Thomas HAULBERT Chambre d'agriculture du 13 t.haulbert@bouches-du-rhone.chambagri.fr
Directeur de publication
André BERNARD Président de la chambre régionale d'Agriculture Provence Alpes-Côte d'Azur Maison des agriculteurs 22 Avenue Henri Pontier 13626 Aix en Provence cedex 1 contact@paca.chambagri.fr
DRAAF Service régional de l'Alimentation PACA 132 boulevard de Paris 13000 Marseille
A retenir :
Forte pression pour l'oïdium, Nesidiocoris et acariose bronzée. Les aleurodes en légère augmentation avec Bemisia tabaci observées depuis peu
A retenir :
Pression importante d'aleurodes avec dégâts de fumagine et populations significatives de Bemisia tabaci. Mortalités de plantes liées à la Fusariose
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Nombre de parcelles
Stade
Hors-sol
Sol
Août
1
F7
Décembre
2
4 derniers bouquets (BBCH 89)
Février
1 + 1 AB
4 derniers bouquets (BBCH 89)
Mars
1
1
R14 (BBCH 89)
Avril
1
R11 (BBCH 89)
Synthèse de pressions observées du 23 août au 6 septembre 2019
ATTENTION, sur cette période, toutes les parcelles du réseau n'ont pas été observées
(3 parcelles en sol et 2 en hors-sol). La représentativité de la pression sanitaire est donc partielle
Bioagresseur | parcelles touchées / parcelles observées | Niveau de pression | Evolution |
Aleurodes | 2/5 | Moyen | |
Tuta absoluta | 2/5 + hors réseau (1) | Moyen | = |
Punaise Nesidiocoris | Hors réseau (2) | Moyen | |
Punaise Nezara | Hors réseau (1) | Faible | |
Mineuses | hors réseau (1) | Faible | |
Acariens | 2/5 | Faible | |
Acariose bronzée | 3/5 + hors réseau (2) | Moyen | |
Cochenilles | Hors réseau (2) | Faible | = |
Nématodes | 1/6 | Faible | = |
Oïdium | 2/3 + hors réseau (1) | Faible | |
Cladosporiose | 1/3 + hors réseau (1) | Moyen | = |
Adventices | 2/5 | Faible | = |
Les aleurodes sont en augmentation de manière générale. Bemisia tabaci a été détectée dans une parcelle hors du réseau en hors sol. Trialeurodes vaporariorum reste dominante Parmi les parcelles observées une seule parcelle signale des aleurodes en sol avec une pression faible.
Taille moyenne
Petite taille
Ailes en triangle
Ailes en bâtonnets (espace visible entre les deux)
Trialeurodes vaporariorum
Bemisia tabaci
Auxiliaires de PBI
Les Macrolophus sont toujours présents dans les cultures mais à des niveaux de population différents selon la présence de Nesidiocoris et la conduite menée. La tendance est plutôt à la baisse. Dicyphus est toujours un peu présent en sol. Nesidiocoris est par contre en augmentation.
Même si les aleurodes ont bien été gérées pendant la saison, les conditions lui sont encore favorables et ce ravageur est capable de causer des dégâts rapidement sur les derniers bouquets. La surveillance est toujours recommandée, d'autant que la PBI peut être fragilisée en fin de culture. L'objectif est également de terminer la culture avec le moins de ravageurs possibles qui se retrouvent dans l'environnement pour limiter les problèmes sur les cultures encore en place à proximité et les cultures suivantes. Il est recommandé de réaliser tout d'abord des interventions localisées sur les foyers détectés en tenant compte des populations de Macrolophus :
Renforcer localement les panneaux englués pour piéger les adultes
Application de substances asséchantes en tête de plantes sur adultes
Effeuillage en cas de forte présence de larves
Lâchers de parasitoïdes (Encarsia formosa, Eretmocerus eremicus) généralisés pour une action larvicide
Application de champignon entomopathogène généralisé (action larvicide) en condition humide de préférence Les stratégies de protection sont détaillées dans la fiche phytosanitaire sur le site de l'APREL www.aprel.fr
ATTENTION : Bemisia tabaci peut être vecteur du virus TYLCV (Tomato Yellow Leaf Curl Virus), organisme réglementé en production de tomate. L'assainissement des fins de culture de tomate ou d'autres espèces hôtes
(aubergine, tabac, morelle ) est indispensable pour éviter la dissémination d'insectes potentiellement contaminés dans la région.
