S O M M AI R E
Directeur de publication : Dominique Graciet, Président de la Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine Cité mondiale 6, Parvis des Chartrons 33075 Bordeaux cedex Tél. 05 56 01 33 33 Fax 05 57 85 40 40 http://www.aquitainagri.org/
Supervision : DRAAF / Service Régional de l'Alimentation Aquitaine 51, rue Kièser 33077 Bordeaux cedex Tél. 05 56 00 42 03 http://draaf.aquitaine.agriculture. gouv.fr/
Ce BSV vous propose la deuxième partie du bilan " maraîchage " relatif à la campagne 2012.
Les premiers foyers de pucerons ont été observés en parcelles à partir de la mi-avril. Les populations progressent régulièrement jusqu'à atteindre plus de 10% des plantes colonisées fin mai. Le temps relativement maussade du mois de mai n'a pas forcément été propice au développement de la faune auxiliaire. A partir de la mi-juin, les populations semblent bien maîtrisées, la faune auxiliaire a limité la prolifération de ce bio-agresseur. Fin juillet, favorisés par les conditions climatiques estivales, ces bio-agresseurs sont relevés régulièrement et concernent la majorité des parcelles prospectées avec des fréquences d'attaque comprises jusqu'à 40% de pieds colonisés. La faune auxiliaire présente a du mal à réguler les populations de pucerons ; la pression est tout de même restée relativement importante pendant toute la période estivale. Cette tendance est confirmée en septembre et octobre où de nouveaux foyers réinfestent les cultures. L'infestation liée à ce bio-agresseur est moyenne et supérieure à 2011.
D'une manière générale, les populations de thrips ont été bien maîtrisées. La pression est faible à moyenne selon les parcelles et comparable à 2011.
Quelques foyers d'acariens sont relevés sans pour autant avoir une incidence sur la culture.
Les punaises Nezara viridula ont été aussi très présentes en parcelles de poivrons, leur fréquence d'attaque reste plus importante que l'an passé.
Quelques dégâts de mineuses sont notés en parcelles notamment sur des sites atteints les années précédentes sans pour autant avoir des conséquences sur la production. L'infestation liée à ce bio-agresseur est faible et comparable à 2011.
Globalement, les aleurodes n'ont pas eu d'incidence sur la culture.
En fin de cultures, les arrachages des cultures d'été mettent en évidence la présence de nématodes avec parfois des attaques sévères.
Observés en 2011 en parcelles de fraises et de framboises, la présence et les dégâts de tordeuses ont été relevés dans le pédoncule des fruits et sur les feuilles début septembre. Ce bio-agresseur n'a pas eu de conséquence sur la culture ; à surveiller.
Pour la partie pyrale du maïs, reportez-vous à la rubrique " toutes cultures " en page 8 .
Quelques attaques de Botrytis ont été relevées sur pétioles et sur fruits, néanmoins, les conditions climatiques de l'été ont limité la prolifération de cette maladie.
Au cours de la campagne, quelques cas de verticiliose nous ont été signalés occasionnant des pertes importantes.
Côté virus, un cas de Virus de l'Impatiens a été signalé début août en parcelles de poivrons et du CMV a été relevé sur variétés non tolérantes notamment dans les parcelles ayant subi des attaques importantes de pucerons.
Le cul noir, phénomène relevé régulièrement à la mi-juillet, a été favorisé par des apports d'eau irréguliers notamment lors des périodes très chaudes de l'été.
Quelques cas de Sclerotinia ont été relevés au cours de la première décade du mois de juillet (1% de plantes touchées). A noter aussi des pertes racinaires dues à Pythium, Rhizoctonia, Colletotrichum dans quelques parcelles.
A partir de la dernière décade du mois d'octobre, le retour de conditions climatiques humides et plus fraîches a permis aux limaces et aux escargots de reprendre leur activité. Toutefois, d'une façon générale, ces bioagresseurs n'ont pas eu de préjudice pour la culture.
Les conditions climatiques, particulièrement douces de l'automne, ont contribué à l'activité des noctuelles terricoles. Les dégâts occasionnés par celles-ci ont été relevés régulièrement en parcelles avec une intensité moyenne de 5% de plantes touchées.
