Les premiers symptômes foliaires se manifestent à la base du pied sous la forme de taches noires plus ou moins circulaires de 10 à 15 mm de diamètre. Les conditions météorologiques des dernières semaines ont été favorables à la dispersion des spores du champignon par le vent et par les pluies (éclaboussures, ruissellement) vers de nouvelles feuilles. Ces spores sont issues des organes (tiges et feuilles) contaminés l'année dernière et sont libérés à partir des ascospores (petits sacs). Les spores germent et émettent alors des filaments (le mycelium) assurant alors la progression de la maladie vers le haut du pied, provoquant sur son passage l'apparition des taches noires caractéristiques et entraînant la défoliation du végétal. La maladie entraîne la chute progressive des feuilles et les dégâts sont particulièrement importants pour les rosiers remontants, car la perte des feuilles au début de l'été affaiblit le rosier et diminue l'importance de la refloraison.
Préférer des rosiers portant le label de qualité ADR (Allgemeine Deutsche Rosenneuheitenprüfung) assurant de leurs caractères rustiques, florifères et naturellement résistants aux maladies. Éviter de mouiller le feuillage et d'arroser le soir, favoriser l'aération entre les plantes. Retirer les feuilles atteintes dès l'apparition des symptômes et éviter de les composter.
Ces insectes sont favorisés par les fortes températures et les journées du 14 et du 17 leur ont été particulièrement favorables. De nombreuses colonies de pucerons sont actuellement observables :
- Puceron noir de la fève Aphis fabae au niveau des parties terminales des jeunes pousses de
- Puceron vert du rosier Macrosiphum rosae sur les boutons floraux des rosiers.
Tous les stades sont présents au niveau des apex : larves, individus ailés et adultes aptères (sans aile). Des exuvies blanches sont bien visibles sur les sépales recouvrant les boutons floraux encore fermés ; il s'agit des mues des pucerons.
Pas de puceron observé sur tilleul pour le moment, quelques colonies de pucerons verts (ailés et larves) sous les feuilles d'érable sycomore et sur les jeunes pousses d'arbousier. Sur les sites régulièrement attaqués chaque année et dont les écoulements de miellat représentent une nuisance (mobilier urbain, monuments, sites de stationnement, ...) les mesures favorisant l'installation des prédateurs naturels des pucerons sont à mettre en œuvre dans le cadre d'une gestion écologique. Les soucis (Calendula sp.), pissenlits, phacélie, œillets d'Inde, consoude, bourrache, ... et des plantes aromatiques (romarin, thym, sarriette ) sont très prisées des syrphes et coccinelles, précieux alliés contre les pucerons. Les capucines attirent les pucerons noirs et peuvent être utiles comme plante piège, inefficaces cependant contre le puceron vert du rosier. L'excès d'azote dans le sol favorise indirectement l'installation des pucerons sur les plantes en stimulant leur pousse rapide.
Puceron noir de la fève sur Boule de neige
Puceron du rosier (larves sur bouton floral de rosier)
(C. Rapaport FREDON Aquitaine)
Les abondantes pluies enregistrées fin mars au moment du débourrement des marronniers ont perturbé le début de vol (émergences, accouplements) et lessivé partiellement les dépôts de pontes. En revanche, les populations sont très importantes sur la région et les mesures de prophylaxie difficiles à appliquer partout (le ramassage et la destruction des feuilles infestées étant contraignants à mettre en œuvre de façon systématique et à grande échelle). Actuellement, le vol se poursuit et les adultes sont très facilement repérables sur les feuilles. Pas de mine pour le moment (elles apparaissent 4 semaines après le début du vol, soit à partir de la fin de la semaine 17).
Adulte de mineuse du marronnier sur feuille
Chenille de mineuse du chêne dans sa mine
Ponte de Lépidoptère sur tronc de chêne
Chenille défoliatrice sur feuille de marronnier
(C. Rapaport FREDON Aquitaine)
Observation d'une ponte sur tronc de chêne. La femelle recouvre sa ponte avec des écailles arrachées à son abdomen. À l'intérieur les œufs présents sont au stade " tête noire " et l'éclosion des chenilles est imminente. Les chenilles se nourrissent des feuilles en laissant les nervures. La pression est très faible (1 seule ponte trouvée).
