat sucré et collant sur lequel la fumagine, complexe de champignons noirs, peut se développer. Ces dégâts sont préjudiciables surtout en milieu urbain au niveau des aires de jeux, des parkings et du mobilier.
Quelques nids ont été observés mais, à cette époque de l'année, ils sont difficiles à détecter car masqués par le feuillage. Les nouvelles colonies ont débuté leur activité. Si vous repérez des nids, signalez-les en mairie ou auprès de la Fredec Midi-Pyrénées et faites les enlever en respectant , pour votre sécurité, les " bonnes pratiques ".
Leur présence se manifeste par l'apparition de petites tâches jaunes, brunes qui donnent un aspect plombé aux feuilles et provoquent leur chute prématurée. Elles correspondent aux piqûres nutritionnelles.
Seuil de nuisibilité : 50% de la surface foliaire touchée (Jullien E.,J.; 2003 - Guide écologique des arbres et arbustes d'ornement, tome1). Lorsque le seuil est dépassé, il est difficile de maîtriser la population.
Évaluation du risque : Le risque est limité pour l'instant , à surveiller.
Ce puceron produit un miellat très abondant, comme la majorité des pucerons, dont les fourmis se délectent. Ses dégâts sont particulièrement gênants en milieu urbain lorsque les arbres sont utilisés dans les parcs à proximité de mobilier ou en alignement au-dessus de parkings.
Seuil de nuisibilité : estimé à 40 pucerons par feuille (Jullien E.,J.; 2003 - Guide écologique des arbres et arbustes d'ornement, tome1)
Évaluation du risque : début de la période à risque.
Suite aux séquences chaudes et pluvieuses que nous avons connues ces derniers temps, l'oïdium s'est développé sur chêne, érable, platane et tilleul avec une intensité moyenne. Les feuilles sont ponctuées de tâches blanchâtres à grisâtres à leur face supérieure.
Évaluation du risque : faible à modéré, les arbres atteints perdent de leur valeur esthétique.
Quelques tâches de rouille sur chêne avec la présence de pustules à la face inférieure des feuilles sont observées.
Évaluation du risque : faible.
Des dégâts occasionnés par les chenilles sont observés sur pommiers d'ornement et sur prunelliers. De fortes infestations entraînent des défoliations importantes aux extrémités des rameaux avec un ralentissement de la croissance et un affaiblissement de l'arbre. Les dégâts peuvent être accentués par des périodes de sécheresse.
Évaluation du risque : risque faible à cette période car le stade chenille est dépassé.
Des dégâts sont signalés. Actuellement, les larves se nourrissent de la face inférieure des feuilles en épargnant la nervure centrale et la cuticule supérieure ce qui donne une transparence aux feuilles
(aspect de dentelle). La nymphose s'effectue dans le sol courant juin. Le 2ème vol d'adultes ne devrait pas tarder. Les adultes perforent la feuille de part en part en réalisant des trous irréguliers. Les arbres affaiblis et attaqués par la galéruque deviennent alors plus sensibles aux attaques de scolytes, vecteurs de la graphiose de l'orme.
Seuil de nuisibilité : 50% de défoliation (Jullien E.,J.; 2003 - Guide écologique des arbres et arbustes d'ornement, tome 1)
Évaluation du risque : attaques localisées.
Les premiers papillons ont été capturés sur du poirier. Les dégâts sont occasionnés par les larves qui creusent des galeries dans les charpentières et le tronc provoquant des écoulements de sève et des petits tas de sciure.
Seuil de nuisibilité: une chenille peut suffire à tuer un jeune arbre.
Évaluation du risque : Risque en cours à certains endroits, pensez à surveiller vos arbres et arbustes.
Ce champignon s'attaque principalement au pin d'Alep, au pin maritime, au pin à crochets et au pin Laricio. A cette époque, il forme des vésicules blanchâtres très caractéristiques au niveau des aiguilles. Cette rouille nécessite la présence de deux hôtes pour se développer, le pin et un autre feuillu ou une plante herbacée. Son développement est favorisé par des températures de 15-20°C et de l'humidité.