Sous abris, les premiers foyers de pucerons ont été relevés à partir du mois de janvier ; à cette période, l'absence de températures froides n'a pas encore limité leur prolifération. En revanche, la vague de froid exceptionnelle du mois de février a stoppé leur prolifération. A partir de la fin mars, à la faveur des conditions climatiques chaudes, les populations ont progressé assez rapidement notamment sur les parcelles proches de la récolte.
Quelques dégâts de chenilles défoliatrices
(Autographa gama) ont été relevés sous abris au cours du printemps, toutefois, ils n'ont pas eu d'incidence sur le rendement.
Les conditions climatiques exceptionnelles de la fin d'été et du début d'automne ont largement contribué à l'activité de Autographa gama et de Héliothis.
Nombre d'Héliothis par piège et par jour
26-avr
02-mai
08-mai
14-mai
20-mai
26-mai
01-juin
07-juin
13-juin
19-juin
25-juin
01-juil
07-juil
13-juil
19-juil
25-juil
31-juil
06-août
12-août
18-août
24-août
30-août
05-sept
11-sept
17-sept
23-sept
29-sept
En parcelles de salades sous tunnels, des dégâts occasionnés par les mulots ont été relevés avec des pertes de plants parfois importantes (5% de plantes atteintes). A noter aussi la présence de dégâts de lapins et de ragondins.
Maladie n°1 en Aquitaine, le mildiou a été observé de façon sporadique au cours de l'automne 2011 mais ensuite, des symptômes importants de cette maladie ont été relevés au mois de décembre. Au mois de février, stoppé par les températures froides, peu de taches de mildiou ont été recensées sur le réseau.
Ensuite, le radoucissement des températures à partir de la dernière décade du mois de février a contribué à favoriser la sporulation et le développement du champignon. Néanmoins, d'une façon générale, les attaques ont été moins importantes que les années précédentes.
Les conditions climatiques douces et humides enregistrées au mois de décembre et de janvier ont été particulièrement propices au développement du Botrytis. Il est relevé aussi bien sur pommes que sur collet, engendrant des pertes jusqu'à 10%. A noter aussi la présence de cette maladie sur feuilles où également 10% des plantes sont touchés.
Par ailleurs, les dégâts de gel, relevés en parcelles au cours du mois de février, ont occasionné l'apparition de Botrytis. Par la suite, deux périodes sont propices à sa prolifération, les conditions climatiques du mois de mars et début avril ont été favorables au développement de cette maladie notamment dans les parcelles confinées, la fréquence d'attaque est en moyenne de 5% à 10% de plantes atteintes.
Les premiers cas de Rhizoctonia ont été recensés au mois de janvier. D'une façon générale, les attaques ont été faibles pour cette campagne.
Le Sclerotinia a profité des conditions climatiques douces et humides du mois de janvier pour proliférer. Sur le réseau d'observation, sa présence est notée régulièrement avec des fréquences d'attaque différentes selon les espèces. Ainsi, sur Batavia, les symptômes sont présents et concernent jusqu'à 7% des plantes observées alors que sur laitue, le pourcentage peut atteindre 15% de plants touchés.
Ces deux maladies (Big Vein et taches orangées) sont relevées sous abris à partir du mois de janvier. Des dégâts conséquents ont été relevés dans plusieurs parcelles (1% à 90% de plantes atteintes). A noter qu'une parcelle a du être totalement broyée à cause de grosses attaques de la maladie des taches orangées. Fin mars, on note à nouveau quelques attaques de Big Vein sans pour autant pénaliser la croissance des plantes.
Des dégâts occasionnés par la bactérie Pseudomonas cichorii (ou maladie des nervures noires) ont été relevés sur une parcelle de Batavia proche de la récolte en novembre 2011. La fréquence d'attaque est de 24% de plantes atteintes avec une intensité d'une côte touchée par plante.
Repéré sur une parcelle, Pythium tracheiphilium a entraîné une perte de 5% des plants.