La pression augmente dans les parcelles en sol. Les piégeages vont de 5 à 35 papillons/jour. Les dégâts sur les plantes sont élevés dans la parcelle en sol avec le plus de piégeage : 80% des plantes avec galeries et de nombreux fruits touchés. L'autre parcelle présente 10% des plantes avec galeries.
En dehors du réseau, des parcelles en sol ont été gravement atteintes en août. Certaines ont subit des dégâts considérables sur la production dans les Alpes Maritimes.
En hors-sol, Tuta n'est pas signalée dans la parcelle suivie.
Graphique 1
Graphique 2
Gestion du risque
La pression augmente avec des températures chaudes et une hygrométrie plus élevée. En fin de culture, la confusion sexuelle et les auxiliaires (Macrolophus et Trichogrammes) doivent être accompagnés de mesures de protection complémentaires pour éviter le développement de Tuta absoluta dans la culture et dans l'environnement.
piégeage massif des papillons en cas de vols importants (panneaux jaunes, lampes UV)
application de produits à base de Bacillus thuringiensis La présence de Tuta dans les parcelles impose un suivi régulier et des interventions rapides pour ne pas être submergés : vérification des pièges de détection, changement des phéromones et plaques engluées, élimination des fruits touchés, retrait des feuilles avec galeries
Pour plus d'informations : http://www.aprel.fr/pdfPhytos/0Fiche Tuta APREL GRAB.pdf http://www.aprel.fr/pdfPhytos/0Strategies de protection contre Tuta absoluta - TutaPI.pdf
Les punaises Nesidiocoris sont en augmentation, en particulier dans les serres sans filets. Elles ne sont pas signalés dans les parcelles du réseau. Deux cultures hors-sol subissent des populations de punaises avec quelques dégâts en tête de plante avec un niveau faible à moyen. En sol, ils ont été aussi observés mais les dégâts sont acceptables.
Le seuil de nuisibilité est très faible pour cette punaise en tomate et les effectifs doivent être surveillés de près : ces punaises se localisent en tête de plante et occasionnent avec leurs piqûres des dégâts sur les apex et des coulures de fleurs. Les Macrolophus sont pénalisés par sa présence et les régulations qu'elle impose. Les populations augmentent très rapidement avec les températures et les dégâts s'accentuent avec des jours ensoleillés. Des méthodes alternatives sont possibles :
- aspiration des têtes (élimination des adultes),
- retrait des bourgeons (élimination des larves)
- Application de nématodes entomopathogènes (Steinernema carpocapsae) en tête de plante.
- Piégeage en tête de plante avec panneaux englués ou lampes UV Attention, ces méthodes ont un impact aussi sur les Macrolophus.
Un projet de recherche et d'expérimentation (Impulse) piloté par le CTIFL sur une durée de 3 ans (2017-2019) se consacre à l'évaluation des solutions alternatives pour la gestion des punaises phytophages en tomate, aubergine et chou. Les premiers résultats sur le sujet de Nedisiocoris en tomate sont communiqués sur le site de l'APREL
(www.aprel.fr). Le projet bénéficie d'un financement de l'AFB et du CASDAR, sous l'égide du plan Ecophyto V2 et labellisé PICLég.
Cette punaise est toujours bien présente dans les Alpes Maritimes sur des parcelles hors du réseau et a causé des dégâts importants en août sur la production.
Cette punaise provoque rapidement des dégâts sur fruits par ses piqûres toxiques (ponctuations jaunes étoilées). Il n'existe pas de prédateurs ou d'auxiliaires pour se protéger de ce ravageur. Le piégeage manuel est une solution à mettre en œuvre sur les premiers individus avant que la population ne s'installe.
Les acariens tetranyques sont observés dans la parcelle hors-sol suivie sur cette période et dans une parcelle en sol avec une pression faible (30% des plantes touchées).
Les chaleurs favorisent son développement mais l'acarien tétranyque est freiné par l'humidité. En fin d'été, il est donc moins actif. La détection des foyers et les interventions localisées sont à privilégier pour éviter un traitement généralisé dans la culture
- Le retrait des feuilles contaminées est une première intervention utile lors de l'observation des foyers car la dissémination peut se faire par le travail des plantes
- Des auxiliaires (Phytoseiulus persimilis) peuvent être introduits sur les zones de foyers en complément des Macrolophus
- Des solutions de biocontrôle existent mais ont des résultats variables sur acariens en tomate. Elles doivent être utilisées avec précaution en présence d'auxiliaires dans la culture. Des applications sur foyers sont recommandées avant une généralisation à la culture.
