Le débourrement s'est amorcé précocement ce printemps, en raison du réchauffement dès la fin mars et des températures exceptionnelles du début du mois avril. Les stades visibles se situent dans la fourchette : pointe verte à 4 feuilles étalées selon les cépages. La croissance ralentie depuis une semaine, suite à la baisse des températures moyennes devrait reprendre activement. Le secteur au nord de Molsheim est bien plus tardif que la moyenne du vignoble.
Le fait marquant de ce début d'année 2011 est incontestablement le faible volume de précipitations enregistré dans les stations météorologiques. Météo France annonce une semaine douce (plus de 20°C les après-midis) et ensoleillée. Pas de pluie à l'horizon les prochaines pluies sont annoncées pour dimanche.
La sortie des premières feuilles s'accompagne toujours des premières prises dans les pièges sexuels. Ces pièges capturent les papillons mâles. Les premières prises d'eudémis et de cochylis sont notées dans les 2 départements. Dans les parcelles destinées à la confusion, la pose tardive de diffuseurs peut entraîner la rencontre des mâles et des femelles. Pour tous ceux qui réalisent le suivi des populations, les phéromones doivent être mises en place à présent.
Ce ravageur évide les bourgeons en suivant les fils métalliques ou les arcures. On observe plus difficilement les coupables que leurs dégâts. Leur présence est accrue à proximité de bois ou haies. Toutefois, aucune parcelle ne présente de dégât significatif. Le gonflement et l'éclatement des bourgeons se sont en effet déroulés
dans un temps très court dans la majorité du vignoble, laissant peu de temps aux chenilles pour grignoter les bourgeons. Ce sont les parcelles et les secteurs plus tardifs où le risque d'attaque est réel car les bourgeons n'ont pas encore éclatés.
Comme pour les boarmies, il existe un seuil d'intervention. Ce seuil théorique fixe un niveau au-delà duquel les attaques sont préjudiciables pour la vigne. Il est de 15% de ceps avec au moins un bourgeon attaqué. Ces chenilles détruisent les bourgeons à partir du stade du gonflement. Présentes l'an passé très localement dans le Bas-Rhin, elles sont visibles à nouveau cette année, dans les mêmes parcelles. Ce sont des parcelles plutôt tardives, où la sortie des feuilles s'opère lentement. Plusieurs parcelles sur les 2 départements rencontrent des attaques de noctuelles.
Chambre Régionale d'Agriculture 2 rue de Rome BP30 022 Schlitigheim 67023 STRASBOURG
Directeur de Publication : J.P. BASTIAN - ISSN en cours
Animateurs : Chambres d'agriculture du Bas-Rhin et du Haut Rhin, FREDON Alsace
Participants : AB2F, Alsace Appro, Ampelys, Ets Armbruster, Cave de Beblenheim, Bestheim, Kientzheim-Kaysersberg, Obernai, Ribeauvillé, Traenheim et Turckheim, CIVA, EURL MARCK, IFV, Labo Bulletin de Santé du Végétal n°00 du 6 février 2009 Page 2/3 Gresser, SRAL, Viti Best, Viti.com, Wolfberger.
Deux parcelles ont fait l'objet d'un comptage (Rosenwiller et Bergbieten). Le niveau d'attaque maximal atteint est de 84% de ceps attaqués. Les attaques se produisent de nuit, les chenilles sortant du sol pour envahir les ceps en suivant les troncs ou les piquets. De ce fait, les bourgeons les plus atteints sont ceux sur la tête et les débuts des arcures. Les attaques les plus spectaculaires entraînent des pertes de récolte.
Les premières feuilles sorties, les acariens
responsables de l'érinose opèrent leurs prises alimentaires. Les feuilles tendres sont marquées de petites cloques, sur leur face supérieure. Les typhlodromes, acariens auxiliaires, participent activement à la régulation des populations. Les symptômes d'érinose, visibles au printemps, en particulier sur les jeunes vignes et sur le Riesling, s'affichent en raison d'un nombre important d'acariens sur un faible volume végétal. Si la pousse est forte, la dilution s'opère rapidement.
Dès les beaux jours, les typhlodromes, comme les autres acariens sortent des écorces et colonisent les feuilles. Ces acariens sont des auxiliaires, c'est-à-dire qu'ils s'alimentent entre autres des acariens nuisibles, en particulier de ceux responsables de l'acariose et de l'érinose. Ils sont présents dans la très grande
majorité des parcelles.
Les symptômes en " plaques de chocolat " se situent à la base des rameaux. Les baguettes sont souvent blanchies. Lors de l'éclatement des bourgeons, et particulièrement si les conditions sont humides, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle, les nouvelles pousses peuvent être contaminées.
La période sensible débute au stade 3 feuilles étalées. Les contaminations se produisent à la faveur des précipitations. Les conditions sèches sont pour le moment peu génératrices de contaminations, mais tout changement météorologique inverserait cette tendance.
Bulletin de Santé du Végétal p. 2/2