BULLETIN DE

SANTE DU VEGETAL

CORSE

Stades phénologiques Mildiou Oïdium Vers de la grappe Accidents climatiques Prévision météo Liens utiles

ANIMATEUR FILIERE : CRVI
Rédacteur : Gilles Salva

Structures partenaires : CA2B, SCA UVIB, Domaine Comte Peraldi, JC Monteil, Clos Capitoro, CANICO, CAP

Directeur de publication : Pierre Acquaviva, Président de la Chambre d'Agriculture de Corse 15 Avenue Jean Zuccarelli 20200 BASTIA
Tel : 04 95 32 84 40
Fax : 04 95 32 84 43 http://www.cra-corse.fr/
Crédit photo : CRVI de Corse

Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan ECOPHYTO.

VITICULTURE

N°2 17 mai 2019

A RETENIR

Mildiou : peu d'évolution
Oïdium : premiers foyers !
Tordeuses de la grappe : rechercher les glomérules

SOMMAIRE

STADES PHENOLOGIQUES

La vigne accuse encore une bonne semaine de retard, voire plus, par rapport à la campagne précédente. Les Sciaccarellu se montrent parfois sensibles au vent frais qui sévit depuis plusieurs semaines, avec ralentissement de la pousse. Les cépages précoces (Niellucciu, Biancu gentile) se situent majoritairement au stade H (boutons floraux séparés), les plus tardifs -dont le Vermentinu- fluctuent entre les stades G (boutons floraux encore agglomérés) et H. L'évolution phénologique semble hétérogène, et sur quelques cas isolés (ex. parcelle de Niellucciu en Balagne), on peut assister à la chute des capuchons floraux et l'apparition des toute premières fleurs.

Stade G : boutons floraux agglomérés

Stade H : boutons floraux séparés

Début Stade I : floraison

MILDIOU

Biologie : Plasmopara viticola se conserve durant l'hiver sous forme d'œufs (oospores) sur feuilles mortes tombées au sol à l'automne. Suite à la germination des œufs, la dissémination se fait par éclaboussures lors d'épisodes pluvieux. L'inoculum ainsi projeté sur les organes herbacés les plus bas (pampres et feuilles à la base des ceps) provoque les contaminations primaires. Les premiers symptômes (" tache d'huile ") n'apparaissent qu'à l'issue d'une période d'incubation de 15 à 20 jours. Les infections secondaires ont lieu suite à la propagation des sporanges situés sur la face inférieure des feuilles et se fait par l'intermédiaire de la pluie et du vent.


Observation : Peu d'évolution de la maladie depuis la semaine dernière (quelques taches sur parcelles mal protégées de Grenache et Nielluciu sur la partie Nord de la côte orientale). Il faut néanmoins continuer à chercher les foyers primaires issus des pluies du 22 avril, ainsi que les symptômes provoqués par les contaminations du 5 mai, qui vont apparaître dans les prochains jours. Par ailleurs, les pluies annoncées pour les prochains jours, avec averses orageuses, engendreront de nouvelles contaminations primaires, ainsi que des repiquages sur les foyers déjà présents. Des observations régulières (en particulier au niveau des pampres et dans les zones humides) permettent de détecter les premières taches.

NE PAS CONFONDRE

Mildiou : symptômes sur feuille

Décoloration due au désherbage chimique

Tache d'huile face supérieure

Sporulation face inférieure

Evaluation du risque : faible en général et en l'absence de foyers primaires, moyen en situation sensible
(cépages précoces, foyers avérés, zones de bas-fonds ).

Gestion du risque :
Epamprage pour supprimer les organes verts à proximité du sol,
Enherbement maîtrisé ou travail du sol afin de diminuer les foyers primaires (plantules) et éviter les remontées humides dans les ceps,
Limiter l'entassement de végétation (ébourgeonnage, palissage, effeuillage ) afin de réduire l'humidité potentielle.

OÏDIUM

Biologie : Erisyphe necator se conserve en hiver dans les bourgeons latents, dans l'écores du cep ainsi que sur les organes attaqués l'année précédente. Ce champignon fait son apparition à des températures comprises entre 25°C et 28°C et une humidité de l'aire comprise entre 40% et 100%. Il contamine les organes herbacés de la vigne suite à des événements pluvieux ou venteux, et laisser apparaître les symptômes suivants sur feuille :
- Face supérieure, une décoloration jaune d'aspect huileux (ne pas confondre avec le mildiou) et un feutrage blanc à gris,
- Face inférieure, un noircissement des nervures et une couche de poussière blanche à grise plus ou moins dense. Il est également possible d'apercevoir sur les jeunes pousses un ralentissement de la croissance ainsi qu'une crispation des feuilles, on parle alors de forme " drapeau ".