L'acariose bronzée est en augmentation. Elle est signalée dans les trois parcelles en sol observées sur cette période. La pression est encore faible mais la propagation est constatée. En hors-sol c'est une parcelle hors du réseau qui signale une forte pression.
Cet acarien microscopique a un développement très rapide et se dissémine de plante à plante très facilement. Son cycle de reproduction s'accélère avec l'augmentation des températures. Les premiers foyers doivent donc être maîtrisés rapidement. L'utilisation du soufre en application localisée est efficace mais doit être répétée. Des auxiliaires de type Amblyseius (acariens prédateurs) peuvent ensuite être utilisés sur les plantes touchées : leur installation et leur mobilité sur la plante sont gênées par la pilosité de la tomate mais ils peuvent nettoyer une partie des acariens restants. Il ne faut pas se contenter d'observer les nécroses sur le bas des tiges mais surveiller à la loupe la présence d'acariens en haut des plantes.
Des foyers de cochenille Pseudoccocus viburni sont toujours présents hors du réseau dans 2 parcelles. Dans un cas, ces ravageurs sont présents depuis longtemps et es foyers sont difficilement contrôlés. Dans l'autre cas, les premiers individus ont été observés sur une plante.
Les solutions de contrôle sont peu nombreuses et nécessitent des passages fréquents.
-des solutions mécaniques (vapeur, brûlage) peuvent être utilisées localement sur les tiges lorsque les plantes sont suffisamment développées
-des résultats intéressants ont été obtenus au printemps avec le champignon entomopathogène Beauveria bassiana mais les conditions plus sèches actuellement risquent de limiter son efficacité
- des lâchers de prédateurs comme les chrysopes ou les coccinelles cryptolaemus peuvent avoir une action sur les foyers mais doivent être positionnés dès les premières détections
Une parcelle hors réseau est concernée avec une pression faible en hors-sol. La pression est en légère augmentation.
Les dégâts de cette mouche peuvent être confondus avec Tuta absoluta. Contrairement à Tuta, la larve creuse des galeries longiformes dans les feuilles de tomate (voir photo ci-dessus). De fortes populations sont aussi préjudiciables à la culture et ce ravageur ne doit pas être négligé. L'utilisation répétée des insecticides peut entraîner des phénomènes de résistance chez les mouches mineuses rendant à court-terme les matières actives inefficaces. Des lâchers d'hyménoptères parasitoïdes (Diglyphus) sont possibles.
Des galles de nématodes ont été observés dans une parcelle en sol depuis 1 mois. Les plantes ne sont que moyennement affectées mais certains fruits ont été pénalisés dans l'assimilation des nutriments et du blossum-end-rot est visible. L'altération des racines par les galles en est certainement la cause. Le diagnostic du niveau de pression dans cette parcelle ne pourra être fait qu'à l'arrachage de la culture.
Les nématodes à galle du genre Meloidogyne s'attaquent à de nombreuses espèces maraichères et affectionnent particulièrement les cultures sous abris. Les porte-greffes tomates sont pourvues d'un gène de résistance (Mi) mais qui est fragilisé par les températures élevées et le manque de rotation. La présence de nématodes dans une parcelle doit conduire à une réflexion profonde du système de production.
L'oïdium est toujours bien présent. Il se développe dans le réseau sur une parcelle hors-sol et une en sol sur 30% des plantes. Il est aussi observé de manière assez importante dans des parcelles hors du réseau.
Oidium neolycopersici
Leveillula taurica
Gestion du risque
La période est propice au développement de l'oïdium, et particulièrement l'espèce Leveillula Tarurica
(oïdium jaune). La surveillance des cultures est importante pour pouvoir agir rapidement contre cette maladie. Les interventions alternatives sont plus efficaces si elles sont préventives ou si elles sont mises en place dès les premières taches.
Le choix variétal permet aujourd'hui d'utiliser la résistance génétique pour diminuer le risque de développement de l'oïdium en culture de tomate. Il s'agit souvent d'une tolérance et non d'une résistance totale.
Des stimulateurs de défense des plantes (SDP) peuvent être appliqués AVANT l'arrivée de la maladie lorsque les conditions sont à risque.