L'activité des altises a été très soutenue cette année ; ces bioagresseurs ont été problématiques au moment des plantations car les conditions climatiques chaudes et sèches à cette période ont été propices à leur développement. Ils ont causé des dégâts assez importants dans des plantations de choux et dans des parcelles de radis. L'intensité des attaques a été plus forte qu'en 2011.
Au cours de l'automne 2012, quelques petites colonies de pucerons cendrés, constituées en moyenne de 5 pucerons, ont été visibles à la face inférieure des feuilles. Les précipitations du mois d'octobre ont limité leur prolifération. L'infestation liée à ce bio-agresseur est faible et comparable à celle de 2011.
Selon le modèle SWAT, le vol de mouche du chou (Delia radicum) a débuté au cours de la dernière semaine du mois de mars. Les premiers dégâts ont été relevés en parcelles de radis autour du 10-15 avril. Le second vol, moins intense que le premier, a commencé à partir de la fin mai. Au cours de l'été, ce bio-agresseur a été peu actif, seules quelques prises sont enregistrées. A partir de fin août, le vol s'intensifie et des dégâts sont relevés dans quelques parcelles de radis et de choux. Problème montant en cultures de choux, les aleurodes ont été relevés régulièrement en parcelles, toutefois, les attaques occasionnées par ce bio-agresseur sont moins importantes qu'en 2011.
Les noctuelles défoliatrices : teignes, piérides, Autographa gama, Mamestra . ont été présentes en parcelles de choux. Les conditions climatiques exceptionnelles de cet fin d'été et de l'automne ont été favorables au développement des ces lépidoptères si bien que des défoliaisons ont été notées. Le risque a été moyen à fort selon les parcelles et comparable à l'an passé.
Au mois de janvier 2012, des symptômes d'Alternaria et de Mycospherella sont notés dans de nombreuses parcelles avec une fréquence d'attaque moyenne de 10% de plantes atteintes. Au cours de l'automne 2012, d'une manière générale, les maladies sont restées assez discrètes. Les attaques fongiques ont été faibles à moyennes comparables à 2011.
Les paragraphes suivants présentent le bilan de l'évolution des populations des principaux lépidoptères, ravageurs communs à toutes les cultures. Il s'agit de la pyrale du maïs et de la sésamie.
Bio-agresseur en progression depuis plus d'une trentaine d'années en parcelles de maïs, la pyrale du maïs peut aussi occasionner des dégâts importants en maraîchage sur des cultures telles que le poivron, la fraise, le melon .
Captures journalières moyennes1,00,90,80,70,60,50,40,30,20,1 | Piégeage de la PYRALE DU MAÏS en Aquitaine - Com paraison des années 2011 et 201220122011 |
0,019-avr | 29-9-19-29-8-18-28-8-juil18-28-7-17-27-6-16-avrmaimaimaijuinjuinjuinjuiljuilaoûtaoûtaoûtseptsept |
Les premiers papillons de la pyrale du maïs ont été piégés fin mai-début juin soit 3 semaines plus tard qu'en 2011. Par ailleurs, les effectifs piégés en 2012 sont plus faibles que ceux relevés au cours des années 2005-2011
(voir graphique n°2).
Les températures fraîches (souvent inférieures aux normales saisonnières) associées au vent n'ont pas été propices à l'émergence des premiers papillons. D'une manière générale, le vol de la première génération est marqué par des piégeages faibles. Les premières pontes ont été relevées en parcelles de poivrons vers le 10 juin et les premières larves vers le 20 juin. Les conditions climatiques fraîches de début juin ont ralenti l'émergence des papillons et le dépôt des pontes ; ainsi peu de dégâts sont à déplorer pour cette première génération.
Le vol de la première génération se termine au cours de la première décade du mois de juillet, cette remarque est confirmée par un nombre de papillons piégés par jour en baisse et par l'observation de stades larvaires âgés (voir graphique n°3 ci-dessous). A partir du 20-25 juillet, les premières chrysalides ont été relevées en parcelles annonçant le début du deuxième vol.
Les premiers papillons ont été piégés vers le 23 juillet. Le pic du second vol a eu lieu vers le 10-15 août favorisé par le retour de conditions climatiques plus chaudes.