Symptômes d'oïdium faces supérieure et inférieure

Observations : Les premiers symptômes d'Oïdium ont été découverts en début de semaine (14 mai) sur une parcelle mal protégée de Niellucciu, à Aleria. En fin de semaine, le 17 mai, un foyer important est signalé dans le Cap Corse, sur quelques rangs d'une parcelle de Niellucciu. Des rameaux présentent même, ce qui n'est pas courant pour ce cépage, la forme
" drapeau ".
Evaluation du risque : fort, particulièrement à l'annonce de nouvelles contaminations, sur cépages sensibles et précoces (Niellucciu, Biancu gentile). Moyen sur cépages peu sensibles et tardifs.

Gestion du risque : Bien soigner l'ébourgeonnage afin de favoriser l'aération du feuillage et des grappes.

VERS DE LA GRAPPE

Biologie : Les deux tordeuses les plus rencontrées au vignoble sont Eudémis et Cochylis. L'Eudémis (Lobesia botrana) hiverne sous forme de chrysalide sur les feuilles tombées au sol. Au printemps, les adultes sortent. Après fécondation, la ponte a lieu sur les bractées des inflorescences. A ce stade, il faut environ 15 jours pour que les œufs éclosent et donnent lieu à des larves. Après un stade " baladeur " (2 semaines), ces larves s'attaquent aux boutons floraux, formant des glomérules. A la fin de leur développement, les chenilles se chrysalident. Suite à cette diapause, de nouveaux adultes apparaissent et donnent naissance à un nouveau cycle. 3 à 4 générations par an se succèdent dans l'année. Quant à la Cochylis (Eupoecilia ambiguella), elle donne lieu à seulement 2 à 3 générations par an.
Observation : Le vol est se termine. Aucun signalement sur la première génération. Il est difficile de repérer les pontes ou jeunes larves, mais pour évaluer le niveau de population, il est nécessaire de rechercher les glomérules.
Evaluation du risque : nul dans la majorité des cas.
Gestion du risque : la confusion sexuelle est une méthode qui a pour but de diffuser de façon massive des phéromones de synthèse (mimant la substance naturelle émise par la femelle pour attirer le mâle). Cette saturation de l'atmosphère rend les mâles incapables de localiser les femelles permettant la diminution des accouplements. Pour optimiser l'efficacité de la confusion, la zone protégée doit être importante : 10 ha minimum d'un seul tenant.

COCHENILLES FARINEUSES

Des cochenilles farineuses ont été décelées en cherchant sous les écorces des ceps, sur Vermentinu en Balagne. L'étendue des populations n'est pas connue


Cochenilles farineuses sous les écorces
(Photo CA 2B)

Evaluation du risque : faible en général, moyen sur les parcelles ayant présenté la ou les années précédentes des problèmes liés à ces ravageurs.
Gestion du risque : les populations de cochenilles ne sont généralement pas homogènes au sein d'une parcelle. Il est nécessaire de repérer les foyers, afin d'apprécier le niveau global d'attaque.

AUTRES

- Des symptômes de décoloration de plages du limbe sont fréquents, surtout sur feuilles de Sciaccarellu et Grenache. Les conditions climatiques de ces dernières semaines (températures fraîches) en sont certainement responsables, provoquant des difficultés d'assimilation minérales, sans conséquences.

- Comme à l'accoutumée, des acariens jaunes font leur apparition sur certaines parcelles, avec parfois quelques symptômes, sans incidence. Il faut néanmoins suivre les populations durant la saison, leur présence témoignant de l'absence d'auxiliaires.

PREVISION METEO (Source Météo France)

Samedi 18 Dimanche mai 19 mai Lundi 20 mai Mardi 21 mai Mercredi 22 mai Jeudi 23 mai Vendredi 24 mai
Haute
Corse/ Corse du Sud Temps maussade avec pluies sans discontinuer, s’atténuant dimanche ; vent d’Ouest à Sud-Ouest assez fort dans le Cap Corse dimanche Temps nuageux avec des averses résiduelles en balagne Temps changeant avec risque d’averses mardi matin et mercredi à la mi-journée Temps clair jeudi avec arrivée des pluies en fin de journée jeudi

Temps maussade avec pluies Temps nuageux Temps changeant avec risque Temps clair jeudi avec arrivée sans discontinuer, avec des d'averses mardi matin et des pluies en fin de journée mercredi à la mi-journée jeudi s'atténuant dimanche ; vent averses d'Ouest à Sud-Ouest assez résiduelles en fort dans le Cap Corse balagne dimanche Pour la période du mardi 21 mai au vendredi 24 mai, l'indice de confiance de la prévision est de 3 sur 5.