Il existe des produits de biocontrôle à base de champignon antagoniste, de bactéries ou de substances asséchantes. Ces solutions peuvent être utilisées de manière préventive et tant que la présence est faible dans la culture
Les premières feuilles touchées peuvent être éliminées pour éviter la sporulation du champignon et l'installation de l'inoculum dans la serre La protection contre l'oïdium jaune (Leveillula taurica) est plus difficile que contre l'oïdium blanc
(Oïdium lycopersici) du fait d'un développement interne du champignon dans la feuille.
La cladosporiose est signalée en hors-sol avec une pression élevée dans la parcelle du réseau. De manière générale, ce champignon est en augmentation hors du réseau.
Le temps chaud et sec limite le développement de la cladosporiose mais le retour à des conditions plus humides peut générer une recrudescence de ce problème. La protection contre cette maladie est basée avant tout sur la résistance génétique des variétés. La résistance est identifiée Pf(A-E) pour les 5 races de Passalora Fulva. Mais de nombreuses variétés de diversification produites actuellement sont dépourvues de résistances et les moyens de protection ne sont pas nombreux :
A détection des premières contaminations, un effeuillage avec évacuation des feuilles hors de la serre peut réduire l'inoculum et la propagation de la maladie
L'aération de l'abri avec une conduite plus sèche sera défavorable au champignon. Il y a peu de références actuelles sur les produits de biocontrôle homologués en tomate qui pourraient avoir une action sur la cladosporiose. Des applications préventives et répétées de champignons antagonistes ou des stimulateurs de défense des plantes sont des pistes de travail.
Plus d'informations : http://ephytia.inra.fr/fr/C/4999/Tomate-Passalora-fulva-cladosporiose
Les adventices sont signalées dans deux parcelles en sol avec un niveau faible (stable).
Avec les cultures sur paillage plastique, les adventices sont généralement peu pénalisantes pour la culture de tomate. Néanmoins, plus présentes en bordure de tunnel (contre la bâche), elles représentent des foyers potentiels de ravageurs ou d'auxiliaires. Certaines mauvaises herbes sont invasives et doivent être rapidement éliminées (cyperus, prêle, pourpier ) au risque de ne pouvoir s'en débarrasser.
Un protocole sanitaire à destination des producteurs a été élaboré en 2019 pour la gestion spécifique des maladies et virus transmis par contact sur tomate. Il est disponible auprès de vos conseillers ou sur le site : http://www.aprel.fr/publication.php La gestion de ce virus passe essentiellement par des mesures prophylactiques strictes
(désinfection des outils, élimination des débris de culture) et l'utilisation de semences ou plants certifiés. Il est fortement recommandé d'éviter toute introduction de plants ou matériel végétal issu d'autres pays. Prendre les mesures nécessaires pour éviter les risques sanitaires liés aux personnes qui entrent dans la serre (tenues de travail, autorisations d'accès, portes fermées, vêtements, gants et chaussures de protection ). Attention aussi au matériel (caisses, outils ) venant de l'extérieur de l'exploitation. Tout symptôme douteux doit faire l'objet d'une analyse
Des outils de communication et de recommandation (fiches, protocole sanitaire) sont mis à disposition pour faciliter la communication auprès de chaque personne en relation avec les cultures de tomate (fournisseurs, techniciens, salariés, visiteurs ). Elles sont disponibles sur le site de l'APREL et auprès de vos conseillers.
Nombre de parcelles
Stade
Mars
2
Récolte > 2e couronne (BBCH 89)
Avril
2 + 1 AB
Récolte > 2e couronne (BBCH 89)
Synthèse de pressions observées du 24 août au 6 septembre 2019
Tendance par rapport au BSV précédent : à la hausse à la baisse = stable
Bioagresseur | parcelles touchées / parcelles observées | Niveau de pression | Evolution |
Aleurodes | 4/4 | Fort | |
Acariens | 1/4 | Faible | |
Altises | Hors réseau (1) | Faible | |
Pucerons | 2/4 | Moyen | |
Punaises | 2/4 | Moyen | = |
Noctuelles | 1/4 | Faible | = |
Fusariose | ¼ + hors réseau (3) | Moyen | |
Les deux espèces Bemisia tabaci et Trialeurodes vaporariorum sont présentes dans le réseau et les populations sont en augmentation. Ce ravageur est identifié dans toutes les parcelles du réseau avec une pression moyenne à élevée. Les adultes sont observés sur presque toutes les plantes avec des effectifs allant jusqu'à plus de 30 individus/plante. Les larves sont présentes sur 50 à 80% des plantes. Les dégâts (fumagine) sont estimés d'un niveau faible à moyen selon les parcelles. Trialeurodes est plutôt dominante.