En 2012, aucune troisième génération n'a été enregistrée en Aquitaine.
Captures journalières moyennes2,01,81,61,41,21,00,80,60,40,2 | Piégeage de la PYRALE DU MAÏS en Aquitaine - Moyenne des années 2005 à 2009 com parée à 20122012Moyenne 2005-2009 |
0,019-avr | 29-9-19-29-8-18-28-8-juil18-28-7-17-27-6-16-avrmaimaimaijuinjuinjuinjuiljuilaoûtaoûtaoûtseptsept |
35% de chrysalidation.
Le vol de la première génération a débuté vers les 10-15 mai soit une douzaine de jours plus tard qu'en 2011. Le pic de vol de cette génération a eu lieu fin mai. Le second vol, plus tardif qu'en 2011, a commencé à partir de fin juillet début août et a enregistré un pic à la mi-août.
Captures journalières moyennes2,01,81,61,41,21,00,80,60,40,2 | Piégeage de la SESAMIE en Aquitaine - Com paraison des années 2011 et 201220122011 |
0,024-avr | 3-mai12-21-30-8-juin17-26-5-juil14-juil 23-juil 1-août10-19-28-6-sept15-24-maimaimaijuinjuinaoûtaoûtaoûtseptsept |
D'une manière générale, l'intensité des vols en 2012 a été faible (voir graphique n°1 et n°2) malgré des infestations importantes à l'automne 2011 en particulier en parcelles de melons tardifs.
En 2012, aucune troisième génération n'a été enregistrée en Aquitaine.
Captures journalières moyennes3,02,52,01,51,00,5 | Piégeage de la SESAMIE en Aquitaine - Moyenne des années 2005 à 2009 com parée à 20122012Moyenne2005-2011 |
0,024-avr | 3-mai12-21-30-8-juin17-26-5-juil14-juil 23-juil 1-août10-19-28-6-sept15-24-maimaimaijuinjuinaoûtaoûtaoûtseptsept |
Culture
Bio-agresseurs
Pucerons Thrips Acariens Punaises Mineuses Aleurodes Nématodes Tordeuses Oïdium Botrytis CMV Verticiliose Sclerotinia Limaces Noctuelles terricoles Pucerons Chenilles défoliatrices Mineuses Bremia Botrytis
Altises Pucerons cendrés Mouches Chenilles défoliatrices Aleurodes Maladies Pyrale du maïs Sésamie
Niveau d'attaque au cours de la campagne 2012
Comparaison avec 2011
Moyen Faible à moyen Faible Fort Faible Faible Fort Faible Faible Moyen Moyen Fort Moyen Faible Moyen à fort Moyen Moyen Faible Faible à moyen Moyen à fort
Moyen à fort Faible Moyen Moyen à fort Moyen à fort Moyen à fort Faible à moyen Faible
à =
= à
=
=
=
à =
Pression dans les parcelles agricoles avec un itinéraire technique conventionnel pouvant comporter des traitements vis-à-vis de certains bio-agresseurs.
En Aquitaine, en 2012, la Surveillance Biologique du Territoire a été réalisée avec le concours des techniciens (cités ci-dessus) et des agriculteurs. Nous remercions les personnes qui se sont mobilisées pour transmettre l'information concernant les parcelles ainsi que les résultats de piégeage.
Les acteurs de la filière réalisent des observations conséquentes, toutefois, l'ensemble des parcelles ne peut pas être prospecté. En conséquence, afin de corroborer et de compléter nos informations, n'hésitez pas à nous contacter pour nous signaler tout développement significatif d'une maladie ou d'un ravageur.
De plus, si vous le souhaitez, vous pouvez rejoindre le réseau de surveillance du territoire. En effet, des observations de terrain et des données régulières sont nécessaires pour l'élaboration d'un BSV pertinent.
Vous pouvez nous contacter : FREDON Aquitaine Nathalie DASTE
Tel : 05.56.37.95.98. ou par mail n.daste@fredon-aquitaine.org
" Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018 ".
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut-être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées sur leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).