Les jeunes larves se nourrissent aux dépends des feuilles entre les nervures secondaires et la nervure médiane. La feuille prend rapidement un aspect en dentelle, seules persistent les nervures. Les attaques successives affaiblissent les arbustes. Les diverses viornes sont plus ou moins attaquées, la viorne boule de neige Viburnum oplus est la préférée de l'insecte. Les adultes (à partir de juin) se nourrissent aussi des feuilles. La lutte manuelle en enlevant les feuilles infestées est une mesure efficace à un stade précoce d'infestation pour éliminer les jeunes larves et les pontes (les pontes sont déposées à la surface des feuilles). Il reste environ deux semaines pour retirer les parties atteintes avant que les larves ne se laissent tomber au sol pour s'y nymphoser.
Dégâts sur feuilles de Viburnum opulus
Larves de jeunes stades de la chrysomèle de la viorne
(C. Rapaport FREDON Aquitaine)
Cet insecte est réglementé de lutte obligatoire. Surveillez l'apparition éventuelle de perforations anormales et régulières des palmes, elles peuvent témoigner de la présence de larves de papillon palmivore. Les dégâts restent visibles tout au long de l'année. La période de pousse active des palmes à partir de mai permettra une détection aisée des dégâts éventuels. La mort de palmier doit vous alerter à rechercher la cause du dépérissement. Pour tout cas suspect, veuillez contacter la FREDON
Aquitaine (contact : c.rapaport@fredon-aquitaine.org ). Actuellement, l'insecte est sous sa forme larvaire à l'intérieur des stipes des palmiers infestés dont il dévore les tissus internes, entraînant à court terme la mort du palmier. Dès que les températures dépassent 13°C et avant émergence des papillons, le contrôle biologique est possible par l'emploi de nématodes qui détruisent les larves du papillon ravageur. L'apparition des papillons n'est attendue qu'à partir de juin.
Partie externe de la mue nymphale accrochée au stipe
Perforations régulières sur palme de Trachycarpus fortunei
(FREDON Languedoc Roussillon)
Cycle biologique de P. Archon
Ravageur majeur du châtaignier, ce cynips est un organisme réglementé. Observez les jeunes feuilles de châtaigniers et signalez au SRAL Aquitaine l'apparition éventuelle de renflements ou galles, correspondants à la prolifération des cellules végétales sous l'effet du développement des formes larvaires de l'insecte qu'elles renferment. Ces galles apparaissent au niveau des feuilles (pétiole, limbe) et restent fermées jusqu'en juin. Actuellement, les feuilles de châtaigniers sont en phase d'étalement complet, les jeunes rameaux en phase d'élongation.
Plusieurs foyers sont recensés en Dordogne et en Gironde. Des arrêtés préfectoraux de lutte existent, suite à la découverte de foyers. Le mois d'avril marque le début des détections de nouveaux foyers infestés.
Le SRAL de la DRAAF Aquitaine réalise la cartographie des zones concernées et dresse la liste des communes incluses dans les périmètres de lutte. Pour en savoir plus suivez le lien dédié :
http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr/Cynips-du-chataignier,857
Veuillez signaler tout nouveau cas par courriel à la DRAAF Aquitaine :
draaf-aquitaine@agriculture.gouv.fr
MALADIES
Risque
RAVAGEURS
Anthracnose du platane
Cynips du châtaignier
Oïdium
Jeunes galles fermées de cynips du châtaignier C. Rapaport FREDON Aquitaine
Risque
Processionnaire du pin (chenilles)
Risque faible
Maladie des taches noires
Chrysomèle de la viorne
Tigre du platane
Pucerons
Mineuse du marronnier
Risque modéré Risque fort
Anthracnose du platane : pas de risque pour le moment.
Maladie des taches noires du rosier : symptômes sur feuilles.
Cynips du châtaignier : galles visibles sur pétiole et/ou limbe. Alertez le SRAl
Aquitaine en cas de découverte.
Processionnaire du pin : bientôt la fin des processions. Risque d'urtications toujours élevé. La population est majoritairement enfouie et en cours de nymphose. Dans un mois pensez à installer le piégeage sexuel des papillons.
Mineuse du marronnier : l e vol se poursuit. Pas de mine pour le moment.
Chrysomèle de la viorne : attaque en cours, les larves dégradent les feuilles.
Tigre du platane : populations hivernantes faibles. Migration des adultes vers les
feuilles en cours.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut-être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées sur leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ".
Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Zones non agricoles N°2 - 25 avril 2013
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