Gestion du risque
Trialeurodes vaporariorum
Bemisia tabaci
Les aleurodes affectionnent particulièrement la culture d'aubergine. Les auxiliaires (A.swirskii associé avec Macrolophus) bien installés permettent de contrôler en grande partie les populations mais les équilibres peuvent être fragilisés avec les conditions estivales. Les interventions localisées sur les foyers permet de freiner le développement des populations et la contamination générales des cultures. La PBI doit être préservée.
Installation de panneaux englués pour piéger les adultes, avec renforcement aux entrées
Application de champignon entomopathogène généralisé (action larvicide)
Application de substances asséchantes en tête de plantes sur adultes Des fiches sont disponibles pour mettre en œuvre ce type de protection (fiche ressource " Protection Biologique Intégrée de l'Aubergine sous abri" téléchargeable sur le site internet de l'Aprel
(www.aprel.fr)
ATTENTION : Bemisia tabaci peut être vecteur du virus TYLCV (Tomato Yellow Leaf Curl Virus), organisme réglementé en production de tomate. L'aubergine n'est pas porteuse du virus mais l'assainissement des fins de culture est indispensable pour éviter la dissémination d'insectes potentiellement contaminés dans la région.
Les acariens sont présents dans une parcelle du réseau à un niveau faible (10 % des plantes touchées).
Les acariens sont moins actifs lorsque les températures baissent et que l'hygrométrie remonte. L'utilisation de l'aspersion permet de recréer des conditions défavorables au ravageur mais il faut faire attention au développement du botrytis.
Les punaises Nezara sont présentes dans toutes les parcelles du réseau, avec un niveau faible à moyen (10 à 40% des plantes) et des dégâts dans un cas. La punaise Lygus est aussi signalée dans une parcelle Sud Alpilles.
Pour les punaises Nezara, il est recommandé d'éliminer manuellement les individus observés pour retarder la colonisation de la culture. Les adultes sont assez bien visibles et aussi reconnaissables à des stades plus jeunes : amas d'œufs en ooplaques, larves noires et blanches (photos ci-dessous). Leurs piqûres affectent les bourgeons apicaux et dégradent rapidement les fruits qui ne sont pas commercialisables.
Pour les punaises Lygus, la détection est plus difficile (taille plus petite). Ce sont généralement les coulures de fleurs qui sont observées en premier. Peu de solutions alternatives existent contre ces punaises. Les filets anti-insectes aux ouvrants offrent une protection mais rendent le climat plus difficile en plein été.
Les altises (Epitrix hirtipennis) sont toujours signalées mais hors du réseau d'observation. Les populations et les dégâts sont faibles après des pics de population en été. La pression est en baisse.
Les altises sont observées depuis ces dernières années dans les cultures d'aubergine. Il s'agit d'un ravageur émergent qui prend de l'importance et ne doit pas être négligé. Il provoque des dégâts sur feuilles mais aussi sur fruits avec des populations importantes. Il n'existe actuellement pas de stratégie efficace en biocontrôle pour gérer ce nouveau ravageur. Des pièges à phéromones sont à l'essai. L'observation d'altises sur les adventices comme les amarantes incite aussi à éliminer le maximum de mauvaises herbes qui pourraient les héberger dans l'environnement de la culture.
Les pucerons sont souvent problématiques sur aubergine et peuvent être présents toute la saison. Il est préférable de modérer la vigueur des plantes pour les rendre moins attractives, notamment en réduisant la fertilisation azotée. Des auxiliaires (parasitoïdes) peuvent être lâchés dans la culture de manière généralisée en attendant que les prédateurs naturels pénètrent dans la parcelle. Il a été observé que l'installation de filets aux ouvrants des tunnels contre les punaises et autres ravageurs peut freiner la pénétration des auxiliaires naturels et rendre la protection biologique plus difficile contre les pucerons.
Dans une parcelle, la noctuelle est en augmentation. Elle cause des dégâts sur feuilles et fruits et la pression est jugée moyenne dans cette culture.
La noctuelle est généralement observée en fin d'été dans les cultures. Elle s'attaque aux feuilles et aux fruits. Des produits de biocontrôle à base de Bacillus thuringiensis sont utilisés et efficaces sur jeunes larves.