Si elles sont localisées à la face interne des aiguilles, il s'agit de la cochenille blanche des aiguilles du pin (Leucaspis pini). Elles provoquent le jaunissement des aiguilles et une défoliation. Elles produisent un abondant miellat sur lequel la fumagine se développe. D'autres cochenilles s'attaquent aux pousses, aux rameaux, aux branches et aussi aux aiguilles. il s'agit dans ce cas de la cochenille à bouclier du pin ( Chionaspis pinifoliae) ou du genévrier (Carulaspis juniperi). Elles entraînent la réduction de croissance et produisent des encroûtements dus aux amas des boucliers.
Évaluation du risque : faible,les observations de ce ravageur sont très localisées.
Des cocons sont observés à la cime des pins. Les chenilles ont migré vers le sol pour se transformer en chrysalides. Le piégeage des papillons a commencé mais en petit nombre.
Évaluation du risque : risque en cours. Installez les pièges à phéromones dès maintenant car le vol débute.
Chenilles
Papillon
Cocon sur houppier
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL ZNA N° 1 DU 23 JUIN 2011 Page 5/8
Il est possible de trouver des pucerons sur différentes espèces de conifères telles que le cèdre, le cyprès, l'épicéa, le genévrier, le mélèze, le pin et le sapin. Le genre Cinara sp. est bien représenté. Les pucerons provoquent le jaunissement des aiguilles puis leur dépérissement. La production d'un abondant miellat favorise le développement de la fumagine et la présence des fourmis.
Évaluation du risque : risque localisé.
C'est le début des observations de tâches noires sur les rosiers dues à la présence du champignon Marssonina rosae. Les tâches arrondies, violacées virent au noir entraînant une chlorose du limbe et une chute prématurée des feuilles. De fortes attaques affaiblissent la plante. Il existe des variétés plus ou moins tolérantes à cette maladie.
Évaluation du risque : début de la période à risque.
Ce champignon s'attaque aussi bien aux boutons floraux, aux jeunes pousses qu'aux fleurs et aux feuilles en produisant un feutrage blanc poudreux qui devient gris au cours de sa maturité. La rosée matinale et les fortes amplitudes thermiques entre le jour et la nuit sont favorables à son développement.
Évaluation du risque : risque en cours avec intensification possible si épisodes pluvieux et chauds. Le vent est également un facteur de dissémination des spores.
La présence de colonies de pucerons verts est constatée au niveau des apex des jeunes pousses, sur les boutons floraux et sous les jeunes feuilles avec des femelles aptères de couleur verte possédant des cornicules noires bien reconnaissables. Elles détruisent les bourgeons, déforment les feuilles et diminuent la croissance du rosier.
Évaluation du risque : modéré à fort pour les variétés sensibles. Il est possible d'observer la présence de syrphes ou de larves et nymphes de coccinelles à proximité des colonies de pucerons. Préservons les! Leurs larves sont de grandes consommatrices de pucerons, plus de 70 par jour.
Colonies de pucerons sur jeune pousse
Femelle aptère
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL ZNA N° 1 DU 23 JUIN 2011 Page 6/8
Il s'agit de la cochenille virgule du pommier (Lepidosaphes pomorum). Elle se présente sous la forme d'un bouclier brun brillant en forme de virgule de 4mm de long, localisée sur les branches ou sur les feuilles. A cette époque de l'année, il est possible d'observer l'essaimage et le déplacement des jeunes larves sur les rameaux.
Évaluation du risque : risque limité aux plantes atteintes, les possibilités de dissémination de ce ravageur sont faibles.
Il s'agit de la cochenille à bouclier (Unaspis euonymi). Le fusain d'Europe y est très sensible. Les pousses, les tiges et les rameaux peuvent être recouverts de colonies de petits boucliers gris (forme femelle) ou de bâtonnets jaune, orangé (forme mâle). Cette cochenille produit un abondant miellat sur lequel la fumagine se développe. En cas de forte infestation, la croissance de la plante est réduite et on peut aboutir à la mort des rameaux.
Évaluation du risque : risque modéré.
Ces homoptères infestent le plus souvent les jeunes pousses et perturbent la croissance de la plante. Comme tout insecte piqueur-suceur de sève, ils produisent du miellat sur lequel la fumagine se développe . La valeur esthétique de la plante est diminuée et la photosynthèse est perturbée ce qui entraîne une moindre croissance.