LIENS UTILE

PROTECTION DES INSECTES POLLINISATEURS : Les abeilles butinent, protégeons-les ! La note nationale Abeilles et Pollinisateurs reprend les précautions à adopter pour protéger ces insectes indispensables à la pollinisation : Attention, la mention " abeille " sur un insecticide ou acaricide ne signifie pas que le produit est inoffensif pour les abeilles.


Bractocera dorsalis

Bactrocera dorsalis est une mouche des fruits tropicale, appelée communément "mouche orientale des fruits" qui affectionne les climats chauds et humides. Détectée pour la première fois en 2003 dans l'Est de l'Afrique, B. dorsalis a colonisé neuf pays en un an et au total 22 pays en sept ans. Elle est présente à la Réunion où elle cause d'importants dégâts sur les cultures locales. Elle a été signalée pour la première fois en verger en Europe en 2018, dans la région de Campanie dans le Sud de l'Italie. Cette situation doit nous conduire à être très vigilant et pouvoir détecter très précocement son apparition si besoin. Les dégâts sont occasionnés par les larves qui se nourrissent de la pulpe du fruit provoquant alors un affaissement des tissus, des coulures et des lésions sur le fruit. Celui-ci a tendance à mûrir plus vite et à chuter précocement. Ces dégâts sont également une porte d'entrée aux bioagresseurs secondaires comme les pourritures et les drosophiles. Les fruits sont alors non commercialisables. Extrêmement polyphage elle s'attaque à plus de 300 plantes hôtes, plantes cultivées et sauvages, légumières ou fruitières. Les fruits les plus attaqués sont l'avocat, la mangue et la papaye mais l'espèce s'en prend aussi au citron, goyave, banane, nèfle du Japon, tomate, cerise de Cayenne, fruit de la passion, kaki, ananas, pêche, poire, abricot, figue et café. Les légumes concernés sont notamment les tomates, poivrons, melons et courges.

Comme les autres mouches de cette famille, elle a un cycle de vie très court et une fécondité élevée. La femelle peut pondre entre 800 à 1 500 œufs durant sa vie à raison d'une vingtaine par jour. Cf fiche de reconnaissance ANSES en cliquant sur le lien ci-dessous.

En cas de symptôme évocateur ou de suspicion de présence, contactez la FREDON ou la DDCSPP du département concernée.

https://corse.chambres-agriculture.fr/agro-ecologie/ecophyto/bulletins-de-sante-du-vegetal-corses/

Xylella fastidiosa

Xylella fastidiosa peut affecter de nombreux végétaux, oliviers, Prunus (pêchers, amandiers), laurier rose, vigne, agrumes, caféiers, chênes, Les dépérissements provoqués par la maladie peuvent avoir des répercussions économiques de grande ampleur. La bactérie est transmise et dispersée par des insectes vecteurs, en particulier les cercopes et les cicadelles, qui se nourrissent de la sève des plantes. La circulation et la plantation de plants contaminés, y compris de végétaux d'ornement, représentent un risque important de dissémination.

A ce jour, outre la France et l'Italie, l'Espagne continentale, les Baléares, et le Portugal ont également déclaré des foyers. Toutes les sous-espèces de Xylella fastidiosa, multiplex, pauca et fastidiosa sont concernées. En Corse, seule la sous espèce X. f. multiplex a été identifiée.

Suite à la décision communautaire du 14 décembre 2017, toute la Corse est passée en zone d'enrayement : ce texte valide la mise en place d'une stratégie d'enrayement de la maladie en Corse et introduit des mesures supplémentaires pour permettre la circulation dans l'Union Européenne de certaines espèces végétales sensibles à plusieurs sous espèces de la bactérie, ceci afin de renforcer les garanties sanitaires sur le risque lié aux mouvements des végétaux.

Publication le 16 décembre 2017 de la décision 2017/2352 révisant la décision 2015/789 modifiée du 18 mai 2015 relative à la gestion de Xylella fastidiosa

La liste des espèces hôtes sensibles à la subsp multiplex sont disponibles sur le site : http://draaf.corse.agriculture.gouv.fr/Xylella-fastidiosa"


Pour plus d'informations pour la reconnaissance des symptômes, les vecteurs potentiels, cliquez sur les liens suivants : https://www.anses.fr/fr/system/files/VEG-Fi-XylellaFastidiosa.pdf http://agriculture.gouv.fr/xylella-fastidiosa-une-bacterie-nuisible-pour-les-vegetaux

Pour tout signalement de suspicion de symptômes contacter le jeudi de 8h30 à 17h30, et le vendredi de 8h30 à 16h30.

: 0800 873 699, joignable du lundi au

Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La chambre d'Agriculture de Corse dégage toute responsabilité quant aux décisions prises par l'exploitant et les invite à prendre toutes les décisions pour la protection de leurs cultures sur la base d'observations qu'ils auront réalisées sur leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques ou de conseils obtenus auprès des techniciens.

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