La Fusariose est une maladie provoquée par un champignon vasculaire présent dans le sol. Le greffage permet de limiter les dégâts sur des sols sensibles mais c'est surtout l'amélioration de l'équilibre biologique du sol qui permettra de gérer cette maladie.
Adulte
Larve
Œufs
Biologie
Le cycle de vie dure 5 semaines de l'œuf à l'adulte à 25°C. Jusqu'à 7 génération peuvent se succéder sous abri. Les larves, en particulier les plus jeunes, sont sensibles aux températures élevées associées à peu d'hygrométrie.
Les dégâts peuvent être très importants. Les larves mangent les feuilles et perforent les fruits.
Pour une bonne protection, surveiller l'apparition des premiers individus grâce à l'installation du pièges delta et de phéromones et l'observation des parcelles. Retirer tout organe présentant des individus
(larves ou adultes) pour limiter la dispersion. Il existe des produits de biocontrôle. L'utilisation d'auxiliaires seuls ne suffit pas. Voir fiche synthétique citée en haut de page.
Trois pièges sont installés, deux dans les Alpes-Maritimes (blette en tunnel froid et plein champ) et un dans le Var (menthe en tunnel froid).
Ces dernières semaines les piégeages ont augmenté de façon significative avec un pic entre le 10 et les 25 août aux alentours de 90 papillons par semaine. Ces derniers 15 jours les piégeages sont moins importants avec un maximum de 30 papillons en tunnel et 9 en plein champ dans les Alpes Maritimes et 9 papillons en tunnel dans le Var.
Spodoptera frugiperda est un papillon dont la larve est polyphage. Le papillon est plus fréquemment signalé sur maïs, riz et sorgho, plus rarement sur cucurbitacées, brassicacées, luzerne, oignon parmi d'autres (1) . Si aucune de ces cultures n'est présente à proximité, il est important de savoir que S. frugiperda est capable de faire son cycle sur les solanacées. Présent dans de nombreux pays Africains et sur le continent américain, le papillon d'origine tropicale et subtropicale migre vers les régions plus fraîches. Ce ravageur pourrait provoquer des dégâts en cultures légumières bien que ce ne soit pas sa première cible, c'est pour cette raison qu'un plan de surveillance vient d'être lancé. S. frugiperda n'a pas été détecté en France à ce jour mais des contrôles sont déjà en place et en cas de dégâts importants et surprenants de noctuelles il faut être vigilant.
La larve de 3 à 4 cm de long est reconnaissable par une marque jaune en Y inversé sur la tête, des longues soies noires sur le dos et 4 tâches noires disposées en carré sur dernier segment de l'abdomen. Le papillon peut aisément être confondu avec Spodoptera littoralis il faut donc élever ou capturer des larves pour une identification plus facile. Le papillon de S. frugiperda se distingue par des tâches blanches à l'extrémité et au milieu des ailes antérieures du mâle alors que la femelle a des ailes antérieures uniformément brunes. Ces tâches sont plus grises à noires chez S. littoralis.
Œufs, larves de S. frugiperda : y inversé au milieu et carré de tâches noires sur abdomen à droite.
Œufs, larves de S. frugiperda : y inversé au milieu et carré de tâches noires sur abdomen à droite.
Adulte mâle de S. frugiperda à gauche et de S. littoralis à droite.
Les œufs sont pondus la nuit sur les feuilles de la plante-hôte, collés à la face inférieure des feuilles inférieures sur les cultures de maïs, sorgho et riz. Il sont groupés en amas serrés généralement couverts par une couche de soies. L 'éclosion nécessite 3 à 5 jours. La durée du stade larvaire est de 14 à 21 jours. Les grandes larves ont une activité nocturne. La température de développement larvaire optimale est de 28°C et inférieure pour la ponte. Jusqu'à deux générations peuvent se développer par an. Au gel,, aucun stade ne survit généralement.
http://draaf.paca.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Fiche Spodoptera frugiperda cle07cf52.pdf
Durant toute la période de floraison il est important de veiller à adapter les pratiques de façon à protéger les pollinisateurs. Vous pouvez retrouver plus d'informations sur les outils et techniques qui permettent de limiter le risque de leur nuire sur la note nationale abeille téléchargeable ici.
Les observations sont réalisées sur un échantillon de parcelles. Elles doivent être complétées par vos observations. Le niveau de pression annoncé correspond au risque potentiel connu des rédacteurs et ne tient pas compte des spécificités de votre exploitation. Cette spécificité est d'autant plus vraie sous abri, qui est un milieu fermé.
Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.