Les adultes du puceron noir de la fève (Aphis fabae) sont aptères, de couleur verdâtre. Ils colonisent tous les organes de la plante et provoquent une diminution de croissance et l'avortement des fleurs dû à l'action toxique de leur salive.
Les larves sont présentes en nombre limité pour l'instant. La période sèche que nous avons connue en mai ne semble pas avoir été favorable à leur développement. Restez vigilant car la population peut exploser rapidement si les conditions climatiques sont favorables. Un insecte auxiliaire prédateur et parasitoïde (Neodryinus typhlocybae) permet de réguler la population de cicadelles.
Évaluation du risque : risque faible à modéré, à surveiller.
REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISÉE SEULEMENT DANS SON INTÉGRALITÉ ( REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE )
Ce bulletin de santé du végétal a été préparé par l'animateur filière de la FREDEC Midi-Pyrénées et élaboré sur la base des observations effectuées par les agents techniques des communes suivantes : Albi, Beaumont-de-Lomagne, Cahors, Carmaux, Castelsarrasin, Castres, Ordan Larroque, Prayssac, Saint-Gaudens, Saint-Orens, Tarbes.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle dans les jardins et espaces verts. La CRA Midi-Pyrénées dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les opérateurs pour la protection de leurs jardins et espaces verts, et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées et en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques.
ANNEXE
PRÉSENTATION DU NOUVEAU BULLETIN
DE SANTE DU VEGETAL
EN ZONES NON AGRICOLES
L'un des axes d'Ecophyto 2018 dont l'objectif est " de réduire de 50% l'usage des pesticides d'ici 2018, si possible " prévoit la mise en place de réseaux d'épidémio-surveillance multipartenariaux afin de mutualiser une information phytosanitaire pertinente permettant une analyse fiabilisée. Le bulletin de santé du végétal (BSV) est la traduction concrète de ce travail d'observation et d'analyse.
En région Midi-Pyrénées, pour l'année 2010, 229 bulletins ont été diffusés répartis en 13 éditions . En 2011, le dispositif s' étoffe avec la création de nouveaux BSV dont celui des zones non agricoles
(ZNA).
Le BSV est un document public et gratuit consultable sur les sites suivants :
- CRA, http://www.mp.chambagri.fr
- DRAAF, http://draaf.midi-pyrenees.agriculture.gouv.fr
Il a pour objectif de renseigner sur l'état sanitaire des végétaux au cours des saisons et d'évaluer le risque encouru.
Conformément à la décision du comité régional d'épidémio-surveillance, la Fredec Midi-Pyrénées est chargée de l'animation de la filière ZNA, sous la responsabilité de la CRA Midi-Pyrénées ; cette dernière assurant la direction de publication des BSV.
La parution du BSV sera mensuelle, excepté pour la période hivernale durant laquelle la parution sera plus espacée. Un comité de rédaction est constitué, composé à ce jour des représentants des structures suivantes : FREDEC Midi-Pyrénées, CRA Midi-Pyrénées, DRAAF-SRAL Midi-Pyrénées, ONF et la ville d'Albi.
L'élaboration du BSV sera basée sur un réseau d'observateurs qui informera régulièrement de la situation sanitaire des espaces verts des villes et parcs privés
A ce jour, 11 communes participent déjà au réseau d'observations (liste en cours d'évolution).
Une première réunion d'information des observateurs a eu lieu le 18 mai 2011 à Auzeville. La fiche de suivi des organismes nuisibles à observer a été remise à chaque participant ainsi qu'un livret d'aide à l'identification des ravageurs et maladies.
Pour le suivi biologique de certains ravageurs (cossus gâte-bois, mineuse du marronnier, processionnaire du pin, processionnaire du chêne, zeuzère) des pièges à phéromones ont été distribués afin de connaître les périodes et l'importance des vols.
N'hésitez pas à intégrer le réseau d'observateurs afin de partager une information plus pertinente sur la présence des organismes nuisibles et, par conséquent, renforcer la fiabilité de l'évaluation du risque épidémiologique dans la région!